Le 1er février 1947, est créé à Tarbes le 5e Bataillon parachutiste d’Infanterie coloniale (5e BPIC). Le commandant Dupuis, ancien de Ponchardier, en est le patron. Il a pour mission de mettre sur pied un détachement de sept cents hommes aptes à embarquer pour l’Extrême-Orient le 15 octobre.
Le 1er octobre 1947, est formée en IIIe Région militaire de Bretagne la Demi-brigade coloniale de commandos parachutistes à Vannes-Meucon (DBCCP). Le patron en est le colonel Massu. C’est de cette base que seront formés tous les paras des nombreux BCCP (Bataillons coloniaux de commandos parachutistes) pour leur envoi en Extrême-Orient, mis à part le 2e BCCP dont les hommes ont précédemment été brevetés à Pau-Idron.
Le 2e BCCP (2e Bataillon colonial de commandos parachutistes) débarque à Saigon, en Cochinchine, avec son nouveau patron le commandant Dupuis, le 15 novembre 1947.
Le 14 février 1948, opération Véga. En trois groupements terrestres, les troupes démarrent à 7 h 30. Vers 9 h 30, deux compagnies du 2e BCCP sont larguées sur Giong Dinh et Giong Mat Cat. Un accident très rare se produit alors juste après le saut du commandant Trinquier et l’ouverture de sa voilure : la rupture de la « static line » (cable fixé à l’intérieur de l’avion auquel sont fixés les mousquetons de chaque parachute, en permettant l’ouverture automatique). Le capitaine Boby, le capitaine Deguffroy, le lieutenant Icard et quatre parachutistes s’écrasent au sol.
Un autre événement dramatique survient le 1er mars suivant. Un convoi de 69 véhicules, dont 53 civils, effectuant deux fois par semaine le trajet Saigon-Dalat, tombent dans une embuscade au poste de la Lagna. Les pertes sont lourdes : cent cinq tués dont vingt-cinq militaires parmi lesquels le lieutenant-colonel de Sairigné, une soixantaine de blessés et cent cinquante otages.
Le parachutiste Charles Henri Andrieux, Isséen, a vécu cette période, jusqu’à sa blessure le 17 juin 1949, au 2e BCCP. Les opérations en cascades, les réactions aux attaques et embuscades de l’ennemi ont été le lot presque quotidien pour lui et ses camarades parachutistes. Des blessures et encore de nombreux éclats dans sa chair…
En 2014, il déambule dans les rues d’Issy, il a “ le train d’atterrissage rouillé ”, comme il raconte avec humour. Et comme dit dans le même quartier Mme le Général Valérie André, également parachutiste : il faut faire fonctionner les articulations.
Vaste programme… !
Alain Bétry.
Sources :
Paras en Indochine 1944-1954 de Jean-Pierre Pissardy SPL 1982.
Le premier bataillon de bérets rouges du colonel Trinquier