Publié le 24 Novembre 2009

 

 

Sous la présidence d’honneur de Monsieur le général Roland Glavany, et en présence de Monsieur André Santini, ancien ministre, député-maire d’Issy-les-Moulineaux, de Monsieur Marie-Auguste Gouzel, maire-adjoint en charge des Affaires militaires, du colonel Pierre de Keraudren, secrétaire général adjoint de notre association au plan national, de Monsieur André Labour, délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine, le Comité  d'Issy a le plaisir de vous convier à son assemblée générale.

 

 

 

Dimanche 6 décembre 2009, à 10h00.

A la maison du Combattant

Salle d’honneur Jean Moulin – 1er étage.

4 rue du général Leclerc à Issy

 

Cette assemblée sera suivie par le traditionnel verre de l’amitié. Venez nombreux ! 

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Publié le 22 Novembre 2009



Comme chaque année, le Comité du Souvenir Français d'Issy-les-Moulineaux a participé aux manifestations de la commémoration du 91ème anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale.

Les principales manifestations étaient les suivantes :

- Mardi 10 novembre : cérémonie des "Flammes de l'Espoir", organisée par notre comité, puis remise de la Flamme à Monsieur le Maire-Adjoint délégué aux Anciens combattants et aux Parrainages militaires.

- Mercredi 11 novembre : cérémonies et dépôts de gerbes à l'église Sainte-Lucie, au Monument aux Morts franco-arménien, au cimetière municipal, place du 11 novembre puis au square Bonaventure Leca, avec les allocutations de Monsieur Roger Fleury, président de l'UFAC, de Monsieur Christian Poujols, président de l'UNC et de Monsieur André Santini, ancien ministre, député-maire.

Les commémorations du mercredi 11 novembre ont été marquées par la cérémonie de prières, avec des représentants de chaque culte, à l'auditorium Saint-Nicolas, et l'inauguration du nouveau carré militaire d'Issy-les-Moulineaux, somptueusement fleuri. Un travail colossal ayant été entrepris sur l'ensemble du cimetière et pour le carré, l'une des missions les plus délicates fut de bien repositionner chaque croix (il y en a plus d'une centaine) au-dessus des restes de chaque soldat.

Retrouvez les photographies de ces commémorations dans l'album intitulé "2009-11-11, Issy".

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Publié le 16 Novembre 2009


 

Sur le monument aux morts de la commune d’Issy-les-Moulineaux, pour la guerre d’Indochine, il est une particularité : dans la liste des morts pour la France, figure un civil, journaliste, défenseur acharné de la présence française en cette partie du globe et assassiné pour ses idées : Henry Chavigny de la Chevrotière.

 

 

Grâce aux publications de Jacques de la Chevrotière (L’Eléonore, les Chavigny de la Chevrotière, éd. Septentrion) et à nos recherches, nous avons pu récolter des éléments biographiques sur Henry Chavigny de la Chevrotière.

 

 

Les Chavigny de la Chevrotière.

 

La famille Chavigny de la Chevrotière est une vielle famille noble française dont les racines remontent à plusieurs siècles. Les ancêtres d’Henry sont des pionniers et des explorateurs, qui s’installent en Nouvelle-France. Ce territoire, qui s’étend considérablement sous les règnes de Louis XIII à Louis XVI, comporte aussi bien les possessions de Louisiane, d’Acadie, de Terre-Neuve et de la baie d’Hudson. Une partie de la famille s’installe également en Martinique.

 

Quant à Henry, il nait le 11 septembre 1883, à Saigon, en Cochinchine, territoire de l’Indochine française. Il est le fils naturel d’Eleuthère Chavigny de la Chevrotière et de Nguyen Thi An. Jacques de la Chevrotière indique même le jour de déclaration des parents devant un officier d’Etat-civil : il s’agit du 20 décembre 1883.

 

 

Le journaliste.

 

Henry passe une partie de son enfance puis de sa jeunesse en métropole. Entre autres, il est lycéen à Bordeaux. Il retourne par la suite en Indochine où il entame une carrière de journaliste. Entre 1917 et 1926, il travaille pour le journal L’Impartial ; puis de 1928 à 1942, à la Dépêche, dont il est directeur et propriétaire. Il fait partie de ces personnalités de la vie saïgonnaise, connu pour ses positions de défense des intérêts de la Mère patrie.

 

 

La polémique avec André Malraux.

 

Honoré de Balzac a écrit : « Le journalisme est une catapulte mise en mouvement par de petites haines ». Cette phrase décrit parfaitement la polémique qui oppose en 1925 Henry Chavigny de la Chevrotière à André Malraux.

 

En 1923, André Malraux, âgé seulement de 22 ans, accompagné de son épouse Clara, effectue le voyage de métropole en Indochine. Impressionnés par les connaissances encyclopédiques du jeune homme, le musée Guimet puis l’Ecole Française d’Extrême-Orient leur délivrent des laissez-passer pour explorer des temples de la région d’Angkor, au Cambodge. L’aventure devient rocambolesque quand les malles et bagages de Malraux et de ses compagnons d’infortune sont ouverts, au moment du retour, et que les Autorités y trouvent près de huit cents kilos de pierres et de morceaux de bas-reliefs, arrachés aux temples.

 

Les pilleurs sont condamnés. La presse indochinoise, à commencer par l’Impartial se déchaîne contre André Malraux. Lequel, s’étant lié d’amitié avec Paul Monin, avocat et fondateur du journal l’Indochine, revient deux ans plus tard à Saigon. Par journaux interposés, les protagonistes s’affrontent. Qu’on en juge, les titres parus dans le journal l’Indochine étant éloquents : « Première lettre à Monsieur Henry, d’En-avant-pour-l’arrière, moraliste sévère et journaliste sain » ; « Encore Chevrotière. Secondaire sapajou : le soporifique Delong » ; « Au très pur, très noble, très loyal gentilhomme Henry Chavigny d’En-avant-pour-l’arrière, ancien indicateur de la Sureté »…

 

Ce à quoi Henry Chavigny répond, dans l’Impartial : « Des documents, des preuves : Paul Monin vendu aux Bolchéviques chinois ! ». Et Malraux de rétorquer : « A Chavigny, vierge et martyr » !

 

Il est vrai que l’écrivain et futur ministre de la Culture, a déjà des sympathies pour les révolutionnaires communistes, Paul Monin également, et qu’à l’époque, avoir ce genre de sentiments est totalement incompatible avec ce qui fait aux yeux de l’opinion publique la grandeur de la France : le colonialisme (toute les tendances politiques, y compris les socialistes, soutiennent le colonialisme) et ses apports bénéfiques aux populations dites alors « indigènes ». Malraux se défend du raccourci entre communisme et colonialisme. Soutenu par des écrivains, des artistes, des intellectuels et quelques savants, il prêche un peu dans le désert… Pour autant quelques-uns de ses articles font grand bruit, jusqu’en métropole : défendant les idées d’émancipation du peuple indochinois – que l’on appellera bientôt vietnamien – Malraux s’attire le soutien d’une certaine bourgeoisie locale, et qui deviendra peu à peu, plus influente.

 

Les années passent. Henry Chavigny de la Chevrotière devient un personnage incontournable de la presse et de la présence française en Indochine.

 

 

Un assassinat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, Henry Chavigny de la Chevrotière créé un nouveau journal qui prend le nom d’Union Française. Dès les premiers événements de 1946, le journaliste est un fervent défenseur du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient. Il est connu de la plupart des gouverneurs et des responsables militaires, dont le moindre n’est certainement pas le général Jean de Lattre de Tassigny. Celui-ci, nommé en décembre 1950, est accompagné de plusieurs officiers généraux dont René Cogny, Polytechnicien, et général de brigade dans l’Artillerie.

 

Pour ses positions, ses idées, Henry Chavigny de la Chevrotière est assassiné le 12 janvier 1951. La dépêche de l’Agence France-Presse indique : « Vendredi, à 12h35, M. de la Chevrotière se rendait dans sa Hotchkiss décapotable de son bureau à son domicile rue des Epargnes, en passant comme à l’accoutumée par la rue Richaud. Peu avant le carrefour Richaud – Evriaud des Vergnes, il fut dépassé par une jeep portant le numéro jaune du Corps consulaire, occupée par deux terroristes. Arrivé à la hauteur de la voiture de M. de la Chevrotière, celui qui ne conduisait pas jeta deux grenades dans la Hotchkiss. M. de la Chevrotière en saisit une et s’apprêtait à la relancer quand elle explosa. Sa main fut arrachée. Atteint au corps et à la tête qui fut criblée d’éclats, M. de la Chevrotière mourut presque instantanément. L’autre grenade atteignit le chauffeur qui accompagnait M. de la Chevrotière et fut grièvement blessé ».

 

Quelques jours plus tard, le Haut-commandement décide de décorer, à titre posthume, Henry Chavigny de la Chevrotière. Un article paru dans le journal l’Union française reprend les textes de la déclaration : « Au nom du général de Lattre de Tassigny, le général Cogny décore à titre posthume M. de la Chevrotière de la croix de la Légion d’honneur et de la croix de guerre des T.O.E. – nb : Théâtres des Opérations Extérieur – avec palmes. Journaliste de grande classe qui, après avoir dépensé sans relâche et sans souci pour défendre la cause de l’amitié franco-vietnamienne dont il a été l’un des premiers pionniers. Condamné à mort par les terroristes, ayant échappé par miracle à deux attentats, n’a pas hésité à continuer son œuvre. Est tombé en soldat le 12 janvier 1951, donnant ainsi l’exemple de courage et de ténacité ».

 

Une seule question subsiste : pourquoi le nom d’Henry Chavigny de la Chevrotière se trouve-t-il sur le monument aux morts de la ville d’Issy-les-Moulineaux ?

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 1 Novembre 2009

Photographie extraite du livre d’Adam Rayski sur le Stand de Tir.

 

 

 

 

Samedi 12 septembre 2009, allée des Citeaux à Issy-les-Moulineaux. Reçu chez Mr et Mme Dubot, Marcel Lecomte, isséen (« Je suis né au 20 rue Hoche, à la maison, comme cela se faisait à l’époque. On était en 1934 »), ancien du bâtiment, combattant en Algérie, nous raconte sa Seconde Guerre mondiale et la Libération.

 

« Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de la conquête allemande. J’entendais surtout mes parents dirent que c’était grave, pas drôle et qu’il fallait faire avec. Mais j’ai bien encore en mémoire les événements extraordinaires. Par exemple, boulevard Voltaire. C’est là qu’eurent lieu les premiers bombardements.

 

Au moment de la Libération, mes parents ont fait comme tout le monde. Ils ont suivi la foule. Pendant près de quatre années, les rumeurs les plus folles avaient circulé sur certains endroits, certaines demeures. Que pouvait bien-t-il se passer dans ces immeubles, dans ces lieux occupés par les Allemands, par la Gestapo, et dont des bruits atroces venaient aux oreilles du voisinage ? C’était le cas du Stand de Tir où nous entrâmes à la fin du mois d’août 1944 (Ndlr : se reporter aux articles écrits à ce sujet et publiés sur ce site en septembre 2008). Je me souviens parfaitement avoir accompagné sagement mes parents. En ce temps-là, il était impensable pour nous de désobéir ou de courir partout. J’étais donc derrière eux. Je les écoutais parler avec d’autres adultes. Leur première impression fut une grande surprise. Beaucoup racontaient qu’ils avaient entendu des tirs, mais sans soupçonner ce que ces murs pouvaient cacher. Une pièce comportait des poteaux. A mi-hauteur, ils étaient criblés d’impacts de balles. Pire. Au sommet étaient encore cloués les bandeaux que devaient servir à couvrir les yeux des suppliciés. Au fond, un mur d’amiante avec des traces de mains, enfoncées assez profondément. L’une d’elles était placée très haut. Totalement inatteignable pour moi. Comment avait-elle pu être à une telle hauteur ?

 

Une autre pièce. Le mur du fond était pour partie fait de carreaux de verre. Sur le côté, il y avait une installation. On aurait dit les fours d’une boulangerie. Autour de moi, certains disaient que des gars avaient certainement été gazés dans cette pièce et que les fours auraient pu servir à faire disparaître les corps. D’autres racontaient que les cercueils de bois blanc étaient destinés aux soldats allemands ayant refusé de fusiller des Français. Quelle pouvait bien être la vérité dans tous ces propos ?

 

Au global, la visite dura une heure. Deux heures peut-être. Mais j’en sortis bouleversé. J’ai longtemps pensé à ce moment et longtemps imaginé ce qu’il avait pu s’y passer. Pour l’heure, il fallait aller à la soupe populaire. Et ce n’était pas facile. Les villes de Paris et d’Issy étaient libérées. Mais ça et là, des partisans étaient restés planqués et tiraient sur la foule… ».

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