« 14/18, la Grande Guerre, un village français se souvient », par le GBA JC Ichac.

Publié le 3 Novembre 2022

Carte des Morts pour la France, 1914/1918, mairie de Vievy-le-Rayé (Loir-et-Cher).

Carte des Morts pour la France, 1914/1918, mairie de Vievy-le-Rayé (Loir-et-Cher).

En France, la moitié de nos communes ne dépassent pas les cinq cents habitants, tout en ne rassemblant seulement que 6% de la population.

 

C'est le cas de Viévy-le-Rayé, un village situé dans le sud de la Beauce, entre Châteaudun et Blois. Avec son petit site archéologique, les restes de sa tour médiévale et son église du 12e siècle, c'est une commune typique de ces agglomérations qui, fières de leur participation à l'histoire de notre pays, n'oublient pas d'honorer, en inscrivant leurs noms sur le monument aux morts, la mémoire de leurs enfants morts au champ d'honneur pour la défense de la patrie, dont à Vievy, en particulier, les quinze victimes des combats de la Première Guerre mondiale.

 

Le village comptait, en 1914, environ quatre cents habitants. Dans cette contrée agricole, on peut estimer à une moyenne de sept le nombre de personnes par foyer en comptant une famille, père, mère et deux ou trois enfants, un ou deux « anciens », une cousine célibataire ou un oncle veuf... et donc, selon l'ancienne définition, environ une soixantaine de « feux ». C'est-à-dire qu'un foyer sur quatre n'a pas vu revenir le père, le fils ou le frère de cette hécatombe qui a coûté 1.400.000 soldats à notre pays.

 

Il se trouve que j'assistais, au début de l'été, à un mariage familial dans la petite salle de réunion de la mairie de Vievy-le-Rayé. Sur le mur, derrière monsieur le maire qui officiait, je retrouvai la carte encadrée déjà remarquée lors d'une précédente occasion. Sur cette carte schématique d'un grand quart nord-est de la France, portant la reproduction de l'affiche de l'Ordre de Mobilisation Générale du 2 août 1914 et d'une photo du monument au morts, situé à quelques centaines de mètres de la mairie, avait été reportée une quinzaine de croix, chacune portant un nom et une date, indiquant le lieu où était tombé un enfant de la commune.

 

A quelques jours de la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918, je voulais partager avec vous l'émotion ressentie devant ce rappel à la fois simple et touchant du devoir de mémoire, en pensant à ce que leur devait, même plus d'un siècle plus tard, ceux qui se succédaient dans cette salle, membres du conseil municipal, futurs mariés et leurs proches ou simples visiteurs, tous pouvant, comme nous, évoquer notre belle devise : « A nous le souvenir, à eux l'immortalité ».

 

GBA (2S) Jean-Claude Ichac

Président d'honneur du comité d'Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français