Publié le 18 Juin 2020

80e anniversaire de l'Appel du général de Gaulle.

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi…

 

Extrait de l’Appel du 18 juin 1940, par le général Charles de Gaulle.

 

18 juin 2020, 80e anniversaire de l’Appel du général de Gaulle.

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Publié le 4 Juin 2020

Le cimetière militaire français de Langson.

En 1931, le Japon se lance dans une politique d’expansion sur le continent asiatique. Il entre en guerre contre la Chine. En 1938, l’armée japonaise qui occupe tout le littoral chinois de Tien-Tsin (nord-est de la Chine, non loin de Pékin ; cette ville est située sur un bras de la mer Jaune) à Canton (plus grande du sud – située au bord de la mer de Chine) met en place un blocus de la Chine nationaliste. Ce blocus est tenu en échec par la possibilité d’approvisionner les armées chinoises à partir du Tonkin sous protectorat français.

Profitant de l’effondrement français de mai-juin 1940, l’armée japonaise exige la fermeture de la frontière chinoise. Le 30 août 1940, un accord est signé à Tokyo entre la France et le Japon donnant à ce dernier toute facilité pour surveiller la frontière. Le même jour, le gouvernement japonais présente un ultimatum  exigeant le stationnement des troupes japonaises au Tonkin et l’utilisation de plusieurs bases aériennes.

 

Après avoir rejeté dans un premier temps cet ultimatum, le gouverneur général en Indochine, l’amiral Decoux autorise l’installation de 6000 soldats japonais et l’utilisation de trois aérodromes au Tonkin.

A peine cette convention signée, l’armée japonaise envahit le Tonkin, dans la nuit du 22 au 23 septembre 1940. L’armée française résiste, mais la disproportion des forces est énorme. Face aux 25 000 soldats japonais appuyés par des chars et des avions, la France aligne 12 000 hommes dont 3 000 européens, mal équipés et sans expérience du feu.

Les combats se déroulent pendant deux jours autour de Langson. Le 25 septembre, la garnison hisse le drapeau blanc.

 

La bataille a coûté à la France 300 tués dont le général Le Monnier. Les Japonais s’installent en Indochine, tout en laissant l’apparence du pouvoir à l’amiral Decoux avant de mener un coup de force 5 années plus tard, le 9 mars 1945. Ce coup de force qui fit plus de 4 500 tués dont 2 119 européens et 37 000 prisonniers français marque le commencement de la fin de l’Indochine française et une évolution qui aurait pu être, éventuellement, pacifique vers les indépendances.

A côté de Langson, dans un cimetière abandonné, plusieurs dizaines de tombes portent chacune la marque du Souvenir Français. Sur une seule des tombes, une inscription encore lisible rappelle que là repose le légionnaire Kopera, mort le 19 novembre 1940, à la suite de l’invasion du Tonkin par les troupes japonaises.

Le Souvenir Français a proposé à l’ambassade de France de participer à la sauvegarde de ce cimetière.

 

Ce texte a été publié sur le site national du Souvenir Français, le 4 juin 2019.

4 juin 2019

 

 

 

Sources :

 

Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.
Le cimetière militaire français de Langson.

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Publié le 31 Mai 2020

Le cimetière militaire français de Narvik.

La campagne de Norvège se déroule du 9 avril 1940 au 10 juin 1940. Elle est la première confrontation terrestre directe entre les forces alliées – Royaume-Uni, France et Pologne – et les soldats de l’Allemagne nazie.

 

La raison principale qui a conduit l’Allemagne à occuper la Norvège est la dépendance de son industrie vis-à-vis du minerai de fer suédois, qu’elle reçoit depuis les ports norvégiens, dont Narvik. En sécurisant ses accès à ces ports, l’Allemagne assure la continuité de son industrie de guerre, en dépit du blocus maritime imposé par la Royal Navy.

 

En complément des forces britanniques et polonaises, la France déploie une force navale, commandée par le contre-amiral Edmond Derrien, une brigade de chasseurs alpins, commandée par le général Béthouart et les légionnaires de la 13e demi-brigade de marche, commandés par le lieutenant-colonel Magrin-Venerey, qui deviendra Monclar lors de de son ralliement aux Forces Françaises Libres. L’un des légionnaires présents et qui laissera un souvenir impérissable à ses frères d’armes est le prince Dimitri Amilakvari (il se conduira en héros partout où il passera et tombera sous les obus ennemis à El Alamein en octobre 1942).

 

L’opération peut être considérée comme un succès. C’est une victoire des Alliés, mais le début de l’offensive allemande en Europe de l’ouest (le 10 mai 1940) et la rapide dégradation de ce front pour les franco-britanniques font que l’ordre d’évacuation est donné. Le corps expéditionnaire doit abandonner le port de Narvik.

 

A l’occasion de la commémoration de la bataille de Narvik, le 13 juin 2019, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, cite le général Béthouart : « C’est la mort dans l’âme que je quitte la Norvège. Je laisse sur votre sol ce que j’ai de plus précieux, mes morts ; je vous les confie comme un gage d’inaltérable amitié de la France pour la Norvège qui redeviendra libre ».

 

Les 122 hommes perdus au cours de l’opération reposent aujourd'hui dans le carré français du cimetière de Narvik. Il est orné d’un monument ayant la forme d’une croix en pierre, inauguré par le général Béthouart le 11 juillet 1954. La stèle ci-dessus présentée est par ailleurs érigée à l’endroit où débarquèrent de vive force des éléments français le 28 mai 1940.

 

 

 

Sources :

 

  • Site internet : Chemins de Mémoire, du ministère des Armées.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Crédit photographique Ministère des Armées.
  • Crédit photographique Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
  • Archives du Souvenir Français.

 

Le cimetière militaire français de Narvik.

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Publié le 8 Mai 2020

Faites un don au Bleuet de France.

Compte-tenu de la crise sanitaire, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) a été contrainte d’annuler sa collecte annuelle sur la voie publique, prévue du 2 au 9 mai 2020. Pour l’œuvre nationale du Bleuet de France, cela constitue une perte d’environ 400 000 euros potentiels.

Or, l’ONACVG a pris l’engagement de maintenir cette année, en toute hypothèse, ses actions de solidarité envers les blessés de guerre, les veuves, les pupilles de la Nation et les victimes d’acte de terrorisme. La crise liée au Covid-19 affecte, on le sait, les plus vulnérables, au premier rang desquels les ressortissants de l’ONACVG.

Afin de soutenir ses engagements, l’ONACVG a lancé, lundi 4 mai, sa campagne pour le 8 mai. Vous pouvez faire un don ici : onac-vg.fr/nos-projets/soutenir-les-blesses-de-guerre-les-veuves-et-les-pupilles-de-la-nation

 

Vous pouvez aussi vous rendre sur le site du Bleuet de France : https://www.onac-vg.fr/ ou sur la page des dons : https://www.onac-vg.fr/dons/

 

Le Bleuet de France a besoin de vous !

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Publié le 6 Mai 2020

Cérémonies du 8 mai 2020 à Issy et à Vanves.

En ce mois de mai 2020 si particulier compte tenu de l’état d’urgence sanitaire, voici comment se dérouleront les cérémonies du 8 mai à Issy et à Vanves :

 

A Issy-les-Moulineaux :

 

  • Dépôt d’une seule gerbe et minute de recueillement ;
  • Pas de cérémonial ;
  • Rassemblement réduit à cinq personnes maximum. La présence de public, d’invités ou d’anciens combattants n’étant pas autorisée.

 

La Municipalité procédera le 8 mai au fleurissement du monument aux morts et les édifices publics seront pavoisés aux couleurs françaises.

 

 

A Vanves :

 

  • Deux coussins seront déposés, au nom de la municipalité par monsieur le Maire et l'adjoint aux Anciens combattants et par les présidents de la FNACA et de l'UNC.
  • Il n'y aura ni invités ni public et le moment de recueillement se déroulera devant le monument aux morts et non place de la République comme à l'accoutumé.

 

A Issy et à Vanves, les habitants seront invités, s’ils le souhaitent, à mettre un drapeau tricolore (de leur confection, gardé des précédentes cérémonies et encore sous forme de dessin) à leurs fenêtres.

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Publié le 3 Mai 2020

A la bataille de Sarrebourg.

Clément Aube est isséen. Il est né dans cette ville le 3 octobre 1888. De la classe 1908, il porte le matricule 1348 au Bureau du Recrutement de Riom, dans le département du Puy-de-Dôme. En août 1914, il est rappelé et intègre le 16e régiment d’infanterie, qui tient garnison à Montbrison dans la Loire et à Clermont-Ferrand, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme.

Le 16e RI est un vieux régiment issu du régiment du Béarn puis de l’Agénois sous l’Ancien régime. Il a été de toutes les campagnes napoléoniennes, de la Guerre franco-prussienne et a même été envoyé en Algérie à la fin du 19e siècle.

En 1914, le 16 est affecté à la 50e brigade d’infanterie, 25e division, 13e corps d’armée, 1ère armée.

 

Historique du régiment.

Comme cela se faisait beaucoup à l’époque, un historique du régiment est publié après la Première Guerre mondiale. Sur les pages concernant la bataille de Sarrebourg, il est écrit ceci :

« Le 19 Août, le combat paraissait sévir sur notre droite dans les forêts montagneuses d’Abreschwiller, et sur notre gauche dans Sarrebourg et aux environs : mais le régiment n'avait pas été engagé. Le 20 au matin, on eut connaissance d'extraits des ordres ; la mission qui nous incombait consistait à tenir sur le plateau Schneckenbusch-Brouderdorff, et même à y attirer l’ennemi. La matinée fut marquée par les mêmes actions d’artillerie que la veille, mais avec plus d’intensité. Le 77 vint compléter l’orchestre des 105, 150 et 210. Une reconnaissance fut envoyée vers la faïencerie et la trouva bien inoccupée (3e et 10e Compagnies), mais bientôt des colonnes d’infanterie allemande, en formation d’approche, apparaissent au Nord du canal. On avait la veille commencé des tranchées : on travaille maintenant à les approfondir. Le feu de l’artillerie devient de plus en plus violent, les pertes commencent à être sensibles : vers 14 heures, le combat prélude par des tirs nourris de mitrailleuses ; en petits paquets, les allemands franchissent le canal, sur des passerelles de fortune, en dépit de notre bombardement. Brouderdorff, tenu par le 139e R. I. (26e D. I.) cède vers 15 heures 30 ; l’ennemi tente d’en déboucher en direction de Schneckenbusch. La bataille bat son plein : Le 16e prodigue des trésors d’héroïsme accumulés pendant les années de préparation morale à la guerre. Le Capitaine Parisot (3e Cie) atteint mortellement, refuse tous les soins et continue à commander de la voix et du geste… Le Colonel Pentel, le Capitaine Thomas, son adjoint, et une grande partie de leur personnel restent debout à leur poste, le calvaire de la côte 285 ; quelques-uns fument, les autres écrivent, le Colonel dicte. Cependant les blessés et les tués sont déjà nombreux, beaucoup d’Officiers sont touchés ; les fractions maintenues en réserve dans chacun des bataillons s’engagent.

Le champ de bataille est à nous.

Cette rude affaire nous avait causé des pertes extrêmement sévères.

 

Pertes pour la journée :

Troupe : 83 tués, 255 blessés, 467 disparus.

 Officiers : 6 tués, 7 blessés, 5 disparus.

Clément Aube est l’un des 83 tués des combats du 20 août 1914.

 

 

Sources :

 

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Publié le 25 Avril 2020

Les coloniaux : le commandant Lamy.

Amédée Lamy nait à Mougins le 7 février 1858, dans l’actuel département des Alpes-Maritimes. A l’époque, le comté de Nice, voisin, est encore et pour deux ans propriété de la Maison de Savoie. Victor Emmanuel, duc de Savoie, sera bientôt roi d’Italie, entre autres grâce à l’action de l’empereur Napoléon III. Et Nice redeviendra française.

 

Le père d’Amédée est Joseph (1818-1891), lieutenant de vaisseau et sa mère, Elisabeth Giraud, est issue d’une vieille famille notable provençale. A l’âge de 10 ans, Amédée entre au Prytanée militaire de La Flèche, dans la Sarthe. Elève brillant, il intègre, en 1878, l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, 63e promotion nommée des « Zoulous ». Cela tombe bien le jeune officier veut partir pour l’aventure coloniale.

 

Il est nommé sous-lieutenant au 1er régiment de tirailleurs algériens en 1880, et dès son arrivée participe à la colonisation française de la Tunisie. Quatre années plus, il est envoyé au Tonkin où il reste jusqu’en 1886. Il s’y trouve au moment même où la République française est en guerre contre la dynastie chinoise Qing pour la mainmise sur le fleuve rouge et toute la province du Yunnan. Cet épisode étant à inscrire dans un contexte plus large de la lente mise sous tutelle de la Chine par les puissances européennes. Et la victoire française permet la reconnaissance de son protectorat sur l’Annam et le Tonkin. Avec la Cochinchine et le Cambodge déjà acquis, le jeune officier assiste ainsi à la naissance de l’Indochine.

 

Revenu en Algérie en 1887, il est nommé officier d’ordonnance du général commandant la division d’Alger. En 1893, il participe à la mission Le Chatelier, qui est chargée de l’étude d’un projet de voie ferroviaire entre la côte et Brazzaville, ainsi que des études botaniques, géologiques et géographiques. L’explorateur Alfred Le Chatelier présente à Lamy le géographe Fernand Foureau. Ensemble ils montent une expédition qui va prendre le nom de Mission Foureau-Lamy. Son but : rallier Alger au lac Tchad.

 

Au cours de cette mission, le commandant Lamy et son adjoint Foureau rejoignent la mission du capitaine Joalland et du lieutenant Meynier et la mission de l’officier de marine Emile Gentil. Le 22 avril 1900, à Kousséri, dans le nord de l’actuel Cameroun, à quelques kilomètres de la frontière avec le Tchad, les colonnes doivent affronter un Soudanais, seigneur de la guerre : Rabaj al-Zubeir ibn Fadl Allah. A la tête de 10.000 soldats, Rabah, qui est aussi trafiquant d’esclaves, fait régner un ordre qui ne plait guère aux colons français. Lamy, fort de l’appui des hommes de Joalland et de Gentil, peut compter sur 700 hommes. Rabah est attaqué de trois côtés. Il doit reculer mais se trouve acculé au fleuve Chari qui fait l’actuelle frontière entre les deux pays. Rabah organise alors une contre-attaque désespérée mais qui fait des dégâts dans les rangs français : 28 morts et 75 blessés quand on comptabilise plus de 1.500 tués du côté soudanais. Rapidement dépassé par les Français, les hommes de Rabah tentent de s’échapper par le fleuve : ils font des cibles immanquables pour les tirailleurs algériens et sénégalais !

 

Malheureusement, à la tête de ses hommes, le commandant Lamy est mortellement atteint d’une balle. Ses soldats poursuivent Rabah qui tente de s’échapper. Le seigneur est rattrapé, reconnu par un tirailleur qui autrefois a été dans le même régiment français que lui et le tue d’une balle. Apprenant qu’il y a une récompense pour qui ramènera la tête de Rabah, le tirailleur retourne sur le champ de bataille, décapite son ennemi et rapporte le trophée…

 

Un mois plus tard, Emile Gentil transforme en partie la ville la plus importante sur le lac Tchad en une forteresse française. Il lui donne le nom de Fort-Lamy en souvenir de son camarade. Fort-Lamy sera le nom de la capitale du Tchad jusqu’en novembre 1973.

 

Sources :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Site sur l’Histoire : www.herodote.net
  • Marcel Souzy, Les coloniaux français illustres, B. Arnaud, 1941.
  • Robert Maestri, Commandant Lamy, un officier français aux colonies, Maisonneuve et Larose, 2000.

 

Trajet de la mission Foureau-Lamy de 1899-1900.

Trajet de la mission Foureau-Lamy de 1899-1900.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 14 Avril 2020

Albert Frédéric Culot de Vanves et le Réseau Alliance.

« L’Arche de Noé ».

 

Le réseau s’implante d’abord en Zone libre, dès novembre 1940. Il se développe ensuite en Zone occupée à partir de 1942. D’abord appelé Navarre, le réseau Alliance est surnommé « Arche de Noé » par les Allemands, car les membres ne se connaissent que sous le nom d’animaux (Aigle, Hermine, Tigre…).

 

Pour des raisons politiques, financières et militaires, le fondateur du réseau Georges Loustaunau-Lacau préfère rapprocher le réseau de l’Intelligence Service britannique plutôt que de la France Libre.

 

Après l’arrestation de Loustaunau-Lacau, Marie-Madeleine Fourcade, qui s’appelle à l’époque Marie-Madeleine Méric – « Hérisson » - devient le chef du réseau et le restera jusqu’à la fin de la guerre. Alliance recrute dans tous les milieux sociaux et partout en France. L’un de ses principes consistant à mettre l’accent sur les fonctionnaires qui peuvent assez facilement obtenir des informations et en faciliter le transport.

 

Le réseau accueille les différentes vagues d'officiers de l'armée d'Armistice ralliés à la Résistance lors de l'invasion de la zone libre par les armées allemandes en . Par exemple son sous-réseau Druides est constitué en 1943 par l’encadrement des Compagnons de France (organisation de jeunesse créée par l'État Français).

 

Le S.R. Alliance se charge notamment du renseignement sur les sous-marins pour la bataille de l’Atlantique, du départ du général Giraud vers l'Algérie en et devient l’un des éléments de la résistance giraudiste. Mais le matériel et les fonds restent en provenance des Services Secrets anglais. Il transmet les informations sur l'emplacement des rampes de nouvelle armes construites par l'Allemagne et transfère une carte de la côte atlantique de 17 mètres précisant toutes les forces allemandes ce qui contribue au succès du grand débarquement. Mais en 1943, la pénétration d'un agent du poste Abwehr (service de renseignement de l’état-major allemand) de Dijon, Jean-Paul Lien (qui après la victoire sera arrêté et exécuté) provoque l'effondrement d'une grande partie du réseau, alors que « Hérisson » est à Londres. Début 1944, il ne reste plus que 80 agents actifs.

 

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, 107 membres du réseau « Alliance », emprisonnés au camp de Schirmeck, sont massacrés (exécutés pour la plupart d'une balle de Lüger dans la nuque) au camp de concentration du Struthof en Alsace et leurs corps incinérés dans le four crématoire du camp.

 

D'autres membres du réseau subissent le même sort dans les prisons allemandes le long du Rhin. Ainsi, le , soit quelques heures après la libération de Strasbourg par la 2e Division blindée de Leclerc, neuf membres d’Alliance, détenus à la prison de Kehl, sont fusillés par la Gestapo sur la rive allemande du Rhin et leurs corps jetés dans le fleuve. Trois autres sont tués à Fribourg-en-Brisgau dont le colonel Kauffmann et Pradelle, son lieutenant.

 

Au printemps 1944, le réseau avait rejoint le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Action) du colonel Passy ; unité de la France Libre.

 

Albert Frédéric Culot.

 

Albert Frédéric Culot nait à Vanves le 28 octobre 1896. Il est le fils de Victor Culot et d’Irma de Landry. Très jeune, il entre à la SNCF où la direction lui confie un emploi de cordonnier.

 

Agent du secteur « Grand Hôtel » (Centre de la France), il fait partie de l’état-major du réseau. Il œuvre auprès d’Edouard Kauffmann, lieutenant-colonel dans l’armée de l’Air. Culot est arrêté le 17 avril 1944, et est déporté, comme ses camarades, sous protocole Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard » en français – en application de ce décret, il est possible de transférer en Allemagne toutes les personnes représentant « un danger pour la sécurité de l’armée allemande » – saboteurs, résistants, opposants…– et à terme, de les faire disparaître dans un secret absolu).

 

Le 1er mai 1944, Albert Frédéric Culot est déporté dans le département du Bas-Rhin à Shirmeck, puis transférer au camp de concentration de Natzwiller-Struthof et exécuté comme beaucoup d’autres résistants dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944.

 

Son nom apparait sur la plaque mémorielle du camp de concentration du Struthof ; sur le Mémorial de l’Alliance à Paris et à Vanves. Le mémorial parisien est dédié aux 432 membres d'un Service de Renseignements Militaires, morts pour la France sous l'occupation allemande entre 1940 et 1945, grâce au travail remarquable de Marie-Madeleine Fourcade (et de son équipe), fondatrice après-guerre de l'Association Amicale "Alliance" pour aider les anciens membres de son réseau et les familles des disparus. L'Association a pu retracer le destin de chacun d'eux et même pour 105 des fusillés en Allemagne, retrouver leur corps et les identifier.

 

 

 

Sources :

 

  • Site du Ministère des Armées : Mémoire des Hommes – Fiches individuelles.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelles.
  • Site sur le Réseau Alliance : www.reseaualliance.org

 

Le crématoire du camp de concentration de Natzwiller-Struthof.

Le crématoire du camp de concentration de Natzwiller-Struthof.

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Publié le 30 Mars 2020

Christian Poujols n'est plus.

Nous apprenons ce jour une nouvelle bien triste : Christian Poujols n’est plus. Il a succombé au Covid-19.

 

Marseillais, fils – très fier – d’un héros de Verdun, ancien du 35e RAP (régiment d’artillerie parachutiste), Christian est versé dans la 10e division parachutiste pour son arrivée en Algérie. Il en gardera de nombreux souvenirs dont plusieurs ont fait l’objet d’articles sur ce site.

 

Très intégré au milieu des anciens combattants, il avait été de nombreuses années président de section à l’UNP (Union Nationale des Parachutistes), puis président de la 46e Section de l’UNC (Union Nationale des Combattants) à Issy-les-Moulineaux. Il était aussi vice-président départemental de l’UNC. Mais comme tous les boulimiques, Christian ne s’était pas arrêté à cela. Là encore, depuis de nombreuses années, il était un pilier de notre comité du Souvenir Français. Il avait d’ailleurs reçu il y a plus de dix ans la médaille d’Honneur de notre association.

 

Mais Christian était aussi, et surtout, un ami qui m’avait demandé d’être son secrétaire à l’UNC, par amitié et parce qu’il fallait soutenir la section. Une telle demande ne se refuse pas. C’est un honneur. Je garderai de Christian ces souvenirs de dimanches matins à la Maison du Combattant d’Issy, les réunions de travail pour l’UNC, ses commentaires sur l’armée, sur l’Algérie d’avec la France puis sans elle, ses souvenirs de Marseille, ses histoires des Pyrénées. Son patriotisme chevillé au corps, son respect pour nos alliés. Je l’avais emmené l’année dernière au Memorial Day américain au Monument de l’Escadrille Lafayette à Marnes-la-Coquette. Il en avait été enchanté.

 

Alors à son épouse, qui a déjà connu la douleur de perdre il y a quelques années un enfant, à son fils, je dis en mon nom et au nom du Comité toute ma compassion et mon amitié.

 

Ce printemps qui commence n’est que chagrin.

 

Frederic Rignault – LCL Ad honores auprès du GMP

Président du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves

Délégué général adjoint 92

Secrétaire de la 46e Section de l’UNC

 

* * * * *

 

Voici le discours de Christian, prononcé le 11 novembre 2013, à Issy.

 

« Monsieur le Maire,

Monsieur le Maire-Adjoint délégué aux Anciens Combattants et aux Affaires militaires,

Messieurs les présidents d’Associations d’Anciens Combattants et les Anciens Combattants,

Mesdames Messieurs les représentants des Autorités civiles et militaires,

Mesdames Messieurs les élus,

Mesdames Messieurs,

 

Nous voici rassemblés cette année encore devant le monument aux Morts de notre ville pour commémorer le 11 Novembre 1918 où, à la 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois, le clairon a sonné la fin d’une longue guerre de 52 mois.

 

Un peu plus de quatre années pendant lesquelles les soldats ont vécu dans les tranchées ; ils ont connu sans discontinuer le froid, la pluie, la neige et, aussi, la chaleur. Il nous arrive de nous plaindre de la chaleur ou du froid ; dans ces moments-là, pensons à nos Poilus et à ce qu’ils ont dû endurer. En plus de la mitraille, en plus des obus, en plus des assauts donnés et reçus.

 

Il y avait des moments pendant lesquels Français et Allemands se retrouvaient entre les tranchées pour porter secours et ramener les blessés dans leurs tranchées respectives ; ils échangeaient un signe, un salut, se montraient les photos de leurs enfants puis rejoignaient leurs postes.

 

Et la guerre reprenait. Que ressentaient-ils en voyant fixé sur eux le regard de l’homme dans le ventre duquel ils enfonçaient leur baïonnette et avec lequel ils avaient, peu de temps auparavant, échangé un signe, des photos ?

 

La Marne, la Somme, l’Yser, Verdun où, le premier jour, nos soldats ont encaissé 936.000 obus ; ils ont riposté, tiré quelques 120.000 obus par jour. On estime que 37 millions de projectiles ont été tirés de part et d’autre à Verdun !

 

L’année prochaine, nous commémorerons le 100ème anniversaire du début de cette guerre qui a changé la façon de vivre des français : les maris, les fils étaient au front et les femmes ont dû les remplacer. Elles ont travaillé la terre, elles ont travaillé en usine pour fabriquer les munitions dont leurs hommes avaient besoin ; elles ont appris à conduire les tramways. La guerre finie, beaucoup d’entre elles ont continué ce travail qu’elles avaient découvert parce que l’homme n’était pas revenu. Parce que cette guerre a fait 1.500.000 morts et trois fois plus de blessés dans les rangs de l’Armée française.

 

« La Der des Der », pensaient nos Poilus. Hélas ! L’esprit de revanche amena les Allemands à refaire la guerre en 1939 avec Hitler à leur tête. Cette deuxième guerre mondiale qui fut suivie de bien d’autres, Indochine, Corée, Afrique du Nord. Le monde ne s’est pas encore assagi et de nombreux conflits surgissent ; la menace nucléaire reparait.

 

Que, tout au long de cette année 2014 où sera commémorée la Grande Guerre, les dirigeants du monde soient interpellés par ces batailles, ces nombreux lieux de mémoire, ces morts, ces blessés et qu’il leur soit donné un peu de raison ; de nombreuses raisons d’apaiser les tensions et que nos enfants et petits enfants ne connaissent jamais ce que nos aînés ont vécu, ce que vous les Anciens Combattants ici présents avez connu.

 

Mon Père qui se levait lorsqu’il entendait La Marseillaise jouée à la radio après le discours de tel ou tel Ministre ou Président, les badauds qui se découvraient lorsque passait devant eux le drapeau du régiment ou lorsqu’ils entendaient l’hymne national ou la sonnerie aux Morts sont un monde révolu paraît-il ; autres temps autres mœurs nous dit-on.

 

Eh bien, malgré cela, Vive la France. »

 

 

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