Publié le 14 Juillet 2012

Allemands au fort d'Issy
 
Allemands au fort d’Issy.
 11 – La commune.
 
11.1 – Les Fédérés :
 
Au début du mois de mars, les soldats de Paris se désignent sous le nouveau nom de Fédération de la Garde nationale, d’où, plus tard, le nom de « Fédérés ». L’Assemblée nationale quitte Bordeaux pour s’installer à Versailles, d’où, plus tard, le nom de « Versaillais ».
 
Les Fédérés ont dans leurs unités de Belleville et de Montmartre des canons, que le nouveau chef du Gouvernement, Adolphe Thiers, cherche à récupérer. Par cette action, il entend également mater la rébellion de certains soldats qui sont ouvertement des soutiens à une révolution socialiste. Soutiens d’autant plus actif, que leur solde est impayée. Les soldats élisent alors un Comité central de la garde nationale et bientôt, le 26 mars, c’est au tour du Conseil général de la Commune de Paris d’être proclamé, après les élections municipales.
 
La Commune se fixe trois objectifs majeurs : révolutionnaire avec l’adoption du drapeau rouge et du calendrier révolutionnaire ; anticlérical avec la suppression du budget des Cultes (de nombreux édifices religieux sont saccagés) ; social avec un train de réformes. L’œuvre de la Commune va se révéler effectivement féconde en lois et en décrets : pensions aux blessés, aux veuves et aux orphelins des Gardes nationaux ; ouverture de cantines municipales ; interdiction du travail de nuit dans les boulangeries ; journée de dix heures ; mise en place de coopératives ouvrières quand les dirigeants ont quitté les ateliers qu’ils ont créé ; bureaux municipaux de placement de la main d’œuvre…
 
Des noms sont restés à jamais attachés au Conseil de la Commune, à Paris : Charles Amouroux, ouvrier chapelier élu dans le 4ème arrondissement ; Augustin Avrial, commandant du 66ème bataillon de la Garde nationale ; Jules-Henri Bergeret, ouvrier typographe et élu du 20ème arrondissement ; Alfred Billioray, artiste-peintre ; Jean-Baptiste Clément, chansonnier ; Gustave Cluseret, officier élu dans le 18ème ; Gustave Courbet, artiste-peintre, élu dans le 6ème ; Charles Delescluze, journaliste ; Emile Eudes, employé, élu du 11ème ; Léo Frankel, ouvrier bijoutier ; Benoît Malon, ouvrier teinturier ; Raoul Rigault, journaliste ; Edouard Vaillant, enseignant, élu du 8ème et Jules Vallès, journaliste, élu du 15ème arrondissement.
 
Enthousiastes face à cette nouvelle forme de gouvernement, les Parisiens sont rapidement excédés de voir les querelles de personnes pour le pouvoir prendre le dessus sur les idées novatrices du mouvement.
 
Le gouvernement d’Adolphe Thiers ne veut bien entendu pas s’en laisser compter. L’anarchie ne peut se développer dans la capitale. Négociant avec les Prussiens, Thiers monte de toutes pièces une nouvelle force qui doit bientôt entrer dans Paris.
 
11.2 – La reprise des forts :
 
Les Fédérés peuvent compter sur les soldats de la Garde nationale. Les Versaillais ont rapidement près de 100.000 hommes : 40.000 laissés en Région parisienne à « titre de force de police » par les Prussiens, qui libèrent eux-mêmes quelque 60.000 prisonniers des batailles de l’est de la France. Les troupes versaillaises sont dirigées par le maréchal Mac Mahon. Le 21 mars, le fort du Mont Valérien est repris. Puis, au début du mois d’avril, sont successivement libérées les villes de Courbevoie, de Rueil et de Meudon. Les Versaillais sont à chaque fois en surnombre et nettement mieux équipés que les Gardes nationaux.
 
11.3 – A Issy :
 
Le 25 avril 1871, le général Faron amène ses 20.000 Versaillais devant le fort et la commune d’Issy, occupés par les Communards. Ces prises sont cruciales : les enlever, c’est s’assurer le passage le plus sûr par le Point du Jour (les rives de la Seine) et le sud-ouest de la capitale. Le fort est théoriquement appuyé par ceux de Vanves, de Montrouge et de Bicêtre, tous aux mains des soldats de la Garde nationale.
 
Les Fédérés n’ont pas attendu le général Faron pour équiper le fort d’Issy en hommes d’armes et en matériels. Parmi les chefs insurgés, se trouve, comme le souligne Patrica Crété-Bétry de l’association Historim, Augustin Avrial, ouvrier-mécanicien, élu commandant du 66ème bataillon de la Garde, qui écrit la lettre suivante : « Citoyen, Excusez mon absence je suis encore au fort, et pourtant l'ordre a dû être donné de faire relevé le bataillon [le 66e] qui y est depuis 12 jours. Je ne peux concevoir cette lenteur dans les mouvements de troupe. Comptant d'après les ordres être relevé aujourd'hui, je n'ai pas fait de bons de vivre.… Sur 950 hommes que j'ai emmenés, il m'en reste 300 à peine. Depuis que je suis au fort malgré les rapports que j'ai envoyés au Comité, je n'ai jamais reçu aucune communication. Ce matin, j'ai mis le drapeau rouge au fort… ».
 
Augustin Avrial
Augustin Avrial.
 
Dans Issy-les-Moulineaux, histoire d’une commune suburbaine de Paris, Alain Becchia rappelle quelques faits : « Eudes et son état-major s’installent au séminaire. L’abbé Perdreau, curé d’Issy, raconte : « Rien de plus curieux que ce mélange de prêtres, à qui on ne disait rien, qui vaquaient tranquillement à leurs exercices de piété, au milieu de tout ce brouhaha de gens armés, de cantinières et de chevaux disséminés dans les parterres. Il faisait un temps splendide“. On déjeunait sur les pelouses et l’on cueillait des fleurs. Certains étaient venus avec leur famille. Il y avait là des gens de Belleville, de Montmartre, les frères May, les frères Caria, Louise Michel, plusieurs garibaldiens et même un Noir, ancien zouave de la Garde pontificale ».
 
Louise Michel dans La Commune, Histoire et Souvenirs parle de son passage à Issy : « Le fort est magnifique, une forteresse spectrale, mordue en haut par les Prussiens et à qui cette brèche va bien. J'y passe une bonne partie du temps avec les artilleurs… Voici les femmes avec leur drapeau rouge percé de balles qui saluent les fédérés ; elles établissent une ambulance au fort, d'où les blessés sont dirigés sur celles de Paris, mieux agencées… Moi, je m’en vais à la gare de Clamart, battue en brèche toutes les nuits par l’artillerie versaillaise. On va au fort par une petite montée entre les haies, le chemin est tout fleuri de violettes qu’écrasent les obus… ». Puis, plus loin : « Il y a eut à Clamart une escarmouche de nuit dans le cimetière, à travers les tombes éclairées tout à coup d’une lueur… Je revois tout cela comme un songe dans le pays du rêve, du rêve et de la liberté ».
 
Louise Michel
Louise Michel.
Au Séminaire arrive le 107ème bataillon de la Garde nationale au sein duquel se trouvent les terribles « Enfants Perdus », plus saccageurs et révolutionnaires que soldats : toutes les statues du Séminaire et du foyer de la Solitude sont cassées et foulées au sol.
 
Pendant 41 jours, le fort d’Issy, ainsi que les habitations de cette ville, vont subir quotidiennement les bombardements des canonniers versaillais. Près des trois-quarts des maisons isséennes vont être détruites.
 
11.4 – Combats de rues :
 
Dans les rues, la bataille a commencé. Les Versaillais prennent le pont de Billancourt, traversent le chemin de fer puis entrent dans Issy par le parc du château des Conti. Ils s’approchent du fort. Pendant ce temps, des unités s’emparent du village des Moulineaux, situé le long de la Seine.
 
Les Versaillais progressent maintenant sur les hauteurs d’Issy ; le cimetière est le théâtre de combats violents. D’ailleurs, La Cécilia et Cluseret arrivent de Paris avec des renforts. Il s’agit de 300 hommes du 137ème bataillon, appelé les « Turcos de la Commune ». Le fort subit continuellement un déluge de feu. Tous les jours, les tués se comptent par dizaines. Les cadavres sont enterrés à la hâte, dans des tranchées situées dans l’enceinte même de l’ouvrage fortifié.
 
Les 1er et 2 mai, les Versaillais, conduits par le général Lamariouse prennent enfin la totalité du château et de son parc. Du moins ce qu’il en reste : la demeure des cousins des rois de France a subit tant de bombardements, et plusieurs incendies, qu’elle n’est plus que ruines. L’église Saint-Etienne n’est pas en meilleur état. L’on dit même que le clocher sert de cibles aux artilleurs ! Par Clamart, le général Berthier fait pilonner les maisons entourant le fort d’Issy. En deux jours, on compte plus de 400 morts.
 
Le site internet Historim a publié le récit de la chute du fort d’Issy, par Prosper-Olivier Lissagaray, journaliste et soldat communard : « l'orgueilleuse redoute n'était plus un fort, à peine une position forte, un fouillis de terre et de moellons fouettés par les obus. Les casemates défoncées laissaient voir la campagne ; les poudrières se découvraient ; la moitié du bastion 3 était dans le fossé ; on pouvait monter à la brèche en voiture. Une dizaine de pièces au plus répondaient à l'averse des soixante bouches à feu versaillaises ; la fusillade des tranchées ennemies visant les embrasures, tuait presque tous les artilleurs. Le 3, les Versaillais renouvelèrent leur sommation, ils reçurent le mot de Cambronne. Le chef d'état-major laissé par Eudes avait filé. Le fort resta aux mains vaillantes de deux hommes, l'ingénieur Rist et Julien, commandant du 141e bataillon - XIe arrondissement. A eux et aux fédérés qu'ils surent retenir, revient l'honneur de cette défense extraordinaire ».
 
Le 6 mai 1871, à 19h30, Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif fait publier la déclaration suivante : « Ceux qui suivent les opérations que notre armée exécute avec un dévouement admirable, pour sauver l’ordre social, si gravement menacé par l’insurrection parisienne, ont compris qu’il s’agissait d’annuler le fort d’Issy en éteignant ses feux et en coupant ses communications, tant avec le fort de Vanves qu’avec l’enceinte. Ces opérations touchent à leur terme, malgré l’obstacle qu’elles rencontrent dans les batteries du fort de Vanves. En ce moment, nos troupes travaillent à la tranchée qui va séparer le fort d’Issy de celui de Vanves. La ligne du chemin de fer que traverse un passage voûté est la ligne qu’on dispute depuis trois jours. Cette nuit, 240 marins et deux compagnies du 17ème bataillon de chasseurs à pied, conduits par deux compagnies du 17ème, et la ligne du chemin de fer ainsi que le passage voûté sont restés en notre pouvoir. Cependant, la garnison de Vanves, cherchant en ce moment à prendre nos soldats à revers, était prête à sortir de ses positions, lorsque le colonel Vilmette s’est jeté sur elle à la tête du 2ème régiment provisoire, a enlevé les tranchées des insurgés, a pris le redan où ils se logeaient, en a tué et pris un grand nombre et a terminé ce brillant engagement par un coup de main décisif. On a tourné  aussitôt le redan contre l’ennemi et on y a pris une quantité d’armes, de munitions, de sacs, de vivres abandonnés par la garnison de Vanves, et le drapeau du 119ème bataillon insurgé. Comme on le voit, pas un jour n’est perdu. Chaque heure nous rapproche du moment où l’attaque principale terminera les anxiétés de Paris et de la France entière. Nous avons eu divers officiers distingués mis hors de combat dans ses opérations. Le colonel Laperche, le lieutenant Pavot et le jeune de Broglie ont été gravement, mais non dangereusement, blessés. On espère qu’ils seront bientôt remis ».
 
 
Federes a Issy
Fédérés à Issy.
 
Le lendemain, Eudes fait venir encore des renforts de Paris. Une nouvelle fois, c’est un massacre. Rue de l’Eglise, les maisons sont systématiquement détruites. Dans la Grande-Rue, la prise de la barricade donne lieu à des corps à corps à la baïonnette. Au Séminaire puis au Couvent des Oiseaux, les combats sont obstinés : A la fin pourtant, une des portes d’entrée cède sous les efforts des soldats que la résistance acharnée des Parisiens oblige chaque chambre l’une après l’autre, à briser les portes, à faire voler en éclats les cloisons. C’est dans le dortoir que la plus terrible mêlée a lieu. Après la prise définitive du couvent, ce dortoir présentait l’aspect le plus terrifiant. Les morts et les mourants gisaient pêle-mêle et tout le parquet était inondé de sang » (extrait de l’Avenir national en date du 20 mai 1871).
 
Le 13 mai, c’est au tour du lycée Michelet et de ses hommes de se rendre. Les Communards ont perdu…
 
 En un mois, environ 60.000 obus sont tombés sur le fort et la commune d’Issy. Le général de Rivières estime avoir perdu 300 hommes dans cette bataille, quant les Communards déplorent la mort de près d’un millier d’entre eux (hommes et femmes).
 
Cimetiere d'Issy detruit
Le cimetière d’Issy en ruines, après les combats.
 
11.4 – La Semaine sanglante :
 
Le 21 mai les troupes versaillaises entrent dans Paris. C’est un carnage… Pendant près d’une semaine, du 22 au 28 mai 1871, les 130.000 hommes des troupes versaillaises s’acharnent à combattre et à éliminer tous les Communards – environ 20.000 hommes – qui se placent devant eux. Des barricades sont érigées un peu partout dans les rues de la capitale : elles sont renversées. Les exécutions sommaires d’hommes et de femmes se multiplient. Menés par des chefs inexpérimentés, comme Bergeret et Cluseret, les Communards, sentant leurs dernières heures venues, incendient l’Hôtel de Ville, la Cour des Comptes et le château des Tuileries. Ils fusillent eux-aussi des otages. Ainsi, le 26 mai, répondant aux massacres de Communards au Panthéon, les Fédérés fusillent les otages de la rue Haxo : 36 soldats, 4 civils et 10 prêtres.
 
Le lendemain, alors que les Communards ne tiennent plus que quelques rues autour du canal de l’Ourcq, l’on se bat à l’arme blanche dans le cimetière du Père-Lachaise. 147 révolutionnaires sont fusillés devant un mur d’enceinte du cimetière, qui prendra le nom de « Mur des Fédérés ». Au global, cette Semaine sanglante fait plus de 20.000 victimes parmi les Communards – dont la grande majorité des commandants militaires – contre moins de 1.000 pour les Versaillais. Près de 38.000 parisiens sont emprisonnés et certains leaders politiques sont envoyés en Nouvelle Calédonie, comme Louise Michel ou Henri Rochefort.
 
Des Federes viennent d'etre fusilles.
Cercueils de Fédérés.
 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871

Publié le 1 Juillet 2012

Buzenval - Mort peintre Henri Regnault

Buzenval – Mort du peintre Henri Regnault.

 

10 – Deuxième bataille de Buzenval.

 

10.1 – Buzenval, village maudit :

 

Alors que Paris subit un flot d’obus prussiens depuis le début du mois de janvier 1871, le 18, dans la galerie des Glaces du château de Louis XIV, Bismarck proclame Guillaume II empereur d’Allemagne. Le lendemain, l’Etat-major français décide d’une nouvelle sortie : encore une fois, il s’agit de prendre la redoute de Montretout, à Saint-Cloud, ainsi que le château de Buzenval puis continuer au-delà de Garches pour réinvestir la Bergerie, point fortifié prussien en direction de Versailles.

 

Trois colonnes sont prévues : à gauche – à l’est –  la colonne Vinoy qui doit prendre la redoute de Montretout et continuer sur Garches ; au centre, la colonne Carey de Bellemare, qui doit s’emparer du château de Buzenval et continuer sur la Bergerie à Garches ; à droite, la colonne Ducrot qui doit franchir le mur de Longboyau, occuper le bois de Saint-Cucufa et se retrouver ensuite les hommes de Carey de Bellemare à la Bergerie.

 

Les conditions climatiques sont désastreuses : le brouillard a rendu difficile la mise en place des troupes ; la neige empêche les soldats français d’avancer rapidement et avec leurs lourds équipements, ils s’enfoncent dans la boue. Les commandants sont imprécis : des embouteillages se créent sur les ponts au passage de la Seine.

 

De fait, seule la colonne Vinoy est en place ; la bataille s’engage de manière décousue entre 7 heures et 11 heures. Dans un premier temps, les Allemands sont surpris. Les Français avancent. Ils prennent Montretout et le château de Buzenval. Mais l’artillerie n’avançant pas dans ce terrain défavorable, la percée française ne peut être soutenue. La colonne Ducrot est en retard. Les hommes arrivent comme ils peuvent à la porte de Longboyau. Ils sont hachés sur place par les défenses prussiennes, en dépit d’actes héroïques. Le colonel de Rochebrune est tué, le lieutenant-colonel de Montbrison meurt de ses blessures. Enfin, les troupes de la colonne de Carey de Bellemare prennent les premières maisons de Garches. La moitié de la distance qui les sépare de Versailles est franchie. L’espoir est là. Mais de courte durée… La ligne de défense ennemie, bien formée au cœur du hameau de la Bergerie, stoppe net les soldats français. Le génie tente de faire exploser des murs et des maisons pour se frayer un passage : peine perdue. Les explosifs sont gelés et inutilisables.

 

Les Prussiens reçoivent des renforts. Des contre-attaques sont lancées à 15h30 et à 17 heures. Les Français semblent rester maîtres du terrain. Mais une grande confusion règne entre les différents régiments des trois colonnes. Si les Allemands reprennent Montretout cela risque d’entraîner la panique dans les rangs français. Le général Trochu décide alors – ce qui lui sera reproché quelques jours plus tard et il devra démissionner de son poste – d’abandonner toutes les positions prises et de rentrer dans Paris.

 

10.2 – A Issy :

 

Alors que la seconde bataille de Buzenval sonne la fin des espoirs français, au sud, à Issy, le fort tient toujours, en dépit des 18.000 obus qu’il vient de recevoir. Avec Vanves et Montrouge, il a réussit à demeurer aux mains des Français alors que ceux de Bagneux, Clamart, Meudon et Châtillon sont en possession des Prussiens.

 

Tous les jours, les forts français sont bombardés. Pourtant, le 21 janvier est à marquer d’une croix blanche par les canonniers d’Issy : grâce un obus dont le tir a été peut-être mieux ajusté que les autres, c’en est fait de la réserve de poudre du Moulin de Pierre. L’explosion, d’une violence inouïe, est entendue dans tout le sud de Paris.

 

Cette résistance n’est pas suffisante : le 29 janvier le gouvernement de Défense nationale indique qu’une convention d’armistice est signée avec la Prusse du chancelier Otto von Bismarck. Les troupes ennemies s’installent partout et pénètrent dans certains forts de la ceinture de Paris. Quant à celui d’Issy, il est évacué par ses 2.000 hommes de garnison.

 

Le 8 février 1871, les élections donnent la majorité aux conservateurs favorables à la cessation de la guerre. Adolphe Thiers ouvre les préliminaires de paix à Versailles. La France perd l’Alsace et la Lorraine, et doit payer 5 milliards de francs or d’indemnités. En gage, l’est de la France est entièrement occupé. Il le sera jusqu’en 1873.

 

Le 1er mars 1871, les Prussiens entrent dans Paris. L’Assemblée nationale, réfugiée à Bordeaux, confirme les accords de paix entre la France et l’Allemagne. Les députés d’Alsace et de Lorraine sont consternés : « Vos frères d’Alsace et de Lorraine séparés en ce moment de la famille commune conserveront à la France absente de leurs foyers une affection fidèle jusqu’au jour où elle viendra y reprendre sa place ».

 

 

Fort d'Issy - 1871

 

Le fort d’Issy, après les bombardements.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871