carres militaires monde

Publié le 22 Juillet 2017

Hôpital militaire du camp de Salonique - Une chambre de malades. 1918.

Hôpital militaire du camp de Salonique - Une chambre de malades. 1918.

Le cimetière militaire français de Zeitenlick à Thessalonique (Salonique), en Grèce, rassemble les corps de 8.309 soldats morts pour la France sur le front d'Orient, lors de la Première Guerre mondiale.

 

A l’automne 1915, l’expédition franco-britannique des Dardanelles, destinée à couper les Turcs des Empires centraux, est un échec. L’entrée en guerre de la Bulgarie, en octobre, entraîne l’effondrement de la Serbie. Les troupes de l'Entente débarquent à Thessalonique, dans une Grèce initialement neutre, divisée entre les partisans de l’Entente ralliés autour du Premier Ministre Vénizélos et les sympathisants des Empires centraux représentés essentiellement par la Cour.

 

Ce front est resté statique jusqu'à l'offensive en Macédoine déclenchée le 15 septembre 1918. Le général Franchet d’Espèrey contraint alors la Bulgarie, dès le 29 septembre, à demander l’armistice. Belgrade est libérée le 1er novembre, prémisse à l'effondrement des forces austro-allemandes.

 

Dès 1923, anticipant les clauses du traité de Lausanne, les autorités grecques concèdent aux Alliés un terrain proche de Thessalonique pour y installer une nécropole internationale. La partie française abrite les restes des militaires français, inhumés en divers cimetières de la Macédoine grecque, après leur regroupement en ce lieu. Ce site regroupe aussi les tombes provisoires des sépultures de guerre italiennes ainsi que celles des Serbes et du Commonwealth. Le cimetière interallié de Salonique est ainsi créé.

 

La partie française s'étend sur 3 500 m2 et rassemble 8.309 sépultures individuelles dont 208 abritent des corps non identifiés.

 

Une chapelle de style ottoman a été installée au centre du carré.

 

L’entretien de la nécropole militaire de Zeitenlick est assuré par les services du consulat général de France. Des travaux de rénovation ont été effectués en 2012.

 

Un  hommage aux combattants est rendu deux fois par an : lors d’une cérémonie fin septembre,  à laquelle participent l’association française « Mémorial du Front d’Orient » ainsi que les représentants officiels des puissances alliées et lors de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918.

 

 

Renseignements

Consulat Général de France à Thessalonique

8, Mackenzie King

54622 Thessalonique

Tél.: (+30) 2310 244 030/031

Fax : (+30) 2310 282839

www.consulfrance-salonique.org

Courriel : consul@consulfrance-salonique.org (link sends e-mail)

 

 

 

 

Sources :

 

  • Site Internet : www.cheminsdememoire.gouv.fr dépendant du Ministère de la Défense.
  • Ambassade de France en Grèce.
  • Photographies « Les hôpitaux du camp retranché de Salonique (1918) – Ministère de la culture – Médiathèque du patrimoine.

 

Le cimetière militaire français de Salonique, en Grèce.

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Publié le 22 Juillet 2017

Le cimetière militaire français de Gdansk, en Pologne.

La Seconde Guerre mondiale terminée, la France organise la recherche, l'identification et le rapatriement des prisonniers de guerre et des militaires inhumés à l'étranger. Une "mission française de recherche en Pologne" travaille dans ce pays jusqu'en 1950 pour retrouver des tombes et dresser la liste des morts. En 1948, Varsovie cède pour 99 ans aux autorités françaises une parcelle de terrain de 11 500 m² à l'ouest de la ville de Gdansk, afin de regrouper les sépultures des soldats non rapatriés au cours des campagnes de rapatriement de 1951, 1953 et 1961 - 2 180 corps seront réclamés par les familles.

 

Ce cimetière réunit 1 152 corps, dont 329 n'ont pas pu être identifiés. Parmi eux se trouvent mêlés des prisonniers de guerre, des déportés résistants ou politiques, des recrues du service du travail obligatoire (STO), des Alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande, et des évadés des camps de détention qui ont combattu dans le maquis polonais. Les dépouilles proviennent principalement des voïvodies d'Olsztyn, de Gdansk, de Bydgoszcz, de Kosalin, de Szczecin, de la Haute et Basse Silésie. Le site se compose de carrés ornés de 1 127 emblèmes funéraires marquant les tombes dont 961 sont occupées - 25 d'entre elles contiennent plusieurs corps non identifiés. Trois croix stylisées monumentales ont été érigées sur un podium en pierre auquel on accède par une volée de marches.

 

Les services consulaires de l'Ambassade de France à Varsovie assurent l'entretien et la gestion du site, sur la base d'une dotation budgétaire allouée par le ministère de la défense.

 

Pour tout renseignement : Ambassade de France à Varsovie 1, rue Piekna 00-477 Varsovie Tél. : + 48 (22) 529 30 00 - www.ambafrance-pl.org

 

 

Sources :

 

Le cimetière militaire français de Gdansk, en Pologne.

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Publié le 26 Mars 2017

Le carré militaire français de Kobé, au Japon.

La nécropole de Shuhogahara à Kobé est gérée par les services du consulat général de France à Osaka-Kobé. Elle abrite, depuis 1868, les dépouilles de 40 membres du corps expéditionnaire de 1864.

 

A partir du milieu du XIXème siècle, le Japon, à la suite de la Chine, doit accepter d'ouvrir sa mer intérieure afin de nouer des relations commerciales avec les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Prusse, les Pays-Bas, le Portugal et la France.

 

Ces nouveaux venus sur le marché japonais inquiètent la population, renforçant le parti nationaliste face au régime du shôgunat.

 

Les actes d'hostilité se manifestent dès le mois de septembre 1862 avec l'assassinat du négociant britannique Richardson. Le 25 juin 1863, les batteries côtières de Shôshû font feu sur le "Pembroke", bâtiment américain, alors qu'il franchit le détroit de Shimonoseki. Le 7 juillet, l'aviso "Kien-chan", de la marine française, subit les mêmes attaques.

 

Le 20 juillet 1863, l'Amiral Jaurès, à la tête du "Tancrède" et du "Sémiramis" bombarde les batteries du détroit de Shimonoseki, débarque un régiment de 250 hommes, et fait incendier deux villages. Le 15 août, l'Amiral Kuper fait bombarder Kogashima par la Royal Navy en représailles de l'assassinat de Richardson.

 

La mer intérieure japonaise reste interdite cependant aux occidentaux. Des négociations s'ouvrent au mois d'août à Paris et le 20, le Japon s'engage à ouvrir le détroit de Shimonoseki. Le Shogun se récuse cependant cinq jours plus tard. Le Shogun décrète le 30 septembre l'expulsion des étrangers et la fermeture du détroit de Yokohama.

 

Les occidentaux lancent alors une expédition composée de neuf bâtiments britanniques, quatre navires néerlandais, trois français - le "Tancrède", le "Sémiramis" et la frégate "Dupleix", et un américain. La flotte se concentre le 4 septembre en face d'Hiroshima et se lance à l'attaque des forts du détroit de Shimonoseki les 5, 6 et 7 septembre 1864. Le 8, le Shogun se soumet et, le 22 octobre, les détroits japonais sont définitivement ouverts. Treize hommes seront tués lors de cet engagement.

 

En 1868, une nécropole de 80 m2 est réalisée au lieu de Futatabi, sur le territoire de Kobé. Elle se compose d'un carré où reposent 29 marins et officiers de Marine décédés pendant ces années de lutte, et d'un monument commémoratif élevé à la mémoire des victimes du massacre de Sakai et des onze marins blessés ou tués à bord du "Dupleix".

 

Le site est entretenu par le Consulat général de France à Osaka-Kobé, grâce à la dotation budgétaire annuelle octroyée par le ministère de la défense.

 

 

 

Sources.

 

  • Souvenir Français – Délégation de Chine / Asie.
  • Site web de cette délégation : www.souvenir-francais-asie.com
  • Encyclopédies Larousse, Hachette, Wikipédia.
  • Site Internet “Chemins de la Mémoire” du Ministère de la Défense.

 

 

Le carré militaire français de Kobé, au Japon.

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Publié le 3 Décembre 2016

Le cimetière militaire de Dmeir, en Syrie.

La nécropole française de Dmeir, en Syrie, a été créée en 1960 afin de rassembler les corps des -soldats morts pendant le mandat français sur la région et leurs frères tombés lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Informations historiques.

 

Témoignage de l'histoire française au Proche-Orient, le cimetière militaire de Dmeir (Syrie) abrite plus de 4 000 sépultures militaires françaises ou étrangères, musulmanes ou chrétiennes, ainsi que quelques tombes de civils. En 1920, la Société des Nations confie les mandats sur la Syrie et le Liban à la France après la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale (traité de Sèvres et accord Sykes-Picot).

 

Le mandat français sur la Syrie est organisé en quatre États : les sandjaks de Damas, d'Alep, l'État alaouite (1920), et l'État du Djebel druse (1921). Les rivalités tribales et les oppositions à la présence françaises aboutissent, au gré des heurts (intervention en Cilicie) à la dissociation du sandjak d'Alexandrette, de celui d'Alep, en mars 1923, et à la création par le général Gouraud de la Fédération syrienne regroupant Damas, Alep et l'État alaouite - séparé en 1924.

 

De 1925 à 1927, le général Sarrail doit rétablir l'ordre dans le Djebel druse.

 

La Seconde Guerre mondiale retarde l'indépendance syrienne prévue par les accords Viénot (1936). En 1940, le régime de Vichy nomme un nouveau haut-commissaire, le général Dentz. Celui-ci mène une politique de neutralité vis-à-vis du Royaume-Uni, tout en permettant en 1941 aux appareils allemands de transiter par les aérodromes syriens pour appuyer la révolte en Iraq.

 

L'installation d'une garnison allemande sur l'aérodrome de Neirab suscite une résistance des forces franco-britanniques. Les Allemands repoussés, avec l'appui des troupes syriennes, l'indépendance est proclamée par la France Libre en 1941 : le général Catroux avait alors promis l'indépendance aux États sous mandat. Celle-ci est réalisée à la fin de la guerre.

 

Les dernières troupes françaises quittent la région en 1946. En 1946, en effet, les tombes des militaires français morts en 1914-1918, 1920-1921 et 1924-1925, et 1939-1945, étaient réparties en cinq principales nécropoles : Mezzeh, Alep, Lattaquieh, Deir-ez-Zôr et Tartus.

 

Entre 1985 et 1998, la nécropole s'est agrandie à la suite du transfert des tombes de Lattaquieh et d'Alep. Au cours des années cinquante, il fut décidé de la regrouper en un site unique. Un terrain d'une superficie d'environ 16 000 m² fut choisi en bordure de la route de Damas à Bagdad, à 35 km de la capitale syrienne. Le rassemblement des corps sur le site, commencé en 1960 avec le transfert des tombes du cimetière de Mezzeh, situé dans un faubourg de Damas en pleine expansion, fut progressif et s'acheva en 1998 avec la désaffection du cimetière d'Alep.

 

Sources :

 

  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » et site « Chemins de la Mémoire » du ministère de la Défense.
  • Site « Atlas des nécropoles » du ministère de la Défense.
Le cimetière militaire de Dmeir, en Syrie.
Le cimetière militaire de Dmeir, en Syrie.

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Publié le 12 Mars 2016

La passe d’Amogjar dans le nord de la Mauritanie (région de l’Adrar, non loin d’Atar).
La passe d’Amogjar dans le nord de la Mauritanie (région de l’Adrar, non loin d’Atar).

Brève présentation de la Mauritanie.

La Mauritanie est un pays du nord-ouest de l’Afrique qui possède une côte de 600 km sur l’océan Atlantique et qui s’étire de Ndiago au sud jusqu’à Nouadhibou au nord. Elle est limitrophe de l’Algérie et du Maroc au nord, du Mali à l’est et du Sénégal au sud.

La Mauritanie constitue un point de passage entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un pays pluriethnique. Elle est peuplée de négro-africains, les premiers habitants (Peuls, Soninkés, Wolofs, Bambaras), de maures Arabo-Berbères et d’Haratins, dit « Maures noirs ». Son nom lui vient de la Maurétanie romaine, désignant le territoire des Maures, peuple berbère dans l’Antiquité. La capitale de l’actuelle Mauritanie est Nouakchott.

Période coloniale.

Les Portugais avaient déjà eu des contacts avec les habitants du banc d’Arguin dès le 17e siècle. Puis, au fil du temps, le commerce de la gomme au nord du Sénégal se développe. Le fort Portendick au nord du fleuve Sénégal ainsi que la vallée du Sénégal deviennent une région servant de base à l’expansion économique des colonies. Le général français Louis Faidherbe (1818-1889), gouverneur de la colonie française du Sénégal, considère que les émirats sont source d’insécurité et commence par annexer l’empire du Oualo avant de conquérir l’autre rive du fleuve. Plus tard, les Maures du Trarza (sud-ouest de l’actuelle Mauritanie) tentent d’instaurer une paix entre les tribus, mais dès 1899 l’administrateur Xavier Coppolani (1866-1905) institue une Mauritanie occidentale.

En fait Coppolani s’inspire de la pacification menée par le général Gallieni à Madagascar. Parti de Saint-Louis du Sénégal, il entre en contact avec les tribus maures du Hodh et de l’Azaouad. Geneviève Désiré-Vuillemin, sa biographe, indique : « Il fut bien accueilli par les Maures à qui sa haute taille, sa prestance, mais surtout sa connaissance de leur langue et leur religion, en imposaient ». Coppolani obtient l’allégeance de plusieurs tribus, puis pénètre dans Tombouctou.

Avec ce grand serviteur des affaires musulmanes du ministère des Colonies va s’effectuer la première phase d’implantation française dans les régions situées sur la rive septentrionale du fleuve Sénégal, avec l’ancrage au Trarza en 1903, au Brakna en 1904, au Tagant en 1905.

Il s’oppose à trois marabouts : Cheikh Sidiya Baba (Trarza, Brakna et Tagant), Cheikh Saad Bouh (Tagant et Sénégal) et Cheikh Ma Al Aynin (chef de l’Adrar) au nord). D’ailleurs, c’est en marchant vers cette région du nord qu’il est tué le 12 mai 1905 à Tidjikdja (son tombeau s’y trouve toujours).

Sous l’impulsion du général Henri Gouraud (1867-1946) les Français s’établissent dans l’Adrar en 1908 puis au Hodh en 1911. En 1920, la Mauritanie devient une des colonies de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Totalement pacifiée en 1934, la Mauritanie n’est pas vraiment développée économiquement. Administrée depuis Saint-Louis du Sénégal, la Mauritanie accède au statut de territoire d’outre-mer en 1946 puis, dans le cadre de la Loi Defferre de 1956, met en place un pouvoir exécutif local. Douze années plus tard, une constitution est adoptée. Enfin, en 1960, le pays est déclaré indépendant.

Fort Gouraud et Fort Trinquet.

Pendant la domination française plusieurs forts sont construits par l’armée. Y sont implantés des détachements de troupes coloniales, entre autres, dans le but de pacifier et de surveiller à la fois le massif de l’Adrar, les oasis et le Sahara. En Mauritanie, il s’agit :

  • Fort Gouraud, wilaya du Tiris Zemmour dans le nord du pays.
  • Fort Trinquet (aussi base aérienne secondaire), encore plus au nord.
  • Fort Repoux à Akjout (centre ouest du pays).
  • Fort de Chegga (frontière nord du Mali).
  • Fort d’Aïn Ben Tili (au nord, à la frontière avec le Maroc).

Sur un site Internet, appelé Le jardin d’Idoumou, René, un ancien militaire de Fort Gouraud témoigne : « En mai 1933, un poste permanent a été installé dans la Sbkha d’Idjil, appelé Fort Gouraud. Il aurait été réalisé par la Légion étrangère ou les troupes Méharis, puis il a été occupé par le 12e escadron saharien de découverte et de combat (ESDC), infanterie de marine, jusqu’au 3e trimestre de 1965, date à laquelle il a été remis à l’armée mauritanienne. La vie au fort était rythmée par des horaires adaptés à la chaleur ambiante : travail de 8h00 à 11h00 puis de 16h00 à 19h00. Nous étions chargés de l’entretien des camions et du fort. Nous effectuions des patrouilles jusqu’à la frontière voisine du Maroc espagnol. Nous étions ravitaillés par voie aérienne une fois par semaine. Pour l’eau, un camion citerne faisait deux rotations par jour compte tenu de la distance pour aller la quérir. Notre mission consistait à surveiller la frontière entre le Maroc espagnol et la Mauritanie. Par la suite, nous avons assuré la sécurité de la mine de fer (la MIFERMA). Cette dernière a été nationalisée quelques années après notre départ. Le fort était composé d’une cinquantaine d’hommes. Le plus haut gradé était un lieutenant. Nous avions environ 13 camions de marques Dodge et Berliet. Je garde un excellent souvenir de ce temps-là, tant pour la beauté du paysage que pour la débrouillardise qu’il fallait développer pour vivre dans ce pays ».

Fort Trinquet.

Serge, un ancien militaire du Fort Trinquet a également témoigné sur ce site : « Fort Trinquet était situé au nord de la Mauritanie sur la piste impériale n°1, à 15 km du Rio de Oro (Maroc espagnol). Nous étions un effectif d’environ 300 hommes toutes armes confondues. Il y avait le train, dont je faisais partie, l’infanterie de marine, l’aviation, les goumiers et même à un moment la Légion étrangère. Les goumiers, principalement des Mauritaniens, avaient un sens inné de l’orientation. Ils se repéraient de points fixes en points fixes et avaient une parfaite connaissance du terrain. Ils étaient capables de trouver un point d’eau au milieu de nulle part. Notre mission était de surveiller les frontières pour éviter les infiltrations (nous étions en pleine guerre d’Algérie, avec en plus, des troubles du côté du Maroc espagnol). Nous disposions d’un important matériel : Land Rover, camions Simca Ford, camions Citroën C45, avions Nord Atlas, avions DC3 Dakota… Les camions ravitaillaient localement et nous transportaient. Les avions faisaient la liaison avec Dakar. La vie au camp était rythmée en fonction de la chaleur, des missions et des servitudes liées aux besoins du camp. Nous étions accueillis merveilleusement dans les villages. Souvent, des chameliers venaient se reposer et faire fourrager les chameaux avant une longue errance dans la désert. Il nous arrivait même de faire la fête avec des caravaniers. »

Le cimetière militaire d’Atar.

Le cimetière d’Atar, dans l’Adrar, témoigne de cette présence française en Afrique, de cinquante ans de pacification du Sahara à partir du sud algérien, des rives gauches du Sénégal, du Niger et du Tchad. Parmi les derniers combats des unités méharistes des troupes coloniales, ceux de Mauritanie ont été des plus difficiles en raison des conditions géographiques et climatiques du pays.

Le cimetière d’Atar, d’une superficie de 60 ares, abrite encore 252 tombes dont 176 soldats africains de confession musulmane ou chrétienne, 6 tombes d’épouses de militaires africains, 22 tombes d’enfants de militaires africains, 44 tombes de soldats français, 3 sépultures d’enfants de soldats français et une tombe d’un civil français. Certains de ces corps ont été transférés dans les cimetières d’Amatil ou de Fort Dérile, lors de la désaffectation de ces cimetières.

Le cimetière a été totalement restauré en 2003 et 2004 par la mission militaire française en Mauritanie, grâce aux crédits mis en place par la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du ministère de la Défense. Il est entretenu par un agent appointé par elle.

Sources :

  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » et site « Chemins de la Mémoire » du ministère de la Défense.
  • Site « Atlas des nécropoles » du ministère de la Défense.
  • Site www.idoumou.com
  • Georges Coppolani, Xavier Coppolani, fils de Corse, homme d’Afrique : fondateur de la Mauritanie, L’Harmattan, octobre 2005.
  • Geneviève Désiré-Vuillemin, Mauritanie Saharienne, L’Harmattan, septembre 1999.
Le cimetière militaire d'Atar, en Mauritanie.
Le cimetière militaire d'Atar, en Mauritanie.

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Publié le 29 Novembre 2015

Commémorations en Macédoine.

A la suite de notre article sur les cimetières militaires français en République de Macédoine, son Excellence Monsieur Blagoj Zasov, ambassadeur, Délégué général du Souvenir Français en Macédoine, nous a fait parvenir des photographies, dont celle ci-dessus, et nous a écrit quelques lignes : « Vous savez que la Macédoine est l’un des pays où sont enterrés des soldats français tombés pendant la Première guerre mondiale. De ce fait, chaque année, les Macédoniens participent massivement aux commémorations du 11 novembre organisées de l’Ambassade de France à Skopje. »

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Publié le 5 Septembre 2015

Le mémorial des marins français à Penang.

La cérémonie inaugurale du mémorial du Mousquet a eu lieu à Penang, le jeudi 9 avril 2015 dans l’enceinte de l’Eglise de l’Assomption. Le Mousquet est un contre-torpilleur français coulé dans les eaux de Penang le 28 octobre 1914 après une rencontre fortuite avec un croiseur allemand, l’Emden. La construction de ce mémorial coïncide avec les cérémonies du centenaire de la Première Guerre mondiale. Il honore la mémoire des 43 marins français et vietnamiens qui ont péri au cours de cette « Bataille de Penang ».

 

Mémorial pensé et réalisé par l’architecte Edmond Khoo Boo Hean, il est installé dans le jardin de l’Eglise de l’Assomption à Georgetown. C’est le premier monument de Malaisie pour des soldats français morts lors des deux guerres mondiales.

 

La cérémonie a rassemblé une quarantaine de personnes parmi lesquelles l’Evêque de Penang, Rt. Rev. Sebastian Francis. Le Capitaine de Vaisseau Pierre Mesnier, Attaché de Défense français à Kuala Lumpur. Le Consul honoraire de France, Mr. Teoh Seng Aun et son prédécesseur Datuk Lubna Jumabhoy. Le Consul d’Allemagne, Mr. Herbert Weiler. Le Consul de Russie, Mr. Teoh Seng Lee. Le Directeur de l’Alliance Française de Penang, Mr. Rahime Bouaziz Le Dr. John Robertson, auteur du livre « The Battle of Penang ».

 

Alors que retentissait la Marseillaise, une couronne de fleurs aux couleurs de la France a été déposée au pied du monument par le Capitaine de Vaisseau Pierre Mesnier. Une réception a par la suite été organisée dans les locaux de l’Alliance Française de Penang où le Dr. John Robertson a procédé à un rappel historique de la bataille.

Le mémorial des marins français à Penang.

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Publié le 24 Mai 2015

Le cimetière militaire de Ben M'Sick à Casablanca.

Le cimetière militaire de Ben M'Sick à Casablanca.

Du fait du protectorat de la France sur le Maroc, entre 1907 et 1955, de la guerre du Rif (1921-1926), du débarquements des Alliés en 1942 et des combats entre les autorités coloniales et le mouvement de libération du pays peu avant l’Indépendance, de nombreux carrés militaires français existent dans ce pays. Ils sont – étaient – bien souvent placés au cœur de cimetière civils européens.

 

Au Maroc, le Service des Anciens Combattants et Victimes de Guerre à Casablanca entretient sept cimetières français : Rabat, Fès, Meknès, Marrakech, Agadir, Kenitra et Ben M'Sick à Casablanca. Des opérations de regroupement ont été réalisées à partir de 1957 et le site de Ben M'Sick a été choisi pour ce programme.

 

En 1989, 358 sépultures de Meknès ont été transférées à Casablanca. La partie française de Ben M'Sick, d'une superficie de 9950 m², comprend ainsi deux columbariums, trois carrés militaires, un autre de la marine de commerce requis et un mémorial.

 

Le premier columbarium, achevé en 1937, est réalisé sur proposition de M. Padovani alors délégué du Souvenir Français à Casablanca. Il est inauguré le 9 avril 1938. Sa crypte, établie à croisement d'allées, accueille 1 365 corps. Elle permet de regrouper 896 défunts des cimetières de Fès (21), Taza (398), Meknès (48), Casablanca (76), Tadla (125), Marrakech (109) et Tafilet (119).

 

Le second columbarium, inauguré le 11 novembre 1963, est réalisé selon les plans de l'architecte Duhon. Il dispose de plus de 12 000 alvéoles, dont 8 628 sont occupées.

 

L'espace du mémorial résulte de la réunion, en 1990, de quatre monuments et stèles commémoratives. Le mémorial "Marine" comprend la plaque de la Marine, anciennement apposée place de la Marine à Casablanca, qui rappelle l'intervention de l'escadre en 1907, et la plaque à la mémoire de l'équipage de l'Aéronavale, Goliath F G5 disparu en opération en 1925 à Chechaouen. Celui de l'"Aviation", initialement installé, en 1937, dans le cimetière d'El-Hank à Casablanca, est un menhir érigé en hommage aux "aviateurs militaires tombés au Maroc par l'oeuvre des Tombes". Le mémorial "Terre" est constitué d'une plaque provenant du col de Tizin Rnim qui rappelle le sacrifice des troupes de toutes formations de la région d'El-Ksiba. Le dernier, celui de la "Déportation" a été élevé en 1953 à l'initiative de l'Association des Anciens Combattants Français au Maroc. Il renferme de la terre prélevée dans plusieurs camps de concentration.

 

Les quatre sections de carrés militaires comprennent 645 tombes.

 

La gestion et l'entretien incombe au Service des Anciens Combattants et victimes de Guerre du ministère de la défense, placé auprès de l'Ambassade de France au Maroc.

 

Chaque 11 novembre et 8 mai sont l'occasion de cérémonies commémoratives.

 

Il convient enfin de noter les actions nombreuses d’associations comme la Délégation du Souvenir Français au Maroc, celles des lycées français et en premier lieu du Lycée Lyautey de Casablanca.

 

Retrouvez les photographies de ces carrés militaires dans l’album intitulé « Carrés Militaires Monde ».

 

 

 

Sources :

 

- Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.

- Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » et site « Chemins de la Mémoire » du ministère de la Défense.

- Site « Atlas des nécropoles » du ministère de la Défense.

- Lycée français Lyautey de Casablanca.

- Sites et blogs individuels ; notamment celui de Rol Benzaken.

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Publié le 12 Octobre 2014

 

Macedoine Skopje 1

 

Cimetière militaire français de Skopje (Uskub).

  

1 – La guerre en Orient.

 

Ouvrir un second front.

Qui se souvient que des soldats français ont fait la Première Guerre mondiale dans les Balkans, et que celle-ci a d’ailleurs duré jusqu’en 1919 ?

 A la fin de l’année 1914, la situation semble inextricable. Après les offensives et les longs mouvements de conquête et de retraite de l’automne, les Alliés, comme les armées des Empires centraux, se sont enterrés dans des tranchées. Au cours de cette première année de guerre les pertes sont déjà phénoménales. L’Autriche a vu mourir plus de 500.000 de ses soldats.

 Winston Churchill, alors Premier lord de l’Amirauté (ministre de la Marine britannique), défend l’idée de l’ouverture d’un second front en Europe, et du côté des Balkans. Dans un triple objectif : ravitailler l’Armée russe via la mer Noire ; contourner les Empires centraux ; occuper Constantinople, capitale d’un Empire ottoman, considéré comme le « grand malade » du continent et par ailleurs allié de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie.

 

Gallipoli.

 Une expédition maritime est proposée et envoyée. Sans grand succès. La présence de mines, de côtes fortifiées (donc difficiles à bombarder) et de nombreux sous-marins allemands ne facilitant pas les manœuvres ! Une nouvelle expédition est menée. Elle est terrestre et consiste en l’envoi d’un premier contingent de 75.000 soldats anglo-français (auxquels il convient d’ajouter des unités australiennes et néo-zélandaises) sur la presqu’île de Gallipoli, à l’entrée du détroit des Dardanelles. C’est une catastrophe : les soldats sont littéralement hachés par l’artillerie ottomane, sous le commandement du général allemand Liman von Sanders. Un second débarquement se déroule quelques semaines plus tard pour renforcer un dispositif déjà à bout de forces. Il ne fait qu’ajouter des morts. Les anglo-français doivent abandonner les lieux. Leur chef, le général Gouraud, vient de quitter le front, amputé du bras droit. Les Alliés réussissent néanmoins à sauver environ 100.000 hommes et les faire débarquer à Salonique, en Grèce, pays alors neutre, quoique soupçonné de docilité vis-à-vis de l’Autriche.

 Là, les soldats n’ont pas le temps de se refaire une santé. Le corps expéditionnaire devient l’Armée d’Orient et tente de faire la jonction avec les restes de l’Armée serbe qui vient de traverser la Macédoine, du nord au sud. La Serbie connait au début de la guerre quelques victoires, avec notamment la reprise de la ville de Belgrade, mais les défaites s’accumulent par la suite. De plus, la Bulgarie entre dans le conflit aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. L’expédition française pour porter secours aux troupes serbes s’avère vite être un échec et le retour vers Salonique se déroule à la fois dans des conditions climatiques détestables et sous le feu des armées des Empires centraux, qui multiplient les combats avec les unités de l’arrière-garde alliée.

 

 Le camp de Salonique.

 Salonique devient alors un immense camp militaire retranché, sous la menace permanente des armées allemandes, austro-hongroises et bulgares. L’Armée grecque s’est interposée entre les deux et tente d’éviter le pire. Au sommet de l’Etat grec les dissensions entre le Premier ministre, Vénizelos, partisan de la Triple-Entente (France, Russie, Empire britannique) et le roi Constantin 1er, pro Empires centraux, sont plus vives que jamais. Et les soldats alliés enfermés ne peuvent qu’attendre les ordres. Pour combattre la dysenterie, la malaria, le paludisme, la malnutrition et le scorbut, ils collaborent à l’assèchement des marais et se mettent à cultiver la terre. Une partie du camp se transforme en un immense potager. D’où la réplique, sarcastique, de Georges Clemenceau : « les jardiniers de Salonique ».

 De leurs côtés, les états-majors s’affèrent pour mettre en place des unités dignes de ce nom. Le général français Maurice Sarrail tente un équilibre : ne pas déplaire aux Grecs, qui sont toujours neutres, faire attention aux espions allemands, bulgares ; faire régner l’ordre entre les troupes françaises, serbes, anglaises, australiennes, néo-zélandaises, italiennes, sans oublier les contingents indiens et africains.

 En 1916, sollicitée des deux côtés, la Roumanie entre en guerre finalement en se rapprochant des Alliés. Dans le même temps, le général Sarrail voit les Grecs dégarnir les postes qui sont sensés protéger les Alliés. Il décide de sorties : les Serbes attaquent les premiers et reprennent aux Bulgares les monts menaçant la plaine de Salonique. De leur côté, les Français entrent en Macédoine et fixent les troupes germano-bulgares. L’aide des Roumains est de courte durée : à la fin de l’année 1916, le pays est entièrement envahi par les puissances centrales. Tout au long de l’année suivante, quelques combats sporadiques opposent les deux camps.

 

L’offensive victorieuse de 1918.

 Il faut attendre 1918 pour que l’offensive majeure se déroule. Au cours de 1917, le général Adolphe Guillaumat s’est ingénié à remonter le moral des troupes, à les entretenir et surtout à les soigner. Les épidémies sont enfin endiguées. Le général contribue aussi fortement à l’implantation d’un état-major interallié, suffisamment solide et intelligent pour ne froisser aucun des pays contributeurs, tout en permettant des décisions rapides et efficaces. De plus, les Grecs finissent par s’engager dans le conflit aux côtés des Alliés. Le camp de Salonique n’est plus retranché ! Le temps de la reconquête est arrivé.

 En juin 1918, rappelé à Paris par le nouveau Président du Conseil, Georges Clemenceau, le général Guillaumat est remplacé par le général Louis Franchet d’Espérey, qui peut enfin mettre en œuvre la globalité du plan élaboré par son prédécesseur. Le 15 septembre 1918, avec l’accord des gouvernements anglais et italiens, Franchet d’Espérey lance les armées alliées à la reconquête des Balkans. A l’est, les soldats anglais et grecs attaquent en direction de la Bulgarie (vallée du Vardar). Au centre, les Français et les Serbes, progressent rapidement et s’emparent de l’ensemble de leurs objectifs. L’un des épisodes les plus fameux de cette offensive reste la dernière charge de cavalerie de l’Armée française : sous le commandement du général Jouinot-Gambetta, la brigade à cheval des chasseurs d’Afrique réussit un raid de plus de 70 km à travers les montagnes, à plus de 2.000 mètres d’altitude. Le 29 septembre, les cavaliers prennent par surprise Usküb, la capitale de la Macédoine. Le soir même, les Bulgares sont acculés à signer un armistice.

 Pendant ce temps, Franchet d’Espérey continue sa marche en avant et se dirige maintenant vers Bucarest, capitale de la Roumanie. Mais l’objectif est bien l’entrée en Autriche-Hongrie. L’armistice général du 11 novembre 1918 met un terme à la reconquête des Alliés, qui se retrouvent à ce moment-là bien plus proches des Empires centraux que leurs homologues de l’ouest.

  

2 – Les cimetières militaires de Macédoine.

 

La Macédoine, indépendante depuis 1991 avec l’éclatement de la fédération yougoslave, a sur son sol deux cimetières militaires français principaux (il existe çà et là, dans des villages, des monuments à la mémoire de soldats français tombés en ces lieux).

 

Le cimetière militaire de Skopje (Uskub).

 Skopje est la capitale de la République de Macédoine. 700.000 personnes y habitent, c’est-à-dire environ un tiers de la population totale de ce pays de 25.713 km². Au cœur de la vallée du Vardar, qui se jette dans la mer Egée, Skopje est située à mi-chemin entre Athènes et Belgrade. 

 Il y a quelques années, une mission du Sénat français s’est déplacée en République de Macédoine afin de contrôler l’état du cimetière de Skopje et de Bitola. Sur Skopje, il était ainsi remarqué : « Le cimetière est installé sur un coteau. Il est arboré et parseméde rosiers et de buis entre les tombes. Le monument aux morts, édifié sur la hauteur, domine vers l'autre versant le fleuve Vardar qui arrose la capitale. Un obélisque, à la mémoire des inconnus morts pour la France, y est érigé sur l'un des deux ossuaires. Le petit musée, contenant des souvenirs du front d'Orient et des commémorations et visites à la nécropole, a été restauré par les militaires. Dans son ensemble la nécropole est bien entretenue ». 

 Chaque année, au 11 novembre, des cérémonies sont organisées par l’Ambassade de France. Le cimetière militaire de Skopje contient les restes de 960 officiers, sous-officiers et soldats de l’Armée d’Orient, ainsi que deux ossuaires, regroupant chacun environ 5.000 corps.

 

 

Le cimetière militaire de Bitola (Monastir).

 

Bitola est une ville du sud-ouest de la Macédoine, à environ 15 kilomètres de la frontière grecque. Peuplée de plus de 100.000 personnes, Bitola est un important centre administratif, industriel et commercial. Deuxième ville du pays derrière Skopje, Bitola est connue pour son université. Située dans la plaine de Pélagonie, Bitola est sur la route qui mène de la mer Egée au cœur de l’Europe centrale.

 Le cimetière militaire français de Bitola regroupe les restes de 6.262 corps et deux ossuaires contenant 5.000 corps chacun. Un vaste monument est situé au centre du cimetière, sur lequel est inscrit : « A la gloire de l’Armée d’Orient ». Des soldats, sous-officiers et officiers des unités suivantes se trouvent parmi les sépultures : 17e division d’infanterie coloniale (DIC) avec la 33e brigade d’infanterie coloniale (BIC), et les régiments d’infanterie coloniale 54e et 56e RIC ; la 21e BIC avec le 35e et le 44e RIC.

 Extrait du rapport de la mission du Sénat français : « Le déplacement au cimetière de Bitola (ex Monastir), le deuxième jour, s'est effectué en compagnie de MM. Fabrice Duda et Pierre Rannou. La nécropole est située à trois kilomètres à l'Est de la ville, à proximité des cimetières yougoslaves et anglais. Quatre employés saisonniers l'assistent pour l'entretien de cette vaste nécropole qui contient les tombes de 6.262 corps et deux ossuaires de 5.000 corps chacun.

Les militaires de la KFOR ont effectué des travaux de renforcement des fondations du monument-ossuaire. En effet, le socle en pierre s'était affaissé au fil des années et cette situation mettait en péril l'ensemble de l'édifice.

Une pièce musée est aménagée là aussi dans la maison du gardien. Enfin, si des cérémonies commémoratives se déroulent tous les 11 novembre dans les deux cimetières de Skopje et de Bitola, les cimetières militaires français et allemand de Bitola ont vu se dérouler le 26 novembre 2006 la première cérémonie commune depuis la fin de la première guerre mondiale. Le président de l'Assemblée et deux ministres de Macédoine, une représentation de l'Union européenne, les ambassadeurs d'Allemagne et de France, ainsi que les représentants militaires d'autres ambassades présents ont ainsi ouvert une voie nouvelle vers la mémoire partagée et la paix en Europe ». 

 

Retrouvez les photographies relatives aux cimetières militaires français en Macédoine dans l’album intitulé « Carrés Militaires Monde ».

 

 

 Macedoine Bitola 3

 Cimetière militaire de Bitola (Monastir).

 

 

Sources :

 

- Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.

- André Castelot et Alain Decaux : Histoire de la France et des Français, Larousse.

- Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

- Pierre Miquel : Les poilus d’Orient, Fayard, 1998 ; La poudrière d’Orient, Fayard 2004 ; Le gâchis des généraux, Plon 2001 ; Les Poilus, Plon, 2000 ; Je fais la guerre, Clemenceau, Taillandier, 2002 ; Les Enfants de la Patrie, Fayard, 2002.

- Pierre Gosa : Franchet d’Espérey, Nouvelles Editions Latines, 1999.

- Jacques Ancel : Les travaux et les jours de l’Armée d’Orient, Paris, 1921.

- Site internet www.chtimiste.com sur l’historique des régiments.

- Journal de Marche du 1er Régiment de Marche d’Afrique

- Journal de Marche du Corps Expéditionnaire d’Orient

- Documents de l’ambassade de France en république de Macédoine

- Rapport de la mission du Sénat de la République française.

 

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Publié le 8 Mars 2014

 

Rangoon Cemetery

 

Il y a peu, le Délégué général du Souvenir Français pour la Chine et l’Asie, Monsieur Claude Jaeck, alors en mission professionnelle à Rangoon en Birmanie, découvrait avec étonnement la tombe d’un soldat français au beau milieu du cimetière militaire anglais de la ville.

Il s’agit du caporal Philibert Methia, du 10e RICM, mort pour la France le 27 octobre 1945 (parcelle 2 – Rangée A – Tombe n°4). Pourquoi un Français là ?

 

Une province de l’Empire des Indes.

 En 1886, la Birmanie devient une province des Indes britanniques et sa capitale est Rangoon. Le pays se transforme en une société coloniale orientée vers son puissant voisin indien : les liens étroits entre le pouvoir civil et religieux, existants depuis des siècles, sont distendus ; l’agriculture, première économie locale, se tourne vers l’exportation et les élites se mettent à la langue anglaise. Les plus riches envoyant même leurs rejetons faire des études au Royaume-Uni. L’émancipation de 1937, avec la création d’une nouvelle constitution et une assemblée élue, distincte de l’Inde, permet de préserver une paix relative pendant quelques années. Bien entendu, comme dans chaque situation similaire, certains étudiants rentrés au pays tentent de monter des organisations de libération du joug colonial.

 

 La Seconde Guerre mondiale.

 Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les événements vont s’amplifier. En décembre 1941, les Japonais déclarent la guerre au Royaume-Uni. Dès le mois de janvier de l’année suivante, ils envahissent la Birmanie par le sud et expulsent les troupes anglo-indiennes qui s’y trouvent. Ces dernières reculent vers le nord et se réfugient en Chine ou en Inde. Les Japonais sont appuyés par les hommes d’Aung San, un nationaliste birman, qui a formé l’Armée pour l’indépendance birmane, avec l’appui logistique et financier de l’Empire du soleil levant. Comme en Indochine française, les Japonais cherchent à favoriser l’émancipation du peuple afin qu’il se retourne contre le colon européen.

Pour les Anglais, la défaite est cuisante : ils assistent, au fur et à mesure de leur retraite, à l’effondrement de leur administration birmane. De plus, à l’est, l’armée thaïlandaise pénètre en territoire birman et occupe en quelques semaines tout la partie orientale du pays. Les combats sont très meurtriers ; focalisés pendant la période sèche (hors du temps de la mousson), des milliers de villages sont entièrement détruits.

Les deux années suivantes sont particulièrement difficiles pour le Royaume-Uni : il doit défendre son île contre les bombardements nazis, entretenir la guerre au Moyen-Orient et en Afrique (Egypte, Territoires palestiniens, Syrie, Jordanie) et faire face à de nombreux soulèvements en Inde, qui connait une famine retentissante, notamment dans la province du Bengale. Avec l’aide d’observateurs et d’instructeurs américains (cette notion n’est donc pas récente…), les Anglo-indiens montent quelques opérations le long de la frontière birmane. Elles ont pour but de montrer que la guerre n’est pas terminée et d’entretenir la foi dans les combats pour les soldats.

Par ailleurs, pour affirmer que leurs hommes sont tout aussi capables que les Japonais de se battre dans la jungle, les Anglais envoient plusieurs milliers de commandos au cœur de la Birmanie afin d’y créer des situations de déstabilisation : dynamitage et destruction de ponts, de voies ferrées, attentats dans les villages et les villes, attaques surprises dans la jungle… Toutes ces opérations ne sont pas couronnées de succès, mais là encore, elles redonnent le moral aux hommes restés en Inde ou dans la Chine de Tchang Kaï-chek. Elles permettent aussi de démontrer une certaine insécurité : les Birmans ont bien souvent accueillis les Japonais en libérateurs. Au bout de quelques mois, ils s’aperçoivent que leur condition ne s’améliore pas forcément et qu’une insécurité permanente demeure, là où les Anglais faisaient régner un certain ordre.

A la fin de l’année 1943, les choses commencent à changer : avec un commandement nouveau et soudé autour de Lord Mountbatten (oncle du duc Philippe d’Edimbourg, futur époux de la reine Elisabeth II), commandant en chef des forces alliées en Asie du Sud-est, avec l’utilisation de moyens dus à la puissance industrielle et économique des Etats-Unis comme par exemple une aviation considérable, le cours de la guerre s’inverse réellement. De plus, les Anglais reçoivent l’appui d’unités chinoises (Force X et Force Y) et de commandos de plusieurs armées alliées (australiennes, néo-zélandaises…).

Les Japonais ne restent pas sans rien faire et décident une attaque éclair sur l’Inde orientale au début de l’année 1944. Des batailles comme celles d’Imphal ou de Kohima font des milliers de victimes. A la fin de l’offensive, on relève près de 55.000 morts chez Les Japonais et environ 17.000 chez les alliés. Pour beaucoup, les soldats sont décédés de leurs blessures auxquelles se sont ajoutées les maladies tropicales.

 

L’offensive victorieuse de 1945.

 L’offensive victorieuse de 1945 vient de deux fronts : au nord, les divisions chinoises et anglo-indiennes enfoncent les lignes japonaises en quelques semaines. Au centre du pays, les troupes alliées provenant d’Inde immobilisent à Mandalay de nombreuses divisions japonaises. Ces derniers se battent avec une ardeur désespérée. Ils profitent de la situation pour détruire une grande partie des édifices religieux de la ville. Bientôt, à cours d’artillerie et de munitions, laissant des milliers de morts, ils se retirent vers l’est.

Une nouvelle fois avec l’appui de l’aviation américaine, Winston Churchill, Premier ministre britannique, ordonne à Lord Mountbatten d’envoyer des milliers de soldats à la reconquête de la capitale Rangoon. Des commandos, ceux de la Force 136 (principalement des Anglais, mais aussi plusieurs dizaines de Français), participent à cette offensive. Il s’agit d’être à Rangoon avant la mousson. Par ailleurs, le nationaliste Aung San change de camp et prend contact avec les alliés. Il s’agit maintenant de l’appuyer, après l’avoir combattu…

Au cours du mois d’avril 1945, les Japonais décident de quitter Rangoon. Il n’est que temps : les troupes alliées sont à 30 kilomètres de la ville. Le 2 mai, la mousson débute vraiment, rendant impossible toute manœuvre militaire d’importance.

Au total, plus de 144.000 Japonais trouvent la mort dans ces campagnes, soit deux fois plus que les Alliés. Ils sont enterrés dans de nombreux cimetières militaires, dont celui de Rangoon.

 

 Sources.

  •  Souvenir Français – Délégation de Chine / Asie.
  • Site web de cette délégation : www.souvenir-francais-asie.com
  • Allen, Burma : The Longuest War.
  • Bob Maloubier, L’espion aux pieds palmés, Rocher, 2013.
  • Colonel Jean Sassi, Opérations spéciales, 20 ans de guerres secrètes, Nimrod, 2009.
  • Pierre Yanic-Laquerre, La Force X, Revue 2e Guerre mondiale, oct.-nov. 2010.

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