Publié le 28 Décembre 2020

Pour 2021, soyons forts comme Maryse Bastié !

En 2021, il y aura 90 ans que Maryse Bastié s’emparait du record international de distance, avec 2 976 kilomètres.

 

Née en 1898, orpheline de père à l’âge de onze ans, elle devient ouvrière dans une usine de chaussures. Elle se marie et a un enfant qui malheureusement meurt très jeune. Elle se remarie à son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié qui l’initie à l’aviation.

Maryse Bastié se révèle pilote remarquable. En 1925, par six étapes, elle relie Bordeaux à Paris. C’est le début d’une carrière incroyable : trois années plus tard, elle décroche le premier record féminin de distance de vol (1 058 km) puis l’année suivante, le record international de durée de vol féminin (26 h 44 mn). Rien ne l’arrête, pas même la disparition de son époux dans un accident aérien.

En 1936, elle réalise la traversée féminine de l’Atlantique Sud en 12 heures et 5 mn. Ses records lui apportent une grande notoriété qu’elle utilise pour faire valoir les droits des femmes, comme celui de se présenter aux élections, de voter, d’être plus libre.

Active pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Croix Rouge et est membre des Forces Françaises Libres. Le Gouvernement lui décerne la Légion d’honneur à titre militaire (plus tard, elle sera reçue au grade de commandeur).

Ne pilotant plus, elle entre au service des relations publiques du Centre d’Essais en Vol de Brétigny-sur-Orge. En 1952, elle meurt dans un accident d’avion lors d’un meeting aérien à Bron, alors qu’elle était passagère d’un Noratlas. Elle était capitaine de l’armée de l’Air et totalisait plus de 3.000 heures de vol.

Alors en cette année 2021, oublions autant que possible l’environnement actuel et soyons forts, comme l’a été Maryse Bastié !

Bonne année 2021 et que celle-ci soit meilleure que 2020.

 

 

Frédéric Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint

LCL ad honores – Réserve Terre Ile de France

 

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Publié le 27 Décembre 2020

Le cimetière des Français Libres de Brookwood.

Le cimetière militaire de Brookwood est situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres. Il jouxte le cimetière civil créé pour regrouper les dépouilles après la saturation des cimetières de la capitale britannique.

Inauguré par la reine Elisabeth II en 1953, le cimetière militaire compte 5.075 sépultures de soldats du Commonwealth et 786 d’autres pays, dont des Canadiens (opération Jubilée de débarquement avorté à Dieppe en 1942), des Australiens, des Néo-Zélandais, des Africains du Sud et même des Italiens et des Allemands (certainement des prisonniers morts des suites de leurs blessures). Ces tombes concernent des soldats morts au cours de la Première Guerre mondiale et des morts au cours de la Seconde.

Il y a aussi des soldats de la France Libre du général de Gaulle. Ils sont au nombre de 244, parmi lesquels :

  • Le commandant Roger Baudouin, officier de l’armée de l’Air, dont l’avion se crashe en mer. Chevalier de la Légion d’Honneur.
  • Le sergent-chef Yves Chardon, Médaille de la Résistance avec rosette, mort à bord de son avion.
  • Henri Drouilh, Compagnon de la Libération, dont l’avion s’écrase à Colchester, alors que l’équipage avait sauté en parachute et qu’il cherchait à éviter que l’appareil ne tombe sur des habitations.
  • Le lieutenant Robert Garoux, de la 13e DBLE, mort des suites de blessures reçues à Narvik en 1940. Compagnon de la Libération.
  • Le sous-lieutenant Charles Ingold, Compagnon de la Libération, mort à l’occasion de son dernier vol d’entrainement.
  • Le lieutenant-colonel Albert Kohan, Compagnon de la Libération, mort des suites de ses blessures lors de son atterrissage en Angleterre.
  • Alfred Le Chevalier, victime civile française, tuée au cours d’un bombardement.
  • Abdourab Seif, de la marine marchande et engagé dans l’AMBC (Armement Militaire des Bâtiments de Commerce).
  • Jacques Tayar, Compagnon de la Libération, mort des suites de blessures lors de l’atterrissage de son avion, alors qu’il accompagne Albert Kohan.

 

Entretenu par la Commonwealth War Graves Commission, la partie française est régulièrement fleurie par la délégation anglaise du Souvenir Français.

 

Sources :

 

 

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Publié le 13 Décembre 2020

Un poste de surveillance armé autour de Cao Bang tenu par la Légion et équipé d’un mortier de 120 mm – Juillet-août 1950

Un poste de surveillance armé autour de Cao Bang tenu par la Légion et équipé d’un mortier de 120 mm – Juillet-août 1950

Les événements de l’automne 1950, connus sous le terme générique de bataille de Cao Bang, montraient à la France que la guerre d’Indochine avait changé de nature. Sans un changement de stratégie et sans un effort militaire conséquent, il serait très difficile de conserver l’Indochine sous son influence.

Pour comprendre la bataille de la RC 4, pour route coloniale n° 4 - ou de « bataille de Cao Bang » - quand bien même cette petite localité ne fut le théâtre d’aucun combat, il convient de remonter au mois d’octobre 1947. Le général Salan commande alors les Forces terrestres du Nord-Vietnam. Il lance l’opération Léa qui vise à la destruction de l’appareil politico-militaire vietminh dans le Tonkin. Si les résultats de l’opération restent mitigés, celle-ci permet toutefois la réoccupation de la zone frontière du nord-est du Vietnam. Le commandement y décide l’implantation de dizaines de postes ravitaillés par une unique voie de communication : la RC 4. Le Vietminh ne s’y trompe pas et commence, dès la fin de l’année 1947, à monter des embuscades de plus en plus meurtrières sur les convois de ravitaillement, attaquant également les garnisons les plus faibles. Au printemps 1949 et dans un contexte d’enlisement des opérations et d’impasse politique en Indochine, le gouvernement décide de confier au général Revers – l’équivalent de l’actuel CEMAT – une mission d’inspection en Indochine. Aux termes de cette dernière, il préconise l’évacuation des postes de la Haute région tonkinoise trop exposés aux coups de l’adversaire. Ceux de Bac Khan et Nguyen Binh seraient abandonnés en priorité tandis que « Cao Bang serait réduit à une occupation allégée étant entendu que ce poste serait replié devant une menace sérieuse ». 

 

L’évacuation de Cao Bang.

Pour différentes raisons, le "rapport Revers", pourtant entériné par le gouvernement, n'est pas suivi. En effet, des oppositions existent. Elles sont liées à la conduite de la guerre et aux différentes appréciations de situation des échelons politico-militaires. Il faut attendre le mois de septembre 1950 pour que l’opération d’évacuation de Cao Bang soit – enfin – décidée. Sa conception paraît simple : une colonne, forte d’environ 2 700 hommes commandée par le lieutenant-colonel Le Page, partirait de That Khé et se porterait au-delà de Dong Khé (opération Thérèse) pour « tendre la main » à la colonne Charton (environ 2 200 hommes et 900 civils) qui aurait évacué Cao Bang (opération Orage). La planification et la conduite de l’opération souffrent cependant de graves défauts et d’importantes erreurs sont commises. Ainsi, la capture de Dong Khé par l’armée populaire vietnamienne, le 18 septembre, n’entraîne aucune modification du plan initial. Le Page, pense-t-on un peu vite, n’aura "simplement" qu’à reprendre le poste… Or, il n’y parviendra pas. Les colonnes Le Page et Charton feront leur jonction le 7 octobre et disparaîtront sous les coups répétés des bataillons de l’armée. En effet, le Vietminh, dont une partie du commandement français a largement sous-estimé les capacités manœuvrières et la nouvelle puissance de feu, a très vite réagi aux premiers signes de l’évacuation et vu l’occasion de remporter une grande victoire. 

 

Au lendemain de la bataille.

Dans les jours qui suivent, des centaines d’hommes venus porter secours à leurs camarades disparaissent. Surestimant – cette fois – l’adversaire, le commandement local abandonne Langson le 17 octobre : des milliers de tonnes de nourriture et d’équipements divers tombent, intacts, aux mains du Vietminh. Aux lendemains de la bataille, le gouvernement français n’est pas encore prêt à lâcher l’Indochine et envoie un chef prestigieux, le général de Lattre de Tassigny, redresser la situation. Malgré son action, ce dernier écrira en septembre 1951 aux membres du gouvernement : « Il peut survenir une catastrophe en Indochine, il ne peut pas y surgir de miracle. » Trois ans plus tard, l’Histoire lui donnera raison…

 

Alexandre Zinani.

Alexandre Zinani nait à Boulogne-Billancourt le 11 juin 1925. Il habite Issy-les-Moulineaux au moment de son départ pour l’armée, où il s’engage. Il rejoint le 3e BCCP (Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes) à Vannes, où l’unité a été formée en janvier 1948. Des années plus tard, en Algérie, le 3e BCCP deviendra le 3e RCP et ses chefs les plus célèbres seront les colonels Bigeard et Trinquier. Aujourd’hui, cette unité s’appelle le 3e RPIMa. En attendant, le 3e est appelé en Indochine dès le mois de novembre 1948.

Le 3e est pratiquement anéanti lors de la bataille de Cao Bang. Son chef, le capitaine Paul Cazaux, est fait prisonnier par le Viet Minh, le 11 octobre. Interné au camp n°1, il refuse de se soumettre aux commissaires communistes vietnamiens. Il est condamné à mort par épuisement. Mais avant de mourir, Cazaux donne l’ordre à ses hommes de mentir durant les séances d’auto-critique afin d’augmenter leur chance de survie.

Ce même 11 octobre 1950, Alexandre Zinani trouve la mort sur le champ de bataille. Les postes qui jalonnaient la RC4 ont presque tous été éliminés par le Viet Minh dans les jours précédents. Les hommes, rendus fous par les bombardements et les attaques terribles de l’ennemi, se cachent comme ils le peuvent dans la forêt, marchent de nuit, escaladent les montagnes. Le 12 octobre, enfin, les rares survivants gagnent Na Cham où ils sont en sécurité.

 

Couvert par le général Carpentier et le général Marchand, remplaçant du général Alessandri, opposé à l'évacuation de Cao bang et parti défendre son point de vue en métropole, le colonel Constans panique et abandonne Lang Son, notamment son artillerie lourde, ses munitions, armes et réserve de vivre. Le 17 octobre, la garnison de Lang Son évacue la ville et rejoint le delta du Tonkin, sans pertes. Le ministre d’Etat chargé des relations avec les Etats associés M. Jean Letourneau, vient le 20 octobre à Phu Lang Thuong (non loin d’Hanoï sur la RC 1), lieu de rassemblement des rescapés de la RC 4, dès l’annonce du désastre, accompagné du général Juin, Résident général du Maroc, et du haut-commissaire M. Pignon.

 

En France et partout dans le monde, l’annonce du désastre est douloureusement ressentie.

 

 

 

Sources :

Ce texte a été écrit par le commandant Ivan Cadeau et a été publié dans le cadre du journal TIM 5terre Info Magazine) en 2020.

Les photographies sont issues du fonds de l’ECPAD.

Le texte relatif à Alexandre Zinani a été écrit par le SF d’Issy-Vanves.

Encyclopédie Wikipédia.

Alexandre Zinani.

Alexandre Zinani.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine