Publié le 24 Septembre 2017

Il y a 70 ans, disparaissait le général Leclerc.

Issy-les-Moulineaux et Vanves ne font pas exception. Comme un bon nombre de communes de la Région parisienne, ces deux cités ont des rues, places ou avenues qui portent le nom du célèbre général Leclerc, libérateur de Paris et d’une partie de la France. Il est vrai que ce nom est l’un des 10 premiers donnés en France.

Le 28 novembre prochain, cela fera 70 ans que le général disparaissait dans le sable algérien, lors du crash de l’avion à bord duquel il avait pris place. L’occasion de revenir sur un parcours glorieux, unique.

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Philippe de Hauteclocque nait en Picardie, au château de Belloy, à Belloy-Saint-Léonard, le 22 novembre 1902. Adolescent pendant la Première Guerre mondiale, il voit les misères et aussi les joies de la Victoire de 1918. A l’âge de vingt ans, il décide de consacrer sa vie à son pays en choisissant la carrière des armes. Il faut dire que sa famille est de noblesse chevaleresque et que l’on sait ce que signifie être militaire.

Il entre à Saint-Cyr en 1922 et y reste deux années. En 1931, lors d’un exercice – il est alors instructeur de cavalerie – il se brise une jambe en tombant avec son cheval. Il devra marcher le reste de sa vie avec une canne. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, avec le grade de capitaine, il subit le déferlement des chars d’assaut allemands, les fameux « Panzers ». Deux fois prisonnier, il s’évade les deux fois, alors que les armées du Reich occupent la France. Après l’Armistice, il rejoint le général de Gaulle à Londres en prenant « Leclerc » comme nom de guerre. Ce nom étant l’un des plus répandus dans sa Picardie natale. En 1945, il obtiendra que « Leclerc » soit ajouté à son patronyme afin que dans l’avenir lui et ses descendants s’appellent « Leclerc de Hauteclocque ».

Dès août 1940, le colonel Leclerc (il s’est attribué ce grade pour pouvoir discuter d’égal à égal avec des représentants militaires français gouverneurs en Afrique – grade confirmé par de Gaulle) rallie à la « France Libre » les colonies d’Afrique Equatoriale Française, lui donnant ainsi un territoire et une force militaire. Recevant le commandement du Tchad en décembre, il porte aussitôt ses efforts vers la Libye italienne.

Le 1er mars 1941, avec 400 hommes montés sur 60 véhicules et après une chevauchée de plus de 1500 kilomètres dans le désert, Leclerc s'empare de l'oasis de Koufra, symbole de la puissance italienne en Afrique. Le lendemain il fait jurer à ses compagnons "de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg". C'est le Serment de Koufra. Le général de Gaulle le fait Compagnon de la Libération et le nomme général.

L'année 1942, tournant de la guerre où les forces de l'axe Rome-Berlin commencent à essuyer des revers, est employée par le général Leclerc à reconnaître et conquérir le Fezzan, la partie occidentale de la Lybie. Après le débarquement allié au Maroc et en Algérie, la "Colonne Leclerc" fait jonction en janvier 1943 à Tripoli avec les forces britanniques emmenées par le général Montgomery.

Participant à l'éviction des Allemands et des Italiens de Tunisie, la colonne devenue la "Force L" puis la 2e Division Française Libre arrive à Tunis le 8 mai 1943. Au cours de toutes ces campagnes, Leclerc vit auprès de ses hommes couchant comme eux à même le sol, s'inquiétant à chaque instant de leur moral et de leur ravitaillement. Sa foi en la victoire finale, son sens du terrain et de la manœuvre, son omniprésence, l'ont fait adopter d'emblée par ses hommes qui lui apportent adhésion et dévouement sans faille.

Quand il reçoit, à l'été 1943, la mission de transformer la 2e Division Française Libre en 2e Division Blindée, le général Leclerc regroupe, à Témara sur la côte atlantique du Maroc, au fur et à mesure de leur arrivée, tous les éléments qui lui sont affectés : le noyau des Français Libres qui sont avec lui depuis près de trois ans, des unités déjà constituées de l'armée d'Afrique du Nord, des engagés et des appelés locaux, des Corses récemment libérés et les jeunes français évadés de France en passant par les Pyrénées et les geôles espagnoles. Il surmonte tous les problèmes, en particulier psychologiques, de la mise sur pied de cette grande unité en faisant apparaître, une fois de plus, son sens de l'humain et sa faculté innée de rassembler vers un but commun, des hommes d'origines et d'opinions très diverses. Le général Leclerc veut faire partager cette idée qui l'obsède : l'union de tous les Français est gage de succès.

Débarquée en Normandie en août 1944 en venant d'Angleterre, la 2e Division Blindée va participer, au sein de la Ill° Armée U.S. du général Patton, à la libération du territoire national. Elle est tellement marquée par la personnalité de son chef que très vite, elle est, pour les populations et les journalistes, la "Division Leclerc", voire même l'"Armée Leclerc".

Les étapes de la 2e D.B. se succèdent dans une charge fantastique. Alençon est libérée le 12 août et l'entrée de vive force dans Paris le 25 août, au milieu de la foule en liesse des Parisiens et des forces françaises de l'intérieur, les F.F.I., qui participent aux combats, permet au général de Gaulle de se faire acclamer en descendant les Champs Elysées.

Repartant vers l'Est, les hommes de Leclerc libèrent Vittel, anéantissent une Panzer brigade à Dompaire les 12 et 13 septembre et libèrent Baccarat le 31 octobre. Ils traversent les Vosges, âprement défendues et le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée.

Ils ont tenu le "Serment de Koufra".

Après de durs combats dans le Sud de l'Alsace, pendant plus de deux mois d'un hiver particulièrement rigoureux, la 2e D.B. participe, au sein de la 1ère Armée Française, à la libération de Colmar le 6 février 1945. Il n'y a plus d'Allemands en armes sur le sol français, à l'exception des poches de l'Atlantique où des éléments de la 2e D.B. vont libérer Royan en avril 1945.

Impatient d'entrer en Allemagne, le général Leclerc réussit à engager sa division en Bavière et s'empare de Berchtesgaden, le haut-lieu des nazis, trois jours avant la capitulation allemande.

En 1945, Leclerc, nommé général de corps d'armée est élevé à la plus haute dignité de la Légion d'Honneur (Grand Croix), reçoit le commandement du Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient, le C.E.F.E.O., dans les rangs duquel se sont engagés plusieurs milliers d'hommes de la 2e D.B. pour suivre leur général.

Dirigé vers l'Indochine, où près de 40 000 français subissent les avanies et les exactions des Japonais occupant le territoire, le Corps Expéditionnaire va en quelques mois restaurer la présence française. Auparavant le 2 septembre 1945, le général Leclerc avait signé au nom de la France, la capitulation japonaise, en baie de Tokyo, à côté du général américain Mac Arthur.

D'octobre 1945 à juillet 1946, Leclerc faisant montre d'un sens politique en avance sur son temps, préconise une solution pacifique au conflit franco-vietnamien. Malheureusement incompris, il est rappelé en France.

Et c'est en Afrique du Nord, pendant plus d'un an que le général Leclerc va mettre une fois de plus ses talents au service de la France en tant qu'inspecteur des Forces Armées. Qu'il s'adresse à des militaires, par exemple, en fin de manoeuvres, ou bien à des populations qui le reçoivent avec les chefs locaux à leur tête, il ne manque jamais l'occasion de répéter inlassablement sa confiance en la France revenue au niveau des grandes nations, sa confiance dans cette armée française qui reprend la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Et partout il insuffle autour de lui cette foi en l'avenir qui ne l'a jamais quitté, en incitant chacun à faire consciencieusement ce qu'il doit à la place qu'il occupe.

Et le 28 novembre 1947, au cours du vol aérien qui l'amenait d'Oran à Colomb Béchar pour une inspection, son avion pris dans un vent de sable, s'écrase au sol et prend feu. Il n'y a pas de survivant. Le général Leclerc trouve la mort sur cette terre d'Afrique qui avait connu ses premières armes et qu'il avait traversée du Sud au Nord sur le chemin de la Victoire.

Dans sa biographie de 1997, le colonel Maurice Courdesses ajoute : « Il y a donc exactement cinquante ans que disparaissait le général Leclerc, le patriote convaincu, le chrétien pratiquant, le rassembleur charismatique, le soldat intrépide, le chef audacieux, le tacticien hors-pair, le fin politique ».

Cinq ans après sa disparition, le Parlement vote à l'unanimité la loi qui élève à la dignité de Maréchal de France le général d'armée Philippe Leclerc de Hauteclocque.

Le général de Gaulle lui a rendu hommage à plusieurs reprises, en particulier en ces termes : "L'épopée de Leclerc, c'est, pour toujours, une des plus belles pages de notre histoire".

 

Sources :

 

  • Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin, Mairie de Paris).
  • Colonel Maurice Courdesses, Nov. 1997.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Encyclopédie Britannica.
  • Mémorial de Dormans.
  • Musée de Caen.
  • Général Jean Compagnon, Leclerc, Maréchal de France, Flammarion, 1994.
  • Général Vézinet, Le général Leclerc, 1997, France Empire.
  • François Broche, Georges Caïtucoli, Jean-François Muracciole, Dictionnaire de la France Libre, Collection Bouquins, 2010.

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Publié le 14 Septembre 2017

A Rancourt, la Chapelle du Souvenir Français.

L’importance stratégique.

 

Les villages de Rancourt et de Bouchavesnes avaient une importance stratégique pendant la bataille de la Somme. La route reliant Péronne à Bapaume qui y passait était importante puisqu’il s’agissait d'un axe de communication allemand, essentiel pour le ravitaillement. C'est pourquoi l'armée française a été chargée en septembre 1916 de la reprendre, au prix de très nombreuses pertes et endeuillant de nombreuses familles.

Les communes de Rancourt et de Bouchavesnes-Bergen abritent aujourd’hui en un espace restreint trois cimetières de nationalités différentes : française, britannique et allemande.  Deux chapelles, une allemande et une française, y sont aussi implantées. Haut-lieu du souvenir de la participation française à la bataille de la Somme, le site de Rancourt-Bouchavesnes témoigne également de la rencontre d'hommages publics et privés.

L’implantation des cimetières, la co-visibilité existant entre eux et la qualité paysagère de leur environnement en font un lieu funéraire très symbolique.  Site international par les hommes qui y sont enterrés, il a également une vocation et pédagogique, puisqu’il permet de comprendre la manière dont chaque nation a rendu hommage aux siens, à travers une architecture, des matériaux, des références culturelles différentes.

Une cérémonie commémorative est organisée annuellement dans chacun des sites, le deuxième dimanche de septembre, ainsi que devant la statue du Maréchal Foch, au coeur du village de Bouchavesnes. La prochaine cérémonie se déroulera le dimanche 17 septembre 2017. S'appuyant sur la forte dimension symbolique et internationale de ce secteur mémoriel, la « Rose Somme 2016 » y a été baptisée le 25 juin 2016. Elle rend un hommage unique à l’ensemble des combattants inhumés, quelque soit leur nationalité.

 

La Chapelle du Souvenir Français.

Cette chapelle en pierre de taille est le fruit d’une initiative privée. La famille du Bos, originaire de la région, voulut ériger un monument à la mémoire de son fils mort et de ses camarades de combat, tombés dans le secteur, à la suite de combats très violents.

Depuis 1937, le Souvenir Français assure la gestion de l’édifice et l’animation du site, via un petit centre d’accueil. La nécropole française, située à Rancourt-Bouchavesnes, est la plus grande de sa catégorie dans la Somme (28 000 m²). 8 566 soldats y reposent, inhumés sous les stèles, ou dans les quatre ossuaires. Cette nécropole atteste de la violence des combats pendant la bataille de la Somme (1er juillet - 18 novembre 1916), résultant de la guerre de masse, totale et industrielle.

Marie-Thérèse et Jean-Pierre Desain sont les actuels gardiens de la Chapelle du Souvenir Français, de son musée ainsi que du centre d’accueil. La Chapelle est ouverte tous les jours de 9h à 18h de 10h à 17h du 1er octobre au 31 mars). Son accès est libre. Adresse : 2, route Nationale 80360 Rancourt - Téléphone + 33 (0) 3 22 85 04 47.

 

Le cimetière allemand.

 

Après le conflit, l'État français en 1920 choisit de regrouper les cimetières provisoires et les tombes isolées allemandes. Ainsi, est créé sur le champ de bataille de Rancourt-Bouchavesnes l’un des plus grands cimetières de la Somme. La plupart des combattants inhumés sont morts en 1916 et en 1918. Dans le cadre de la convention franco-allemande, le VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, organisation allemande chargée de recenser, préserver et entretenir les sépultures des victimes de guerre allemandes à l'étranger) investit le site en 1929. La chapelle y aurait été alors élevée, comprenant une sculpture de mise au tombeau. Elle est inaugurée le 17 septembre 1933 en présence des autorités locales.

 

Le cimetière britannique.

 

Après la bataille de la Somme, l’armée française est relevée par l’armée britannique dans le secteur de Rancourt-Bouchavesnes. Les unités de la Guards Division y aménagent un cimetière pendant l'hiver 1916-1917 et l'utilisent à nouveau pour inhumer les officiers des 12e et 18e divisions en septembre 1918. Le cimetière définitif a été dessiné par N.A. Rew.

Marie-Thérèse et Jean-Pierre Desain.

Marie-Thérèse et Jean-Pierre Desain.

Sources :

 

  • Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Jacques Becker, Encyclopédie de la Grande guerre, Bayard, 2004.
  • John Buchan, La bataille de la Somme, Thomas Nelson & Sons, 1920.
  • Marjolaine Boutet et Philippe Nivet, La bataille de la Somme, Taillandier, 2016.
  • Général Georges Girard, La bataille de la Somme en 1916, Plon, 1937.
  • Archives du Souvenir Français – Siège national.
  • Archives de la Délégation du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine et du Comité d’Issy-les-Moulineaux-Vanves.
  • Les informations de cet article sont issues du site Internet www.somme14-18.com

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