Publié le 29 Décembre 2023

Tableau représentant la « donation » de Constantin 1er au pape Sylvestre.

Tableau représentant la « donation » de Constantin 1er au pape Sylvestre.

Mais qui fête-on le 31 décembre ? Un chat illustre ? Héros de dessins animés américains ? Non !

Sylvestre 1er est né à Rome (date inconnue) et mort dans cette même ville le 31 décembre 335. Il devient pape sous le nom de Sylvestre 1er en 314 et va, pendant les 22 années de son règne, s’attacher à convaincre l’empereur Constantin 1er – empereur majeur de l’Empire romain qui régna de 310 à 337 – de transformer sa capitale, Rome, et ses territoires en places chrétiennes.

Pour illustrer ces faits, dès le Ve siècle, des écrits présentés sous le titre des Actes de Silvestre sont diffusés largement dans un double but théologique et politique. L’évêque de Rome est alors présenté comme le baptiseur de l’empereur. La scène est peinte à moult reprises et sert de base pour forger la Donation de Constantin : primauté de l’Eglise de Rome sur celles d’Orient ; don des églises du Latran, de Saint-Pierre et de Saint-Paul-hors-les-Murs ; don de biens dans diverses provinces de l’Empire ; don du palais du Latran ; don des insignes impériaux ; dont de Rome et de l’Italie. Cette « donation » se conclut par une déclaration de retrait de l'Empereur vers l'Orient, laissant ainsi l'Occident au pouvoir (potestas) du Pape.

Il va sans dire que ces faits sont très vite reprochés et que les Etats de la papauté ne verront le jour qu’en 754 et qu’il n’en reste que le Vatican. Mais est institué de fait un pouvoir temporel au pape, devenant un souverain comme les autres, en plus d’un pouvoir spirituel sur l’ensemble de l’Occident.

Sylvestre 1er est célébré le 31 décembre dans l’Eglise catholique romaine et le 2 janvier dans l’Eglise orthodoxe.

 

Bonne Saint-Sylvestre et tous nos meilleurs vœux pour 2024 !

 

 

 

Sources :

  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Élisabeth Paoli, « Silvestre Ier », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, .

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Publié le 22 Décembre 2023

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année.

L'expression marraine de guerre désigne les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front durant la Première Guerre mondiale, afin de les soutenir moralement, psychologiquement voire affectivement. Il s'agissait souvent de soldats livrés à eux-mêmes, ayant par exemple perdu leur famille. La marraine de guerre faisait parvenir des lettres à son soldat mais pouvait également envoyer des colis, des cadeaux, des photographies.

Cette institution populaire a laissé un souvenir marquant qui explique sa réapparition en 1939 lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année !

 

 

Frédéric Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint

 

Sources :

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Publié le 14 Décembre 2023

Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.

De l’intérêt d’Internet.

Le Dr Massal Fall est vétérinaire halieute, chercheur enseignant et colonel à la retraite.

Natif de Saint-Louis au Sénégal, il a fait ses études au Sénégal puis en France, à Montpellier. A la retraite depuis deux ans, il est resté enseignant-chercheur au Département GRPHA de l’Université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN). Quoique basé à Dakar, la capitale du Sénégal, il vient souvent se recueillir au cimetière musulman de Guet-Ndar, sur la langue de Barbarie, au large du continent à Saint-Louis, qui comporte une partie civile et un carré militaire, où sont enterrés d’anciens tirailleurs sénégalais. Ayant vu les travaux du Souvenir Français d’Issy-Vanves sur les cimetières militaires français du bout du monde ( !), il a souhaité nous faire parvenir des photographies de ce site.

Docteur Fall : « Ce cimetière me tient particulièrement à cœur. Il est bien triste de constater que ses alentours sont indignes des morts qui y reposent. Et j’ai souhaité également attirer votre attention sur la plaque défraichie, apposée par la Délégation locale du Souvenir Français en 1998. »

 

Le cimetière du Guet Ndar.

Sur la langue de Barbarie, Guet Ndar est un quartier de pêcheurs de Saint-Louis du Sénégal. Il est dit que 30.000 tonnes de poissons transiteraient chaque année par ce port… Quoi qu’il en soit, tous les jours, des milliers de pirogues s’alignent le long du port et de la plage. Guet Ndar est l’un des endroits les plus peuplés au monde, les plus pauvres et l’un des plus vivants également ! Les enfants partagent leur temps entre la plage, l’école coranique, l’école primaire et des tâches ménagères. Beaucoup de femmes vendent le poisson pêché par leur mari. Les routes sont encombrées de voitures, de transports en commun, de calèches et de piétons. L’endroit est particulièrement fragile et très exposé aux aléas climatiques. Les habitants de la Langue de Barbarie craignent que leur presqu’île ne disparaisse dans les prochaines années sous les effets de marées toujours plus importantes. Mais aussi de la brèche, creusée en 2005, et qui ne cesse de s’élargir vers le sud avec son lot de naufragés qui frôle les 500 victimes…

Le cimetière du Guet-Ndar comporte une partie civile et une partie militaire, composée de tombes musulmanes, principalement. Grâce aux bénévoles de l’association Memorial Gen Web, un relevé du livre d’Or du Ministère des Pensions a été réalisé. Il expose l’ensemble des Morts pour la France originaires de Saint-Louis. On n’y recense pas moins de 358 noms. Il s’agit de soldats sénégalais, qu’ils aient été tirailleurs ou dans une autre arme, des Français de métropole établis au Sénégal – qu’ils soient ou non militaires ou enfants de militaires en poste – ou des rapatriés.

Parmi les unités représentées dans ce livre d’Or on trouve évidemment des bataillons de tirailleurs sénégalais, des régiments d’infanterie ou d’artillerie coloniale. Les noms de famille les plus représentés sont Diagne, Dieng, Diop, Fal, Fall, Guèye, N’Diaye, Niang, Sall, Samba, Seck et Thiam (…). Mais sont également enterrés à Saint-Louis, dans le cimetière catholique, des soldats comme Claude Urbain, marsouin du 58e régiment d’infanterie coloniale, né en cette ville et mort pour la France en 1915 dans les Dardanelles, ou encore Léon Michas, sergent au 96e RI, né lui aussi à Saint-Louis et mort pour la France à Minaucourt dans la Marne.

Enfin, à noter, la citation concernant le marsouin du 21e RIC Moussa Gueye, mort pour la France à l’âge de 21 ans : « Excellent soldat. Est tombé glorieusement au champ d’honneur, le 29 juillet 1917, à Ailles (Aisne) en faisant vaillamment son devoir ».

 

Sources :

  • Crédits photographiques du Dr Massal Fall.
  • Ambassade de France au Sénégal : https://sn.ambafrance.org/
  • Délégation du Souvenir Français au Sénégal : Philippe Certes – Coordonnées présentées sur le site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/delegation/sen/
  • Site Memorial Gen web : relevé du Livre d’Or du ministère des Pensions – Relevé initial réalisé par Bernard Butet.
  • Encyclopédie Wikipédia.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.

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Publié le 6 Décembre 2023

Commémoration du 11 novembre 2022 au Petit Lac.

Commémoration du 11 novembre 2022 au Petit Lac.

Sur le site national du Souvenir Français, plusieurs cimetières militaires français à l’étranger sont présentés. C’est le cas du Petit Lac, dans la ville d’Oran, en Algérie.

« Le cimetière militaire Français du Petit Lac à Oran est le lieu central de la Mémoire combattante Française en terre d’Algérie.  

Le projet est né sur le besoin d’exhumer des corps du cimetière européen de Tamashouët qui se voyait attribuer une fonction civile, regroupant ainsi les corps de la population civile. Le transfert des restes des militaires s’imposa comme une mission impérative pour le Souvenir Français.  

Le principe de création du cimetière du Petit Lac fut adopté le 19 Décembre 1950. La création officielle du cimetière fut décidée le 9 Janvier 1951 grâce à des négociations entre la municipalité d’Oran et le Souvenir Français, suivi d’un accord de l’association pour transférer les dépouilles. Une convention fut signée en mai 1954 avant que les grands travaux d’aménagements démarrent, tout d’abord avec l’exhumation de 860 tombes de militaires morts pendant la Grande Guerre, puis le transfert des corps de militaires morts au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Indochine. La première cérémonie officielle eu lieu le 2 juin 1956 en hommage au sergent Pascal Aimé, Mort pour la France quelques jours plus tôt.

De facto, c’est près de 18000 m² de terrain qui fut aménagé ; en effet, le cimetière représente un large espace contenant une vaste esplanade, un monument aux morts, un grand carré central destiné aux morts pour la France, un ossuaire et une chapelle, le tout entouré de nombreux massifs fleuris et clôturé par une porte d’entrée en fer forgé. Les travaux d’aménagement du cimetière s’achevèrent en 1958, permettant à ce lieu de devenir une destination pour de nombreuses cérémonies solennelles ou des manifestations militaires et religieuses. 

En 1964, le docteur Pierre Berlandi, médecin commandant de réserve et alors délégué général adjoint de notre association pour l’Oranie, indiqua : « Grâce à l’initiative si généreuse de M. Fourvel, le dévoué délégué départemental, appuyée avec beaucoup d’intérêt et de bienveillance par M. le député-maire Fouques-Duparc, le Souvenir Français aura la consolante satisfaction d’avoir doté la ville d’Oran de l’imposant champ du repos que mérite la gloire de nos héros et qui permettra à la grande foule, reconnaissante et gardant au cœur la flamme sacrée du Souvenir, de venir et prier longuement sur les tombeaux de ceux qui, pieusement, sont morts pour la Patrie ».

La propriété du Cimetière du Petit Lac fut transférée au gouvernement Français en Août 1962 qui en assure depuis lors l’entretien. »

A l’occasion d’une interview au journal Le Point en 2021, Serge Barcelini, président général, est revenu sur les cimetières militaires français en Algérie : « Le débat a été ouvert il y a une trentaine d’années, quand le gouvernement algérien a commencé à exercer une pression sur tous ces sites très bien placés dans les villes. Sous le gouvernement Chirac, l’État français a supprimé un certain nombre de cimetières, une vingtaine, et a constitué des ossuaires dans des cimetières déjà existants. L’initiative s’est arrêtée, on a aussi cessé de payer des gardiens algériens si bien que ces lieux sont devenus souvent des dépôts d’ordures, alors que notre seul cimetière militaire, celui du Petit Lac à Oran, qui regroupe des tombes des différentes guerres, est bien tenu par du personnel algérien payé par l’État français. En France, des associations, comme celle qui concerne la région d’Oran, se démènent pour entretenir ces cimetières. Je leur apporte mon soutien ».

Au Petit Lac à Oran, 3.690 corps sont placés en sépultures individuelles et 13.100 autres en ossuaire. Il y a quelques années, les antiques croix – près de 8.000 – en bois ont été remplacées par des croix en béton.

 

Sources :

 

Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.

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Publié le 3 Décembre 2023

Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.

Point historique.

A partir de 1941 et des premières offensives italiennes contre les positions tenues par les Britanniques en Egypte, l’Afrique devient un nouveau champ de bataille de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis le Tchad et les territoires de l’AEF ralliés à leur cause, les soldats de la France libre reprennent le combat contre les forces de l’Axe et multiplient les raids contre l’ennemi. Le 1er mars 1941, un audacieux coup de main conduit par une poignée d’hommes permet ainsi de s’emparer du fort de Koufra, la position italienne la plus méridionale en Libye.

Pour les soldats du colonel Leclerc, c’est le début d’une épopée qui les conduira en 1945 jusqu’au « nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden, non sans avoir auparavant libéré Strasbourg et tenu le serment prononcé le 2 mars 1941 dans cette lointaine oasis libyenne.

S’ensuit la bataille de Bir-Hakeim, en 1942, première grande victoire de la France Libre.

 

Le cimetière.

Un premier cimetière avait été placé non loin du site de la bataille de Bir-Hakeim. Mais, en raison de la présence de mines non explosées, et de la situation géographique, les corps des soldats français ont été ramenés dans un nouveau cimetière construit à Tobrouk non loin des mémoriaux et cimetières anglais et allemands. Deux des photographies ci-dessous représentent ce que fut ce premier cimetière : le monument blanc à l’effigie de la Croix de Lorraine et une plaque franco-britannique rendant hommage aux soldats tués.

Depuis un nouveau cimetière a été construit. Il est l’imitation d’un bordj saharien (citadelle militaire ottomane). Il est situé à 1 500 km de Tripoli, capitale de la Libye, au bord du grand axe Tripoli-Le Caire.  Il abrite les dépouilles de 218 soldats français :

  • Les 4 premiers soldats français morts en Cyrénaïque en janvier 1941 ;
  • 8 soldats français morts à Koufra en 1941 ;
  • 206 soldats de la France Libre tombés lors de la bataille de Bir Hakeim en 1942.

Les sépultures sont installées de part et d’autre de l’allée centrale qui aboutit à un monument haut de 8 mètres et encadré par deux pièces d’artillerie.

Derrière le monument, 8 tombes individuelles contiennent les corps des soldats de la colonne Leclerc morts à Koufra.

Le ministère des armées par le biais de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives assure la conservation de ce site. Il a d’ailleurs intégralement restauré le cimetière en 2012, puis de façon partielle en 2020 (tombes et portail), à la suite de diverses dégradations survenues entre 2014 et 2018.

 

 

Sources :

Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.

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