A Rancourt, au pied de la chapelle du Souvenir Français, la sépulture du général Girodon.

Publié le 13 Août 2024

A Rancourt, au pied de la chapelle du Souvenir Français, la sépulture du général Girodon.

Rancourt.

Rancourt, dans la Somme, n’est pas un village comme les autres. D’abord, il abrite la chapelle du Souvenir Français, construite sur l’initiative de Madame du Bos en mémoire de son fils, Jean du Bos, lieutenant au 94e régiment d’infanterie et tué à l’ennemi le 25 septembre 1916 à l’âge de 26 ans.

La construction de la chapelle est confiée à Pierre Paquet, architecte en chef des monuments historiques, et la première pierre est posée le 25 septembre 1920 par l’évêque d’Amiens. Deux années plus tard, l’édifice religieux est inauguré par le général Desticker, chef d’état-major du maréchal Foch – le maréchal étant retenu à l’étranger pour obligations.

En 1937, par donation, la chapelle est confiée à l’association mémorielle le Souvenir Français, qui en assume la gestion depuis. En 2022, la chapelle a été entièrement rénovée.

Sur le sol de Rancourt, non loin de cette chapelle, figurent trois cimetières militaires : un cimetière britannique, un cimetière allemand et une nécropole nationale. Et au sein de celle-ci, qui regroupe 8.500 corps, se trouve la tombe (n°73) d’un grand officier, enterré avec ses hommes : le général Girodon.

 

Pierre Girodon.

Pierre Girodon nait le jour de Noël 1869, à Lyon, dans le Rhône. Il est le fils d’un négociant, Alfred Girodon et de Marie-Mathilde Sabran. A 18 ans, Pierre Girodon intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – promotion de Tombouctou – et en sort deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Il est 11e sur 446 élèves et est nommé au 2e régiment de tirailleurs. Aussitôt, il part faire campagne en Afrique.

En 1903, retour en métropole pour être ensuite nommé en qualité d’attaché militaire auprès de l’ambassade de France à Vienne, dans l’Empire austro-hongrois. Chevalier de la Légion d’honneur en 1907, il suit le général Henri Gouraud au Maroc, en tant que chef d’état-major du corps expéditionnaire d’Orient (1911-1915). Passé lieutenant-colonel, Pierre Girodon est blessé par balle le 11 mai 1914 au combat du djebel Tfazza. Promu commandeur de la Légion d’honneur le 21 juin 1915, il reçoit ses étoiles de général de brigade le 25 mars 1916 et prend le commandement de la 127e division d’infanterie. Six mois plus tard, à la tête de ses hommes, il est tué par un tir d’obus à Cléry-sur-Somme, non loin de Rancourt.

Il est cité à l’ordre de l’Armée : « Placé à sa demande à la tête d'une brigade dont le chef venait d'être tué, a organisé avec une activité, un dévouement inlassables, constamment dans les tranchées, une attaque méthodique où tout a été prévu contre un front puissamment fortifié. Le jour de l'assaut, donnant l'exemple en première ligne, encourageant ses hommes de la voix et du geste, a été frappé d'une balle qui lui a traversé le poumon. Mais sa préparation et son exemple avaient fait leur œuvre et les positions devant lesquelles nous avions échoué trois fois ont été enlevées et conservées ».

À 46 ans, il est le plus jeune officier général de l'armée française tué durant la Première Guerre mondiale. Extrêmement populaire parmi ses hommes, un hommage lui est rendu dans le premier numéro du journal de tranchées Le Voltigeur (26 avril 1917), retraçant sa carrière et le qualifiant « d'officier complet [qui] tenait à la fois de Condé et de Turenne ».

En 1919, la Kaiser Wilhelm Kaserne de Strasbourg est rebaptisée en l'honneur du général Girodon (destruction en 1966). Son nom est inscrit sur les monuments de Lyon, de Saint-Cyr, en l’église de Bray-sur-Somme et au monument des Généraux morts au Champ d'Honneur 1914-1918 de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le général Pierre Girodon était commandeur de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre du Mérite agricole, croix de guerre 1914-1918 avec palme, chevalier de l’Etoile-noire.

 

Tous les ans, au 2e dimanche de septembre, se déroulent à Rancourt d’importantes commémorations à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, Paris, Archives & culture, 2007.
  • Site Mémorial Gen Web avec les contributions d’Elisabeth de Montmarin, Jean-Luc Gauthier, Michel redoux, Michel Boyot, Mahu Didier-Gaudou et Gille Mangeolle.

 

Le général de brigade Pierre Girodon.

Le général de brigade Pierre Girodon.

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Première Guerre mondiale

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