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Publié le 26 Septembre 2021

René Veyrat-Parisien : de la Haute-Savoie à Vanves.

A la suite de l’article publié il y a quelques jours sur ce site, Madame Veyrat-Parisien a tenu à nous adresser quelques mots sur feu son époux :

 

« Monsieur René Veyrat-Parisien est né le 7 avril 1936 à Annecy en Haute-Savoie. Les restrictions de la guerre l’ont envoyé se refaire une santé chez son oncle à Manigod, au cœur du massif des Trois Aiguilles. Il y a connu la vie rude des montagnards. En pension pendant les années de collège et de lycée, il ne rentrait chez ses parents qu’en fin de trimestre.

Il a été incorporé chez les chasseurs alpins au 22e BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins) fin 1959, a fait ses classes à Barcelonnette, a été remarqué pour sa sportivité, ce qui lui a permis de faire le stage de moniteur d’éducation physique militaire à Antibes. Jusqu’au début de 1961, il a fait partie d’un commando de chasse basé en Kabylie, dans le nord de l’Algérie. Sergent-chef nommé au feu, il a gardé de cette période une empreinte indélébile.

De retour à la société civile, il s’est d’abord occupé d’organisations des colonies de vacances sur la Savoie et la Haute-Savoie. Sa rencontre avec sa future épouse l’a amené à Paris où il se forme à l’informatique. Il enchaîne différents postes et fait carrière au Crédit Agricole. Il reçoit la croix de chevalier dans l’ordre du Mérite agricole.

De son mariage naissent trois enfants, mais il a le malheur de perdre un petit garçon. Il a le sens de la famille et est toujours heureux de regrouper les siens.

Ancien combattant et porte-drapeau aussi bien à Vanves qu’à Concarneau où se trouve notre résidence secondaire, il apprécie de participer aux manifestations et de rendre utile.

René, une générosité de cœur et d’âme ».

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Publié le 11 Septembre 2021

A la mémoire de René Veyrat-Parisien.

Nous avons appris avec tristesse le décès en juillet 2021, à Concarneau, de Monsieur René Veyrat-Parisien, âgé de 85 ans, membre de la section UNC de Vanves et du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Francais, porte drapeau, ancien sergent au 22e BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins) en Afrique du Nord.

L’ensemble des associations d’anciens combattants et patriotiques d’Issy et de Vanves présente à sa veuve et toute sa famille ses plus sincères condoléances.

CBA (R) Paul Guillaud

Président départemental de l’UNC

Président de la Section de Vanves du Souvenir Français

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Publié le 19 Août 2021

Le Souvenir Français : qu'est-ce que c'est ?

La question.

Cadre ou simple adhérent de notre association, qui n'a pas eu un jour à répondre à cette question ? Et dans ce cas, le plus simple n'est-il pas de s'appuyer sur les explications données en page trois de notre revue trimestrielle « Le Souvenir Français » ? Mais, à la relecture, ces éléments peuvent peut-être apparaître un peu trop officiels pour, qui sait, amener un nouvel adhérent à notre association. Alors que les appuyer sur un exemple emblématique pourraient les rendre plus vivants, plus concrets, et par là susceptibles d'emporter sa décision.

Et, justement, les champs de bataille de la Première Guerre mondiale dans le nord-est de la France, comme les opérations qui ont suivi les débarquements en Normandie et en Provence, à la fin de la Seconde, ont malheureusement donné à notre association d'innombrables occasions d'illustrer son action en remplissant son devoir de mémoire. Mais, au contraire, l'exemple qui a été choisi a eu pour théâtre un lieu isolé, à plus de 1.500 mètres d'altitude en pleine montagne, à plus d'une heure de marche de la première agglomération, et concerne ce qui est peut-être le plus petit cimetière militaire de France, et donc il n'en est que plus frappant.

 

Le cas concret.

1944. Ce 13 juillet en début de nuit, sur le terrain de Blida, au sud d'Alger, un bombardier Halifax du 624e escadron de la Royal Air Force décolle avec pour mission le parachutage d'armes et de matériel à l'intention d'un maquis des Hautes Pyrénées.

L'équipage comprend sept membres, dont six britanniques, le pilote étant canadien. Arrivé sur zone au milieu de la nuit, après un vol à basse altitude au-dessus de la Méditerranée, l'appareil se dirige vers la zone de largage, aux environs du village de Nistos. Les membres du maquis ont balisé le site grâce à des signaux lumineux. Malgré un épais brouillard qui empêche l'équipage de les identifier, le pilote tente deux passages sans succès mais à la troisième tentative le Halifax s'écrase sur les pentes du Pic de Douly. Dans les jours qui suivent des résistants des villages voisins, guidés par de jeunes bergers, atteignent le lieu du drame. Les corps des sept membres de l'équipage, après recueil de leurs documents d'identification, sont inhumés sur place, dans une clairière, à proximité de l'épave de leur appareil. Après la Libération le petit cimetière est entouré d'une barrière en bois.

Handley Page « Halifax » de la Royal Air Force

Handley Page « Halifax » de la Royal Air Force

Le Souvenir Français.

Dès 1954 une plaque commémorative rappelant les faits fut installée lors d'une première cérémonie officielle, puis, dans les années 1990, un muret de pierre fut mis en place ainsi qu'une stèle portant des plaques offertes par les autorités britanniques et canadiennes et les municipalités des communes environnantes, tandis que chacune des sept sépultures était marquée d'une croix et recouverte d'une dalle.

Le Souvenir Français : qu'est-ce que c'est ?

Le petit cimetière anglo-canadien du « Clos du Douly ».

Les instances locales du Souvenir Français ont activement et financièrement participé à ces actions, comme en témoignent les plaques portant notre insigne, sur et derrière la stèle, assumant la vocation n°1 de l'association : « Conserver la mémoire de ceux et celles qui sont morts pour la France au cours de son histoire, ou qui l'ont honoré par de belles actions, notamment en entretenant leurs tombes ainsi que les monuments élevés à leur gloire, tant en France qu'à l'étranger ».

 

Le devoir de mémoire.

Régulièrement, autour de cette date du 14 juillet, des cérémonies sont organisées par les municipalités concernées et le Souvenir Français, en présence des autorités départementales et régionales généralement accompagnées d'un détachement de l'armée française et souvent avec la participation d'autorités britanniques ou canadiennes, ainsi que de détachements des forces armées de ces deux pays amis.

Des membres des familles des disparus ont également été accueillis à l'occasion de ces cérémonies qui ont permis à notre association de matérialiser sa vocation n°2 : « Animer la vie commémorative en participant et en organisant des cérémonies patriotiques nationales et des manifestations locales qui rassemblent les différentes générations autour de leur histoire ».

La cérémonie de juillet 2004.

La cérémonie de juillet 2004.

La transmission.

Même si, près de quatre-vingts ans après les faits, un grand nombre de ceux qui ont vécu ces événements ne sont plus là, la tragédie du Pic de Douly fait maintenant partie de la mémoire collective des habitants de cette région des Hautes Pyrénées. Cette mémoire est entretenue par l'action des membres de notre association comme le prouve le récent témoignage de l'actuelle Délégué Général des Hautes Pyrénées, « Ancienne directrice d'école et enseignante, nous avions travaillé sur ce crash », mettant ainsi en pratique la vocation n°3 du Souvenir Français : « Transmettre le flambeau du souvenir aux générations successives en leur inculquant, par la connaissance de l'histoire, l'amour de la Patrie et le sens du devoir ».

On ne peut que souhaiter que toutes les instances locales de notre association identifient, dans leur histoire locale, l’événement exceptionnel qui deviendra le socle incontournable de leur Devoir de mémoire.

 

Général de brigade aérienne (2S) Jean-Claude Ichac,

Président honoraire du comité d'Issy-les-Moulineaux et Vanves

 

Sources :

  • Crédits photographiques : D.R.
  • Chronique aérospatiale – CESA – Texte sur le crash de l’avion anglais par l’adjudant-chef Jean-Paul Talimi, rédacteur au CESA et sous la direction de Marie-Christine Villatoux, docteur et agrégée en histoire, enseignant-chercheur au CReA.
  • Tous nos remerciements à Madame Sylvie Barboteau, Déléguée générale du Souvenir Français pour les Hautes-Pyrénées.

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Publié le 27 Juillet 2021

A la mémoire de Gérard Dalmont.

Gérard Dalmont nous a quitté le lundi 19 juillet 2021, à l’âge de 86 ans.

Originaire de Normandie, Gérard suit sa scolarité au lycée Jules Verne de Mondeville. Puis il apprend les métiers de la mécanique et devient élève ajusteur.

En 1955, militaire appelé, il rejoint la Tunisie au moment où le pays se détache du protectorat français pour devenir indépendant. Il est intégré dans une unité du Services des Essences des Armées, avec le grade de maréchal des logis. Il est responsable des matériels (pompes, flexibles,…).

Par la suite, Gérard Dalmont se marie, fonde une famille, reprend son métier de mécanicien puis entame une carrière de professeur au sein de l’école Saint-Nicolas de la Salle, groupe scolaire privé qui regroupe un collège, un lycée d’enseignement général et technologique, un lycée professionnel et un centre de formation d’apprentis. Là, entre 1966 et 1994, il va former de très nombreux jeunes aux métiers d’ajusteur-mécaniciens, dans le cadre de la formation de mécaniciens réparateurs automobiles.

Gérard Dalmont était membre de la FNACA, du Souvenir Français et porte drapeau de l’association des anciens élèves de Saint-Nicolas.

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Publié le 28 Avril 2021

La Mort de Napoléon à Sainte-Hélène, tableau de Charles de Steuben (vers 1828). Entouré des personnes présentes lors de son agonie, il gît sur son lit de camp à baldaquin

La Mort de Napoléon à Sainte-Hélène, tableau de Charles de Steuben (vers 1828). Entouré des personnes présentes lors de son agonie, il gît sur son lit de camp à baldaquin

« 5 mai 1821.

A six heures et demie, il a placé sa tête droite, fixant le pied du lit, les yeux ouverts, fixes et voilés. Jusqu’à huit heures, un peu de sommeil tranquille, quelquefois des soupirs de quart d’heure en quart d’heure.

A huit heures, quelques gémissements, ou plutôt quelques sons sourds, qui paraissaient se former dans le bas-ventre et siffler en traversant le gosier. Ils semblent appartenir plutôt à un instrument qu’être un gémissement. Une larme est sortie de l’œil gauche, au coin, du côté de l’oreille. Bertrand l’a essuyée, Arnott s’est étonné que l’Empereur retînt la vie si longtemps.

Jusqu’à dix heures et demie onze heures, généralement calme ; respiration douce ; parfaite immobilité de tout le corps ; quelques mouvements seulement dans la prunelle ; mais rares ; les yeux fixes, voilés, se sont fermés jusqu’aux trois quarts. De demi-heure en demi-heure, quelques soupirs ou sons. Une deuxième larme à la même place ; la main droite sur la couverture du lit ; la main gauche sous la fesse. Depuis six heures du matin, très calme, immobile ».

 

Henri-Gatien Bertrand, général de division, compagnon de l’Empereur à Sainte-Hélène.

Archibald Arnott, médecin anglais, au chevet de l’Empereur.

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Publié le 3 Janvier 2021

A Thierry Gandolfo.

Décidément, qui pourra regretter cette année 2020…

 

Elle se termine comme elle a commencé, dans la tristesse et les larmes. Il y a un an, notre Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves perdait en quelques semaines plusieurs de ses adhérents : Robert Choffé, Paul Richard, Christian Poujols. Puis ce fut au tour de Robert Dubot, de Pierre Borde et du général Michel Forget.

 

Cette fois-ci, il s’agit de Thierry Gandolfo, mort le 30 décembre 2020. Notre Comité perd l’un de ses premiers membres, et son secrétaire depuis plus de dix ans. Je perds un ami très cher. C’est Thierry qui m’a accueilli au Souvenir Français, en compagnie de Gérard Riblet. C’est Thierry qui m’a expliqué comment se comporter dans une association, alors que je venais de présenter devant des anciens combattants médusés un programme de perspective à trois ans, sous la forme de tableaux Excel et de Power Point !

 

Thierry était un ami, un frère. D’abord, il était sous-officier dans l’artillerie, ce qui est un gage de bonne compagnie ! Thierry était un authentique ancien combattant, viscéralement patriote, ayant côtoyé la chose militaire depuis sa tendre jeunesse, en tant qu’enfant de troupe. Il intégra l’armée, se dirigea vers l’artillerie, rejoignit le 32e régiment d’artillerie, spécialisé dans les missiles nucléaires Pluton. L’unité était alors un maillon essentiel du dispositif des Forces Françaises en Allemagne.

 

Mais Thierry ne se contenta pas seulement de cela. Il participa à de nombreuses opérations extérieures dont la Mauritanie où il exécuta les ordres qui lui étaient donnés. Ordres que l’on peut très bien imaginer quand on est un tireur d’élite. Il participa également à la FINUL, cette force des Nations Unies chargée de faire respecter au mieux – ou au moins pire – une fragile paix entre les différentes factions religieuses et les interventions des pays voisins. Thierry me parlait souvent du Liban. Et parfois avec des larmes dans les yeux car il n’avait pu sauver un camarade blessé, qui allait mourir devant ses yeux. C’était au temps où les casques bleus de l’ONU étaient des cibles particulièrement faciles, car elles ne pouvaient pas répliquer.

 

Thierry gardait cela en lui et bien souvent pour lui seul. L’armée, ses copains, la camaraderie militaire. Mais aussi les atrocités de la guerre. Il se sortait de ces idées noires en multipliant les passions, les intérêts. Ainsi, sa collection de soldats de plombs, celle des cartes postales d’échanges amoureux qui ont illustré un numéro spécial de Paris Match sur Verdun, grâce à nos amis Patricia et Alain Bétry.

 

Thierry avait quitté l’armée, couvert de médailles, mais avec un gout amer. Après, il fit plusieurs métiers avant d’entrer au sein des Pompes Funèbres Générales, avec les Hauts-de-Seine pour secteur. D’abord chargé des convois, voilà plus de vingt-deux ans qu’il était au cimetière d’Issy-les-Moulineaux. Nous lui devons les décorations magnifiques du 11 novembre et l’aspect du carré militaire. Mais comme à l’armée, la mort n’était jamais loin…

 

Alors, encore une fois, il s’échappait en peignant des tableaux, en vagabondant d’un sujet à l’autre sur Internet. Toujours passionné par le fait historique, et les rencontres qu’il faisait au cimetière où il était particulièrement apprécié et respecté. Je pense ici à Gildo qui parlait du Tanger international qu’il avait connu. Et puis, l’armée et l’Histoire de France revenaient toujours. Pendant des années, nous avons organisé des visites du cimetière et du carré militaire pour les jeunes élèves d’Anatole France : il s’agissait d’expliquer l’Histoire au moyen de sépultures de soldats. Là en parlant de la guerre aérienne avec un officier aviateur ; ici, en glorifiant le rôle des infirmières par l’intermédiaire de la tombe de Marguerite Montet, là encore, le rôle des fantassins, des travailleurs indochinois ou musulmans. Il lui arrivait aussi de mener des conférences, en parlant très intelligemment des troupes coloniales à des jeunes issus de l’immigration.

 

Chaque année, ou presque, nous nous rendions sur des champs de bataille de la Première Guerre mondiale, et notamment Rancourt, où nous connaissions bien Jean-Pierre et Marie-Thérèse Desain, les gardiens de la Chapelle du Souvenir Français. Il m’avait appris l’archéologie militaire et régulièrement, après un repas au Tommy’s à Pozières dans la Somme, nous revenions avec des kilos d’éclats d’obus, de douilles, ou autres souvenirs trouvés ici et là, juste en regardant le sol et en suivant les lignes d’antiques tranchées.

 

Nous devons aussi à Thierry la mise en valeur des tombes des victimes civiles des bombardements de 1942 et 1944 à Issy-les-Moulineaux et de six sépultures, contenant les restes d’un ou plusieurs Morts pour la France.

 

Ces dernières années, je voyais un Thierry qui riait moins, plus triste et se remémorant toujours ses souvenirs noirs qu’il me confiait au gré de nos sorties. En écrivant ces lignes, je pense à Giovanni et Elisa Gandolfo. Je veux leur dire ma peine, mon chagrin et ma compassion.

Thierry avait 59 ans et se préparait à la retraite avec sa compagne, Suzanne, au nord du Portugal. Je veux aussi dire ma compassion à Suzanne et sa petite Sabrina.

 

Les obsèques de Thierry Gandolfo se dérouleront le jeudi 7 janvier 2021, en l’église Saint-Etienne d’Issy-les-Moulineaux, à 14h30.

 

 

Frédéric RIGNAULT

Président du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français

Délégué général adjoint pour les Hauts-de-Seine

Lieutenant-colonel ad honores au sein de la Réserve Citoyenne du Gouverneur Militaire de Paris

A Thierry Gandolfo.

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Publié le 28 Novembre 2020

Le dernier des Compagnons.

Avec la disparition de Daniel Cordier, Hubert Germain est maintenant le dernier Compagnon de la Libération vivant.

 

Biographie.

Fils d'un officier général issu des troupes coloniales, Hubert Germain est né le 6 août 1920 à Paris. Il débute ses études secondaires à la mission laïque franco-arabe de Damas (1930-1932) et les poursuit au lycée Albert Sarraut à Hanoi puis au lycée Saint-Louis à Paris. Bachelier, il prépare le concours de l'Ecole navale au lycée Michel Montaigne de Bordeaux au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939.

Mais, dès juin 1940, écartant le concours, il cherche les moyens de continuer la lutte en pensant gagner le Maroc. Après une discussion à l'Etat-major général, replié à Bordeaux, avec un officier général ami de son père, Hubert Germain apprend que l'Afrique du Nord ne rentrera pas dans la guerre. Il prend alors la décision personnelle de continuer le combat. Des troupes polonaises s'embarquant pour l'Angleterre à Saint-Jean-de-Luz, il parvient, avec trois camarades, à se joindre à elles et à monter à bord de l'Arandora Star, qui appareille pour la Grande-Bretagne le 24 juin 1940.

Engagé dès l'origine dans les Forces françaises libres, il est affecté sur le cuirassé Courbet où il suit les cours d'élève officier de marine. Alors qu'il étudie pendant la journée entre les alertes, Hubert Germain participe la nuit à la défense antiaérienne contre les raids allemands. Au printemps 1941, il est affecté à l'Etat-major du général Legentilhomme, commandant en Palestine la 1ère Division légère française libre destinée à intervenir au Levant. Après la campagne de Syrie à laquelle il participe, il est envoyé comme élève à l'école d'officiers de Damas en septembre 1941 ; il en sort aspirant pour être affecté au 2e Bureau de l'Etat-major de la 1ère Brigade française libre du général Koening. En février 1942, il rejoint les rangs du 2e Bataillon à la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (13e DBLE) à laquelle il restera toute sa vie très attaché.

Hubert Germain participe dès lors à la campagne de Libye au sein de la 1ère Brigade. Chef de section antichars, il se distingue dans les combats de Bir-Hakeim du 27 mai au 11 juin 1942 et est cité à l'ordre de l'armée pour avoir « montré de très belles qualités de chef » et avoir été « pour ses hommes un exemple constant de calme et de courage ». Il est promu sous-lieutenant en septembre 1942. Il prend part ensuite aux combats de la 1ère Division française libre (1ère DFL) à l'Himeimat (El Alamein) en Egypte en octobre 1942 puis en Tunisie jusqu'en mai 1943.

En Italie, le 24 mai 1944, devant Pontecorvo, alors qu'il commande une section anti-chars en appui du 1er BLE, le lieutenant Germain est blessé en dirigeant le tir des mitrailleuses lourdes de sa section pour continuer à appuyer le bataillon qui attaque le long du Liri. Evacué sur Naples, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle en Italie fin juin 1944. Il participe au débarquement de Provence en août 1944 et à la libération de Toulon, de la vallée du Rhône et de Lyon. Il prend part ensuite aux campagnes des Vosges, d'Alsace et termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l'Authion. Appelé comme aide de camp auprès du général Koenig commandant les forces françaises d'occupation en Allemagne, le lieutenant Hubert Germain est démobilisé en 1946.

Attaché de direction dans une entreprise de produits chimiques, il est élu maire de Saint-Chéron (Essonne) en 1953, mandat qu'il conserve jusqu'en 1965. Chargé de mission au cabinet de Pierre Messmer, ministre des Armées, de 1960 à 1962 puis, de nouveau, en 1967 et 1968. Elu député de Paris en 1962, il sera réélu en 1968 puis en mars 1973. Président de l'amicale parlementaire "Présence et Action du Gaullisme" (1969-1972) Hubert Germain est vice-président du groupe UDR à l'Assemblée nationale (1971-1972).

De 1972 à 1974 Hubert Germain est ministre des PTT puis ministre chargé des relations avec le Parlement (mars-mai 1974). Il est également Président de la société française de télédistribution de 1975 à 1982. Hubert Germain est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis décembre 2010. Par décret du 25 novembre 2020, il est nommé chancelier d'honneur de l'Ordre de la Libération.

Décorations.

 

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur.
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944.
  • Croix de Guerre 39/45 avec palmes.
  • Médaille de la Résistance avec rosette.
  • Membre de l'Ordre de l'Empire britannique.
  • Grand Croix de l'Ordre de Malte.
  • Titulaire de plusieurs décorations étrangères.

 

Publication.

  • Espérer pour la France. Les mémoires d’un Compagnon de la Libération, Les Belles Lettres, Paris, 2020

 

 

Sources :

 

Site de l’Ordre de la Libération – https://www.ordredelaliberation.fr/fr

 

Le dernier des Compagnons.

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Publié le 9 Octobre 2020

Madame le général Valérie André, Monsieur André Santini, Monsieur le général Michel Forget.

Madame le général Valérie André, Monsieur André Santini, Monsieur le général Michel Forget.

Ce jeudi 2 octobre 2020, le général ICHAC, président honoraire du Comité d’Issy-Vanves, nous apprend la disparition de notre président d’honneur, le général FORGET à l’âge de 93 ans.

 

* * * * * * * *

Le général de corps aérien Michel Forget est né le 4 mai 1927 à l’Ile-Bouchard, en Indre-et-Loire. A l’âge de 19 ans, il entre à l’Ecole de l’Air (Promotion 1946 – Commandant de Saint-Exupéry) et devient pilote de chasse. Il fait une carrière complète d’officier pilote de combat, avec plus de 7.000 heures de vol à son actif.

Il fait la guerre d’Algérie au sein de l’état-major à Alger. A son retour en métropole, il continue sa carrière de pilote de chasse effectuant de nombreuses missions, dont l’une a fait l’objet d’un article sur ce site du Souvenir Français en 2008 (Une mission pas comme les autres) où, un temps, il est question de poursuivre un objet volant non identifié !

Par la suite, parmi ses commandements, on peut citer le 2e escadron de chasse à Dijon ou la base de Luxeuil-Saint Sauveur. Breveté de l'École Supérieure de Guerre Aérienne, le général Forget tient des postes importants en état-major. Chef du cabinet militaire du ministre de la Défense en 1975-1976, il commande ensuite l'opération Lamantin en Mauritanie, à dominante aérienne. De 1979 à 1983, il est placé à la tête de la Force Aérienne Tactique et de la 1ère Région Aérienne à Metz, et participe activement à la Guerre froide.

En 1983, il quitte le service actif, et se consacre à des études sur la défense, publiant de nombreux ouvrages : Puissance aérienne et stratégies (2001) et Guerre froide et Guerre d'Algérie (2002), Notre défense dans un monde en crise (2006), Du Vampire au mirage, l’épopée d’une génération de pilotes de chasse (2007), Nos forces aériennes en OPEX (2013), Nos armées au temps de la 5e République (2016).

Grand ‘Croix de la Légion d’honneur, le général de corps aérien Michel Forget était correspondant de l’Académie des Sciences Morales et Politiques. Il avait aussi été vice-président national du Souvenir Français, et en était encore, jusque récemment, membre du conseil d’administration.

A Issy-les-Moulineaux, le général Forget était depuis six ans notre Président d’Honneur. Très impliqué dans l’association comme dans notre comité, il avait l’habitude, et l’amabilité, chaque année, de donner une conférence sur des problématiques actuelles de nos armées, comme sur des moments de l’Histoire de France, avec la Guerre Froide, l’épopée de l’escadrille Normandie-Niémen ou récemment sur la guerre d’Algérie, avec le courage de dire les faits sans langue de bois.

Merci mon général pour tout ce que vous avez fait pour nous.

 

A la famille du général Michel Forget, à ses amis, le Comité présente ses plus sincères condoléances.

 

 

Sources

  • Archives photographiques et texte – Copyright Comité du SF Issy-Vanves.

 

Le général Forget à bord de son PC volant pendant l’opération Lamantin.

Le général Forget à bord de son PC volant pendant l’opération Lamantin.

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Publié le 11 Juillet 2020

A la mémoire de Pierre Borde.

La période exceptionnelle que nous venons de vivre aura été une catastrophe pour nos adhérents et nos amis. Nous avons déjà annoncé la disparition de plusieurs de nos adhérents :

 

  • Robert Choffé, ancien de la Seconde Guerre mondiale, disparu en janvier de cette année.

 

  • Paul Richard, décédé le 21 février 2020 à l’âge de 85 ans, ancien d’Algérie où il avait fait son temps en tant que gradé au sein de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre). Paul Richard était un pilier de l’Union Nationale des Combattants d’Issy et était depuis plus de dix ans membre du Souvenir Français.

 

  • Marie-Auguste Gouzel, le 22 février 2020, qui fut pendant des décennies maire-adjoint en charges des Affaires militaires de la ville d’Issy-les-Moulineaux.

 

  • Christian Poujols, le 30 mars 2020 (voir l’article daté de mars 2020 sur ce site).

 

  • Vincenza Signoroni, disparue en avril 2020, à l’âge de 92 ans. Elle était la veuve de Giacomo Signoroni, ancien de la Seconde Guerre mondiale, d’Indochine et d’Algérie. Adjudant dans la Légion étrangère. Ancien de la RC4 du temps du colonel Paul Arnaud de Foïard ; ancien de Dien Bien Phû où il avait côtoyé Bigeard. Un très grand soldat. Et derrière un grand soldat, il y a bien souvent une grande dame. Vincenza avait accompagné Giacomo sur bien des commémorations. L’une des dernières était celle de Fréjus, en 2014, pour le 60e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phù. Ce jour-là, ils avaient pu saluer le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Kader Arif.

 

  • Pierre Borde, l’un de nos derniers adhérents, disparu pendant cette période, à l’âge de 85 ans, d’une leucémie foudroyante. Lui qui n’avait jamais été malade auparavant !

 

Nicole Borde a eu la gentillesse de nous confier ces quelques lignes sur son défunt mari, Pierre Borde :

 

« C'était un homme charmant, courageux, aimant les autres mais il ne participait pas aux évènements qu'il avait vécus comme la guerre au Maroc, une période difficile pour lui-même et la jeunesse de l'époque.

Il y avait donné 30 mois de sa vie, une seule permission de 15 jours ! Il n'aimait pas beaucoup l'armée et pourtant il s'y était plié car il y avait les copains et leur gentillesse. Il n'en a pas gardé un mauvais souvenir et a regretté surtout le rôle colonisateur de la France pas toujours reluisant. Il en a profité pour apprendre assez bien la langue... Nous sommes allés très souvent au Maroc car c'est un beau pays, surtout le sud.

Sur le plan professionnel, il a appris à 14 ans le métier d'ajusteur puis de traceur à l'Ecole de la Régie Renault puis devint contrôleur aviation à la Snecma à Melun-Villaroche jusqu'en 1991. Il a, entre autres, travaillé sur le Concorde. Son père, dans cette même usine, y a fait également carrière. Il faisait partie des pionniers de l'aviation dont le berceau était à Issy-les-Moulineaux.

Pierre est né dans cette ville, boulevard Gallieni, en mars 1934. Il est donc Isséen de naissance et n'a jamais, pour ainsi dire, quitté cette ville. Il l'a vue grandir, s'améliorer pour enfin devenir ce qu'elle est, une ville dynamique et prospère grâce à notre maire. Il se rappelait des bombardements en 1940 par les Allemands pour casser nos usines toutes proches. Il y a connu l'arrivée des chars américains, les bagarres dans Paris, les privations... et les "trente glorieuses" dont on parle souvent avec regret.

Nous étions mariés depuis 63 ans. Pierre n'a jamais été malade, pas un seul médicament à 85 ans ! Et pourtant il est parti d'une leucémie aigüe apparue discrètement lors de l'été dernier. Des soins lui furent donnés par l'hôpital Percy mais rien ne pouvait arrêter cette violence. Il est parti sans souffrance entouré des siens et de ses petits-enfants qu'il adorait. Nous avions eu un fils, à son image, qui nous avait quitté à 39 ans des suites d'une longue maladie, nous laissant bien tristes mais c'est aussi la vie.

Pierre faisait partie de la FNACA et du Souvenir Français plus récemment. »

 

Crédit photographique : Archive famille Borde.

Claude Guy, Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine, récompense Nicole Borde et Alsira Cacheda pour leur dévouement à l’occasion de la quête annuelle de notre association.

Claude Guy, Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine, récompense Nicole Borde et Alsira Cacheda pour leur dévouement à l’occasion de la quête annuelle de notre association.

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Publié le 4 Juillet 2020

Rhin et Danube.

La dernière armée française victorieuse.

La 1re Armée française, commandée par le général de Lattre de Tassigny, est la dernière armée française victorieuse depuis 1918. Créée fin 1943, elle est engagée pour la première fois sur l’île d’Elbe en juin 1944, avant de débarquer en Provence le 15 août. Elle est confrontée à de très durs combats dans les Vosges et surtout en Alsace où elle s’illustre au début de l’année 1945. Elle défend Strasbourg, s’empare de Colmar le 2 février et liquide la poche du même nom une semaine plus tard. En mars 1945, elle rentre en Allemagne et poursuit sa progression jusqu’en Autriche. Le 8 mai 1945, son commandant en chef, le général de Lattre de Tassigny, est invité à Berlin pour signer l’acte de capitulation de l’Allemagne. C’est une reconnaissance du rôle joué par son armée depuis le débarquement en Provence.

Alors que la 1re Armée s’était couverte de gloire durant la Seconde Guerre mondiale, le G.P.R.F. (Gouvernement provisoire de la République française) décida de la dissoudre ce qui fut effectif à la fin du mois de juillet 1945. Au même moment, le général de Lattre de Tassigny décida de fonder une association qui regrouperait les anciens de la 1re Armée, dénommée Rhin et Danube.

 

Une association aux multiples missions.

L’association Rhin et Danube fut fondée officiellement le 4 octobre 1945 après publication de ses statuts au Journal Officiel. Elle est reconnue « d’utilité publique » le 7 octobre 1947, ce qui correspond à un autre instant important dans son histoire.

Elle a plusieurs missions : maintenir les liens de camaraderie, l’entraide entre ses membres, représenter les vétérans de la 1re Armée auprès des autorités publiques, organiser des périodes de préparation militaire et entretenir la mémoire de l’Armée de Lattre ainsi que celle du maréchal après sa disparition.

Elle peut remplir toutes ces missions car elle dispose de revenus confortables. Outre les subventions versées par le ministère des Anciens Combattants, elle dispose des cotisations de ses membres, elle vend des objets dérivés comme des médailles, des disques, elle émet des billets de la Loterie nationale… Ses finances sont telles qu’elle achète un immeuble à Paris, rue Eugène Flachat dans le 17e arrondissement, pour en faire son siège social : immeuble dont Le Souvenir Français héritera en 2005.

 

Une association influente qui s’investit dans les guerres du temps de la décolonisation.

Rhin et Danube fonctionne sur un modèle militaire : elle fait appel à la discipline, à la volonté de servir, à la force morale et à l’unité de ses membres. L’association est groupée derrière son président national qui rend compte systématiquement des décisions prises auprès du général de Lattre de Tassigny, qui occupe le poste de président d’honneur.

Dans un premier temps, la mémoire de la 1re Armée ne préoccupe pas réellement les membres de Rhin et Danube. L’association lutte pour éviter la décolonisation de l’Indochine et surtout de l’Algérie. En effet, les vétérans de la 1re Armée encore en activité y sont engagés. De plus, Rhin et Danube pense qu’elle a une mission : assurer la grandeur de la France. Les mots du général de Lattre prononcés à Lindau le 27 juillet 1945 dans « L’Ordre du Jour n°10 » sont constamment cités par ses hommes pour justifier leur action : « Gardez intact en vos mémoires le souvenir de nos luttes, de nos victoires et de nos rangs fraternels. L’esprit « Rhin et Danube » survivra en chacun de vous et demain, pour vos devoirs nouveaux, vous serez encore, avec ferveur, les artisans intransigeants de la Grandeur Française ».

Ce n’est donc qu’après l’indépendance de l’Algérie que l’association Rhin et Danube s’investit totalement dans la promotion et la diffusion de la mémoire de l’Armée de Lattre. Elle se veut alors le porteur de la mémoire de la 1re Armée française.

 

« Les lieux de mémoire de la 1re Armée ».

La mémoire de la 1re Armée française, ou des unités qui l’ont composée, est entretenue aujourd’hui grâce à l’existence de monuments commémoratifs, plaques, stèles, statues, nécropoles… qui ont été érigés la plupart du temps grâce à l’action de Rhin et Danube qui s’est organisée en groupe de pression pour que les autorités publiques accèdent à sa demande. Ces monuments sont tout particulièrement présents dans les régions libérées par la 1re Armée, mais aussi dans celles où cela n’a pas été le cas, comme à Paris.

On ne compte plus les rues, les avenues, les ronds-points et les places dont les noms renvoient à l’épopée de la 1re Armée française. D’autant plus que les inaugurations se poursuivent encore aujourd’hui, comme ce fut le cas en 2015 à Niort où un rond-point porte le nom de Rhin et Danube en l’honneur de l’Armée de Lattre.

Le blindé est assez apprécié pour créer des lieux de recueillement et d’hommages, à tel point que l’on peut évoquer des « mémoires d’acier ». Ce sont généralement des Sherman : le Provence au Mont-Faron à Toulon, le Jeanne d’Arc à Marseille, le Duguay-Trouin à Dijon, le Renard à Kientzheim…

Les plages du débarquement de Provence, les villes de Marseille, de Toulon, de Mulhouse, de Colmar… où les troupes de la 1re Armée se sont illustrées sont autant de lieux où les autorités publiques et l’association Rhin et Danube organisent des cérémonies commémoratives. Le 15 août, l’anniversaire de l’opération Dragoon, devient l’occasion d’honorer solennellement l’Armée de Lattre, en particulier en 1964.

 

Une mémoire inscrite dans la pierre.

Certains « lieux de mémoire » sont plus emblématiques comme c’est le cas de la nécropole nationale de Sigolsheim près de Colmar, qui rassemble les dépouilles des soldats de la 1re Armée qui perdirent la vie en Alsace. Si le projet de constituer cette nécropole datait de 1956, ce n’est qu’en 1962 que Rhin et Danube et l’Etat se mirent d’accord pour sa création. Elle fut inaugurée en 1965 et trente ans plus tard l’association fit édifier un monument en l’honneur des soldats américains qui combattirent sous les ordres du général de Lattre.

A Colmar, la municipalité, l’Etat, et Rhin et Danube ont inauguré en 1973 un lieu de mémoire rappelant le rôle du général de Lattre et les victoires de la 1re Armée, de l’île d’Elbe jusqu’à Berlin, en raison du rôle qu’elle joua dans la libération de la ville et du département. Un bassin constitue la partie centrale de ce site où, sur des murs en grès, des bas-reliefs en plomb évoquent l’amalgame, le maréchal de Lattre, les blasons des divisions ayant composé l’armée. Sur des stèles en grès ont été sculptées toutes les opérations menées par l’Armée de Lattre.

A Paris, le projet d’édifier un monument au maréchal de Lattre, porte Dauphine, a reçu l’approbation de l’Etat le 8 février 1979. Cette entreprise a été d’autant plus aisée qu’elle a obtenu le soutien d’un ancien de la 1re Armée, le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing. Cet espace mémoriel est composé d’un monument en grès de 15 mètres de long sur lequel se trouve un buste du maréchal de Lattre. De l’autre côté est inscrite sa devise « Ne pas subir ». Un chemin fait le tour du monument et est bordé par six stèles, ressemblant à celles de Colmar, sur lesquelles sont gravés les événements de la vie de De Lattre.

 

Autres mémoires.

La mémoire de Rhin et Danube est aussi diffusée par l’intermédiaire de timbres postes qui sont édités après une amicale pression de l’association et qui mettent en avant la figure du général de Lattre de Tassigny.

Enfin, dans cette liste qui n’est pas exhaustive, il nous faut évoquer la présence d’ « écrivains combattants » qui diffusent la mémoire de l’Armée de Lattre. Pour la plupart ce sont des membres de l’association Rhin et Danube, ou des proches de celle-ci. Parmi les plus connus nous retrouvons le romancier, journaliste et académicien Michel Droit, ou le romancier, essayiste, historien et académicien André Chamson. Il y a aussi des militaires qui rédigent leurs mémoires, qui deviennent des ouvrages de référence. C’est le cas de Pierre Lyautey (neveu du maréchal), Augustin Guillaume (général commandant la 3e D.I.A. et futur président de Rhin et Danube)… sans oublier le général de Lattre de Tassigny qui publie en 1949 L’Histoire de la Première Armée Française Rhin et Danube. Mais depuis le début du XXIe siècle, Internet est devenu le lieu d’accueil et de diffusion d’une multiplication de témoignages sur la 1re Armée, faisant émerger à son sujet une mémoire plus « émiettée » qu’auparavant.

La relève institutionnelle, depuis la disparition de Rhin et Danube en 2005, est assurée entre autres par l’Institut vendéen de Lattre-Clemenceau, la Fondation Maréchal de Lattre et par Le Souvenir Français. Le Souvenir Français est l’héritier de Rhin et Danube,  il est par conséquent le principal porteur de la mémoire de la 1re Armée.

 

Jean-Arthur Noïque

 

 

Jean-Arthur Noïque, est professeur d’histoire-géographie au  lycée Frédéric-Mistral à Avignon et docteur en histoire. Son doctorat « Images et mémoires de la 1re Armée française (1943-2015) » sera prochainement édité par les éditions Les Indes Savantes. Communications à  paraître : « La place de la 1re Armée française dans l’espace mémoriel colmarien », Actes du colloque, « Les marqueurs mémoriels de la guerre et de l’armée : la construction d’un  espace du souvenir dans l’Est de la France », et «  De l’histoire de la 1re Armée ou de la construction d’une histoire par les militaires », Actes du colloque, « L’histoire des opérations militaires, sources, objets, méthodes ».

Jean-Arthur Noïque a écrit cet article pour le site national du Souvenir français.

 

 

Crédit photographique : https://rhin-et-danube.fr/

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