Publié le 20 Juin 2016

Robert Choffé prononçant son discours de remerciements.
Robert Choffé prononçant son discours de remerciements.

Samedi 18 juin 2016, à l’issue de la commémoration relative à l’anniversaire de l’Appel du général de Gaulle, la municipalité d’Issy-les-Moulineaux et le Comité de la Société des membres de la Légion d’Honneur de la ville, ont organisé la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur, à Monsieur Robert Choffé, membre de notre comité du Souvenir Français.

Robert Choffé était à l’occasion parrainé par Michel Rossignol, président du Comité local de l’association ACPG-CATM et maire-adjoint honoraire d’Issy-les-Moulineaux. Michel Rossignol a prononcé le discours suivant :

« Monsieur le Député-maire,

Monsieur le Président de la SMLH,

Messieurs les Présidents des associations d'anciens combattants,

Mesdames, Messieurs,

Cher Robert Choffé,

C'est un grand honneur pour moi d'avoir été sollicité par Robert Choffé pour être aujourd'hui son parrain. Jamais je n'aurai imaginé lorsque j'avais 9 ans en 1944, qu'un jour, un ancien FFI, comme ceux que je voyais courir dans les rues, accompagnant et guidant des soldats de la 2e DB pour déloger les occupants, nombreux, de l'École Militaire, à 300 mètres de chez moi, me demanderait de le parrainer pour lui remettre cette prestigieuse décoration.

Robert Choffé, vous êtes né le 8 août 1925, vous allez avoir bientôt 91 ans. A 19 ans, vous vous engagez dans les FFI à Issy-les-Moulineaux après avoir été apprenti chez Renault ou vous êtes entré en octobre 1940 comme mouleur-fondeur à l'atelier de fonderie de bronze.

Bien qu'étant encore «mineur», vous commencez déjà à vous révolter contre l'occupant en ajoutant du plomb dans le bronze destiné aux pièces de locomotives. Après la destruction de la fonderie par un bombardement, vous êtes réquisitionné par l'occupant pour remettre en état les voies de chemin de fer détruites par les bombes. Vous vous manifestez à nouveau avec l'aide d'un copain de votre âge en enfouissant des traverses et des pièces métalliques nécessaires à la remise en état des voies qui devaient permettre le transport de troupes ou de matériel de guerre. Cet engagement dans les FFI vous permettra de participer à la prise de ce qui a été appelé le campement d’Issy-les-Moulineaux dans l'île St Germain.

Après avoir été regroupés au Grand Séminaire, vous décidez de vous engager pour la durée de la guerre au Fort de Vincennes. Nous sommes en septembre 1944. Suite aux tests que vous avez effectués vous êtes versé au 32e régiment d'artillerie; vous êtes alors spécialisé dans l'orientation et le calcul des positions de canon de 155 court mais aussi dans le déminage. Votre régiment est alors appelé à la résorption de la poche de Royan et vous vous illustrez à la pointe de Vallières et dans l'île d'Oléron, pour le déminage de plusieurs positions de batteries, ce qui vous vaut une citation à l'ordre du Régiment avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Votre régiment participe ensuite à l'occupation de l'Allemagne. En juillet 1945, après le peloton de sous-officier, vous êtes nommé maréchal des logis et vous serez libéré le 9 février 1946. Vous êtes par ailleurs titulaire de la Croix du Combattant Volontaire, de la Médaille Militaire, du titre de Reconnaissance de la Nation.

Bravo, et mes félicitations pour ce brillant parcours.

Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d'Honneur.

Avec toutes nos félicitations ».

Michel Rossignol.

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Publié le 14 Juin 2016

Capitaine Dominique Bonelli.

Le samedi 11 juin 2016, s’est éteint le capitaine Dominique Bonelli.

Corse, né en Algérie, d’un père militaire, Dominique Bonelli s’engage à l’âge de 22 ans et part pour l’Indochine. Il est lieutenant au 8e choc sous les ordres du capitaine Pierre Tourret. Fait prisonnier, il est de ceux qui font La Longue Marche : les 10.000 prisonniers de Diên Biên Phù vont parcourir une distance de 700 kilomètres pour rejoindre plusieurs camps de prisonniers. Parcours puis emprisonnement dans des conditions effroyables puisque plus de 70 % d’entre eux ne reviendra pas.

A l’issue de la guerre d’Indochine, Dominique Bonelli réalise son rêve : il intègre la Légion étrangère. Départ pour la guerre d’Algérie où il sert sous les ordres du prestigieux colonel Jeanpierre. Il est blessé à deux reprises. L’Algérie, c’est aussi une certaine idée de la France, de l’engagement et de la fidélité. Avec pour maître mot : ne pas trahir.

Au moment du putsch des généraux à Alger contre la politique du général de Gaulle, Pierre Sergent, dans son ouvrage Je ne regrette rien (Fayard, 1972) indique : « De la villa, la vue était sublime. Une Méditerranée de carte postale, immobile et violemment colorée par un soleil vertical. Midi sur la ville blanche. Située sur les hauts d'Alger, cette villa des Tagarins dominait la baie. Là-bas, sur une éminence, parmi les eucalyptus, se dressaient les murailles blanches du Fort-l'Empereur, édifié par Charles Quint... Mais l'heure n'était pas aux méditations historiques ni aux émotions touristiques. Et l'homme tourné vers ce merveilleux paysage n'était nullement enclin à la poésie, malgré un regard bleu, presque transparent. Il tirait méthodiquement sur une courte pipe recourbée. C'était le général Challe. Le général Challe attendait le commandant de Saint-Marc. Ce vendredi 21 avril, Challe était arrivé aux Tagarins, accompagné du colonel Broizat et du général Zeller. La veille, à 1 heure du matin, tous trois avaient atterri en secret à Blida, après avoir pris clandestinement l'avion en métropole, à l'aérodrome militaire de Creil. Et ils se retrouvaient à Alger, dans cette villa où un petit état-major occulte préparait la conquête de la cité. Pour l'essentiel, le plan prévoyait le mouvement d'une unité, la plus sûre : le 1er régiment étranger de parachutistes. A eux seuls, les légionnaires prendraient la ville. Ils seraient toutefois aidés par une unité de parachutistes dont l'objectif était ce fort de Charles Quint où, gardées par le colonel de gendarmerie Debrosse, se tenaient les autorités civiles d'Alger qu'entouraient quelques poignées d'officiers supérieurs. Le 1er R. E. P. assurerait donc le gros du travail. La caserne Pélissier, où siégeait le corps d'armée d'Alger : objectif de la 1re compagnie, dont le commandant était assisté par le capitaine Rubin de Cervens et le lieutenant Godot, et de la 2e compagnie, aux ordres du lieutenant Oliviet Picot d'Assignies. Les émetteurs radio d'Ouled-Fayet : 3e compagnie du capitaine Estoup. La Délégation générale : compagnie portée du lieutenant Durand-Ruel. L'école de police d'Hussein Dey : la compagnie d'accompagnement, avec les capitaines Ponsolle et Carreté. La 4e compagnie du capitaine Bonelli serait tenue en réserve. »

Jugé avec ses pairs, le capitaine Bonelli est condamné à la prison avec sursis et doit quitter l’armée. Il était titulaire de nombreuses décorations ; entre autres, grand officier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre, 10 citations, TOE, Croix de la Valeur Militaire, 2 blessures de guerre. Il avait 88 ans.

En 2008, le capitaine Bonelli avait décidé de se confier à Bénédicte Helcégé, dans un ouvrage intitulé L’Arbre à Papillons, dont Roger Faulques, Grand officier de la Légion d’honneur avait écrit la préface : « Dominique Bonelli appartient à cette race des orgueilleux et son ambition l’a porté à toujours être parmi les meilleurs des meilleurs. La Légion étrangère et la guerre lui permirent d’exercer cette volonté absolue. Porte-drapeau du 1er REP, en 1961 les événements l’ont contraint à tout quitter, la mort dans l’âme, la rage au cœur, avec la douleur de perdre ce qu’il aimait par-dessus tout : la vie partagée avec ses légionnaires. Il s’est battu pour repartir de rien et, à nouveau, viser l’excellence. Avec une volonté farouche pour rebondir, il a gardé son goût du combat et du dépassement : activité professionnelle, sports de compétition, il a gravi les échelons avec enthousiasme, sans jamais perdre cet optimisme et cette joie de vivre qui l’habitent toujours. Tous deux, nous avons aimé la guerre, propos choquants aujourd’hui où l’aspiration naturelle à la paix se confond trop souvent avec le pleutre et inconscient pacifisme…Nous avons aimé la guerre parce qu’elle ne permet pas de tricher : face à lui-même, à la souffrance et à la mort, l’homme exprime ce qu’il est vraiment. Il se bat pour une cause qui le dépasse. C’est ce qui donne sa vraie grandeur à un Soldat digne de ce nom. Si la vie nous a conduits sur des voies bien différentes, notre amitié a traversé, sans faiblir, les années qui sont derrière nous… et continuera à nous unir pour celles qu’il nous reste à parcourir. »

Les obsèques du capitaine Dominique Bonelli auront lieu le jeudi 16 juin à 11 heures aux Invalides et seront suivies des honneurs militaires.

Sources :

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Publié le 7 Juin 2016

Le chasseur de mines Andromède.

Présentation.

Les chasseurs de mines du type "tripartite" ont été construits en coopération entre la France, la Belgique et les Pays-Bas. L'Andromède a été construit par la Direction des Constructions Navales (DCN) à Lorient : Mis sur cale le 5 mars 1980, il est lancé le 22 mai 1982 et entre en service le 19 octobre 1984.

L'Andromède est basé à Brest et la ville d’Issy-les-Moulineaux parraine le chasseur de mines Andromède depuis le 9 novembre 1985.

Missions.

  • Détection, localisation, classification, identification puis destruction ou neutralisation des mines par fonds de 10 à 80 mètres.
  • Guidage des convois sous menace de mines.
  • Travaux sous la mer, recherche d'épaves.

Caractéristiques.

  • Coque en composite verre/résine polyester
  • Déplacement : 615 tonnes en pleine charge
  • Dimensions : 51,5 x 8,90 x 3,80 mètres
  • Tirant d'air : 21,50 mètres
  • Vitesse maximale : 15 nœuds sur propulsion principale, 7 sur propulsion auxiliaire
  • Distance franchissable : 3000 nautiques à 12 nœuds
  • Autonomie : 15 jours
  • Stabilisation au roulis à vitesse nulle

Énergie et Propulsion.

  • Moteur principal: moteur diesel Werkspoor-Wärtsilä ARUB 215 V 12 ; 1 hélice à pas variable ; 1900 ch (1.400 kW)
  • Propulsion auxiliaire: 2 gouvernails actifs ACEC de 120 cv ; 1 propulseur d'étrave
  • Énergie électrique: 3 turbogaz alternateurs Astazou de 250kW ; 1 alternateur diesel DAF de 180 kW

Équipements électroniques.

  • 1 radar Racal-Decca DRBN-38
  • 1 sonar DUBM-21 E (TSM 2022 Mk 3 )
  • 1 sonar SPIV (sonar propulsé à immersion variable)
  • Système de pilotage automatique
  • Système de radionavigation Syledis
  • Système numérisé de transmissions intérieures SNTI
  • Système de transmission par satellite Inmarsat mini M

Armement.

  • 1 mitrailleuse AA 20 mm F2
  • 2 mitrailleuses 12,7 mm
  • 2 mitrailleuses 7,62 mm
  • Identification et neutralisation : 6 plongeurs-démineurs ou 2 poissons auto-propulsés PAP 104

Équipage.

  • 5 officiers
  • 32 officiers mariniers
  • 12 quartiers-maîtres et matelots

Sources :

  • Ministère de la Défense.
  • Blog de Christian Clot pour la photographie.

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