premiere guerre mondiale

Publié le 18 Mai 2025

Soldats du 360e régiment d'infanterie.

Soldats du 360e régiment d'infanterie.

Daniel Laheyne du comité de Chaville du Souvenir Français a attiré notre attention sur l’histoire du caporal isséen Louis Vasse, sauvagement assassiné le 4 juin 1915 par le prisonnier allemand Johann Boos. Nous l’en remercions.

Voici cette histoire.

 

Louis Vasse nait à Issy-les-Moulineaux le 21 janvier 1888. Jardinier de profession, il est domicilié au 35, rue Ernest Renan à Issy. Il est le fils de Louis Emile Vasse, né vers 1861, et d’Honorine Savier, née vers 1866, maraîchers aux Moulineaux. Louis Vasse a épousé le 4 mars 1893 à Issy Germaine Vitureau, dont les parents sont également maraîchers.

Au début de la Première Guerre mondiale, Louis Vasse est caporal à la 21e compagnie du 360e régiment d’infanterie, unité constituée avec les bataillons de réserve du 160e RI, dont le casernement est à Toul. Classe 1908, Louis Vasse porte le matricule 02.637 et le numéro 3.968 au recrutement de la Seine, 3e bureau.

En 1914, le 360e RI participe à la bataille de la Trouée des Charmes puis celle du Grand Couronné non loin de Nancy ; de septembre à octobre, il est pris dans ce qui est appelé la « course à la mer » puis il se stabilise près de Notre-Dame de Lorette dans le sud du Pas-de-Calais.

En mai-juin 1915, le 360e participe, avec d’autres régiments, à la conquête du plateau de Lorette et le village d’Ablain. La 19e compagnie du 360 avance sur près des 400 mètres et s’empare d’une longue tranchée et de ses occupants, faisant 450 prisonniers allemands. La défense d’Ablain est complètement désorganisée et la chute totale du village s’ensuit quelques heures plus tard. Ce glorieux fait d'armes vaut au 360 la citation suivante à l'ordre de l'Armée, citation qui comporte l’attribution de la Croix de guerre à son drapeau : « le général commandant la 10e Armée cite à l'ordre de l'Armée le 360e R. I., sous les ordres du lieutenant-colonel Piazza : « Les 27 et 28 mai, a, sous l'habile et énergique impulsion de son chef, enlevé plusieurs tranchées, le cimetière et le village organisé, avec un allant, une fougue, une énergie au-dessus de tout éloge, faisant 400 prisonniers. S'est maintenu sur les positions conquises, malgré un bombardement d'une extrême violence et une contre-attaque de l'ennemi ».

 

Le Journal de marché du 141e régiment d’infanterie (qui a participé à cette bataille) indique ceci :

« Corvée de 50 hommes, comme la journée du 4.

« Par ordre de la Division, le Bataillon quitte le cantonnement du château de la Haie pour se rendre à Gauchin-Légal, sauf la 33e Compagnie qui continuera à séjourner au château de la Haie sous le commandement du capitaine Bousquet. Elle se composera de 250 hommes comprenant les hommes les plus âgés et les moins aptes. Cette compagnie assurera le service du génie et fournira le poste de police de la Haie.

Le prisonnier Boos Johann faisant partie du groupe des 19 arrivés au château de la Haie dans la nuit du 4 a été accusé par le soldat Doyen, du 360e, comme ayant assassiné le caporal Vasse, dans la tranchée où ils s’étaient rendus et faits prisonniers. Sur cette dénonciation, et après enquête, il a été condamné à être fusillé.

L’exécution a eu lieu dans les dépendances du château de la Haie. Le peloton d’exécution, composé de 12 hommes du 141e et commandé par le capitaine Bousquet, de la 33e Compagnie, a eu lieu immédiatement. »

 

Par la suite, le caporal Louis Vasse est cité à deux reprises :

Cité à l’ordre de la 70e Division n° 66 du 10 juillet 1915 dans les termes suivants : « S’est présenté comme volontaire pour l’attaque d’une maison isolée et d’une tranchée ennemie. A été tué dans l’accomplissement de sa mission. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 3 juin 1921 (J.O. — Cahier spécial —24 mai 1922, p. 2.101), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « VASSE (René-Louis), matricule 02.637, caporal : brave caporal, s’est présenté comme volontaire pour l’attaque d’une maison isolée et d’une tranchée ennemie, devant Ablain-Saint-Nazaire. A été tué dans l’accomplissement de sa mission, le 4 juin 1915. A été cité. »

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site Chtimiste : parcours des régiments et unités françaises pendant la Première Guerre mondiale.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Mémorial Gen Web – Fiche individuelle de Louis Vasse. Contributions de Claude Richard, Jérôme Charraud et Gérard Peugnet.
  • Issy-les-Moulineaux, registre des actes de décès de la ville – Année 1915, Vol. II, acte N°463.

 

Acte de décès de Louis Vasse.

Acte de décès de Louis Vasse.

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Publié le 4 Mai 2025

Le docteur applique de l'ambrine sur une brûlure de la cuisse et des fesses.

Le docteur applique de l'ambrine sur une brûlure de la cuisse et des fesses.

De la Chine à Issy-les-Moulineaux, le parcours d’Edmond Barthe de Sandfort entremêle rigueur scientifique et humanisme. Médecin passionné, il est à l’origine de l’Ambrine, un remède innovant qui apporta un réel soulagement aux grands brûlés durant la première guerre mondiale.

Né le 20 mai 1853, Edmond effectue ses études à l’école de Santé navale de Toulon, puis participe en tant que médecin de la Marine à plusieurs missions à l’étranger, notamment en Chine et en Macédoine. Celles-ci forgent son expérience de terrain et affûtent son sens de l’innovation.

En 1885, Edmond est réformé pour des raisons de santé. Il devient alors médecin aux thermes de Dax et se spécialise dans le traitement des affections rhumatismales. Il mène d’importants travaux sur les vertus thérapeutiques de la boue et publie plusieurs ouvrages, dont un Guide du médecin et du malade, destiné à vulgariser les bienfaits des soins thermaux. Il développe également un traitement inspiré des méthodes d’Ambroise Paré : un mélange de paraffine et de gommes fondues. Ce remède, qu’il baptise Ambrine - à cause de son aspect jaune et translucide faisant penser à l’ambre - est initialement destiné au traitement des rhumatismes.

Au début du XXe siècle, lors d'un voyage au Yunnan (Chine), Edmond découvre par hasard l’efficacité de l’Ambrine sur les brûlures graves. Il l’applique sur des plaies brûlées et constate une réduction significative de la douleur ainsi qu’une cicatrisation rapide. Bien que son efficacité soit rapidement observable, le monde médical se montre d’abord sceptique lorsqu’il revient à Paris en 1904. Edmond persiste et perfectionne sa formule pendant plusieurs années, convaincu de son potentiel thérapeutique.

En 1914, alors âgé de plus de 60 ans, Edmond demande à reprendre du service. En 1916, il est affecté à l’hôpital militaire provisoire Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux, où il prend la tête du service des grands brûlés. L’Ambrine y est utilisée de manière systématique, avec des résultats jugés spectaculaires et le traitement fait rapidement école.

Le 28 septembre 1916, Le Figaro indique dans un article qui lui est consacré : « le sous-secrétaire d'État du service de santé a envoyé aux médecins-chefs des hôpitaux d'évacuation l'ordre de diriger désormais sur Issy-les-Moulineaux tous les brûlés qui leur seront amenés du front. » Et quelques semaines plus tard, en novembre 1916, le président Raymond Poincaré se rend en personne à l’établissement de soins pour élever Edmond Barthe de Sandfort au rang de chevalier de la Légion d'honneur.

Également impressionné par l'efficacité de l'Ambrine, le philanthrope Henri de Rothschild décide de se former auprès de son inventeur afin de comprendre et de valider scientifiquement cette méthode. Il contribue ensuite à sa diffusion en finançant sa production à grande échelle et en publiant en 1918 un ouvrage de référence intitulé Le Traitement des brûlures par la méthode cirique (pansement à l’ambrine), destiné aux médecins des armées.

En octobre 1917, Edmond quitte Issy-les-Moulineaux pour diffuser sa méthode en Italie. La date et le lieu précis de son décès sont inconnus mais son héritage demeure. Edmond Barthe de Sandfort incarne une médecine tournée vers l’innovation et la compassion. En créant l’Ambrine, il a ouvert la voie à une nouvelle approche du soin des blessés de guerre. Une démarche pionnière où la science se met au service de l’humain.

 

Jean-David BOUSSEMAER,

Souvenir Français Issy-les-Moulineaux.

 

Sources : 

Marie-Aude Bonniel, « Les merveilles du traitement du Dr Barthe de Sandfort sur les brûlés (1916) », Le Figaro, 20 octobre 2014

https://www.lefigaro.fr/histoire/centenaire-14-18/2014/10/20/26002-20141020ARTFIG00063-les-merveilles-du-traitement-du-dr-barthe-de-sandfort-sur-les-brules-1916.php

Rothschild (Henri de), Le Traitement des brûlures par la méthode cirique (pansement à l'ambrine). Conférences faites à MM. les médecins-majors des formations sanitaires des armées (mission du G. Q. G.), O. Doin et fils, Paris, 1918. Extrait sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1428142v

https://numerabilis.u-paris.fr/ressources/pdf/sfhm/hsm/HSMx1974x008x004/HSMx1974x008x004x0795.pdf

https://imagesdefense.gouv.fr/fr/issy-les-moulineaux-hopital-saint-nicolas-salle-d-ambrine-vaporisation-d-une-brulure-du-dos-traitement-du-docteur-barthe-de-sandfort-legende-d-origine-1.html

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Publié le 22 Décembre 2024

Belfort – Caserne Bougenel du 42e RI.

Belfort – Caserne Bougenel du 42e RI.

Louis Rossi nait le 10 mars 1885 dans le département du Doubs. Il est recensé en ces lieux et se voit affecté le numéro 1630 au recrutement de Besançon. Plus tard, il déménage pour chercher du travail et s’installe en région parisienne. Il habite alors Issy-les-Moulineaux.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’armée l’appelle à se rendre à la caserne Bougenel du 42e régiment d’infanterie (RI), située à Belfort.

Sous les ordres du colonel Bonfait, le 42e RI se dirige dès la déclaration de guerre vers l’Alsace. Le 8 août 1914, il entre dans Mulhouse puis continue sa progression vers la ville de Rixheim. Il fait partie de ces unités qui pénètrent en Alsace-Lorraine occupée au début du conflit. Cependant, dès le lendemain, une violente contre-attaque l’oblige à céder les positions et se replier. De fait, à la fin de l’été, le 42 quitte l’Alsace et est transporté en Picardie dans la région d’Amiens.

En septembre, le voilà engagé dans l’Aisne. Le Régiment prend alors part à l'offensive qu'ont rendue possible les victoires de l'Ourcq et de la Marne. Les 6 et 7 septembre, il se bat à Bouillancy où il subit de lourdes pertes et où le colonel Bonfait est blessé. Le 12, sous le commandement du lieutenant-colonel Petit, il prend d'assaut le pont et le village de Vic-sur-Aisne et poursuit l'ennemi jusqu'à Saint-Cristophe et Sacy ; le 14, il occupe Autrèches ; le 20, il chasse les Allemands de Vingré, où il fait près de 200 prisonniers et délivre des éléments du 298e qui y étaient cernés.

A la fin de novembre, le régiment est relevé et mis en réserve d'armée.

Le 25 décembre, le 3e bataillon du 42e reçoit l'ordre d'attaquer les tranchées allemandes du bois Saint-Mard (près de Tracy-le-Val dans l’Oise). Il se porte brillamment en avant et atteint la tranchée qui lui avait été assignée comme objectif. Mais une contre-attaque très violente arrête son élan et l'oblige à se replier en lui infligeant de lourdes pertes, les 9e et 10e compagnies ont particulièrement souffert. Le général de Villaret, commandant le 7e corps d'armée, s'exprime alors en ces termes dans une lettre adressée le 30 décembre au général Crepey, commandant la 14e Division, au sujet du combat du bois Saint-Mard : « Au récit émouvant des actes de courage et de dévouement qui ont marqué ce dur combat, j'ai reconnu les solides qualités militaires du 42e. Je vous prie de transmettre à ce beau régiment la nouvelle assurance de toute mon affection et de mon entière confiance. La vaillance que les 9e et 10e compagnies ont montré au cours de ce combat meurtrier leur ont valu une citation à l'ordre du 35e Corps d'Armée, ainsi conçue : « Après une courte préparation par l'artillerie, sont sorties avec un magnifique ensemble de nos tranchées et se sont portées d'un seul bond jusqu'aux tranchées ennemies dont elles se sont emparées. Y ont tenu jusqu'à la dernière limite des forces humaines ».

Ce jour-là, jour de Noël 1914, Louis Rossi, âgé de 29 ans, fait partie des morts pour la France du 42e régiment d’infanterie.

 

Sources :

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Publié le 2 Novembre 2024

Franck Henry, champion cycliste mort pour la France.

François Henry nait le 5 octobre 1892 à Landerneau dans le Finistère. Il est le fils d’Alexandre Henry, jardinier, et de Marie-Anne Edbrooke, une cuisinière d’origine anglaise, née à Londres, et qui prend l’habitude d’appeler son fils Franck, plutôt que François.

D’abord mécanicien, le jeune Franck participe à de nombreuses compétitions dans sa Bretagne. Ses bons résultats lui valent d’être repéré par le directeur du Vélo-club de Levallois, Paul Ruinart, à l’époque une référence en termes de détection de champions.

Afin de se rapprocher de Levallois et de la capitale, les parents déménagent à Issy-les-Moulineaux. Avant la Première Guerre mondiale, Franck Henry est l’un des espoirs du cyclisme français. Il remporte le critérium du Midi en 1913 et 1914, dans la catégorie des indépendants puis devient, ces mêmes années, champion de France sur route et vainqueur de Paris-Roubaix, toujours dans cette catégorie. A ce palmarès il convient d’ajouter Paris-Tours en 1913.

Mobilisé au 87e régiment d’infanterie à la déclaration de guerre en août 1914, l’armée lui confie une motocyclette et Franck Henry devient estafette motocycliste au Grand Quartier Général (GQG). Le 9 novembre 1914, sa moto roule sur une grenade et il meurt à la suite de l’explosion, à Courcelles dans l’Aisne.

Voici l’histoire de sa disparition, rapportée par ses compagnons d’armes : Franck Henry avait reçu un éclat dans le ventre, mais, s’accrochant désespérément à la vie, il n’avait pas perdu connaissance un seul instant. Ses camarades rapportent que le pauvre Franck lutta farouchement contre la mort, en vrai sportif : « Donnez-moi à boire ! Donnez-moi à boire bon sang ou je vais lâcher ! ». Ce furent ses dernières paroles, les mêmes que sur la route, quand un camarade refusait de lui passer un bidon !

D’abord enterré dans cette commune, sa famille récupère le corps et l’inhume dans le cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Mémorial Gen Web – Fiche individuelle de Franck Henry. Contributions de Claude Richard, André Bujeaud, Gérard Peugnet et Stéphane Protois.

 

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Publié le 26 Octobre 2024

A Issy, au Grand Séminaire, le sacrifice des hommes de Dieu.

Louis de Chabrol-Tournoël.

Louis de Chabrol-Tournoël est né le 7 août 1877 au château de Joserand, dans le Puy-de-Dôme. Ses parents sont Marie-Charlotte de Bourbon et Henry Marie Guillaume de Chabrol-Tournoël. Ce dernier est un homme politique, député du département à l’Assemblée nationale, figure du parti orléaniste, ancien engagé volontaire pendant le siège de Paris en 1871.

Le jeune Louis étudie dans son Auvergne natale avant d’être admis au Grand Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il est ensuite nommé prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand, vicaire à la paroisse Saint-Genès-les-Carmes à Clermont. Plus tard, il devient aumônier du Cercle militaire et des Œuvres des étudiants de l’Institution Sainte-Marie à Riom.

Pendant la Première Guerre mondiale, en tant qu’aumônier militaire divisionnaire (26e division d’infanterie), il est à l’état-major de son unité et conseille les généraux dans certains aspects du commandement et de la vie des soldats. Mais il est aussi au front afin de servir la messe et de soutenir les troupes.

Le 2 avril 1916, en récompense de ses actions, il reçoit la Légion d’honneur (il avait déjà la croix de guerre avec deux palmes et une étoile). Le 4 septembre de la même année, le père Louis de Chabrol-Tournoël est tué à l’ennemi à Chaulnes dans le département de la Somme. Il avait 39 ans.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Louis de Chabrol-Tournoël a reçu trois citations : une à l'ordre de la 26e division d’infanterie (15/09/1914), une à l’ordre de la 5e brigade d’infanterie (14/03/1916), et une à l'ordre de l'armée avec attribution de la Légion d’honneur (02/04/1916) : « A accompagné un régiment d'attaque de la brigade, marchant en tête auprès du colonel sous des tirs de barrage et d'artillerie lourde d'une extrême violence. Est resté avec le régiment sur la position conquise, prodiguant à chacun les meilleurs encouragements, recueillant les blessés, les soignant et les réconfortant. A fait l'admiration de tous par sa brillante conduite et ses belles qualités de sang-froid et de dévouement ».

A titre posthume, il reçoit une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée (16/11/1916) : " Modèle de courage et de dévouement. A l'attaque du 4 septembre 1916, est parti avec les premiers éléments d'assaut, prodiguant à tous ses encouragements. A été tué par les défenseurs d'un blockhaus non réduit, alors qu'il parcourait le terrain conquis pour secourir les blessés. »

 

Les morts pour la France du Grand Séminaire Saint-Sulpice.

Le Grand Séminaire de Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux a payé un lourd tribu à son pays lors du premier conflit mondial.

Au cœur d'Issy-les-Moulineaux dans l'ouest parisien, un monument commémore ce sacrifice. Cent-quatre-vingts noms y sont inscrits. Il est situé dans le parc Jean-Paul II qui rappelle la venue du pape en 1980.

Fondé en 1642 par Jean-Jacques Olier, curé de l'église Saint-Sulpice à Paris, le Séminaire Saint-Sulpice forme des prêtres diocésains. Il accueille aujourd'hui à Issy-les-Moulineaux une cinquantaine de séminaristes, provenant de divers diocèses français et de l'étranger. Le Séminaire Saint-Sulpice vise à former des pasteurs donnés à la mission de l'Eglise, animés dans leur ministère par l'Esprit du Christ, fondés personnellement dans la foi de l'Eglise et intellectuellement préparés pour l'annonce de l'Evangile à ce monde.

 

 

Sources :

A Issy, au Grand Séminaire, le sacrifice des hommes de Dieu.

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Publié le 13 Août 2024

A Rancourt, au pied de la chapelle du Souvenir Français, la sépulture du général Girodon.

Rancourt.

Rancourt, dans la Somme, n’est pas un village comme les autres. D’abord, il abrite la chapelle du Souvenir Français, construite sur l’initiative de Madame du Bos en mémoire de son fils, Jean du Bos, lieutenant au 94e régiment d’infanterie et tué à l’ennemi le 25 septembre 1916 à l’âge de 26 ans.

La construction de la chapelle est confiée à Pierre Paquet, architecte en chef des monuments historiques, et la première pierre est posée le 25 septembre 1920 par l’évêque d’Amiens. Deux années plus tard, l’édifice religieux est inauguré par le général Desticker, chef d’état-major du maréchal Foch – le maréchal étant retenu à l’étranger pour obligations.

En 1937, par donation, la chapelle est confiée à l’association mémorielle le Souvenir Français, qui en assume la gestion depuis. En 2022, la chapelle a été entièrement rénovée.

Sur le sol de Rancourt, non loin de cette chapelle, figurent trois cimetières militaires : un cimetière britannique, un cimetière allemand et une nécropole nationale. Et au sein de celle-ci, qui regroupe 8.500 corps, se trouve la tombe (n°73) d’un grand officier, enterré avec ses hommes : le général Girodon.

 

Pierre Girodon.

Pierre Girodon nait le jour de Noël 1869, à Lyon, dans le Rhône. Il est le fils d’un négociant, Alfred Girodon et de Marie-Mathilde Sabran. A 18 ans, Pierre Girodon intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – promotion de Tombouctou – et en sort deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Il est 11e sur 446 élèves et est nommé au 2e régiment de tirailleurs. Aussitôt, il part faire campagne en Afrique.

En 1903, retour en métropole pour être ensuite nommé en qualité d’attaché militaire auprès de l’ambassade de France à Vienne, dans l’Empire austro-hongrois. Chevalier de la Légion d’honneur en 1907, il suit le général Henri Gouraud au Maroc, en tant que chef d’état-major du corps expéditionnaire d’Orient (1911-1915). Passé lieutenant-colonel, Pierre Girodon est blessé par balle le 11 mai 1914 au combat du djebel Tfazza. Promu commandeur de la Légion d’honneur le 21 juin 1915, il reçoit ses étoiles de général de brigade le 25 mars 1916 et prend le commandement de la 127e division d’infanterie. Six mois plus tard, à la tête de ses hommes, il est tué par un tir d’obus à Cléry-sur-Somme, non loin de Rancourt.

Il est cité à l’ordre de l’Armée : « Placé à sa demande à la tête d'une brigade dont le chef venait d'être tué, a organisé avec une activité, un dévouement inlassables, constamment dans les tranchées, une attaque méthodique où tout a été prévu contre un front puissamment fortifié. Le jour de l'assaut, donnant l'exemple en première ligne, encourageant ses hommes de la voix et du geste, a été frappé d'une balle qui lui a traversé le poumon. Mais sa préparation et son exemple avaient fait leur œuvre et les positions devant lesquelles nous avions échoué trois fois ont été enlevées et conservées ».

À 46 ans, il est le plus jeune officier général de l'armée française tué durant la Première Guerre mondiale. Extrêmement populaire parmi ses hommes, un hommage lui est rendu dans le premier numéro du journal de tranchées Le Voltigeur (26 avril 1917), retraçant sa carrière et le qualifiant « d'officier complet [qui] tenait à la fois de Condé et de Turenne ».

En 1919, la Kaiser Wilhelm Kaserne de Strasbourg est rebaptisée en l'honneur du général Girodon (destruction en 1966). Son nom est inscrit sur les monuments de Lyon, de Saint-Cyr, en l’église de Bray-sur-Somme et au monument des Généraux morts au Champ d'Honneur 1914-1918 de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le général Pierre Girodon était commandeur de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre du Mérite agricole, croix de guerre 1914-1918 avec palme, chevalier de l’Etoile-noire.

 

Tous les ans, au 2e dimanche de septembre, se déroulent à Rancourt d’importantes commémorations à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, Paris, Archives & culture, 2007.
  • Site Mémorial Gen Web avec les contributions d’Elisabeth de Montmarin, Jean-Luc Gauthier, Michel redoux, Michel Boyot, Mahu Didier-Gaudou et Gille Mangeolle.

 

Le général de brigade Pierre Girodon.

Le général de brigade Pierre Girodon.

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Publié le 1 Mai 2024

Adjudant de justice en 1914.

Marius Chevroulet est enterré dans le carré militaire du cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux. Il est mort pour le France le 20 juin 1918 des suites de maladie dans l’un des hôpitaux militaires temporaires de la ville. Il était né le 21 mai 1866 à Mouthe dans le Doubs. Il était greffier 2e classe, détaché du ministère de la Guerre et avait le grade d’adjudant de justice.

 

Code de Justice militaire de 1857.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Justice militaire est fondée sur le code de 1857, modifié en 1875. Ce code définit l’ensemble des délits et des peines encourues que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. La Justice militaire est indépendante de la Justice civile. Pour les militaires, avoir sa propre justice est en quelque sorte un prolongement de l’action disciplinaire.

 

Le temps de paix.

La Justice militaire est organisée selon les régions militaires. Si la justice condamne, elle permet également le recours : c’est le conseil de révision qui examine sur la forme les jugements rendus par les conseils de guerre. Le personnel permanent est peu nombreux : à chaque conseil de guerre sont attachés un commissaire du gouvernement et un rapporteur, désignés par le ministre de la Guerre parmi les officiers supérieurs et capitaines, ainsi qu’un greffier et un commis-greffier. Les juges, au nombre de sept, officiers et sous-officier, sont désignés par le général commandant la région militaire.

 

Le temps de guerre.

L’organisation ne change pas si ce n’est un conseil de guerre attaché au quartier général de chaque division, corps d’armée ou armée. Les juges ne sont plus au nombre de sept mais de cinq et l’ensemble du personnel est désigné par le chef de l’unité sur laquelle le conseil de guerre exerce sa juridiction. Un officier assure la double fonction de commissaire-rapporteur. La procédure est simplifiée puisque les accusés peuvent être traduits devant les conseils de guerre dans les 24h et sans instruction préalable.

Un excellent exemple illustre le conseil de guerre : il s’agit du film de Bertrand Tavernier Capitaine Conan, dans lequel à plusieurs reprises l’on voit des accusés face à la Justice militaire, les accusations (et les accusateurs), de même que les défenseurs.

Si dans un premier temps, en 1914 et en 1915, la Justice militaire est très sévère, elle s’assouplie à partir de 1916. Ainsi, le droit de Grâce, peu accordé, redevient la règle et l’exécution immédiate de la sentence l’exception.

 

Les fusillés de la Première Guerre mondiale.

Il faut d’abord considérer deux catégories : les soldats fusillés du fait d’une faute grave et ceux fusillés « pour l’exemple », qui in fine, n’ont pas été si nombreux, et depuis tous réhabilités. Le caractère impitoyable de la décision n’en n’étant pas moins choquant.

563 soldats (quel que soit le grade) ont été fusillés pendant la Première Guerre mondiale : 125 en 1914 (mais sur cinq mois de conflit), 237 en 1915, 110 en 1916, 74 en 1917, 12 en 1918 et 5 sur la période 1919-1921.

Robert Badinter, Garde Sceaux, ministre de la Justice, fait voter la loi 82-261 du 21 juillet 1982 qui supprime les tribunaux militaires permanents pour le temps de paix.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.

 

Les six fusillés pour l’exemple de Vingré et le monument.

Les six fusillés pour l’exemple de Vingré et le monument.

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Publié le 2 Novembre 2023

Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, relatif à la Première Guerre mondiale, regroupe des centaines de croix. Elles racontent des histoires d’hommes, et d’une infirmière – Marguerite Montet (se reporter à l’article la concernant sur ce site), qui généralement sont morts de maladies ou des suites de blessures au sein de l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas, situé dans l’actuel lycée du même nom, ou dans des ambulances en direction de ce même hôpital provisoire.

Les photographies aux pieds de ces croix sont rarissimes. Le Souvenir Français en a dénombré trois, dont celle d’Albert Michot.

Albert Michot est né le 22 mai 1894 à Alluy, petite commune rurale du pays de Bazois, au cœur du département de la Nièvre, pays d’agriculture et d’artisanat. A l’époque, plus de 1.000 personnes habitent la commune, contre moins de 370 aujourd’hui !

Demeurant dans le département de la Seine (Paris et communes limitrophes), matricule 5789 au 3e bureau, Albert Michot est incorporé au 411e régiment d’infanterie. Cette unité est constituée en 1915 (elle sera dissoute dès 1919) à partir de soldats blessés, puis guéris, et de jeunes recrues, provenant principalement de la région de Nantes. C’est un régiment de marche, c’est-à-dire un régiment créé provisoirement, en vue d’opérations, sur la base de recrutements non conventionnels. Recrutements faits par des prélèvements sur des unités régulières et/ou des prélèvement de soldats restés en dépôt ou sortant des hôpitaux et/ou l’enrôlement de contingents étrangers (troupes coloniales – l’une des unités les plus célèbres étant le régiment de marche du Tchad).

Le 411e est d’abord employé dans le secteur de Reims, puis à Verdun en 1916 et jusqu’au milieu de l’année 1917, date à laquelle il est envoyé en Lorraine. Au printemps 1918, le 411e est positionné dans le secteur de Compiègne, en Picardie.

Au printemps 1918, l’état-major allemand déclenche une nouvelle offensive, bien décidé à scinder en deux les forces françaises et celles de l’Empire britannique. Et il veut aller vite avant que les soldats américains, entrés en guerre au cours de l’année précédente, ne soient effectivement sur le terrain. Mais, en dépit de centaines de milliers d’obus envoyés, les Anglais tiennent bon. Que ce soit dans le nord, sur la rivière Lys, ou en Picardie. Les soldats français tiennent bon également. Les Allemands ont, certes, progressé sur près de 50 kilomètres, mais pour autant ils n’ont pas vaincu. Paris subit quotidiennement les ravages du canon – d’une portée de 100 kilomètres – « grosse Bertha » mais ne fléchit pas.

Le 11 juin, à partir de Méry (aujourd’hui dans le Val d’Oise), le général Mangin organise une contre-attaque de trois division françaises, deux divisions américaines et quatre groupements de chars (ce sont alors parmi les premiers combats de chars). Dans cette offensive, les Alliés déciment trois divisions allemandes et capturent plus de 1.000 prisonniers ennemis. Le général allemand Ludendorff se voit contraint de stopper ses opérations. Mais les combats continuent durant tout le mois de juin. C’est au cours de ceux-ci qu’est blessé Albert Michot, soldat de 2e classe du 411e RI. Il meurt lors de son transfert en ambulance, sur le territoire du département de l’Oise. Le 29 juin son décès est prononcé à l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas. Michot sera enterré à Issy-les-Moulineaux. Il avait 24 ans.

Bientôt les Alliés vont lancer une nouvelle offensive et obtenir des victoires décisives dès le 8 août 1918. Victoires qui feront dire à Ludendorff : « Ce jour du 8 août fut le jour de deuil de l’armée allemande ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Jérôme Charraud et Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Mémoire des hommes.
Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

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Publié le 24 Septembre 2023

Au caporal Ducatillon.

Florian Ducatillon est le fils de Jules et de Marie-Amélie Olivier. Enfant né Olivier en novembre 1894, il est reconnu et légitimé au mariage de ses parents le 4 avril 1899 à Templeuve, dans le département du Nord.

Dans les années 1910, la famille Ducatillon vient s’installer dans la commune d’Issy-les-Moulineaux, dans l’actuelle avenue de Verdun.

A la déclaration de guerre, en août 1914, Florian Ducatillon intègre le 72e régiment d’infanterie, (il s’est présenté au bureau de recrutement – matricule 56 – à Lille). Le 72e RI est un régiment picard en casernement à Amiens et Péronne.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’unité sera de tous les combats : la Marne en 1914, la Champagne puis les Eparges en 1915, l’Argonne et la bataille de la Somme l’année suivante. Sa particularité lui vient d’être envoyée en Algérie, à Constantine, de décembre 1916 à mars 1917, pour une mission de maintien de l’ordre.

Le 72e s’en retourne en métropole au printemps 1917 sur le front picard, au cœur du département de l’Aisne. Florian Ducatillon passe caporal le 7 juillet. Le 16 septembre, il est cité à l’ordre de la Division n°31 : « Gradé très brave et très dévoué, recherche des missions dangereuses, s'est offert comme volontaire pour participer à un coup de main sur les lignes ennemies. A fait preuve au cours de cette opération difficile du plus brillant courage ».

En mai 1918, le général allemand Erich Ludendorff lance une nouvelle offensive. Il s’agit d’une attaque de diversion, sur le Chemin des Dames et l’ensemble du front de l’Aisne afin d’empêcher les Français d’envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France (les Allemands sont persuadés que les Alliés préparent une attaque sur Calais). Le 72e est dans le secteur de Bernoy-le-Château, non loin de Soissons. C’est là que le caporal Ducatillon trouve la mort, le 31 juillet 1918.

Croix de Guerre avec Etoile d’argent, Florian Ducatillon est cité à l’ordre du régiment : « Gradé brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Mort pour la France à son poste de combat". A titre posthume, il reçoit la médaille militaire. Il est enterré dans la nécropole nationale de Vauxbuin, carré D et tombe 121.

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Bernard Roucoulet, Elisabeth Dherville, Marcelle Witkowskiv, Gérard Peugnet et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

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Publié le 27 Mai 2023

Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

Paul Demoncy nait à Issy-les-Moulineaux le 20 juillet 1886. C’est une époque où la République française acclame le général Boulanger, considéré comme sauveur de la Patrie et gardien de la morale, de la haute morale portée par les militaires. Il vient d’ailleurs de passer en revue les troupes, stationnées sur l’hippodrome de Longchamp. L’accueil de la population a été délirant.

Paul Demoncy suit ses études et ai admis à l’école Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux. A l’époque, l’œuvre de Saint-Nicolas gère trois établissements scolaires : rue de Vaugirard, Issy-les-Moulineaux et Igny.

Appelé sous les drapeaux en août 1914, avec le grade de sous-lieutenant, Paul Demoncy est versé dans le 89e régiment d’infanterie, régiment de Paris dont les casernements sont dans la capitale, à Vincennes et à Sens. Avec cette unité, l’officier participe à la bataille de la Marne en 1914 puis en Argonne l’année suivante.

En 1916, il est de l’assaut sur Bouchavesnes dans la Somme. C’est là qu’il est tué le 25 septembre. Il avait trente ans.

La Salle Saint-Nicolas a donné beaucoup de ses enfants pour la patrie au cours de la Première Guerre mondiale. Dans l’enceinte de l’école d’Issy-les-Moulineaux un monument commémore leur sacrifice. 239 noms sont inscrits sur ce monument.

 

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Gérard Peugnet, Claude Richard et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Archives de l’école La Salle Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

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