Publié le 31 Janvier 2016

Assemblée générale 2015.

Le dimanche 24 janvier 2016 s’est déroulée l’assemblée générale du Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux et Vanves.

Etaient présents :

  • Monsieur André Santini, député-maire, ancien ministre.
  • Monsieur Marie-Auguste Gouzel, maire honoraire et conseiller municipal en charge des affaires militaires.
  • Monsieur le lieutenant-colonel Claude Guy, Délégué général de l’association pour les Hauts-de-Seine.
  • Monsieur André Labour, ancien Délégué général, accompagné de son épouse Catherine.
  • Monsieur le général de corps aérien Michel Forget, Grand’Croix de la Légion d’honneur.
  • Monsieur Roger Fleury, président de l’UFAC et de la FNACA.
  • Monsieur Michel Rossignol, président de l’ACPG.
  • Monsieur Alexander Tesich, président des Veterans of Foreing Wars.
  • Monsieur André Rabartin, président de l’UNDIVG.
  • L’ensemble des adhérents du comité d’Issy.

Les présidents de l’UNC et des ACV avaient été excusés.

Après lecture du rapport financier et du rapport moral, après présentations des actions et des initiatives prises au cours de l’exercice écoulé (visite du carré militaire par les écoles, conférence du général Forget, quête du Souvenir Français, quêtes du Bleuet de France, études et analyses publiées sur ce site Internet…) des médailles ont été remises :

  • Médaille de Bronze pour l’aide-soignant Fabien Lavaud (hôpital militaire de Percy) et par ailleurs trésorier du comité.
  • Médaille d’argent pour Jacques Vignaud, ancien combattant, résistant à 17 ans et membre actif du comité depuis de très nombreuses années.

A la suite de l’assemblée générale, un déjeuner a rassemblé les participants au restaurant isséen l’Harissa.

Retrouvez les photographies (merci à Madame Florise Rignault) de cet événement. Les adhérents recevront un CR en bonne et due forme dans le courant du mois de février.

CDT (RC) Frédéric Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint.

Assemblée générale 2015.
Assemblée générale 2015.
Assemblée générale 2015.
Assemblée générale 2015.
Assemblée générale 2015.
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Publié le 24 Janvier 2016

Pierre-Marie Bérard.
Pierre-Marie Bérard.

Il y a quelques années, notre Comité, via un article de Thierry Gandolfo, avait rappelé la liste des victimes civiles des bombardements sur Issy-les-Moulineaux. Les bombardements furent nombreux puisque qu’on en signale le 3 juin 1940 ; les 3 mars et 30 mai en 1942 ; les 4 avril, 14 juillet, 24 août, 3 septembre et 15 septembre en 1943 ; les 24 juin et 25 juillet en 1944. Ils furent allemands, pour les premiers, puis par la suite alliés et notamment Anglais. Et près de 80 Isséens et Isséennes perdirent la vie.

Jean-Didier Bérard a lu cet article et nous a communiqué des informations sur son arrière-grand-père, Pierre-Marie Bérard.

Enfance en Savoie.

Pierre-Marie Bérard nait le 30 octobre 1855, en Savoie. Enfant de Charles Bérard et de Marie Finaz, il voit le jour dans la vallée de la Tarentaise, alors pays de peu avec des fermes souvent de tailles modestes qui ne permettent pas de faire vivre toute la famille.

Le salut est dans le départ, ce qui n’est pas toujours facile. Au milieu du 19e siècle, les habitants, considérés alors comme des « moins que rien », voient leur appellation devenir un mot péjoratif. Ainsi le Dictionnaire Universel indique : « Savoyard : homme sale, grossier et brutal ; on emploie le mot savoyard par mépris » (1834). Ce véritable exode est tel que des confréries naissent, la plus célèbre étant celle de Savoyards de l’Hôtel Drouot qui pendant près de 150 ans va s’occuper de la manutention des objets vendus aux enchères dans le célèbre hôtel parisien (on doit ici préciser le rôle de l’empereur Napoléon III qui fut à l’origine de cette confrérie particulière – la Savoie étant revenue dans le giron de la France en 1860).

Le salut passe aussi par le développement à la fin du 19e siècle d’unités industrielles liées aux activités d’extraction de matières premières, de manutention et de métallurgie et aux unités de production chimique.

Arrive pour Pierre-Marie le service militaire : apte, il porte le matricule 1625. Sous les armes à partir du 13 décembre 1877 au 24 septembre 1879, d’abord au 61e RI (Aix-en-Provence et Privas) puis au 83e (Clermont-Ferrand).

Pierre-Marie Bérard apprend le métier d’ouvrier bronzeur et se fait employer au gré des missions qu’il trouve.

Son arrière petit-fils, Jean-Didier Bérard indique : « Pierre-Marie travailla un temps chez son frère, chaufournier (conducteur du four à chaux dans la production de chaux vive), au moins jusqu’en 1890 ou 1895. Après il dut partir sur Paris, comme beaucoup d’ouvrier de la Tarentaise. Il devait avoir un lopin de terre mais bien insuffisant pour nourrir toute sa famille. C’était un de ces petits Savoyards, migrants saisonniers, qui acceptaient, durant l’hiver, les plus durs travaux qu’on leur offrait à Paris, Genève, Barcelone ou en Allemagne. Puis, Pierre-Marie dû certainement trouver une bonne place car il resta sur Paris ».

Le quartier Popincourt à Paris.

Pierre-Marie Bérard s’installe dans le quartier de Popincourt, dans le 11e arrondissement, non loin du boulevard Richard Lenoir. Ce quartier doit son nom à Jean de Popincourt, président du Parlement de Paris, qui fit construire un manoir à proximité en 1400.

Ce n’est pas par hasard. Les Savoyards ont établi leur quartier-général dans cette partie de Paris. Ils contrôlent tout et s’assurent de son bon fonctionnement au quotidien. Un modèle du genre : des responsables veillent à l’ordre et à la discipline, au respect de la loi, à la santé et au bien-être des migrants, souvent très jeunes. On y a le souci de l’épargne, tant et si bien que la plupart des « Savoisiens » ou « Savoyens » (comme ils s’appellent entre eux) finissent par rentrer au pays fortune faite. Ils peuvent ainsi doter, richement, l’église ou l’école.

Et comme Pierre-Marie sait travailler le bronze et sur des meubles et que le quartier est dévolu aux fabricants et aux marchands de meubles, alors…

Famille.

Le 23 juillet 1881, il épouse Marie Girod. Il a 25 ans, elle en a 18. De cette union naissent dix enfants sur la commune de Bellentre (Savoie, arrondissement d’Albertville) : Marie-Louise le 29 octobre 1881, Marie-Catherine le 26 mai 1884 (Bellentre), Philomène le 3 février 1886, Marie-Eugénie le 30 juillet 1887, Jean-François le 12 juin 1889, Marius le 16 octobre 1891, Rémi le 5 août 1893, Ludivine le 25 septembre 1894 et les jumelles Isabelle et Zoé le 4 septembre 1895.

De ces dix enfants, malheureusement plusieurs ne survivront pas : Marie-Eugénie meurt à Bellentre en 1901 à l’âge de 13 ans, Rémi et Ludivine décèdent tous deux à l’âge d’un mois, et les jumelles ne vivront que quelques jours.

Certains enfants restent sur la Savoie et d’autres suivent leur père ou l’exemple de leur père en migrant vers la Région parisienne ou ils s’établissent eux-aussi dans le 11e arrondissement. Plus tard, à la retraite, Marie-Louise s’installera au Kremlin-Bicêtre, Marie-Catherine à Paris, Philomène à Villeneuve Saint-Georges, Jean-François à Vigneux- sur-Seine. Mais avant, il s’agit de les marier ces enfants et toujours dans ce 11e arrondissement. Evénements heureux qui ne cachent les blessures des disparitions.

Qui ne cachent pas non plus la peur de perdre des enfants à la guerre : Jean-François Bérard s’illustre au cours de la Première Guerre mondiale. Il reçoit la Croix de guerre et est cité à l’Ordre du régiment avec obtention de la Médaille militaire.

En 1918, à l’âge de 55 ans, Marie Bérard rend son âme à Dieu et laisse son époux Pierre-Marie.

L’opération Paula.

Dans les années 1920, Pierre-Marie Bérard est admis dans une maison de retraite d’Issy-les-Moulineaux.

Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent la Pologne, sans déclaration de guerre et après d’intenses bombardements. Comme prévu et après tant et tant de reculades, le Royaume-Uni et la France, alliés, déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre. Mais, adoptant une stratégie défensive, les alliés laissent Hitler, puis Staline, écraser l’armée polonaise. Les généraux de la Wehrmacht persuadent Adolf Hitler d’attendre le printemps pour lancer l’offensive sur les Pays-Bas, la Belgique et la France.

Cette offensive débute le 10 mai 1940. L’armée française s’y est préparée. En contact avec le roi des Belges, elle est tenue au courant heure par heure de l’avancée de l’armée allemande. Ce qu’elle n’a pas prévu c’est la Blitzkrieg : les Allemands utilisent à fond les concepts de choc et de vitesse. Le couple char-avion communiquant par radio et la concentration des moyens sur des points sensibles du front allié surprennent par leur rapidité d’action les états-majors français et belges.

Le 15 mai les Pays-Bas capitulent, suivis le 28 mai par la Belgique. Le Plan Rouge, l’invasion de la France, peut alors commencer. Partout les soldats français doivent reculer face à la puissance allemande. Bien souvent, au prix de sacrifices énormes. Plus de 100.000 soldats français sont tués en quelques jours.

Le 3 juin 1940, les Allemands décident d’appliquer le déroulement de l’Opération Paula (Unternehmen Paula). Celle-ci consiste en une attaque aérienne de la Luftwaffe visant à détruire les dernières unités de l’armée de l’Air française, dirigée par le général d’armée aérienne Joseph Vuillemin, de même que les usines de fabrication d’avions autour de la capitale. Il s’agit enfin de porter un coup dur au moral de l’armée française toute entière.

Les avions de reconnaissance allemands commencent par dresser un rapport sur les aérodromes français autour de Paris (près de 1.300 appareils). Les unités de défense anti-aériennes sont également cartographiées.

Mais l’opération est compromise par les services de renseignement britanniques qui ont réussi à décoder les messages de la machine Enigma et ont averti les Français des intentions allemandes en fournissant notamment l’ordre de bataille aérien. De plus, des signaux radios envoyés depuis la Tour Eiffel mettent en alerte l’ensemble des unités aériennes. Ainsi, l’armée de l’Air française réussit à stopper l’offensive allemande, au prix de la perte de 35 avions (vingt au sol et 15 en actions). Les pilotes sont héroïques : la plupart des bombardiers allemands volant à haute altitude, les chasseurs français doivent gagner de l’altitude pour les intercepter.

Quant aux bombes, il s’agit principalement d’engins incendiaires de type C-250 Flammbombe, qui font des dégâts importants au sol. On est très loin du concept actuel de frappes chirurgicales. Dans cette attaque, 254 Français perdent la vie. A Boulogne et Issy, les usines Renault et celles d’armement Gévelot sont ciblées.

Ce 3 juin 1940, 25 Isséennes et Isséens sont tués, parmi lesquels Pierre-Marie Bérard alors âgé de 84 ans. Le 22 du même mois, son petit-fils, Gaston, est fait prisonnier en Lorraine par l’armée allemande.

Pierre-Marie Bérard est considéré comme une victime civile. Victime non combattante, non reconnues. Les victimes civiles ne sont pas représentées par des associations, ne sont pas commémorées. Victimes mortes pour la France… qui les a bien oubliées. Sous l’impulsion de la municipalité d’Issy-les-Moulineaux, le Comité du Souvenir Français est à l’œuvre pour la réfection de stèles des « victimes civiles ».

Sources :

  • Cimetière d’Issy-les-Moulineaux et son conservateur, Monsieur Thierry Gandolfo.
  • Archives municipales.
  • Histoire de la France et des Français, d’André Castelot et d’Alain Decaux.
  • Archives familiales de Monsieur le lieutenant Jean-Didier Bérard.
  • Encyclopédie Larousse, Wikipédia et Universalis.
  • Archives INA.
Sépulture de Pierre-Marie Bérard à Issy-les-Moulineaux.

Sépulture de Pierre-Marie Bérard à Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 15 Janvier 2016

Le docteur Lasserre et sa maison d'Issy.

Le village de Vaugirard.

Pierre-Paul Lasserre nait à Vaugirard le 17 septembre 1797. La France est sous le régime du Directoire et le général Bonaparte qui a alors 28 ans – et qui n’est pas encore gênant pour le gouvernement – en assure justement une certaine stabilité grâce à ses soldats et ses généraux tels Hoche et Augereau.

Vaugirard est un petit village agricole qui comprend des terres de labours, des zones de maraîchages, à la fois autour dudit village et en allant sur Paris. Des vignes sont également présentes sur les pentes au sud de la grande rue (qui deviendra la rue de Vaugirard). Quelques exploitations de sable et d’argile, des carrières de calcaire à ciel ouvert complètent son activité économique. Depuis quelques années déjà, une fabrique de produits chimiques, fondée par Claude Louis Bertholet fait parler d’elle. Le scientifique a découvert une substance qui a pris le nom de ce lieu : Javel !

Durant les années qui suivent, le village prend de l’ampleur et sa population passe de 700 à 2.000 puis 6.500 habitants. Longtemps, le village reste indépendant. Finalement, il est repris par Paris en 1860 avec son voisin Grenelle, Belleville et La Villette.

Chirurgien des Hôpitaux.

Pierre-Paul Lasserre fait des études à la nouvelle Faculté de Médecine de Paris (ouverte par décret impérial en 1808) et devient Chirurgien des Hôpitaux. Médecin militaire, il a le grade de médecin-major de l’armée et est titulaire de la Légion d’honneur.

A sa mort, en 1871, il lègue à la commune une petite maison qu’il possède à Issy.

Le testament.

Le testament du docteur Lasserre stipule que cette maison est un don en faveur du Bureau de Bienfaisance de la commune. Ce don est accepté en 1873. S’ajoute à cette demeure, une rente de 3.000 francs destinée à l’entretien de sept familles pauvres sélectionnées par le Bureau. Quelques années plus tard, les bénéficiaires sont plus nombreux et il faut des bâtiments largement plus grands. Ainsi est conçue puis bâtie par l’architecte Delaire (famille célèbre de bâtisseurs et de Syndics à Issy-les-Moulineaux), la nouvelle maison de retraite Lasserre. S’y ajoute bientôt un dispensaire.

La maison de retraite.

La maison de retraite est construite en U autour d’un jardin fermé par une grille donnant sur l’avenue. Les bâtiments de deux étages sont soignés avec les signes caractéristiques de l’architecture populaire de la fin du 19e siècle. Les murs sont recouverts de briques jaunes et agrémentés de lignes de briques rouges horizontales et verticales. En-dessous sont superposés du haut vers le bas, une horloge, une grande plaque rectangulaire avec l’inscription Ville d’Issy-les-Moulineaux, un profil féminin dans un médaillon et une autre plaque, plus petite.

Entre le premier et le deuxième étage, des cabochons de grès flammés turquoise ponctuent une corniche reposant sur de petits modillons. Les cintres bicolores des fenêtres ont un claveau en pierre au centre et deux sur les côtés. L’ensemble est achevé en 1899 et inauguré l’année suivante par Emile Loubet, président de la République.

Le personnel mixte de la maison de retraite est sous l’autorité d’un médecin et d’une surveillante. Le budget est géré par l’économe qui est le receveur municipal. Les conditions d’admission pour les pensionnaires sont très précises : il faut être Français, vivre seul, avoir plus de 65 ans et être incapable de gagner sa vie en travaillant. En outre, il faut résider dans la commune depuis au moins 5 ans consécutifs lors de la demande et avoir résidé 15 ans minimum dans la commune. De plus, en cas de revenu (forcément modeste), il faut l’abandonner à la maison de retraite. Enfin, la mendicité est interdite sous peine de privation de sortie pendant un mois et d’exclusion si récidive ! Sauf contre-ordre médical, les résidents sont incités à travailler dans la mesure de leurs possibilités.

Quant à la nourriture, trois repas sont prévus chaque jour. Le petit-déjeuner, servi à 8 heures, se compose d’une soupe ; le repas du midi comprend de la viande, des légumes et un dessert (qui ne doit pas coûter plus de 10 centimes). Le dîner est servi à 18 heures avec soupe, viande ou légumes, dessert. Le régime alimentaire quotidien prévoit 500 g de pain blanc, 250 g de viande ou poisson, 130 g de légumes, 30 cl de vin, 50 cl de potage (ou 25 cl s’il est remplacé par du lait).

Il y a quelques années, la maison de retraite a été déplacée et métamorphosée en EHPAD installé près de l’hôpital Corentin Celton et les anciens bâtiments ont été transformés en immeubles d’habitation.

Afin de rendre hommage au docteur Lasserre, la commune d’Issy-les-Moulineaux a donné son nom – en 1877 – à une rue du quartier Les Hauts d’Issy – Les Epinettes et s’occupe également de l’entretien de son tombeau placé au cimetière municipal.

Sources :

  • Cet article a été écrit, dans sa version originale par Madame Maestracci, de l’association Historim.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Encyclopédie Universalis.
  • Louise Michel, La Commune.
  • Site Rebellyon : www.rebellyon.info
  • Site Historim : www.historim.fr
  • Site de la ville d’Issy-les-Moulineaux : www.issy.com
  • Site La Porte Plume
  • Site www.toupie.org

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871