Publié le 18 Juin 2024

Photo DR - Le parking avion du détachement français quelques minutes après le crash.

Photo DR - Le parking avion du détachement français quelques minutes après le crash.

Le 21 janvier 2015, sur la base aérienne d'Albacete en Espagne, un exercice OTAN réunissait des avions de combat de différentes nations, chacune ayant une zone de parking attribuée. Ce jour-là, sur le tarmac, un détachement de l'armée de l'Air mettait en œuvre des chasseurs Mirage 2000D de l'Escadron de chasse 1/3 « Navarre » de Nancy et des avions d'entrainement « Alpha jet ».

Mais dans l'après-midi un chasseur grec F-16 biplace au décollage bascula à droite et s'écrasa sur les avions au parking. Le bilan fut lourd, onze tués dont les deux pilotes grecs et neuf français, quatre officiers et cinq sous-officiers, ainsi que neuf blessés dont cinq graves. Il y aura également onze blessés dans le détachement italien proche du lieu de l'explosion. Ce bilan aurait été encore plus important sans l'action de sous-officiers américains de l'U.S. Air Force qui, malgré le danger, étaient immédiatement intervenus.

Photo DR - Un hommage national a été rendu aux victimes de l'Armée de l'air par le président de la République, le 3 février 2015, dans la cour des Invalides.

Photo DR - Un hommage national a été rendu aux victimes de l'Armée de l'air par le président de la République, le 3 février 2015, dans la cour des Invalides.

Ces officiers et sous-officiers de l'armée de l'Air, quelle que soit leur spécialité, pilote, navigateur ou mécanicien, sont « morts dans l'accomplissement de leur mission » et leur mémoire, à ce titre, se devait d'être reconnue et entretenue. C'est le but que s'était donné l'Association du Mémorial des Aviateurs (AMA), créée en 2016 et comptant parmi les cinq membres de droit de son conseil d'administration le président du Souvenir Français.

L'action de l'association s'est concrétisée par :

  • Un monument, pale d'hélice verticale, installé devant le Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, qui a été inauguré le 29 juin 2022 ;
  • Un espace immersif qui honore la mémoire de tous les aviateurs qui ont donné leur vie dans l'accomplissement de leur mission. Une fiche est donc prévue, en cours de rédaction, ou rédigée pour chacun des quelques 15 000 Aviateurs identifiés depuis la création de l'Aéronautique militaire, en 1909 à nos jours ! De plus un « mur d'images », créé dans le hall de la Cocarde du Musée de l'Air et de l'Espace, permet de comprendre en quoi consistait sa mission.
Photo DR - Le Mémorial des Aviateurs devant le Musée de l'Air et de l'Espace.

Photo DR - Le Mémorial des Aviateurs devant le Musée de l'Air et de l'Espace.

Le 29 avril 2024, les présidents du Souvenir Français et de l'Association du Mémorial des Aviateurs ont signé une convention de partenariat. Celle-ci devrait permettre en particulier de faire bénéficier les rédacteurs des fiches des aviateurs morts dans l'accomplissement de leur mission des informations recueillies « sur le terrain » par les membres du Souvenir Français qui, dans le cadre de leur vocation de localisation et d'entretien des tombes des « Morts pour la France », peuvent apporter leur contribution au travail de recherche et de vérification de toutes les informations nécessaires à la constitution des dossiers de l'AMA, en relevant par ailleurs non seulement les tombes portant les noms d'aviateurs mentionnés comme, par exemple « morts  en service aérien commandé », mais toute sépulture de membre de la grande famille aéronautique, l'AMA pouvant avoir une fiche ouverte mais sans savoir où l'intéressé a été inhumé.

Nous le devons bien à tous ceux qui ne sont pas « Morts pour la France », mais qui ont perdu la vie en se préparant, « au cas où... » 

 

 

GBA (2S) Jean-Claude ICHAC,

Président d'honneur du Comité d'Issy-les-Moulineaux/Vanves du Souvenir Français et membre de l'Association du Mémorial des Aviateurs.

Photo DR - Signature d'une convention de partenariat entre le Souvenir Français et l'Association du Mémorial des Aviateurs par les deux présidents, le GCA Matthieu Pellissier (AMA), à gauche et le CGA Serge Barcellini (SF), à droite.

Photo DR - Signature d'une convention de partenariat entre le Souvenir Français et l'Association du Mémorial des Aviateurs par les deux présidents, le GCA Matthieu Pellissier (AMA), à gauche et le CGA Serge Barcellini (SF), à droite.

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Publié le 8 Juin 2024

Le PC de l’ORA en son état actuel, après l’incendie de 1944 et la récente restauration.

Le PC de l’ORA en son état actuel, après l’incendie de 1944 et la récente restauration.

Pierre Fraisse nait le 9 juillet 1923 à Issy-les-Moulineaux. Il est le fils de Charles Fraisse et de Suzanne Delavoye. Ils demeurent au 11, rue d’Alembert à Issy.

 

Pierre Fraisse s’engage dans la Résistance ; il est soldat FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).

Dans l’ouest de la France, plusieurs groupes de résistants sont actifs. Entre autres l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) qui a installé son PC dans une ferme au Potireau dans le département de la Sarthe, non loin de Saint-Germain-d’Arcé. Le but de l’ORA comme l’ensemble des FFI : stopper coûte que coûte la remontée de divisions allemandes vers la Normandie. Depuis le 1er juin 1944, à la suite du message entendu sur Radio-Londres « Les carottes sont cuites », les hommes de la Résistance se tiennent prêts.

Pierre Fraisse est donc de ceux-là. Prêts aux sabotages, aux coupures de lignes électriques, aux mines pour faite sauter les trains de troupes allemandes. Mais le jeune homme n’aura pas le temps de savourer l’arrivée des Américains sur le sol français : à l’âge de 20 ans, le 6 juin 1944, il meurt des suites de ses blessures à l’hôpital de Château-du-Loir, place Saint-Martin, distant de Saint-Germain-d’Arcé d’une quinzaine de kilomètres.

Les opérations de la Résistance réussissent quelques jours. Mais cela ne durera qu’un temps : la Gestapo et des miliciens français cernent la ferme puis attaquent. Trop nombreux pour les Résistants, ces derniers doivent se rendre, sur les ordres de leur chef, le capitaine Madelin. Les Résistants seront tous déportés.

D’autres groupes seront par la suite démantelés par la Wehrmacht et la Milice et de nombreux combattants FFI seront arrêtés et fusillés sur place, sans aucune forme de procès.

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site MemGenweb – Fiche de Pierre Fraisse – Contribution de Jérôme Charraud.
  • Journal Le Petit Courrier, l’écho de la vallée du Loir (sources et crédit photographique).
  • Archives du département de Loire-Atlantique.
  • Archives du département du Maine-et-Loire.

 

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