Alors que le général Valérie André va célébrer son 100e anniversaire, l’héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux a été rebaptisé le 8 mars dernier, « Héliport Paris-Issy-les-Moulineaux Valérie André », en présence de la première femme nommée au grade de général en France.
Parmi les personnages illustres qui ont marqué l’histoire d’Issy-les-Moulineaux et de France, Valérie André a une place à part. Héroïne incontestée de l’aviation militaire française, le Médecin Général Inspecteur Valérie André a profondément marqué le monde aéronautique international tant par ses exploits en Indochine dans les années 1950, où elle fut la première femme au monde à piloter des hélicoptères en mission de guerre, qu’en tant que première femme nommée au grade de général dans l’histoire de France, ou bien encore comme artisan de la création de l’Académie de l’Air et de l’Espace.
Le général Valérie André fut également la première femme militaire élevée à la dignité de Grand’Croix de la Légion d’honneur, ainsi que Grand’Croix dans l’Ordre national du Mérite. Elle est un modèle de courage et d’abnégation pour nombre de femmes militaires en particulier, et, bien plus, une figure exemplaire de nos armées.
A quelques semaines de fêter son 100e anniversaire, le général Valérie André a assisté au baptême à son nom de l’héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux. Le 8 mars, journée des droits des femmes, s’est en effet tenue une cérémonie en sa présence, ainsi que de nombreuses personnalités comme André Santini, son neveu, Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, Augustin de Romanet, président d’Aéroports de Paris ou Catherine Maunoury, présidente de l’Aéroclub de France.
Évacuations sanitaires en hélicoptère.
Valérie André est née le 21 avril 1922 en Alsace. Très tôt, elle souhaite devenir médecin. Mais, comme ses modèles, elle rêve aussi de piloter des avions. A 13 ans, elle réalise son baptême de l’air et prend dès 17 ans des cours de pilotage.
Néanmoins, la guerre éclate et elle fuit l’Alsace pour Clermont-Ferrand puis paris, où elle poursuit des études de médecine, obtenant un diplôme de docteur en médecine peu après la fin de la guerre.
En 1949, alors que la guerre d’Indochine fait rage, elle décide de partir servir en tant que médecin-capitaine sur les théâtres d’opérations. Ayant assisté à des démonstrations d’hélicoptères, elle prend conscience de leur utilité pour l’évacuation sanitaire des blessés et en 1950, entame son apprentissage en France. Elle se spécialise alors en pilotage d’hélicoptère pour les évacuations sanitaires et réalise ainsi l’évacuation de 165 blessés tout en profitant de son brevet de parachutiste, qu’elle a passé quelques années plus tôt, pour sauter sur des postes isolés et apporter une aide médicale aux soldats blessés ne pouvant être rejoints que par des unités parachutées. En Indochine, elle réalisera 129 vols opérationnels.
Durant la guerre d’Algérie, elle continue ses évacuations sanitaires en hélicoptères entre 1959 et 1962 avant de retourner en France et continuer sa carrière d’officier du service de Santé des armées.
En 1976, elle est la première femme à devenir officier général en France et terminera sa carrière au grade de Médecin Général Inspecteur du service de Santé des armées en 1981. A son retour dans la vie civile, elle devient présidente du Comité des femmes militaires et travaille à la promotion des femmes dans les forces armées.
André Santini, ancien ministre, maire d’Issy-les-Moulineaux : « Associer le nom de Valérie André, légende de l’aviation française, au lieu qui en a été le berceau est un puissant message au service de la place des femmes dans l’histoire, et donc, dans notre société ».
Cet article est paru dans le journal d’Issy-les-Moulineaux, Point d’Appui, numéro d’avril 2022.