Le général Glavany, par Michel Forget.
Publié le 24 Janvier 2017
Le général Glavany a toujours inspiré le plus grand respect à ceux qui l'ont connu ou côtoyé au cours de leur carrière militaire au sein de l'armée de l'air.
Respect d'abord pour son attitude en 1942 quand, jeune officier chassé de l'École de l'Air comme toute sa promotion par l'occupant, il décidait de franchir les Pyrénées pour rejoindre l'AFN où il tournait pour un moment le dos à sa carrière d'aviateur en s'engageant dans le 1er bataillon de choc, donc dans l'armée de terre et ce pour être certain de participer à la lutte contre l'occupant. Ainsi allait-il combattre en Corse, en Italie, puis en Provence avant de remonter jusqu'à Dijon à la poursuite de l'adversaire, là où, blessé pour la quatrième fois, se terminait pour lui la guerre.
Respect pour sa carrière de pilote, reprise après 1945 dans la reconnaissance d'abord puis au service, à titre civil, de la firme Marcel Dassault en tant que pilote d'essais. Il devait s'illustrer alors en effectuant les premiers vol de deux prototypes célèbres, à savoir le 17 novembre 1956, celui du Mirage 3, avion mythique avec lequel il devait atteindre pour la première fois dans l'histoire de notre aviation deux fois la vitesse du son (mach 2) et le17 juin 1959, celui du Mirage IV, avion mythique lui aussi, appelé à constituer la première composante de nos Forces Nucléaires Stratégiques. Deux dates qui comptent dans l'histoire de nos forces aériennes.
Respect pour sa décision prise en 1959 de renoncer à son métier de pilote d'essais et de reprendre l'uniforme pour servir de nouveau l'armée de l'air en participant d'abord à la guerre d'Algérie. Affecté au Poste de Commandement Air Mobile (PCAM) de la 11e Division de Parachutistes, unité d'élite engagée dans le Constantinois, il y retrouvait l'ambiance du 1er bataillon de choc ... et la vie rude du djebel. Au retour d'Algérie, il devait assumer des responsabilités importantes tant en État-major (chef du bureau des programmes de matériels) qu'à la tête des bases aériennes d'Istres puis de Mont-de-Marsan avant de prendre le commandement des Écoles de l'Armée de l'Air en tant que général de corps aérien, commandement qu'il assuma jusqu'à la fin de son service actif en 1978.
Respect enfin pour le dévouement dont il n'a pas cessé de faire preuve à son retour dans la vie civile envers plusieurs organisations caritatives en assurant notamment la présidence de l'association des Ailes Brisées, de celle de Rhin et Danube et enfin à Issy même, en acceptant la présidence d'honneur de notre comité du Souvenir Français dont il suivait avec intérêt l'activité.
Homme de cœur, chrétien convaincu, pilote d'exception et chef militaire doué d'une autorité naturelle indiscutable de par l'étendue de son expérience à la fois technique et opérationnelle, le général Glavany restera une grande figure de l'Armée de l'Air... et de notre cité.
Général Michel Forget
Ancien de l'Armée de l'Air et membre du comité du Souvenir Français d'Issy