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Publié le 7 Avril 2024

Claude Vassal : parachutiste du CPA 10 en Algérie – Partie 2.

Commando de l’Air n°10.

« Nous sommes conduits à la base 146 de Réghaïa où sont installés les commandos parachutistes de l’air 10 et 20. Ce sont des unités de 102 hommes chacune : 5 officiers, 22 sous-officiers et 75 militaires du rang. Les commandos sont articulés en équipes de 5 ou 6 hommes ; un groupe est formé de deux équipes, ce qui correspond au chargement moyen d’un hélicoptère H-34 (une section réunit deux groupes). Les commandos rayonnent sur toute l’Algérie et sont utilisés comme unités d’interventions parachutées ou héliportées. Ils permettent, entre autres, de diriger la chasse aérienne sur des positions ennemies.

Mais avant d’être commando, il nous faut apprendre le métier de soldat. Pour cela, une bonne condition physique s’impose : lever tous les matins à 6h et footing de 8 kilomètres dans le sable non loin de la base. Puis vient le parcours du combattant : l’analyse méthodique de chaque obstacle permet d’effectuer l’exercice en un minimum de temps. A cela s’ajoute le « close combat » : apprendre à tuer une sentinelle à mains nues ou avec un poignard. Tous les rudiments du combat rapproché nous sont enseignés. L’étude de l’armement des fusils, des fusils mitrailleurs, de la mitraillette Mat 49, avec démontage et remontage rapide, complète les premières formations. Viennent ensuite des tirs avec toutes ces armes et le lancer de grenades. Puis les longues marches sous un soleil de plomb avec armes et sacs de 25 kg. Nous apprenons également à progresser sur le terrain, à analyser les explosifs, à porter un blessé sur 200 mètres. Je sors épuisé de ces journées…

Arrive enfin le stage parachutiste. Il commence par l’apprentissage du roulé-boulé et par sortir d’un avion factice. Fini le temps du jeune Claude craintif et antimilitariste. Je suis devenu un vrai guerrier, bien aidé en cela par l’action psychologique de certains de nos instructeurs. »

 

Le stage de parachutiste.

« Pour être parachutiste, il faut six sauts. A cette époque, un parachutiste arrivait bien plus vite au sol qu’aujourd’hui. Il fallait donc parfaitement maîtriser le roulé-boulé. Nous en avons fait des centaines ! Un jour, un sous-officier nous indique que notre premier saut est avancé pour une quelconque raison. Le saut à l’élastique, d’une tour de 30 mètres, est alors annulé. Un bon point pour nous : tous les anciens nous ayant dit que c’était là un exercice des plus stressants.

Me voilà donc dans l’avion. Une première pour moi, comme pour bon nombre de camarades. J’ai peur. Aurais-je le courage de franchir la porte ? Avant de monter dans l’avion, personne ne dit mot. Les visages sont blancs. On tremble. Mais je vois arriver un copain encore plus mort de trouille que moi. Allons Claude ! Tu ne vas pas te dégonfler ! Mon copain, placé juste devant moi me dit : « A la lumière verte, tu n’hésites pas. Tu me pousses ». Cela m’a donné du courage. J’ai accroché mon mousqueton puis ai serré bien fort mon parachute ventral contre mon camarade. Ne pensant qu’à cela : le pousser et suivre derrière. Cela s’est bien passé. J’ai fermé les yeux, franchi la porte et j’étais en l’air. A l’occasion de ces six sauts – dont un de nuit et un à faible altitude – j’ai vu plus d’un camarade poussé – qui à la main qui à coups de pied – à la porte fatidique. Mais finalement, ce qui m’impressionnait le plus c’était l’arrivée au sol, peut-être à vingt à l’heure. Là, il faut bien faire le roulé-boulé.

Une fois, j’atterris au moment même d’une bourrasque. Elle s’engouffre dans mon parachute et me traîne sur une assez longue distance sans pouvoir me dégrafer. Un copain est sur mon passage. Il attrape la voilure et la dégonfle. Camaraderie parachutiste ! Une autre fois, j’atterris sur un champ pierreux : jambe cassée ! Mais j’y reviendrai.

A l’issue du stage, j’obtiens mon brevet de parachutiste ; le numéro 131872 ».

Nous prenions le plus souvent l’avion Nord-Atlas et nous sautions à l’arrière. Du Dakota, nous sautions sur le côté. J’aimais mieux. Quand nous prenions l’hélicoptères, c’étaient généralement des Sikorski. La fameuse banane que tous les anciens d’Algérie ont bien connu. Et en camion, nous étions assis en rang, l’arme entre les jambes prêts à sauter à la première alerte.’

Entre deux sauts, on apprend le défilé au pas, accompagné de notre chant : « Qu’il est doux de mourir à 20 ans pour la France ». Mourir pour la France je veux bien. Et si j’avais eu 20 ans en 1944, je me serais engagé dans la Résistance. Là, nous sommes en Algérie. J’estime que j’y ai été envoyé pour une autre cause ».

 

Baptême du feu.

« Passé l’obtention du brevet para, nous sommes déployés sur le terrain. Nous ne sommes plus ces jeunes gars chétifs : après des semaines d’un entraînement intensif au combat, nous n’avons plus un poil de graisse, que du muscle. Les tirs, les longues marches, le parcours du combattant, les sauts ; tout ceci nous a transformé.

Au cours des deux premiers mois, les officiers nous envoient faire quelques opérations de bouclage et des interpellations. Nous ne tirons pas un coup de feu. Les anciens nous toisent : « Hé, les bleus, tout ça est bien beau, mais vous n’avez pas encore eu votre baptême du feu ». Ce jour devait arriver rapidement : nous étions en alerte depuis le matin sur un piton, les hélicoptères à proximité

L’infanterie effectuait alors un bouclage et avait réussi à enfermer une bande de rebelles dans une cuvette. C’était donc à nous d’y aller. Branle-bas de combat, nous prenons les hélicos et nous descendons à côté des soldats de l’infanterie. Ils nous indiquent les planques des ennemis. Nous avançons. Et là, tout à coup, c’est la pétarade. Une balle arrive à quelques centimètres de mon pied ; d’autres passent un peu plus loin de moi. J’ai peur. Je me planque derrière un arbre. Le sergent me dit de tirer en direction des ennemis. J’ouvre le feu. Je distingue mal les fellaghas. Il y a une accalmie. Deux paras ayant fait l’Indochine descendent rapidement : le premier porte un fusil mitrailleur, le second n’a que quelques grenades. Ils tirent sans discontinuer. Les grenades font mouche. Un drapeau blanc se lèvre : cessez-le-feu. Nous nous précipitons : les rebelles ont les bras en l’air. Sur le groupe de quinze, il y a cinq morts et plusieurs blessés. Nous les rassemblons et commençons à marcher : les valides soutiennent les blessés.

A un kilomètre environ de l’engagement se tiennent les camions de l’infanterie. Les soldats y font monter les prisonniers et rentrent à leur campement. Quant à notre commando, il passe la nuit à la belle étoile. Non loin se font entendre des cris et des gémissements : ce sont les pleureuses, une coutume locale. Ces femmes algériennes qui hurlent la souffrance de la perte d’un mari, d’un fils. Leurs cris nous glacent les os. Je ne me souviens plus combien de temps cela a duré, mais ce fut long et très pénible ».

 

Un accrochage.

« Une autre fois, nous étions en attente sur une base aérienne. Le départ était proche. Un bouclage était en cours. Nous étions à côté des hélicoptères avec tout notre équipement de combat. Après une longue attente, le départ est enfin ordonné : si la bande de rebelles a été repérée et entourée par des soldats, c’est à nous, les commandos, de finir le boulot. Nous voilà de nouveau au combat. La peur est toujours présente. Indomptable. On nous dépose à 300 mètres du groupe de combattants algériens. Chaque section est en position. Il va falloir y aller. Notre sergent nous donne l’ordre de progresser en faisant des bonds de 50 mètres. Je suis à 60 mètres de l’objectif. Une autre section est dessus. Ça pétarade fortement. Lorsque notre section arrive tout est fini. Six rebelles sont tués. Il y a également deux blessés. Deux ânes qui portaient le ravitaillement sont là. Nous les faisons sauter avec leur chargement.

Je n’ai pas participé à ce combat. Mais le stress était bien là : lorsque nous allions au combat cela passait souvent par une très longue attente près des hélicoptères. L’heure de départ était lancée. Les hélicos faisaient rugir leurs moteurs avec un bruit assourdissant. Nous montions dedans. Mais pour beaucoup d’entre-nous, c’était avec la peur au ventre et la chair de poule. Cela m’a tellement marqué que 65 ans après, lorsque j’entends un hélicoptère, son bruit me rappelle immédiatement l’Algérie.

J’écris des lettres à mes parents. Je choisis mes mots – l’armée peut ouvrir les courriers – mais je parle d’opérations et d’ennemis tués comme si l’on jouait à la balle au prisonnier ».

 

Timimoun.

« Un matin on nous annonce que nous allons partir en opérations pour plusieurs jours et que nous serons accompagnés de caméramans des armées qui sauteront avec nous.

Notre compagnie prend l’avion et est parachutée dans le désert autour d’une oasis. Nous ne savions pas comment nous serions accueillis. Nous prenons position. Des soldats fouillent l’endroit. Nous appréhendons deux suspects et un « droit commun » que nous emmenons avec nous. Nous sommes filmés pendant toute l’opération. Un officier négocie avec des chameliers pour avoir des chameaux afin de porter du matériel. Nous voilà munis de six chameaux qui nous accompagneront sur les 85 km du retour, dans le sable, pour rejoindre Timimoun.

Comme mes camarades, j’étais bien entraîné, mais marcher dans le sable, munis de rangers n’est pas simple. Nous nous enfonçons alors que les chameliers avancent sans problème. Nous sommes obligés d’avoir le rythme suivant : 50 minutes de marche et 10 minutes de repos. Nous allons d’oasis en oasis. Et lorsque nous en quittons un, les tams-tams se mettent à résonner pour prévenir le suivant de notre arrivée. Là, une bonne partie de la population fait deux rangées et nous passons entre eux comme si nous étions des sportifs ou des personnalités. A chaque fois l’accueil est chaleureux. J’ai un souvenir que je n’oublierais jamais : ces braves gens étaient si enthousiastes de nous voir passer chez eux qu’ils nous ravitaillaient en eau, figues et dattes. Et ce, à chaque oasis. Nous mîmes trois jours pour faire les 85 km, mais ce fut un souvenir inoubliable.

 

Retour en métropole… à Percy.

« J’ai dit avoir raté un atterrissage sur un champ pierreux. Résultat : des fractures aux deux malléoles tibia et péroné. Je fis ma convalescence en Algérie puis fut envoyé à l’hôpital de Percy pour y passer des visites de contrôle afin de savoir si je pouvais être de nouveau envoyé sur le terrain.

Le médecin-commandant regarde mes radios. Il me dit : « Tout est parfait. Si vous voulez ressauter, je vous renvoie là-bas. Sinon, je vous fais finir votre service militaire en métropole ». Je lui dis que je préférerais rester en France. « C’est bon » me répond-t-il en ajoutant une pension de 15 %. Par la suite, j’appris que ce médecin était contre la guerre en Algérie. Cela avait été ma chance ».

 

Et puis arriva Jacqueline.

« J’avais 22 ans. Elle en avait 19. Ses parents ne prenaient pas des vacances. Ils avaient donc décidé d’envoyer la jeune Jacqueline chez une tante à Quiberon. Mes parents connaissaient les siens. Cela rapproche… Je la vois. Elle est assise, en train de tricoter. C’est la chance de ma vie. Je vais essayer de me placer. Et pendant huit jours, nous ne sommes pas quittés. Les vacances terminées, nous fûmes séparés. Mais ce fut pour mieux nous retrouver quelques semaines plus tard, grâce aux parents. Je plus au père de Jacqueline. Sa mère ne tarda pas à me dire « vous avez l’air de plaire à mon mari » … Quand on a les parents dans la proche, c’est presque gagné ! Depuis, Jacqueline et moi, nous ne nous sommes plus quittés ! ».

 

 

Sources :

  • Archives familiales Claude Vassal.
  • Entretiens avec le Souvenir Français – 2023-2024.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

 

Claude Vassal : parachutiste du CPA 10 en Algérie – Partie 2.
Claude Vassal : parachutiste du CPA 10 en Algérie – Partie 2.
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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 7 Avril 2024

Claude Vassal : parachutiste du CPA 10 en Algérie – Partie 1.

Claude Vassal est membre du Souvenir Français d’Issy-Vanves.

 

En 1956, il est convoqué pour le conseil de révision. Envoyé à la Base aérienne 122 de Chartres, il sera en Algérie de juin 1957 à septembre 1958, commando de l’air n°10. Titulaire d’un CAP de tourneur-outilleur, il va, à son retour d’Algérie, gravir peu à peu les échelons de la Régie Renault. Il enchaîne les cours du soir, aidé par son épouse Jacqueline, et termine sa carrière en tant que chef de bureau Etudes et Marchés.

Claude Vassal a accepté de nous confier ses impressions de service national militaire et de la guerre en Algérie.

 

Conseil de révision.

Claude Vassal : « J’avais une mauvaise opinion de l’armée. Lorsque je suis parti pour effectuer mon service militaire obligatoire, je n’étais pas préparé à devenir un bon soldat. Dans le café de mes parents, situé au quartier de La Ferme à Issy-les-Moulineaux, depuis des années j’entendais des critiques sur les militaires, les policiers et les CRS, tous bons qu’à taper sur les ouvriers !

Au moment du conseil de révision, en 1956, j’avais ces images, ces préjugés en tête.

Caserne de recrutement : à19 ans, j’ai l’impression de retourner à l’école. Nous voilà tous réunis dans une grande salle. Je revois des camarades de l’élémentaire, disparus depuis cinq ans. Les ordres tombent. Nous sommes tous en slip. Passage devant un médecin puis un infirmier. Nous sommes mesurés, pesés, questionnés. Nous attendons derrière une grande porte que notre nom soit appelé – plutôt crié. Quand on s’appelle Vassal, il est certain que l’on attend une bonne partie de la journée. Ça y est : mon tour est arrivé. La porte s’ouvre et je rentre dans une salle où sont installés plusieurs personnes, dont des femmes. C’est le conseil de révision. Le premier ordre me surprend : « Baisse ton slip ! ». Une douzaine d’yeux fixent le même endroit. Quelques questions. Echanges de regard entre les membres du conseil et j’entends : « Bon pour le service ».

Je retourne chez moi. Mon père me félicite. A la campagne de mes vacances, un jour comme celui-ci est synonyme de fierté, de vantardise entre garçons. Et de saoulerie aussi. Moi, je suis plutôt triste. Où sont donc passées les réflexions tant entendues ?».

 

Classes à Chartres.

« J’arrive à Chartres, sur la base aérienne 122. Ces classes ont pour but de nous apprendre en deux mois les rudiments du métier de soldat. La tenue civile va rester au placard. Je perçois des effets militaires. Chambrée de deux rangées de douze lits superposés, avec celui du caporal-chef au centre. Nous sommes en 1957. Je viens d’avoir mon CAP de tourneur-outilleur. Je n’ai connu que le monde ouvrier. Là, me voilà dans la moitié la plus diplômée. La plupart des bidasses de la chambrée a quitté l’école à 14 ans, certificat d’études – ou pas – en poche. Il y a trois illettrés parmi nous : un paysan, un gitan et un musicien. Son père, commissaire de police, a abandonné le domicile conjugal, laissant son fils livré à lui-même. Cinq d’entre-nous ont le baccalauréat : le caporal instituteur, un ingénieur et même un polytechnicien, qui passera bientôt officier.

Nous passons ces deux mois : des affinités se créent. La bonne entente est là et bien entendu, les « têtes de Turcs » sont régulièrement moquées : les lits en « portefeuille », de même que la b… au cirage ne sont pas rares. Question hygiène, ce n’est pas ça : dès les premiers jours, les gradés nous font creuser des feuillées et mis des planches. Aller aux toilettes en plein jour, je veux bien, mais être le cul à l’air devant tout le monde, c’est non ! Tous les jours, nous pouvions nous laver – grand mot – aux lavabos et une fois la semaine, nous pouvions prendre une douche ».

 

Devenir para.

« Les classes touchent à leur fin. Le départ pour l’Algérie se précise. Avec de bons résultats en sport et des tests concluants, je passe devant un adjudant-recruteur, comme une soixantaine de mes camarades. Le couplet est connu : nous pouvons devenir des soldats d’élite, être la fierté de nos pères qui ont fait 1940, de nos grands-pères qui ont connu la Grande guerre. Nous devons saisir l’opportunité de bien servir la Patrie en devenant parachutiste. Et les filles n’auront d’yeux que pour nous, est-il ajouté. L’argument suprême. Me voilà engagé à porter le béret amarante. Je n’avais pas connu grand-chose de la vie : que l’apprentissage et l’usine, entrecoupés de quelques vacances sur la Manche. J’ai signé, peut être entraîné par les copains et l’adjudant.

Le retour à la maison est quelque peu brutal : mon père me reproche de m’être engagé avec des « têtes brulées » ! Trop tard. Je ne peux reculer.

L’Algérie s’offre à moi. Avant d’y poser les pieds, la traversée de la Méditerranée est assez chaotique. Notre bateau, le Sidi-Ferruch, est équipé de toilettes. Et pour des jeunes qui n’ont pas le pied marin, elles sont vite prises d’assaut. L’arrivée à Alger se fait dans un triste état…

Un comité d’accueil musclé nous reçoit ; un adjudant hurle quelques phrases : « Vous avez signé un volontariat. C’est donc que vous aimez la France et j’espère que parmi vous il n’y a pas de dégonflés. Sinon, ce sera la boule à zéro et la tôle chez les légionnaires ». Deux camarades sortent alors des rangs. Nous ne les reverrons plus. Tenté par l’aventure, je ne bouge pas. Je vais devenir commando parachutiste ».

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 19 Août 2023

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Casimir Stachurski, né le 7 février 1935 à Paris, sergent au 59e bataillon du Génie, est tué au cours d’une « opération de maintien de l’ordre », selon les termes employés à l’époque, le 4 décembre 1957.

Le 22 janvier 1958, il est déclaré Mort pour la France. Il est l’un des 16 tués en Algérie et au Maroc de la ville d’Issy-les-Moulineaux.

Le 24 décembre 1957, ses copains du 59e BG ont fêté Noël sans lui…

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Casimir Stachursky.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Site Copains d’avant pour le crédit photographique.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

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Publié le 18 Septembre 2022

Tirailleurs défilant dans les rues d’Alger, en 1957.

Tirailleurs défilant dans les rues d’Alger, en 1957.

Belkacem Slimani nait le 27 février 1940 à Attala, commune de la Wilaya de Tizi Réniff, en Grande Kabylie. Soldat du 27e régiment de tirailleurs algériens, unité de l’Armée d’Afrique, implantée à Avignon, Tarascon et Arles, il prend part à la guerre d’Algérie.

Le 12 mars 1961, il meurt pour la France à Merouana (qui à l’époque s’appelait Corneille), une commune de la région du Belezma, massif montagneux du nord-est de l’Algérie, non loin de la ville de Batna.

Belkacem Slimani avait 21 ans. Il est enterré dans le cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux, sous le monument aux Morts pour la France.

Le dimanche 25 septembre 2022, la ville d’Issy-les-Moulineaux organisera la commémoration départementale – comme chaque année – en hommage aux Harkis et autres Membres des Formations Supplétives.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Archives militaires – Caserne Bernadotte de Pau.
  • Site « Memorial Gen Web » avec les contributions de Jérôme Charraud, Stéphane Protois et Claude Richard.
  • Crédit photographique : Jacques Grévin, Intercontinentale AFP.

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Publié le 23 Juillet 2022

Batterie d'artillerie en Algérie, en appui d'une opération dans une vallée.

Batterie d'artillerie en Algérie, en appui d'une opération dans une vallée.

En ce mois de juillet 2022, l’Algérie fête le soixantième anniversaire de son indépendance. La France commémore les Accords d’Alger, mais aussi ne veut pas oublier certains événements terribles comme le massacre d’Oran le 5 juillet 1962.

Localement, à Issy-les-Moulineaux, Jacques Prieur aurait pu fêter ses 87 ans ce 5 août 2022. Mais il est Mort pour la France en Algérie en 1958, à l’âge de 23 ans.

Jacques Prieur était canonnier de 1ère classe de la 1ère batterie du 4e régiment d’artillerie coloniale. Appelé du contingent, il avait rejoint cette unité créée en 1900 en Indochine et implantée au Tonkin (Hanoi, Lang Song et Haiphong).

Le 1er juin 1958 à Tiberbatine, sur le territoire militaire d’Aïn-Sefra, commune de Colomb-Béchar, Jacques Prieur est tué au combat.

Le 9 septembre suivant, le général Michel de Brébison, alors Directeur des Troupes d’Outre-Mer, signe l’acte de décision de la mention « Mort pour la France » sur le carnet militaire de Jacques Prieur.

Jacques Prieur est enterré dans le cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Archives militaires – Caserne Bernadotte de Pau.
  • Site « Memorial Gen Web » avec les contributions de Jérôme Charraud, Stéphane Protois et Claude Richard.
  • Crédit photographique : Blog (canalblog) sur les études coloniales.

 

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Publié le 12 Mars 2022

Paras du 3e RPC, en Algérie.

Paras du 3e RPC, en Algérie.

Au 3e bataillon colonial de commandos parachutistes.

Créé en janvier 1948, cette unité rejoint l’Indochine en novembre de la même année. En mai 1950, le 3e reprend le poste de Dong Khé dans le nord du Vietnam, là où stationnait le 8e régiment de tirailleurs marocains. Deux fois cité à l’ordre de l’armée, le régiment est dissous après son sacrifice lors de la bataille de la RC4 en octobre 1950. Lors de cet épisode, le 3e BCCP du capitaine Cazaux et le 1er BEP (Bataillon Etranger Parachutiste) du commandant Segrétain vont pratiquement disparaître.

Récréé le 27 décembre 1951, le 3e reçoit l’appellation de 3e bataillon de parachutistes coloniaux le 28 mai 1952 et s’illustre encore en Indochine où il est de nouveau cité à l’ordre de l’armée, à la suite de la bataille de Nan San.

L’année suivante, fournissant l’ossature du 5e bataillon de parachutistes vietnamiens, le 3e est de nouveau dissous… pour être confié deux années plus tard à un certain lieutenant-colonel Bigeard. Ce dernier va transformer un régiment d’appelés en une unité d’élite. Les anciens d’Algérie disent que c’était là un des régiments préférés des Pieds-noirs pendant la bataille d’Alger. Dès lors, l’unité est présente dans toutes les grandes opérations en Algérie puis participe aux combats de Bizerte.

Devenu le 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine le 1er décembre 1958, il rentre en métropole et s’installe le 22 juillet 1962 à Carcassonne où il est entièrement professionnalisé en 1976.

En 1968, le régiment intervient au Tchad lors de la première guerre civile tchadienne, puis en 1978 au sud Liban où son chef, le colonel Salvan, est grièvement blessé, puis à Djibouti, de nouveau au Tchad, en Centrafrique, en Nouvelle-Calédonie, au Togo, au Gabon, au Rwanda, en Irak, en Turquie, au Zaïre, en ex-Yougoslavie, au Congo et enfin au Kosovo où il obtient sa cinquième citation. Depuis il est intervenu en Côte d'Ivoire, en Afghanistan et au Mali.

Parmi les chefs de corps, il convient de citer :

 

  • 3e BCCP : chef de bataillon Ayrolles : janvier 1948 - septembre 1949 ; capitaine Cazaux : septembre 1949 - mai 1950 ; chef d’escadron Decorse : mai 1950 - octobre 1950.
  • 3e BPC : capitaine Bonnigal : décembre 1951 - avril 1953 ; capitaine Bouvery : avril 1953 - août 1953 ; chef de bataillon Lenoir : juin 1955 - novembre 1955.
  • 3e RPC : colonel Marcel Bigeard : du 1er novembre 1955 au 12 avril 1958 ; lieutenant-colonel Trinquier : avril 1958 - décembre 1958.

La devise du régiment est la suivante : remplaçant la fameuse devise du 3e BCCP, « descendre partout et s’élever toujours » par « Être et durer », devise créée par le général Marcel Bigeard qui a demandé cette devise et un nouvel insigne quand il en a pris la charge.

 

Georges Pinchaud.

Georges Pinchaud est né à Paris 14e le 3 janvier 1936. Isséen, sergent au 3e RPC, il est tué au combat le 17 novembre 1958 à Bir Babalou, sur la commune d’Aumale, au cours, comme il était dit à l’époque, « des opérations de maintien de l’ordre en Algérie ».

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves.
  • Site : https://www.histoiredumonde.net/
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Forum du site : « Chemin de Mémoire parachutistes ».
  • Site du Ministère des Armées.
  • Crédit photographique : forum du site « Chemin de Mémoire parachutistes ».

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 9 Octobre 2021

« Un petit air d'accordéon, ça sentait bon la France que l'on venait de quitter, ou que l'on allait bientôt retrouver pour les anciens » (photographie de soldats du 121e).

« Un petit air d'accordéon, ça sentait bon la France que l'on venait de quitter, ou que l'on allait bientôt retrouver pour les anciens » (photographie de soldats du 121e).

Le 121e régiment d’infanterie est une vieille unité de l’armée française. Créée en 1794, elle arbore sur son drapeau les victoires de Mondovi (1796), Saragosse (1809), Tarragone (1811), Lützen (1813), La Somme (1916), Verdun (1917), l’Aisne (1917-1918) et AFN 1952-1962. Dès le début de la guerre d’Algérie, le 121e est envoyé en Algérie. Il cantonne dans la région de la Grande Kabylie, non loin de Tizi-Ouzou.

Claude Franck est né le 18 mars 1932 à Issy-les-Moulineaux. Appelé sous les drapeaux, il rejoint son unité et est envoyé en Algérie. En juillet 1956, pris dans une embuscade, alors qu’il effectue une patrouille de reconnaissance, il est gravement blessé. Il décède le 9 juillet. Il est enterré au cimetière communal d’Issy.

 

1956 est une date particulière dans la guerre d’Algérie.

En 1956, lors de la campagne pour les élections législatives de janvier, Guy Mollet, secrétaire général de la Section Française de l’International Ouvrier (SFIO – ancêtre du Parti socialiste) anime, aux côtés de Pierre Mendès France, François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas, le « Front Républicain », coalition réunie sur un programme de modernisation économique et sociale et de paix négociée en Algérie, qui obtient une courte majorité. Alors que le président René Coty propose à Pierre Mendès France de former un gouvernement en 1956, celui-ci refuse et lui suggère Guy Mollet. Il est le dirigeant du Front républicain et la guerre d’Algérie est pour lui « imbécile et sans issue » ; l'indépendance est dictée par le bon sens.

Confronté, lors d'une visite à Alger le 6 février 1956, à l'hostilité violente (jets de fruits, de légumes, cris, menaces de mort explicites) de la population d'origine européenne (appelée « Journée des Tomates »), puis à l'impossibilité de réunir une majorité parlementaire sur une ligne libérale en Algérie, Guy Mollet s'engage dans une politique répressive et refuse toute solution négociée avant la conclusion d'un cessez-le-feu. Le 12 mars 1956, il demande et obtient le vote des pouvoirs spéciaux incluant notamment la création d'une procédure de justice militaire de « traduction directe » sans instruction, la légalisation des camps d'internement créés en 1955 et l'attribution aux militaires des pouvoirs de police.

Pour certains historiens et hommes politiques, le vote des pouvoirs spéciaux marque la responsabilité politique de la guerre dans la mesure où il confère d'importants pouvoirs à l'armée. Guy Mollet double en six mois les effectifs militaires déployés sur place en envoyant le contingent. Il doit renoncer à nommer Georges Catroux ministre résidant en Algérie. Il propose à Pierre Mendès France, puis à Gaston Defferre d'exercer cette fonction, mais ceux-ci refusent. Il désigne donc Robert Lacoste.

Mais rapidement, le gouvernement Mollet se trouve embourbé dans un engrenage infernal : aux exactions de l'armée française, répondent les attentats du FLN, désormais aveugles…

 

Sources :

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Claude Franck.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Site Chtimiste sur l’historique du 12e RI.
  • Crédit photographique : site « Copains d’avant » - Section anciens du 12e RI.
  • Encyclopédie Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 4 Avril 2021

Sépulture de Roger Boissinot et de ses parents à Malakoff.

Sépulture de Roger Boissinot et de ses parents à Malakoff.

Rober Boissinot.

Roger Boissinot nait le 27 septembre 1929 à Argentat en Corrèze. Présumé militaire de carrière sur la fiche du site « Mémorial GenWeb », il a le grade de caporal-chef au 15e bataillon de chasseurs alpins pendant la guerre d’Algérie. Il est tué le 9 août 1956 à Mizrana. Il habitait Vanves et est enterré à Malakoff avec ses parents.

 

Marcel Chailley.

Marcel Chailley est né le 16 septembre 1910 à Douai, dans le département du Nord. Il est le fils d’Hippolyte Chailley, professeur au lycée de Douai et d’Hermance Liébron.

L’Académie des sciences d’Outre-Mer a publié une notice biographique sur Marcel Chailley : « cadre spécial des troupes de marine (CSTMa), Marcel Chailley est chargé de l’action psychologique et de l’africanisation à la Direction des Affaires militaires au ministère de la France d’outre-mer. Chef de bataillon d’infanterie coloniale, il est affecté en Mauritanie entre 1932 et 1934, il rejoint la Côté française des Somalis de 1935 à 1937, puis est envoyé au Soudan et au Niger entre 1946 et 1948 avant de retourner en Mauritanie de 1949 à 1950. Au Sénégal cette même année, il poursuit sa carrière en Indochine avec notamment un séjour au Tonkin entre 1952 et 1954, avant d’être envoyé en Afrique Occidentale française en 1955 et à Madagascar l’année suivante. Spécialisé dans les questions islamiques et ethnographiques, il est titulaire du Prix Juvenal Dessaignes de la Société de géographie. Il participe à de nombreuses conférences à la radiodiffusion française, à l'Unesco et à la Société de géographie. Officier de l'instruction publique, il est élevé aux rangs successifs de chevalier de la Légion d'honneur en 1950 et d'officier en 1960. Il reçoit également la croix de Guerre 39-45 et la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs. Marcel Chailley est membre correspondant de la 5e section l'Académie des sciences d'outre-mer le 1er février 1957. Le 19 avril 1938, il avait épousé Mademoiselle Hélène Baillet ».

Le chef de bataillon Marcel Chailley meurt à Vanves le 4 octobre 1962 d’une maladie qu’il aurait contractée au cours de la guerre d’Indochine. La mention « Mort pour la France » est attribuée en date du 21 février 1963. Il demeurait rue Falret à Vanves.

 

Bernard Fageol.

Bernard Fageol nait le 16 septembre 1933 à Brasles, dans le département de l’Aisne. Sergent dans l’armée de l’Air, il est tué le 26 avril 1958 en Algérie, sur la commune de Frenda, dans le département de Tiaret. La sépulture de Bernard Fageol est au cimetière de Bagneux.

Dans le magazine de la commune de Brasles, daté de janvier 2017, la municipalité annonce inaugurer une nouvelle plaque sur le monument aux morts. Celle-ci concerne deux soldats morts pour la France en Algérie : Kléber Levigne et Bernard Fageol.

 

Lucien Henrion.

Né la 19 mai 1931, Lucien Henrion est artilleur de 2e classe à la 1ère batterie du 31e régiment d’artillerie. Il est tué le 15 septembre 1956 à Sétif, dans l’arrondissement de Constantine. Il est enterré au cimetière de Vanves.

 

 

Sources :

 

Dévoilement de la plaque à la mémoire de Bernard Fageol à Brasles (Aisne).

Dévoilement de la plaque à la mémoire de Bernard Fageol à Brasles (Aisne).

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 26 Juillet 2020

Algérie - Un char a pris position dans Alger.

Algérie - Un char a pris position dans Alger.

 

Brève histoire du 1er RIMa.

 

Héritier des « Compagnies franches de la mer », créées en 1622 par Richelieu, le 1er RIMa est porté aux fonds baptismaux par décret royal en 1822, au sein du ministère de la Marine. Ce régiment fait ainsi partie des « Quatre Grands » de l’infanterie de marine qui tenaient garnison dans les quatre ports militaires français, prêts à embarquer: le « Grand Un » à Cherbourg ; le « Grand Deux » à Brest ; le « Grand Trois » à Rochefort ; le « Grand Quatre » à Toulon.

 

Regroupées par ordre du roi en un Régiment de la Marine, ces unités recevaient la mission d’assurer le service des armes à bord des bâtiments. Jusqu’en 1831, le Service des Troupes de Marine, chargées de tenir garnison à bord des navires de l’Etat, fut nettement distinct de celui des Troupes des Colonies, chargées de l’occupation de nos possessions Outre-mer et fournies par le Ministère de la Guerre. Ainsi, ces soldats d’infanterie vont devenir des « marsouins » c’est-à-dire qu’on les affuble du nom de ce cétacé qui accompagne souvent les bateaux.

 

Le 7 août 1822, une ordonnance royale créait deux régiments d’Infanterie de Marine qui furent licenciés en 1827. Recréés sous la dénomination du 1er et 2e Régiments de la Marine en 1831, ils reçoivent mission de pourvoir au service ordinaire des garnisons des colonies françaises. Portés à trois en 1838 et dénommés Régiments d’Infanterie de Marine, ils se voient confier le service de garnison des ports militaires du royaume et celui des colonies. Devenu 1er régiment d’infanterie coloniale en 1900 à la création de l’infanterie coloniale au sein du ministère de la Guerre, il reprend le nom de RIMa en 1958, lorsque l’infanterie coloniale redevient l’infanterie de marine.

 

Le 1er RIMa en Algérie.

 

Dissous en tant que Régiment le 31 mars 1947 (le 1er BIC subsiste), ce dernier est reformé le 16 janvier 1948 à partir de ce bataillon, puis réorganisé le 1er janvier 1948 à Satory et à Dreux.

 

L'insurrection sanglante de novembre 1954 et les attentats perpétrés par le FLN durant l'année 1955 marquent le début de la guerre d'Algérie. Très vite, le régiment est sollicité pour renforcer la présence militaire.

 

En 1955, il fournit des renforts pour l'Algérie, puis participe aux opérations de maintien de l'ordre sous la dénomination du 1er RIMa (1958) Secteur de Palestro.

 

Le 6 août 1955, le 1er bataillon débarque à Oran et s'installe dans les Aurès, région aride et montagneuse au climat hostile de l'est Algérien. Il est chargé de poursuivre et détruire les bandes rebelles du FLN. Le 3e bataillon est envoyé au Maroc mais passera au 23e RIC. En 1956, le 2e bataillon et l'état-major viennent renforcer le dispositif sur le terrain. Seul demeure, en métropole, un centre d'instruction chargé de former les contingents appelés.

 

Début 1957, pour mettre hors de combat les poseurs de bombe du FLN qui font régner la terreur, " la bataille d'Alger " est lancée. Les deux bataillons changent de secteur et s'installent dans la banlieue sud-est d'Alger, plus particulièrement dans le secteur de Palestro qu'ils sont chargés de pacifier. Palestro est un secteur sensible où le FLN avait massacré 20 soldats français en mai 1956. Le 1er bataillon et ses deux commandos de chasse, devenu EMT n°1, tiennent le quartier de Laperrine, en zone sud et l'EMT n°2 (ex-2e bataillon) et son commando de chasse, a la responsabilité du quartier de Guerrouma.

 

Dans sa zone d'action, le régiment assure une mission de quadrillage par une présence continue sur le terrain. Patrouilles et embuscades de jour et de nuit ponctuent la vie des marsouins. Ils participent également aux grandes opérations contre les katibas rebelles où les trois commandos de chasse du 1er se montrent particulièrement redoutables.

 

Les accords d'Evian consacrent l'indépendance de l'Algérie en mars 1962. Les bataillons du 1er RIMa sont rapatriés en métropole un an plus tard, assurant, entre temps, le maintien de l'ordre dans un contexte très éprouvant.

 

De 1954 à 1963, le 1er RIMa aura passé plus de 9 ans en Algérie. Au prix de 82 marsouins morts au combat, il aura permis la capture de plus de 2.000 rebelles dont 350 pris les armes à la main.

 

Parmi ses morts, l’un d’eux habitait Issy-les-Moulineaux. Il s’agit du soldat de 2e classe Jean Gosselin, né le 9 septembre 1939 à Nevers dans la Nièvre. Il est décédé le 5 septembre 1961 à l’hôpital Barbier Hugo à Alger, des suites d’un accident survenu en service commandé.

 

 

Sources :

 

  • Archives photographiques de la Délégation générale du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Site des Troupes de Marine : www.troupesdemarine.org
  • Site sur les véhicules mythiques : https://mvcgfrance.org

 

NB : cet article est le 500e de ce site, depuis sa création le 1er juin 2007.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 14 Mars 2020

Rue d’Isly, 26 mars 1962, 14 h 50 : devant la poste, les Algérois se jettent à terre pour échapper aux tirs.

Rue d’Isly, 26 mars 1962, 14 h 50 : devant la poste, les Algérois se jettent à terre pour échapper aux tirs.

Situation en Algérie en mars 1962.

 

Nous sommes le 18 mars 1962. Le général de Gaulle, Président de la République, vient d’annoncer les Accords d’Evian. Voilà des mois qu’il a tranché. Cette guerre ne peut être gagnée politiquement, même si l’armée française a réussi sur le terrain. Le lendemain, 19 mars, aura lieu le cessez-le-feu dans cette Algérie qui est encore française pour quelques semaines.

 

En face, il y a les Pieds-Noirs – Européens installés depuis, parfois, des générations sur le sol algérien – et ceux qui sont prêts à tout, y compris à régler cela dans le sang, pour que les départements français d’Algérie ne changent pas. C’est l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) dirigée par le général Salan, qui bénéficie d’un grand prestige dans les rangs de l’armée et de la population européenne. Ce dernier lance un appel aux combattants de son organisation : « harceler toutes les positions ennemies dans les grandes villes d’Algérie ». Il s’agit pour l’OAS, et ses partisans, de provoquer un soulèvement contre l’armée française et les Algériens du FLN (Front de Libération National).

 

A Alger, des partisans se barricadent dans le quartier de Bab El Oued. Des unités de l’armée française viennent au contact et décident d’interdire l’entrée du quartier aux Européens qui veulent soutenir l’OAS. Cette unité est le 45e régiment de tirailleurs, composé de militaires d’expérience mais aussi de jeunes recrues.

 

La manifestation.

 

Le 23 mars, six jeunes soldats – ils sont des appelés du contingent – sont pris pour cible par des partisans de l’OAS et abattus. Les soldats qui entourent Bab El Oued décident de passer à l’action. Les combats font une quinzaine de victimes. Mais pour contrecarrer le plan de l’armée, l’OAS lance un appel à la grève et demande aux Européens de venir les secourir. Une manifestation est montée le 26 mars, alors que tout rassemblement a été interdit par le préfet, Vitalis Cros.

 

Plusieurs milliers de personnes convergent donc pour aider les partisans de l’OAS. Parmi ces manifestants, il y a des familles entières, avec femmes et enfants.

 

Tout à coup, une rafale d’arme automatique est lâchée. Plusieurs hypothèses – excuses ou explications – sont données : l’OAS a tiré sur les soldats alors que les manifestants approchaient. D’autres versions contredisent cela. Un ordre d’ouverture du feu a-t-il été donné ? Trop tard… Les soldats du 4e RT, qui ont plus l’habitude de traquer les fellaghas dans le djebel que de faire face à des manifestants, n’écoutent pas les ordres de leurs supérieurs qui appellent à cesser le feu.

 

Le drame se noue en quelques minutes. Le bilan officiel est de 46 morts et de 150 blessés. Bilan jamais validé par d’autres sources qui, elles, parlent de 80 morts.

 

Au soir de cette tuerie, le général de Gaulle prend une nouvelle fois la parole. Il n’a pas un mot pour ce qui s’est passé dans la journée à Alger. Il parle au nom de la Nation et de ses intérêts supérieurs. Il appelle les Français à ratifier les Accords d’Alger. Cette guerre politiquement ne peut être gagnée. Mais tous les Français n’ont pas le droit de voter : un décret du 20 mars 1962 empêche ceux des départements d’Algérie de participer à ce référendum.

 

Que faire ? Lâchés par l’armée, voyant que l’OAS ne peut défendre l’Algérie française, malmenés par les Algériens, des dizaines de milliers de Pieds-Noirs décident de s’exiler en métropole. C’est « la valise ou le cercueil » !

 

Quant aux victimes ? Les familles n’ont jamais eu le droit de récupérer les corps, beaucoup ayant été clandestinement enterrés au cimetière Saint-Eugène, aujourd’hui cimetière Bologhine, dans le nord d’Alger.

 

Pour l’historien Benjamin Stora : « le silence fait sur ce massacre est un des exemples les plus marquants de la censure pratiquée pendant la guerre d’Algérie : comme pour beaucoup d’événements, le gouvernement français n’a jamais reconnu sa responsabilité ».

 

 

 

 

Sources :

 

  • Crédit photographique : Paris Match.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Jean Monneret, Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962, Offset, 2007.
  • Benjamin Stora : Les guerres sans fin, un historien entre la France et l'Algérie, Paris, Stock, 2008 ; Les immigrés algériens en France : une histoire politique, 1912-1962, Hachette Littératures, 2009 ; Le mystère De Gaulle : son choix pour l'Algérie, Robert Laffont, 2009.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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