Publié le 18 Mars 2023

Réunion annuelle des adhérents, session 2023.

Le dimanche 12 mars 2023 s’est déroulée la traditionnelle réunion annuelle des adhérents du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français.

En présence des présidents des associations d’anciens combattants, de Michel Quinton, directeur du lycée St-Nicolas, du colonel Claude Guy, Délégué général départemental et de Madame Christine Helary-Olivier, conseillère municipale déléguée aux affaires militaires, et de Madame Nathalie le Gouallec, conseillère municipale de Vanves, le président du comité a commencé cette réunion pour une minute de silence à la mémoire des membres du comité disparu au cours de l’année 2022 :

  • Michel Rossignol, qui fut officier de l’Ecole de Cherchell en Algérie, conseiller municipal puis adjoint au maire à Issy-les-Moulineaux, président du comité isséen des ACPG-CATM et grand soutien du Souvenir Français.
  • Le général Marie-Jehan Perrot, qui fit la Seconde Guerre mondiale puis les guerres de décolonisation, et qui s’est éteint récemment à l’âge de 106 ans (il était le doyen d’Issy).
  • Le Père Charles Bonnet, infirmier pendant la guerre d’Algérie, qu’il nous avait racontée dans une longue interview, et qui fut professeur puis supérieur au Petit Séminaire d’Issy, après avoir œuvré de longues années en Afrique.

Une pensée également pour les présidents de Comités du Souvenir Français des Hauts-de-Seine, disparus en 2022 : Michel Gander d’Antony ; Jeannine Laurent de Levallois-Perret ; Jean-Claude Leleux du Plessis-Robinson.

Par la suite, Matthieu Grégoire, secrétaire, a présenté le rapport financier d’où il ressort des dépenses pour un montant de 1.160,40 € et des recettes pour un montant de 1.397,00 € soit un différentiel de 236,60 € (les adhérents recevront chez eux le détail de l’ensemble des éléments vus dans le cadre de cette réunion).

Rappel sur un point majeur : aujourd’hui, en 2023, une cotisation de 20 €, c’est-à-dire, 10 € pour la cotisation en tant que tel et 10 € pour recevoir la revue nationale, nous apporte que 5 €. Nous transmettons 5 € de cotisation à la délégation départementale qui la retransmet au siège et nous devons régler la totalité des sommes relatives aux abonnements à la revue nationale.

Donc, en résumé, une cotisation c’est 5 € pour le comité.

De ce fait, les reçus fiscaux ne seront maintenant établis qu’à partir de 30 € ; c’est-à-dire 20 € de cotisation et 10 € d’abonnement à la revue nationale.

Concernant le rapport d’activité, le président a rappelé l’un des temps forts de 2022, à savoir la visite de l’hôtel Rothelin-Charolais, du porte-parolat du Gouvernement, où une délégation du comité avait été reçue par Gabriel Attal.

Bien entendu, le comité a participé à l’ensemble des cérémonies patriotiques, que ce soit à Vanves ou à Issy.

Autres temps forts de l’année 2022 : les quêtes du Bleuet de France et la quête annuelle du Souvenir Français qui a rapporté plus de 700 euros !

Concernant les travaux, le comité a financé, pour 100 €, le nettoyage de la sépulture du sergent Pouillien, mort pour la France en Algérie ; sépulture dont le comité a la charge.

En 2022, nous avons publié trois numéros (N°35 à 37) de notre périodique intitulé Bulletin d’Informations. Il s’agit d’un bulletin local, complémentaire de la revue nationale, dont tous les adhérents sont abonnés.

Comme l’élection du bureau s’était déroulée en 2022 pour un mandat de trois ans, il n’y a pas eu de vote cette fois-ci. /Rappel de la constitution du bureau :

  • Président d’honneur : M. le général Jean-Claude Ichac.
  • Président : Frédéric Rignault.
  • Président de la Section de Vanves : Paul Guillaud.
  • Trésorier : Alsira Cacheda.
  • Secrétaire : Matthieu Grégoire.
  • Porte-drapeau : André Rabartin et Guy Lonlas.

Enfin, des adhérents ont été récompensés :

  • Matthieu Grégoire, qui a reçu le diplôme d’Honneur.
  • Alsira Cacheda, qui a reçu la médaille de bronze du Souvenir Français.
  • Paul Guillaud, qui a reçu également la médaille de bronze de l’association.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.

Voir les commentaires

Publié le 4 Mars 2023

Disparition du Père Charles Bonnet.

Nous avons appris la disparition du Père Charles Bonnet, le 18 janvier 2023, à l’âge de 86 ans. Ses obsèques se sont déroulés le 24 janvier en l’église Saint-Sulpice à Paris, puis il a été inhumé dans le caveau de Saint-Sulpice, au cimetière Montparnasse.

Au Comité nous connaissions bien le Père Charles Bonnet, pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises et pour l’avoir interviewé sur sa guerre en Algérie.

Mais avant de faire la guerre, Charles Bonnet, né à Nantes en 1936, était entré au Petit Séminaire de Guérande en 1947, où il fit ses études secondaires, qu’il poursuivit au Petit Séminaire des Couëts dans le département de Loire-Atlantique.

Infirmier en Algérie.

En septembre 1957, Charles Bonnet est appelé sous les drapeaux. Il va faire 24 mois en Algérie : « Arrivé en Algérie début janvier 1958, après quatre mois de classes à Granville dans la Manche, j’en suis reparti fin décembre 1959. Quand notre convoi de nouveaux arrivants a débarqué à la ferme Sénéclauze, dans la vallée de la Soummam, sur la commune de Oued Amizour, l’adjudant de la CCAS du 29ème bataillon de chasseurs à pied, chargé de nous répartir entre les différents postes demanda : « Qui a son bac » ? Craignant d’entendre la phrase classique dans ces cas -là : « vous serez de corvée de chiottes demain matin de bonne heure », je me gardai bien de répondre. « Il n’y a pas quelqu’un qui s’appelle Bonnet ici » ? Je répondis : « Moi, mon adjudant ». « Alors, vous pouvez pas répondre quand on vous appelle » ? Je me tus, ne voulant pas lui expliquer pourquoi j’avais gardé le silence. « Bon, vous êtes affecté à la ferme Tavel, à l’infirmerie. »

« Et c’est à l’infirmerie de la ferme Tavel que je devais passer mes dix-huit premiers mois avant poursuivre cette tâche dans la petite ville d’El Kseur à 20 km de là. Je n’avais aucune compétence pour le métier d’infirmier ni aucune formation mais c’était une tâche qu’on confiait volontiers aux séminaristes en pensant peut-être que ceux qui voulaient se consacrer, comme prêtres, au soin des âmes avaient des aptitudes particulières pour le soin des corps ou au moins pour l’accueil de ceux qui souffrent. En fait, je ne fis guère de piqûres et de pansements car j’étais d’abord le secrétaire du toubib et le responsable de la gestion de l’infirmerie. Et, pendant deux ans, j’assistai tous les jours aux consultations du médecin, notant les traitements qu’il prescrivait et les notifiant aux infirmiers pour qu’ils les mettent en œuvre. J’y ai beaucoup appris. »

« Bien qu’affecté à l’infirmerie, je dus, comme tout le monde pendant ces deux ans, monter la garde la nuit, faire des patrouilles, participer à des opérations. Je connus, comme tout le monde, la peur : peur des bruits bizarres de la nuit, peur en traversant, déployés en ligne, des espaces dégagés où l’on peut vous tirer comme des lapins, peur sur les routes désertes où l’on peut sauter sur une mine ou être victime d’une embuscade. Car cette guerre n’avait rien d’une bataille rangée où l’on sait où se trouve l’ennemi. Il n’y avait pas de front ou plutôt l’affrontement pouvait se dérouler n’importe où. L’ennemi était caché et pouvait surgir à l’improviste et se retirer tout aussitôt. L’ennemi ce pouvait être aussi cet ouvrier si aimable de la ferme qui guiderait les agresseurs et leur ouvrirait la porte. La guerre était nulle part et le risque partout. On vivait sur le qui-vive et la méfiance, même si à force, on finissait par oublier le danger et l’on devenait parfois négligent sur la sécurité. »

Retour au séminaire.

De retour d’Algérie, après avoir été professeur au petit séminaire des Couëts (1962- 1963), il part pour l’Afrique comme prêtre Fidei Donum, et devient professeur au petit séminaire de Ouidah de 1963 à 1966. En 1966, il rentre en France, et étudie la théologie et les sciences sociales à l’Institut catholique de Paris jusqu’en 1969 avant d’être admis comme Sulpicien l’année suivante.

Après le séminaire de St Sulpice à Issy-Les-Moulineaux, il rejoint Ouidah (le Dahomey devient le Bénin en 1975) et exerce au grand séminaire de 1973 à 1976. De 1976 à 1983 il est professeur à la Faculté de théologie de l’Institut catholique d’Afrique de l’Ouest à Abidjan et au grand séminaire d’Anyama (Côte-d’Ivoire).

En 1983 il est nommé supérieur du premier cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux, et en 1989, provincial des France pour la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. De 1993 à 2001 il est supérieur du 2e cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux et de 2001 à 2005 supérieur du séminaire Saint Irénée de Lyon.

En 2005, il se retire au foyer “La solitude” à Issy-les-Moulineaux où il reste jusqu’en 2016, date à laquelle il entre à la “Maison Marie-Thérèse” (boulevard Raspail).

 

La guerre d’Algérie l’avait beaucoup frappé. Il avait terminé son entretien avec nous sur ces phrases : « Enfin, la quille arriva, après un second Noël en Algérie, bien arrosé par les copains. Je me demande encore comment le curé a pu rentrer vivant chez lui après la messe de minuit car le chauffeur du commandant chargé de le ramener au presbytère était totalement bourré. Nous aurions dû être heureux. Mais je n’ai jamais connu un train de militaires aussi triste que celui nous ramena de Marseille à Nantes en passant par Lyon où nous nous étions éclatés dans les auto-tamponneuses. Nous étions tristes, non de quitter l’Algérie – et encore ce n’est pas sûr car notre cœur avait fini par s’y attacher – tristes certainement de nous quitter sans être sûrs de nous revoir. Mais plus encore inquiets de retrouver la vie normale sans savoir, pour certains, s’ils allaient retrouver du travail, si la fiancée les aurait attendus, s’ils allaient pouvoir se réhabituer à la France, après tout ce qu’ils avaient vécu et qu’ils ne pourraient jamais vraiment partager. Je me souviens de mon énervement, dans le couloir du train bondé qui me ramenait à Nantes, où j’étais coincé au milieu de jeunes bleus partant en permission du 1er de l’an. Ils se plaignaient de n’avoir obtenu qu’une permission de 48h, bien trop courte à leurs yeux, alors que, durant mes deux ans d’Algérie, je n’avais eu qu’une seule permission au bout de huit mois et que je n’étais pas revenu en France depuis seize mois. Je n’ai rien dit. Qu’auraient-ils pu comprendre ? »

« Je vous ai compris ». Ces paroles du Général de Gaulle à Alger, je les ai entendues, à la radio, quand j’étais là-bas. Les évènements ne se sont pas déroulés comme les pieds noirs croyaient l’avoir compris, ni sans doute comme l’espéraient beaucoup d’Algériens au moment de l’indépendance. Mais ce que nous avons fait a-t-il été compris ? L’avons-nous compris nous-mêmes ? Même encore aujourd’hui ? »

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy.
  • Crédit photographique : archives du Diocèse de Nantes et de l’association Historim (cliché A. Bétry).
  • Point d’appui, magazine de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site du diocèse de Nantes : https://diocese44.fr/18-janvier-2023-deces-du-pere-charles-bonnet/ 
Disparition du Père Charles Bonnet.

Voir les commentaires