Publié le 20 Décembre 2017

Assemblée générale 2017 - Bonnes fêtes.

Le dimanche 3 décembre 2017 s’est déroulée l’assemblée générale du Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux et Vanves.

 

Etaient présents :

 

  • Madame Christine Helary-Olivier, maire adjoint en charge des affaires militaires.
  • Madame le colonel Marie-Françoise Goloubtzoff, maire-adjoint de Vanves.
  • Monsieur le lieutenant-colonel Claude Guy, Délégué général de l’association pour les Hauts-de-Seine.
  • Monsieur le général Michel Forget, président d’honneur du comité.
  • Monsieur le général Jean-Claude Ichac, président honoraire du comité.
  • Monsieur Michel Rossignol, président de l’ACPG.
  • Monsieur André Rabartin, président de l’UNDIVG.
  • Monsieur Jacques Tchirbachian, président de l’ANACRA.
  • Monsieur Jacques Landois, président de la section de Vanves du Souvenir Français et l’ensemble des adhérents du comité d’Issy-Vanves et leurs amis.

 

L’assemblée générale a commencé par un rappel de nos disparus : le général Roland Glavany et Jacques Vignaud, ainsi que le commander Tesich. A cette occasionne minute de silence a été observée.

 

La lecture du rapport financier a été faite par Fabien Lavaud, trésorier. Le détail sera envoyé aux adhérents.

 

La lecture du rapport d’activités a été réalisée par Frédéric Rignault, président. Au cours de l’année écoulée (du 1er octobre 2016 au 30 septembre 2017), le Comité a participé à toutes les cérémonies patriotiques. De plus : le 9 juin une commémoration a eu lieu au cimetière d’Issy (avec le général Forget et Claude Guy) à la mémoire de deux héros du Normandie-Niemen enterrés dans la commune : Albert Mirlesse et Yves Mahé ; le 14 septembre le général Forget a donné une conférence sur cette escadrille Normandie-Niemen.

 

Le Comité a également mené des travaux de restauration de la tombe de Wladimir Rygaloff, qui avait été vandalisée.

 

Bien entendu, les 30, 31 octobre et 1er novembre, le Comité a réalisé la quête annuelle (nous gérons aussi les quêtes du Bleuet de Franc ele 8 mai et le 11 novembre).

 

Enfin, Madame Goloubtzoff a présenté les actions réalisées sur la commune de Vanves. L’une d’elles consistant à impliquer des élèves dans la rénovation de certaines tombes de Morts pour la France.

 

Là encore, le détail sera envoyé aux adhérents.

 

Concernant les travaux de mémoire, il a été rappelé le livre sorti il y a quelques années et publié aux Editions Atlante (Alain Bétry), relatif aux témoignages d’anciens combattants (29 d’entre eux étant isséens).

 

En fin d’assemblée générale, après les prises de parole du général Ichac, du général Forget, de Claude Guy et de Christine Helary-Olivier, des médailles du Souvenir Français ont été remises :

 

  • Médaille de bronze pour Paul Richard.
  • Médaille d’argent pour André Rabartin.
  • Médaille d’argent pour Robert Dubot, ancien de la 2e DB et de la 1ère Armée.

 

Par la suite les participants ont eu le plaisir de partager les verres et les assiettes de l’amitié, grâce à un exceptionnel buffet préparé par Jacques Tchibarchian, Michel et Joëlle Villenfin et toute leur équipe.

 

Retrouvez ci-dessous les photographies prises lors de cette assemblée générale.

 

Le Comité en profite également pour souhaiter un joyeux Noël et présenter ses meilleurs vœux pour 2018 à l’ensemble de ses adhérents et aux lecteurs de son site internet !

 

 

 

CDT (RC) Frédéric Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint.

Assemblée générale 2017 - Bonnes fêtes.
Assemblée générale 2017 - Bonnes fêtes.
Assemblée générale 2017 - Bonnes fêtes.
Assemblée générale 2017 - Bonnes fêtes.
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Publié le 16 Décembre 2017

L'église Saint-Joseph de Shanghai.

L'église Saint-Joseph de Shanghai.

L’histoire des premières années de la Concession française de Shanghai est digne d’un grand roman d’aventures. Elle est faite d’une poignée d’individus qui eurent le courage d’affronter des conditions particulièrement difficiles : celle d’un terrain marécageux et insalubre, situé à l’étroit entre les hauts murs d’une ville chinoise indifférente et la sourde hostilité de la Concession anglaise dont elle était séparée par un petit canal.

 

Il n’était alors pas rare que les maladies fassent des ravages dans les rangs de ces véritables aventuriers. Tel est le cas de Blanche Schmidt, fille cadette du premier Consul de France à Shanghai, dont la trace de la mort poignante est encore visible aujourd’hui.

Charles de Montigny.

Charles de Montigny.

Blanche, fille de Charles de Montigny, premier Consul de France à Shanghai

 

Blanche n’est qu’une enfant quand elle débarque à Shanghai le 25 janvier 1848 : elle a 8 ans. Sa sœur aînée, Nina, n’en a quant à elle que 12.

 

Première famille française « expatriée » de l’histoire de Shanghai, elles accompagnent avec leur mère (elle-même accompagnée de sa mère et de sa sœur), leur père diplomate, Charles de Montigny, qui a été envoyé en Chine par le roi Louis-Philippe afin d’exécuter le Traité de Whampoa (signé en 1844). Il a pour mandat d’ouvrir le premier consulat de France à Shanghai et d’y établir une Concession française – à l’image de ce que les Anglais et les Américains, ont déjà fait.

 

La mission est semée d’embûche, les conditions difficiles. La famille vit alors dans une petite habitation, « précaire et misérable » faite de bois et de torchis, régulièrement inondée par les crues du Huangpu. Le domestique de la famille, Pierre Breton, y meurt de dysenterie le 4 novembre 1848 (ce qui fait de lui le premier Français laïc à mourir à Shanghai).

 

Dominique Rémi, initiateur de la Concession française de Shanghai

 

Durant ces premiers mois particulièrement difficiles, Charles de Montigny se lie au tout premier commerçant français qui souhaite s’établir à Shanghai : un certain Dominique Rémi, négociant en vins et spiritueux, et importateur d’horloges. Sa demande d’acquisition d’un terrain offre au Consul le prétexte pour réclamer aux autorités chinoises l’établissement d’une Concession : « Par l’article 22 du traité de paix et de commerce entre la France et la Chine, il est dit que tout Français arrivant dans un des cinq ports ouverts au commerce pourra louer ou affermer des terrains […]. Le Consul demande en conséquence […] que soit fixé un quartier pour les concessions à faire aux Français à Changhai » tel est le contenu de la lettre adressée par le diplomate aux autorités de Shanghai en août 1848.

 

Après de longues et âpres négociations, un accord est finalement arraché : le 6 avril 1849 nait la Concession française de Shanghai.

 

Edouard Schmidt, neveu de Dominique Rémi

 

En 1856, Edouard Schmidt, neveu de Dominique Rémi, rejoint son oncle à Shanghai et devient son associé : l’entreprise Rémi devient alors Rémi Schmidt et Cie. Edouard en prend la direction à Shanghai (quand son oncle est absent, ce qui est très fréquent).

 

Dans les pas de Rémi et profitant des facilités offertes par la Concession, des maisons françaises de commerce vont alors lentement s’établir dans l’enclave française : elles seront neuf en 1862. Cette année-là, la population du territoire s’élèvera à une centaine de personnes, dont neuf femmes seulement !

 

Union des familles de Montigny et Rémi-Schmidt

 

Les familles de Montigny et Rémi-Schmidt vont, dans ce contexte, s’unir de façon très officielle : le 17 juillet 1861 lors d’une unique cérémonie célébrée dans le VIIIème arrondissement de Paris, Nina, la fille ainée des Montigny prend pour époux Dominique Rémi et, Blanche, la fille cadette, épouse Edouard Schmidt. Double mariage, mêmes témoins, mêmes familles. Les intérêts politiques s’unissent avec les intérêts économiques : vive la Concession française de Shanghai !

 

Fin tragique

 

Les jeunes époux Schmidt regagnent Shanghai dès avril 1862. Mais le bonheur des premiers mois de mariage sera de courte durée : le 29 août 1862, Blanche succombe au choléra, maladie qui faisait alors des ravages dans la population étrangère. Elle avait 22 ans.

 

Le Consul Edan, successeur de Charles de Montigny, aura la lourde tâche d’annoncer la nouvelle aux parents. « Une chambre de la maison Schmidt a été transformée en une chapelle ardente où nous avons fait transférer le cercueil jusqu’à qu’il pût être déposé dans une des chapelles de la nouvelle église » écrit-il dans une lettre datée du 3 septembre.

 

Eglise Saint-Joseph

 

La « nouvelle église » mentionnée par le Consul Edan est l’Eglise Saint-Joseph du Yangkingpang. Première église catholique de la Concession française, elle fut pendant les décennies qui suivirent (jusque dans les années 40) l’église des hauts dignitaires français : le Consul et sa famille y disposaient au premier rang de places réservées.

 

Saint-Joseph s’élève encore aujourd’hui à à peine 300m du Huangpu, au croisement de Sichuan Nan Lu (alors Rue Cousin-Montauban) et Jinling Dong Lu (alors Rue du Consulat). Construite entre 1859 et 1862, au temps du Consul Edan, elle remplaçait alors une première église en bois.

La sépulture de Blanche Schmidt.

La chapelle du Souvenir

 

En 1862, Blanche y sera inhumée, dans une « chapelle qui se trouve à gauche, près de l’entrée, en face des fonts baptismaux, et construite entièrement en dalles et blocs de granit. »

 

La petite chapelle « à gauche, près de l’entrée » existe encore. Son portique est décoré d’un vitrail portant une ancre de marine.

 

Au-dessus du vitrail, incrustée dans le mur et perdue dans la pénombre, a survécu une plaque en latin (très probablement d’origine) qui reprend le même contenu : une dédicace d’une mère endeuillée à sa fille partie trop tôt. A la lumière d’une torche, on peut y lire : MATRI DOLOROSA / IN MEMORIAM / BLANCHAE MARIA SCHMIDT / NATAE DE MONTIGNY / 1862. Ce qu’on peut traduire ainsi : Douleurs d’une mère / En mémoire de / Blanche Marie Schmidt / née de Montigny / 1862.

 

La sépulture de Blanche Schmidt, née de Montigny

 

Un court entretien avec le curé actuel et une consultation de sites internet chinois (une recherche sur le net français ou anglais n’ayant rien donné) nous laissent penser qu’il s’agit bien du lieu de la sépulture de Blanche Schmidt, née de Montigny.

 

Celui-ci a survécu aux vicissitudes de l’histoire : en 1966 les gardes rouges n’ont pas dû remarquer la plaque en latin, qu’ils auraient alors selon toute vraisemblance réduite en miettes (comme cela s’est produit dans d’autres lieux de culte, la religion étant alors assimilée à une superstition féodale qu’il fallait éradiquer de la Chine maoïste). Ils n’ont également pas compris qu’il s’agissait d’un lieu de sépulture, puisque rien ne l’indique, si ce n’est les vagues messages sur le vitrail et sur la plaque en latin qu’il leur aurait fallu apercevoir et traduire.

 

Le corps de Blanche de Montigny repose donc très probablement encore sous les dalles de la chapelle achevée en 1862. A Shanghai au début de l’ère des Concessions, il n’était alors pas rare que l’aventure s’achève en tragédie…

 

 

 

 

Sources :

 

  • Souvenir Français de Chine et d’Asie – Délégué général : Claude R. Jaeck.
  • Site internet du Souvenir Français de Chine : www.souvenir-francais-asie.com
  • Texte David Maurizot.
  • Histoire de la Concession française de Changhai, Ch. B. Maybon et Jean Fredet, Plon, 1929.

 

La sépulture de Blanche Schmidt.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale