Les fusillés du Stand de Tir - 1/3

Publié le 24 Septembre 2008

Les fusillés du Stand de Tir - 1/3

En 1940, Jean-Marie Arthus (15 ans), Jacques Baudry (18 ans), Pierre Benoît (15 ans), Pierre Grelot (17 ans) et Lucien Legros (16 ans) étudient au lycée Buffon, boulevard Pasteur à Paris. Comme bon nombre d’adolescents, dans l’enthousiasme et l’innocence de leur jeunesse, ils souhaitent s’en prendre à l’occupant. L’un de leurs professeurs – Raymond Burger – est arrêté pour avoir créé le mouvement de résistance Valmy. Les lycéens s’insurgent ; tentent d’entraîner leurs camarades dans des actions de protestation. Ils organisent des manifestations, sont reconnus et dénoncés. Seul, Pierre Benoît parvient à s’échapper et rejoint un groupe de FTP (Francs Tireurs-Partisans) à Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau où il participe à des actions de sabotage. Il est à son tour arrêté par la Brigade Spéciale n°2 des Renseignements Généraux et retrouve ses camarades à la prison de la Santé, non sans avoir été longtemps torturé au moment de son passage dans les locaux de la police française et de la Gestapo.

Le 15 octobre 1942, les cinq jeunes sont condamnés à mort par le tribunal de la Luftwaffe et sont transférés à la prison de Fresnes. Ils sont exécutés au Stand de Tir le 8 février 1943.

 Adam Rayski présente dans Au Stand de Tir, les dernières lettres des lycéens, dont voici des extraits :

  •  - Jacques Baudry : « Mes pauvres parents chéris, on va m’arracher cette vie que vous m’avez donnée et à laquelle je tenais tant. C’est infiniment dur pour moi et pour vous. J’ai eu la chance de savoir, avant de mourir, que vous étiez courageux ».
  •  - Lucien Legros : « Je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades. Nous allons mourir le sourire aux lèvres car c’est pour nous le plus bel idéal ».
  • - Pierre Benoît : « Pendant ces longs mois, j’ai beaucoup pensé à vous et j’aurais voulu, plus tard, vous donner tout le bonheur que votre affection pour moi, méritait en retour ».
  • - Pierre Grelot : « C’est la fin !… On vient nous chercher pour la fusillade. Tant pis… Mourir en pleine victoire, c’est un peu vexant, mais qu’importe ! … Le rêve des hommes fait événement ».
  • - Jean-Marie Arthus : « Mon grand chéri. Je ne sais si tu m’attendais à me revoir, je m’y attendais. On nous a appris ce matin que c’était fini, alors adieu ! ».

Depuis 1958, dans le XIVème arrondissement de Paris, existe une place « Martyrs des Cinq Martyrs du Lycée Buffon ». En 1952, la République française avait décidé de transférer leurs cendres dans la crypte de la Sorbonne.
 

 

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Rédigé par Frédéric-Edmond RIGNAULT

Publié dans #Seconde Guerre mondiale

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