premiere guerre mondiale

Publié le 2 Novembre 2024

Franck Henry, champion cycliste mort pour la France.

François Henry nait le 5 octobre 1892 à Landerneau dans le Finistère. Il est le fils d’Alexandre Henry, jardinier, et de Marie-Anne Edbrooke, une cuisinière d’origine anglaise, née à Londres, et qui prend l’habitude d’appeler son fils Franck, plutôt que François.

D’abord mécanicien, le jeune Franck participe à de nombreuses compétitions dans sa Bretagne. Ses bons résultats lui valent d’être repéré par le directeur du Vélo-club de Levallois, Paul Ruinart, à l’époque une référence en termes de détection de champions.

Afin de se rapprocher de Levallois et de la capitale, les parents déménagent à Issy-les-Moulineaux. Avant la Première Guerre mondiale, Franck Henry est l’un des espoirs du cyclisme français. Il remporte le critérium du Midi en 1913 et 1914, dans la catégorie des indépendants puis devient, ces mêmes années, champion de France sur route et vainqueur de Paris-Roubaix, toujours dans cette catégorie. A ce palmarès il convient d’ajouter Paris-Tours en 1913.

Mobilisé au 87e régiment d’infanterie à la déclaration de guerre en août 1914, l’armée lui confie une motocyclette et Franck Henry devient estafette motocycliste au Grand Quartier Général (GQG). Le 9 novembre 1914, sa moto roule sur une grenade et il meurt à la suite de l’explosion, à Courcelles dans l’Aisne.

Voici l’histoire de sa disparition, rapportée par ses compagnons d’armes : Franck Henry avait reçu un éclat dans le ventre, mais, s’accrochant désespérément à la vie, il n’avait pas perdu connaissance un seul instant. Ses camarades rapportent que le pauvre Franck lutta farouchement contre la mort, en vrai sportif : « Donnez-moi à boire ! Donnez-moi à boire bon sang ou je vais lâcher ! ». Ce furent ses dernières paroles, les mêmes que sur la route, quand un camarade refusait de lui passer un bidon !

D’abord enterré dans cette commune, sa famille récupère le corps et l’inhume dans le cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Mémorial Gen Web – Fiche individuelle de Franck Henry. Contributions de Claude Richard, André Bujeaud, Gérard Peugnet et Stéphane Protois.

 

Voir les commentaires

Publié le 26 Octobre 2024

A Issy, au Grand Séminaire, le sacrifice des hommes de Dieu.

Louis de Chabrol-Tournoël.

Louis de Chabrol-Tournoël est né le 7 août 1877 au château de Joserand, dans le Puy-de-Dôme. Ses parents sont Marie-Charlotte de Bourbon et Henry Marie Guillaume de Chabrol-Tournoël. Ce dernier est un homme politique, député du département à l’Assemblée nationale, figure du parti orléaniste, ancien engagé volontaire pendant le siège de Paris en 1871.

Le jeune Louis étudie dans son Auvergne natale avant d’être admis au Grand Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il est ensuite nommé prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand, vicaire à la paroisse Saint-Genès-les-Carmes à Clermont. Plus tard, il devient aumônier du Cercle militaire et des Œuvres des étudiants de l’Institution Sainte-Marie à Riom.

Pendant la Première Guerre mondiale, en tant qu’aumônier militaire divisionnaire (26e division d’infanterie), il est à l’état-major de son unité et conseille les généraux dans certains aspects du commandement et de la vie des soldats. Mais il est aussi au front afin de servir la messe et de soutenir les troupes.

Le 2 avril 1916, en récompense de ses actions, il reçoit la Légion d’honneur (il avait déjà la croix de guerre avec deux palmes et une étoile). Le 4 septembre de la même année, le père Louis de Chabrol-Tournoël est tué à l’ennemi à Chaulnes dans le département de la Somme. Il avait 39 ans.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Louis de Chabrol-Tournoël a reçu trois citations : une à l'ordre de la 26e division d’infanterie (15/09/1914), une à l’ordre de la 5e brigade d’infanterie (14/03/1916), et une à l'ordre de l'armée avec attribution de la Légion d’honneur (02/04/1916) : « A accompagné un régiment d'attaque de la brigade, marchant en tête auprès du colonel sous des tirs de barrage et d'artillerie lourde d'une extrême violence. Est resté avec le régiment sur la position conquise, prodiguant à chacun les meilleurs encouragements, recueillant les blessés, les soignant et les réconfortant. A fait l'admiration de tous par sa brillante conduite et ses belles qualités de sang-froid et de dévouement ».

A titre posthume, il reçoit une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée (16/11/1916) : " Modèle de courage et de dévouement. A l'attaque du 4 septembre 1916, est parti avec les premiers éléments d'assaut, prodiguant à tous ses encouragements. A été tué par les défenseurs d'un blockhaus non réduit, alors qu'il parcourait le terrain conquis pour secourir les blessés. »

 

Les morts pour la France du Grand Séminaire Saint-Sulpice.

Le Grand Séminaire de Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux a payé un lourd tribu à son pays lors du premier conflit mondial.

Au cœur d'Issy-les-Moulineaux dans l'ouest parisien, un monument commémore ce sacrifice. Cent-quatre-vingts noms y sont inscrits. Il est situé dans le parc Jean-Paul II qui rappelle la venue du pape en 1980.

Fondé en 1642 par Jean-Jacques Olier, curé de l'église Saint-Sulpice à Paris, le Séminaire Saint-Sulpice forme des prêtres diocésains. Il accueille aujourd'hui à Issy-les-Moulineaux une cinquantaine de séminaristes, provenant de divers diocèses français et de l'étranger. Le Séminaire Saint-Sulpice vise à former des pasteurs donnés à la mission de l'Eglise, animés dans leur ministère par l'Esprit du Christ, fondés personnellement dans la foi de l'Eglise et intellectuellement préparés pour l'annonce de l'Evangile à ce monde.

 

 

Sources :

A Issy, au Grand Séminaire, le sacrifice des hommes de Dieu.

Voir les commentaires

Publié le 13 Août 2024

A Rancourt, au pied de la chapelle du Souvenir Français, la sépulture du général Girodon.

Rancourt.

Rancourt, dans la Somme, n’est pas un village comme les autres. D’abord, il abrite la chapelle du Souvenir Français, construite sur l’initiative de Madame du Bos en mémoire de son fils, Jean du Bos, lieutenant au 94e régiment d’infanterie et tué à l’ennemi le 25 septembre 1916 à l’âge de 26 ans.

La construction de la chapelle est confiée à Pierre Paquet, architecte en chef des monuments historiques, et la première pierre est posée le 25 septembre 1920 par l’évêque d’Amiens. Deux années plus tard, l’édifice religieux est inauguré par le général Desticker, chef d’état-major du maréchal Foch – le maréchal étant retenu à l’étranger pour obligations.

En 1937, par donation, la chapelle est confiée à l’association mémorielle le Souvenir Français, qui en assume la gestion depuis. En 2022, la chapelle a été entièrement rénovée.

Sur le sol de Rancourt, non loin de cette chapelle, figurent trois cimetières militaires : un cimetière britannique, un cimetière allemand et une nécropole nationale. Et au sein de celle-ci, qui regroupe 8.500 corps, se trouve la tombe (n°73) d’un grand officier, enterré avec ses hommes : le général Girodon.

 

Pierre Girodon.

Pierre Girodon nait le jour de Noël 1869, à Lyon, dans le Rhône. Il est le fils d’un négociant, Alfred Girodon et de Marie-Mathilde Sabran. A 18 ans, Pierre Girodon intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – promotion de Tombouctou – et en sort deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Il est 11e sur 446 élèves et est nommé au 2e régiment de tirailleurs. Aussitôt, il part faire campagne en Afrique.

En 1903, retour en métropole pour être ensuite nommé en qualité d’attaché militaire auprès de l’ambassade de France à Vienne, dans l’Empire austro-hongrois. Chevalier de la Légion d’honneur en 1907, il suit le général Henri Gouraud au Maroc, en tant que chef d’état-major du corps expéditionnaire d’Orient (1911-1915). Passé lieutenant-colonel, Pierre Girodon est blessé par balle le 11 mai 1914 au combat du djebel Tfazza. Promu commandeur de la Légion d’honneur le 21 juin 1915, il reçoit ses étoiles de général de brigade le 25 mars 1916 et prend le commandement de la 127e division d’infanterie. Six mois plus tard, à la tête de ses hommes, il est tué par un tir d’obus à Cléry-sur-Somme, non loin de Rancourt.

Il est cité à l’ordre de l’Armée : « Placé à sa demande à la tête d'une brigade dont le chef venait d'être tué, a organisé avec une activité, un dévouement inlassables, constamment dans les tranchées, une attaque méthodique où tout a été prévu contre un front puissamment fortifié. Le jour de l'assaut, donnant l'exemple en première ligne, encourageant ses hommes de la voix et du geste, a été frappé d'une balle qui lui a traversé le poumon. Mais sa préparation et son exemple avaient fait leur œuvre et les positions devant lesquelles nous avions échoué trois fois ont été enlevées et conservées ».

À 46 ans, il est le plus jeune officier général de l'armée française tué durant la Première Guerre mondiale. Extrêmement populaire parmi ses hommes, un hommage lui est rendu dans le premier numéro du journal de tranchées Le Voltigeur (26 avril 1917), retraçant sa carrière et le qualifiant « d'officier complet [qui] tenait à la fois de Condé et de Turenne ».

En 1919, la Kaiser Wilhelm Kaserne de Strasbourg est rebaptisée en l'honneur du général Girodon (destruction en 1966). Son nom est inscrit sur les monuments de Lyon, de Saint-Cyr, en l’église de Bray-sur-Somme et au monument des Généraux morts au Champ d'Honneur 1914-1918 de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le général Pierre Girodon était commandeur de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre du Mérite agricole, croix de guerre 1914-1918 avec palme, chevalier de l’Etoile-noire.

 

Tous les ans, au 2e dimanche de septembre, se déroulent à Rancourt d’importantes commémorations à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, Paris, Archives & culture, 2007.
  • Site Mémorial Gen Web avec les contributions d’Elisabeth de Montmarin, Jean-Luc Gauthier, Michel redoux, Michel Boyot, Mahu Didier-Gaudou et Gille Mangeolle.

 

Le général de brigade Pierre Girodon.

Le général de brigade Pierre Girodon.

Voir les commentaires

Publié le 1 Mai 2024

Adjudant de justice en 1914.

Marius Chevroulet est enterré dans le carré militaire du cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux. Il est mort pour le France le 20 juin 1918 des suites de maladie dans l’un des hôpitaux militaires temporaires de la ville. Il était né le 21 mai 1866 à Mouthe dans le Doubs. Il était greffier 2e classe, détaché du ministère de la Guerre et avait le grade d’adjudant de justice.

 

Code de Justice militaire de 1857.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Justice militaire est fondée sur le code de 1857, modifié en 1875. Ce code définit l’ensemble des délits et des peines encourues que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. La Justice militaire est indépendante de la Justice civile. Pour les militaires, avoir sa propre justice est en quelque sorte un prolongement de l’action disciplinaire.

 

Le temps de paix.

La Justice militaire est organisée selon les régions militaires. Si la justice condamne, elle permet également le recours : c’est le conseil de révision qui examine sur la forme les jugements rendus par les conseils de guerre. Le personnel permanent est peu nombreux : à chaque conseil de guerre sont attachés un commissaire du gouvernement et un rapporteur, désignés par le ministre de la Guerre parmi les officiers supérieurs et capitaines, ainsi qu’un greffier et un commis-greffier. Les juges, au nombre de sept, officiers et sous-officier, sont désignés par le général commandant la région militaire.

 

Le temps de guerre.

L’organisation ne change pas si ce n’est un conseil de guerre attaché au quartier général de chaque division, corps d’armée ou armée. Les juges ne sont plus au nombre de sept mais de cinq et l’ensemble du personnel est désigné par le chef de l’unité sur laquelle le conseil de guerre exerce sa juridiction. Un officier assure la double fonction de commissaire-rapporteur. La procédure est simplifiée puisque les accusés peuvent être traduits devant les conseils de guerre dans les 24h et sans instruction préalable.

Un excellent exemple illustre le conseil de guerre : il s’agit du film de Bertrand Tavernier Capitaine Conan, dans lequel à plusieurs reprises l’on voit des accusés face à la Justice militaire, les accusations (et les accusateurs), de même que les défenseurs.

Si dans un premier temps, en 1914 et en 1915, la Justice militaire est très sévère, elle s’assouplie à partir de 1916. Ainsi, le droit de Grâce, peu accordé, redevient la règle et l’exécution immédiate de la sentence l’exception.

 

Les fusillés de la Première Guerre mondiale.

Il faut d’abord considérer deux catégories : les soldats fusillés du fait d’une faute grave et ceux fusillés « pour l’exemple », qui in fine, n’ont pas été si nombreux, et depuis tous réhabilités. Le caractère impitoyable de la décision n’en n’étant pas moins choquant.

563 soldats (quel que soit le grade) ont été fusillés pendant la Première Guerre mondiale : 125 en 1914 (mais sur cinq mois de conflit), 237 en 1915, 110 en 1916, 74 en 1917, 12 en 1918 et 5 sur la période 1919-1921.

Robert Badinter, Garde Sceaux, ministre de la Justice, fait voter la loi 82-261 du 21 juillet 1982 qui supprime les tribunaux militaires permanents pour le temps de paix.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.

 

Les six fusillés pour l’exemple de Vingré et le monument.

Les six fusillés pour l’exemple de Vingré et le monument.

Voir les commentaires

Publié le 2 Novembre 2023

Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, relatif à la Première Guerre mondiale, regroupe des centaines de croix. Elles racontent des histoires d’hommes, et d’une infirmière – Marguerite Montet (se reporter à l’article la concernant sur ce site), qui généralement sont morts de maladies ou des suites de blessures au sein de l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas, situé dans l’actuel lycée du même nom, ou dans des ambulances en direction de ce même hôpital provisoire.

Les photographies aux pieds de ces croix sont rarissimes. Le Souvenir Français en a dénombré trois, dont celle d’Albert Michot.

Albert Michot est né le 22 mai 1894 à Alluy, petite commune rurale du pays de Bazois, au cœur du département de la Nièvre, pays d’agriculture et d’artisanat. A l’époque, plus de 1.000 personnes habitent la commune, contre moins de 370 aujourd’hui !

Demeurant dans le département de la Seine (Paris et communes limitrophes), matricule 5789 au 3e bureau, Albert Michot est incorporé au 411e régiment d’infanterie. Cette unité est constituée en 1915 (elle sera dissoute dès 1919) à partir de soldats blessés, puis guéris, et de jeunes recrues, provenant principalement de la région de Nantes. C’est un régiment de marche, c’est-à-dire un régiment créé provisoirement, en vue d’opérations, sur la base de recrutements non conventionnels. Recrutements faits par des prélèvements sur des unités régulières et/ou des prélèvement de soldats restés en dépôt ou sortant des hôpitaux et/ou l’enrôlement de contingents étrangers (troupes coloniales – l’une des unités les plus célèbres étant le régiment de marche du Tchad).

Le 411e est d’abord employé dans le secteur de Reims, puis à Verdun en 1916 et jusqu’au milieu de l’année 1917, date à laquelle il est envoyé en Lorraine. Au printemps 1918, le 411e est positionné dans le secteur de Compiègne, en Picardie.

Au printemps 1918, l’état-major allemand déclenche une nouvelle offensive, bien décidé à scinder en deux les forces françaises et celles de l’Empire britannique. Et il veut aller vite avant que les soldats américains, entrés en guerre au cours de l’année précédente, ne soient effectivement sur le terrain. Mais, en dépit de centaines de milliers d’obus envoyés, les Anglais tiennent bon. Que ce soit dans le nord, sur la rivière Lys, ou en Picardie. Les soldats français tiennent bon également. Les Allemands ont, certes, progressé sur près de 50 kilomètres, mais pour autant ils n’ont pas vaincu. Paris subit quotidiennement les ravages du canon – d’une portée de 100 kilomètres – « grosse Bertha » mais ne fléchit pas.

Le 11 juin, à partir de Méry (aujourd’hui dans le Val d’Oise), le général Mangin organise une contre-attaque de trois division françaises, deux divisions américaines et quatre groupements de chars (ce sont alors parmi les premiers combats de chars). Dans cette offensive, les Alliés déciment trois divisions allemandes et capturent plus de 1.000 prisonniers ennemis. Le général allemand Ludendorff se voit contraint de stopper ses opérations. Mais les combats continuent durant tout le mois de juin. C’est au cours de ceux-ci qu’est blessé Albert Michot, soldat de 2e classe du 411e RI. Il meurt lors de son transfert en ambulance, sur le territoire du département de l’Oise. Le 29 juin son décès est prononcé à l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas. Michot sera enterré à Issy-les-Moulineaux. Il avait 24 ans.

Bientôt les Alliés vont lancer une nouvelle offensive et obtenir des victoires décisives dès le 8 août 1918. Victoires qui feront dire à Ludendorff : « Ce jour du 8 août fut le jour de deuil de l’armée allemande ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Jérôme Charraud et Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Mémoire des hommes.
Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Voir les commentaires

Publié le 24 Septembre 2023

Au caporal Ducatillon.

Florian Ducatillon est le fils de Jules et de Marie-Amélie Olivier. Enfant né Olivier en novembre 1894, il est reconnu et légitimé au mariage de ses parents le 4 avril 1899 à Templeuve, dans le département du Nord.

Dans les années 1910, la famille Ducatillon vient s’installer dans la commune d’Issy-les-Moulineaux, dans l’actuelle avenue de Verdun.

A la déclaration de guerre, en août 1914, Florian Ducatillon intègre le 72e régiment d’infanterie, (il s’est présenté au bureau de recrutement – matricule 56 – à Lille). Le 72e RI est un régiment picard en casernement à Amiens et Péronne.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’unité sera de tous les combats : la Marne en 1914, la Champagne puis les Eparges en 1915, l’Argonne et la bataille de la Somme l’année suivante. Sa particularité lui vient d’être envoyée en Algérie, à Constantine, de décembre 1916 à mars 1917, pour une mission de maintien de l’ordre.

Le 72e s’en retourne en métropole au printemps 1917 sur le front picard, au cœur du département de l’Aisne. Florian Ducatillon passe caporal le 7 juillet. Le 16 septembre, il est cité à l’ordre de la Division n°31 : « Gradé très brave et très dévoué, recherche des missions dangereuses, s'est offert comme volontaire pour participer à un coup de main sur les lignes ennemies. A fait preuve au cours de cette opération difficile du plus brillant courage ».

En mai 1918, le général allemand Erich Ludendorff lance une nouvelle offensive. Il s’agit d’une attaque de diversion, sur le Chemin des Dames et l’ensemble du front de l’Aisne afin d’empêcher les Français d’envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France (les Allemands sont persuadés que les Alliés préparent une attaque sur Calais). Le 72e est dans le secteur de Bernoy-le-Château, non loin de Soissons. C’est là que le caporal Ducatillon trouve la mort, le 31 juillet 1918.

Croix de Guerre avec Etoile d’argent, Florian Ducatillon est cité à l’ordre du régiment : « Gradé brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Mort pour la France à son poste de combat". A titre posthume, il reçoit la médaille militaire. Il est enterré dans la nécropole nationale de Vauxbuin, carré D et tombe 121.

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Bernard Roucoulet, Elisabeth Dherville, Marcelle Witkowskiv, Gérard Peugnet et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

Voir les commentaires

Publié le 27 Mai 2023

Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

Paul Demoncy nait à Issy-les-Moulineaux le 20 juillet 1886. C’est une époque où la République française acclame le général Boulanger, considéré comme sauveur de la Patrie et gardien de la morale, de la haute morale portée par les militaires. Il vient d’ailleurs de passer en revue les troupes, stationnées sur l’hippodrome de Longchamp. L’accueil de la population a été délirant.

Paul Demoncy suit ses études et ai admis à l’école Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux. A l’époque, l’œuvre de Saint-Nicolas gère trois établissements scolaires : rue de Vaugirard, Issy-les-Moulineaux et Igny.

Appelé sous les drapeaux en août 1914, avec le grade de sous-lieutenant, Paul Demoncy est versé dans le 89e régiment d’infanterie, régiment de Paris dont les casernements sont dans la capitale, à Vincennes et à Sens. Avec cette unité, l’officier participe à la bataille de la Marne en 1914 puis en Argonne l’année suivante.

En 1916, il est de l’assaut sur Bouchavesnes dans la Somme. C’est là qu’il est tué le 25 septembre. Il avait trente ans.

La Salle Saint-Nicolas a donné beaucoup de ses enfants pour la patrie au cours de la Première Guerre mondiale. Dans l’enceinte de l’école d’Issy-les-Moulineaux un monument commémore leur sacrifice. 239 noms sont inscrits sur ce monument.

 

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Gérard Peugnet, Claude Richard et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Archives de l’école La Salle Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

Voir les commentaires

Publié le 27 Novembre 2022

Officiers du 139e RI.

Officiers du 139e RI.

De la Corse à Aurillac.

Vincent Saliceti nait à Vescovato, petit village de Haute-Corse, le 1er juin 1866. Il est le fils d’Eugène Saliceti et de Marie-Louise Paoli.

Militaire de carrière, il fait partie des officiers du 139e régiment d’infanterie à la déclaration de guerre en août 1914. Cette unité, basée à Aurillac et Lyon, est alors commandée par le colonel Mienville, avec 60 officiers et 3.300 hommes. Pendant la Grande guerre, le régiment va combattre dans les Vosges, puis dans la Somme (il perd 50 officiers et 1.600 hommes !), en Belgique, à Verdun où il enlève la Côte 304 ! De retour à Aurillac en août 1918, l’unité est dissoute à la fin de l’année avant de renaître une dernière fois en 1939. Renaissance éphémère car il est de nouveau dissous en 1940.

Les archives d’Aurillac montrent l’importance de la présence de 1.500 soldats (la caserne de Lyon abrite l’autre moitié du régiment) dans une petite ville de 16.000 habitants. L’impact économique est important en termes de commerces, de cafés, pour les écoles et la vie en général. La musique du régiment est présente sous le kiosque du parc municipal le dimanche, les cérémonies patriotiques revêtent une grandeur évidente avec le défilé des troupes dans les ruelles d’Aurillac et la population est fière de ses militaires, quand bien même parfois il ne fait pas bon à se trouver à la sortie des bistrots en fin de soirée, quand le vin a fait tourner la tête à quelques bidasses !

 

Aux hôpitaux temporaires.

En 1914, les hôpitaux militaires parisiens sont le Val de Grâce (Paris), Villemin (situé dans le couvent des Récollets, Paris 10e), Bégin (Saint-Mandé) et Dominique Larrey (Versailles). Ils sont relayés par d’autres hôpitaux, des cliniques, des dispensaires, des fondations et des maisons de santé.

Ainsi, à Issy, les hôpitaux temporaires de l’école Saint-Nicolas, des Petits Ménages et des Sœurs de Saint-Thomas dépendent tous de Dominique Larrey.

A la tête d’une compagnie du 139e RI, le capitaine Vincent Saliceti a participé aux batailles de 1914 dont la « course à la mer », les Flandres, la Somme et Verdun pendant toute l’année 1916. Cependant, il contracte en service une aortite, c’est-à-dire une inflammation de l’aorte, l’artère la plus importante du corps humain puisqu’elle part du ventricule gauche du cœur et s’étend jusqu’à l’abdomen en apportant à presque toutes les parties du corps du sang oxygéné.

Le capitaine Saliceti meurt le 29 janvier 1917 à l’hôpital temporaire du lycée Voltaire dans le 11e arrondissement, loin de ses hommes et de sa Corse natale. Son corps est inhumé au carré militaire d’Issy-les-Moulineaux. Il avait cinquante ans.

Au même moment, le 139e régiment d’infanterie reçoit une citation à l’Ordre du 10e Corps d’Armée qui sera transformée en une citation à l’Ordre de l’Armée : « le 4 septembre 1916, sous le commandement du colonel Mienville, s’est porté à l’attaque dans un ordre parfait, a enlevé dans un élan irrésistible malgré le violent bombardement, six lignes ennemies de tranchées, sur lesquelles il s’est installé- définitivement après avoir réduit brillamment plusieurs îlots ; a fait plus de 250 prisonniers, et s’être emparé d’un matériel de guerre important ; dont plusieurs mitrailleuses et une dizaine de canons de tranchées ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Ghislaine Loupforest, Patrick Caulé et Laetitia Filippi.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Archives de Vescovato en Corse.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

 

Le village de Vescovato en Corse.

Le village de Vescovato en Corse.

Voir les commentaires

Publié le 7 Août 2022

A Jean Fauquenot, l’étudiant de Vanves.

Jean Fauquenot nait à Paris le 16 novembre 1900. Il est le fils d’Emile et d’Amélie Hackaerts. Etudiant au lycée Henri IV de Paris, il devance l’appel (il est de la classe 1920) et s’engage comme volontaire au bureau de Vanves, là où habitent ses parents.

 

Il est affecté au 49e régiment d’infanterie en 1918. Le 49e est le régiment de Bayonne, unité de la 71e brigade d’infanterie et est placé sous le commandement du colonel de France. Entre 1914 et 1918, 2.484 officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du 49e vont mourir pour la patrie.

 

En septembre 1918, le régiment se trouve devant Allemant, dans le département de l’Aisne. Voici un extrait de l’historique du 49e RI, écrit après la guerre (donc romancé) et imprimé par Berger-Levrault, comme un très grand nombre d’historiques de régiments.

 

« Dans la grande envolée triomphale, le 49e aura lui aussi sa part de gloire. Le 16 septembre, il relève devant Allemant la Légion étrangère, et dans ce pays chaotique, où l'on n'a même pas le temps d'enterrer les cadavres, où partout les mitrailleuses sèment la mort, à peine installé, il attaque. Adossé à la ligne Hindenburg, l'ennemi se défend avec acharnement et contre-attaque sans relâche. Le 17, le 18 et le 19, pied à pied nous progressons. Revenu à la lutte âpre du début, on se bat pour le moindre trou de terre et le soir, comme en 1915, les lignes ne sont pas à plus de 30 mètres. C'est que, d'un côté comme de l'autre, on sait bien que pas un pouce de terrain si chèrement acquis ne peut être perdu. Le 25, à deux reprises, l'ennemi contre-attaque, sous un feu terrible. Accueilli à coups de grenades et de V. B., il échoue, laissant de nombreux cadavres. Dès lors, par infiltration, la lutte recommence, et ce ne seront plus que d'acharnés corps à corps pour la prise ou la reprise d'éléments perdus. Tant d'efforts devaient avoir leur récompense. Le 28, par une matinée superbe, étonnés et ravis de pouvoir enfin lever la tête hors de leurs trous de taupes, nos fantassins descendent des hauteurs de La Motte, passent sur les tranchées ennemies évacuées en hâte et ne sentant plus, dans la joie de la victoire, les fatigues épuisantes des derniers jours, portent vaillamment leurs lignes au-delà de Pinon, dans la forêt sombre et traîtresse, près du canal. »

 

C’est le 25 septembre que Jean Fauquenot est tué. Il était titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme ; il est cité : " Engagé Volontaire en 1918, de la classe 1920 courageux et dévoué le 25/09/1918 à Allemant (Aisne) servant d'un fusil mitrailleur et resté à son poste, malgré un gros bombardement, blessé n'a pas voulu quitter ses camarades, tombé glorieusement au cours du combat".

 

Et le journal se termine par ses mots en novembre 1918 : « Enfin, c’est la course large où chaque pas est une conquête, où chaque jour est un village arraché à l'envahisseur. Pour la deuxième fois lui apparaît l'Alsace, l'Alsace au fin sourire, et le rêve finit sous ses grands nœuds de soie. Le Régiment... repose !!! Soldat, toi qui viendras, toi qui es l'avenir, sois fier de ton drapeau, et si ton cœur hésite pense à tous ceux de tes aînés qui lui ont donné leur dernier regard. »

 

Jean Fauquenot repose dans une tombe familiale dans le cimetière de Pinon, non loin de là où il a été tué. Il avait 17 ans.

 

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle du soldat Fauquenot avec les contributions de Claude Richard, Didier Mahu, Bernard Roucoulet, Gérard Doucet, Laetitia Filippi et Martine Poncelet.
  • Site de la ville de Vanves : www.vanves.fr
  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Site Chtimiste sur les unités de la Première Guerre mondiale.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

 

Voir les commentaires

Publié le 7 Juillet 2022

A Louis Cottin, mort pour la France.

Louis Cottin nait le 13 juin 1885, à Goudelin, dans les Côtes d’Armor, non loin de Guingamp. Il est le fils d’Yves-Marie et de Louise-Marie Barbe. De profession fraiseur, habitant Issy-les-Moulineaux, il épouse le 25 février 1911 Catherine Bohec, une Bretonne, née à Guimaëc dans le Finistère.

Sous-lieutenant au 48e RI (régiment d’infanterie), régiment de Bretons, puisque son casernement ou lieu de regroupement est Guingamp. L’unité fait partie de la 37e brigade d’infanterie, de la 19e division et du 10e corps d’armée.

 

Extrait de l’historique du 48e régiment d’infanterie (imprimé chez Oberthur à Rennes en 1920) :

« Le 20 février, l'ennemi lançait sur Verdun la formidable attaque qu'il croyait invincible. Le 48e fut appelé dans le secteur du Mont des Allieux, puis d'Avocourt ; il y resta jusqu'à la fin d'avril, travaillant sans relâche, veillant et combattant.

Le colonel Sousselier a été nommé au commandement de la 37e brigade, en remplacement du colonel Largeau, tué à l'ennemi, et le lieutenant-colonel de Reynies prend, le 3 avril, le commandement du régiment. Le 6 avril, un détachement composé de la 8e compagnie, d'une section de bombardiers, de travailleurs de la 11e compagnie, de deux sections de mitrailleuses, du 886 R.I., reçut mission d'attaquer le Bois carré d'Avocourt, en liaison avec le 59e d'infanterie. La 8e compagnie, avec la section de bombardiers, attaqua avec une vigueur remarquable, enleva un poste solide, et s'accrocha à la lisière du bois et au boyau de l'ouvrage des Rieux, d'où les contre-attaques violentes de l'ennemi ne purent la déloger, malgré les fortes pertes qu'elle avait éprouvées. Une citation à l'Ordre de l'Armée fut décernée à la 8e compagnie et à la section de bombardiers pour leur brillante conduite du 6 avril.

A la fin de mai 1916, les Allemands avaient fait un nouvel effort près de Verdun, en enlevant le bois des Corbeaux et le village de Cumières. Le 48e fut appelé à la droite du 71e, sur un terrain sans organisation entre Chattancourt et Cumières, des pentes est du Mort-Homme à la Meuse ; il opposa à l'ennemi son infranchissable barrière.

Pendant cinq jours, du 1er juin au 5 juin, le canon lourd allemand s'acharna sur ses lignes, causant 110 pertes au seul 3e bataillon, mais toutes les reconnaissances ennemies furent repoussées et les tranchées hâtivement construites restèrent inviolables. Presque tout le mois de juin se passa dans ce rude secteur ; les hommes ne quittaient le fusil et la grenade que pour prendre la pioche et le fil de fer des réseaux. »

 

Le sous-lieutenant Louis Cottin tombe sous les balles de l’ennemi le 1er juin 1916. Il reçoit la Légion d’honneur et est cité à l’ordre de l’armée : « Sous-lieutenant au 48e régiment d'infanterie : officier d'une bravoure remarquable qui a donné le 1er juin, un exemple magnifique de fermeté d'âme et d'énergie devant la souffrance alors que l’œil crevé par un éclat d'obus à six heures, il conservait le commandement de sa troupe sous un bombardement effroyable au cours duquel il a été tué à seize heures. »

Inhumé initialement à Fromeréville dans la Meuse, son corps est transféré dans la nécropole nationale des Glorieux non loin de là.

 

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle du sous-lieutenant Cottin avec les contributions de Corinne Mazo, Claude Tollemer, Olivir Schlienger, Jérôme Charraud, Gérard Peugnet et Philippe Frilley.
  • Site de la ville d’Issy-les-Moulineaux : www.issy.com
  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Site Chtimiste sur les unités de la Première Guerre mondiale (site remarquable !).
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

 

 

Voir les commentaires