Publié le 29 Novembre 2019

Hommage aux militaires morts au Mali.

Les commandos ont péri lundi soir au cours d’une opération de combat, suite à l’accident en vol de deux hélicoptères de l'armée de Terre engagés dans l’opération Barkhane.

 

« J’ai appris avec une profonde tristesse que 13 militaires de l'opération Barkhane ont péri hier soir, lundi 25 novembre 2019, lors de l'accident en vol de deux hélicoptères de l'armée de Terre au Mali, au cours d’une opération de combat » a déclaré Florence Parly, ministre des Armées, dans un communiqué de presse publié mardi matin. Une enquête est ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame.

 

« Cette terrible nouvelle endeuille nos armées, la communauté de défense et la France toute entière. Je tiens à assurer aux familles endeuillées que l'institution militaire est à leurs côtés dans cette épreuve » a ajouté la ministre.

 

Le ministère des Armées s’associe à elle pour présenter toutes ses condoléances à leurs familles, leurs proches et leurs frères d'armes.

 

Voici la liste des treize militaires morts pour la France :

 

  • Le capitaine Nicolas MÉGARD, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le capitaine Benjamin GIREUD du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le capitaine Clément FRISONROCHE du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le lieutenant Alex MORISSE du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le lieutenant Pierre BOCKEL du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • L’adjudant-chef Julien CARETTE du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le brigadier-chef Romain SALLES DE SAINT PAUL du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau.
  • Le capitaine Romain CHOMEL DE JARNIEU du 4e régiment de chasseurs de Gap.
  • Le maréchal des logis-chef Alexandre PROTIN du 4e régiment de chasseurs de Gap.
  • Le maréchal des logis Antoine SERRE du 4e régiment de chasseurs de Gap.
  • Le maréchal des logis Valentin DUVAL du 4e régiment de chasseurs de Gap.
  • Le maréchal des logis-chef Jérémy LEUSIE du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces.
  • Le sergent-chef Andreï JOUK du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol.

 

La Nation s’incline devant leur courage et leur engagement.

 

Le général de corps d’armée Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris, invite le plus grand nombre à rendre un dernier hommage aux treize soldats morts pour la France, à l’occasion du passage du cortège funéraire sur le pont Alexandre III, le lundi 2 décembre 2019, à 11h30.

 

 

 

 

Sources et droits photographiques : Ministère des Armées.

Texte : DICod et Réserve du Gouverneur Militaire de Paris.

Hommage aux militaires morts au Mali.

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Publié le 23 Novembre 2019

La nécropole nationale de Notre Dame de Lorette, dans le Pas-de-Calais.

La nécropole nationale de Notre Dame de Lorette, dans le Pas-de-Calais.

Cette tribune a été écrite par le contrôleur général des armées, Serge Barcellini, président-général du Souvenir Français, et publiée par le journal Le Figaro, le 10 novembre 2019.

 

« Il y a des moments où la mémoire est lumineuse, où le recueillement s’impose à nous et où l’histoire nous oblige.

L’inhumation à la nécropole nationale de Chattancourt (Meuse) du soldat Léon Eugène Mérat est un de ces moments forts qui croise l’histoire familiale, locale et nationale. Le 17 octobre 2019, son cercueil drapé de tricolore était placé devant la stèle cruciforme qui désormais portera son nom. Derrière lui, des soldats rendaient les honneurs. Devant lui, un prêtre lisait la prière des morts. «Soldat Mérat la France te rend hommage». Un hommage tardif car ses restes viennent d’être découverts sur le champ de bataille de Verdun 103 ans après sa disparition.

Ce type d’hommage, il y en a eu plusieurs dizaines depuis 2014. Le centenaire a en effet mobilisé l’intérêt de l’opinion publique pour ces soldats dont les restes sont retrouvés tardivement sur le champ de bataille. Des hommages forts et nécessaires qui honorent notre Nation.

300 000 tombes familiales témoignent de la volonté des familles au lendemain de la victoire d’offrir une sépulture familiale à leur père, leur fils ou leur époux.

Cependant il y a aussi des moments où la mémoire est honteuse, où notre conscience s’interroge et où l’histoire est oublieuse. Edmond Merlin est «Mort pour la France» le 30 juillet 1916 dans un hôpital de l’arrière à Thorens (Haute-Savoie). Sa famille a récupéré son corps et a inscrit son nom sur la tombe familiale. Cette tombe dans le cimetière de Thorens-Glières rappela pendant des décennies la dette que la France avait envers leur famille.

Des tombes familiales renfermant le corps d’un combattant de la Grande Guerre, il s’en construisit près de 300.000 dans les cimetières communaux de notre pays. Elles témoignèrent de la volonté des familles au lendemain de la victoire d’offrir une sépulture familiale à leur père, leur fils ou leur époux.

Or, à l’exemple de celle d’Edmond Merlin, des milliers de tombes ont déjà disparues ou sont en voie de disparaître. Des «Mort pour la France» rejoignent une fosse commune !

Les cimetières communaux sont placés sous le regard d’entreprises qui démarchent les maires soumis à la pression démographique dans les villes.

Quelle étrange situation. Alors que les restes de combattants retrouvés sur les champs de bataille en 2019 sont inhumés avec honneur, les restes de ceux qui ont été restitués aux familles sont jetés dans les fosses communes lorsque leurs tombes entrent en déshérence !

Depuis une décennie, en effet, les cimetières communaux sont placés sous le regard d’entreprises qui démarchent les maires soumis à la pression démographique dans les villes et rendus responsables de l’état d’abandon de nombreuses sépultures dans les villes.

Ce n’est pas à des entreprises privées d’arbitrer le sort des tombes familiales !

Le Souvenir Français dit «Non» à ce temps de l’oubli. Il s’oppose à la suppression des tombes des combattants «Mort pour la France» qui conduit au déracinement mémoriel de nos concitoyens.

Plus que jamais, ces tombes sont des bornes des chemins mémoriels de nos communes. Il est urgent de réagir avant qu’un Zola du temps présent lance un grand «J’accuse».

 

 

Crédit photographique : journal Challenges.

 

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Publié le 9 Novembre 2019

Les suicidés de la Première Guerre mondiale.

 

Durant quatre ans, tout au long de la Première Guerre mondiale, les Poilus ont envoyé des millions de lettres à leurs proches. Dans ces lignes, les soldats ont relaté leur quotidien sur le front, le courage, la camaraderie, l’héroïsme mais aussi l’ennui, la peur ou la solitude. Certains ont même raconté à leur famille le désarroi de leurs camarades. Dans un courrier daté du 11 août 1916, le caporal Perrier, originaire de Saône-et-Loire, s’inquiète d’un mal qui ronge les hommes. "Chez certains esprits, le moral est atteint. On sent une dépression chez beaucoup d’individus", écrit-t-il. Un peu plus loin, il rapporte même que plusieurs d’entre eux ont choisi de se donner la mort : "Nous espérons pour le moment que cette épidémie s’arrêtera là. Trois dans un mois à la même compagnie, c’est trop".

 

Infirmier à Verdun et dans l’Aisne, Jean Pottecher confie également à ses parents être témoin du même désarroi : "Un type de la 7e Cie que je ne connaissais pas (…) s’est suicidé hier d’un coup de révolver. Quoique je n’aime pas les généralisations trop rapides, je vous cite ce fait particulier comme un symptôme assez net de l’état de l’esprit du front (…). On dit que le suicide est épidémique : je ne sais pas si celui-ci contaminera le bataillon et s’il sera suivi d’autres".

 

Un chiffre impossible à établir.

 

Malgré "cette épidémie" décrite par ces soldats, très peu d’ouvrages sur la Grande Guerre se sont penchés sur les suicidés au cours du conflit. Xavier Trochu, historien et archiviste aux Archives municipales de Nantes, s’est ému de leur sort et a décidé de creuser la question. Pour cela, il a consulté les quelques 93 000 fiches de soldats, en ligne sur le site Mémoire des Hommes, n’ayant pas eu le droit à la mention Mort pour la France. "Sur celles-ci, j’en ai recensé plus de 3 900 qui avaient l’attribut de suicide. Cela correspond à la fourchette que l’historien Denis Rolland avait établie lors d’une conférence en 2004. Il arrivait à peu près à 4 000 / 4 500 morts par suicide", explique Xavier Trochu. "C’est très difficile d’être précis car le suicide en tant que tel n’est déjà pas quelque chose de facile à gérer chez les civils. Côté militaire, on se retrouve ainsi dans une situation encore plus particulière".

 

Le doute subsiste ainsi pour un certain nombre de fiches. "Il est difficile de savoir si la personne avait l’intention de se suicider ou pas. Il y a le cas par exemple de ceux qui se précipitaient sur le champ de bataille face à l’ennemi car ils en avaient marre. Ils n’ont pas été considérés comme suicidés mais comme morts pour la France", décrit l’historien. Au sein de l’armée, les militaires qui enregistraient les décès se sont aussi montrés plutôt enclin à cacher les suicides afin de protéger les proches : "Si on mettait cette mention, les conséquences pour les familles étaient immédiates : pas de pension ni de décoration. Au niveau local, elles se retrouvaient au ban de la société". Enfin, Xavier Trochu note que dans les hôpitaux militaires, "les médecins avaient certainement des réticences à dire que leurs patients s’étaient suicidés, car cela remettait en cause leur profession et le fait de savoir bien gérer une population malade".

 

En réalisant cette étude, l’archiviste a constaté un difficile accès aux sources. Mis à part ces fiches qui se révèlent incomplètes, parcellaires et surtout silencieuses, les documents manquent. Malgré tout, Xavier Trochu a pu dégager quelques tendances. "Ce ne sont pas forcément des gens qui sont en première ligne qui se suicident", a-t-il ainsi découvert. "Certains se donnent la mort à domicile, en cantonnement, en permission ou dans les hôpitaux". Contrairement à certaines idées reçues, ce ne sont non plus pas les plus jeunes qui finissent par craquer : "Parmi ces suicidés, il y a énormément de territoriaux, c’est-à-dire de soldats qui ont plus de 35 ans. La guerre est plus difficile à supporter pour eux car ils ont déjà une famille ou une vie bien installée".

 

"Un pauvre bougre emporté dans une énorme boucherie".

 

Cela a été le cas pour François-Maurice Fouassier, un soldat du 25e régiment d’infanterie territorial, originaire de Chemazé, en Mayenne. Ce père de quatre enfants s’est pendu le 19 mai 1916, à l’âge de 42 ans, à Laval, dans une chambre de son casernement où il était hospitalisé. Pourtant, il y a encore quelques mois, son arrière-petit-fils Christian Persin pensait que son ancêtre était décédé des suites d’une maladie. Il n’a découvert la véritable cause de son décès qu’en consultant sa fiche militaire : "J’ai appelé ma mère pour savoir s’il y avait un secret de famille, mais elle n’en savait rien. Elle n’avait jamais entendu parler d’un suicide de son grand-père. Ma grand-mère lui avait qu’il avait eu des gelures au pied et une maladie pulmonaire".

 

Mémoire des Hommes.

 

François-Maurice Fouassier a été enterré dans l’anonymat et son nom n’a pas été inscrit sur le monument aux morts. En découvrant la vérité, ce descendant de poilu a compris combien sa famille avait souffert de cette non-reconnaissance : "Je trouve cela particulièrement injuste que le fait de se suicider ait privé les proches de droits. La République a été sévère avec ces gens-là. Je sais que mon arrière-grand-mère a ramé socialement. Ils étaient très pauvres. C’était des métayers. Elle a été obligée de placer ses enfants chez des bourgeois en tant que domestiques".

 

Pour réparer cette injustice, Christian Persin a demandé auprès de l’Office national des anciens combattants que son arrière-grand-père soit reconnu comme Mort pour la France. Cette mention lui a été attribuée en juillet 2017. Il espère désormais que son nom apparaisse sur le Monument de Château-Gontier où il vivait avant-guerre. Cela devrait être chose faite à l’occasion du 11 novembre 2018 : "C’est une forme de réhabilitation. C’est un pauvre bougre qui a été emporté dans une énorme boucherie. Il y a laissé non seulement sa vie, mais sa famille en a aussi payé le prix". L’historien Xavier Trochu partage son avis. Pour lui, il est enfin temps de regarder ce passé en face : "C’est quelque chose de tabou et de pas facile. À l’époque, on a poussé l’individu à son extrême. C’est un sujet qui est difficile d’accès, mais qui mérite toute notre attention. Si ces hommes étaient restés dans un monde de paix, jamais il n’auraient pensé à se suicider".

 

Sources :

Stéphanie Trouillard - France 24

 

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Publié le 3 Novembre 2019

Un camp de travailleurs malgaches à la ferme d’Haeringen. Date : juillet 1917.

Un camp de travailleurs malgaches à la ferme d’Haeringen. Date : juillet 1917.

Plus de quarante-et-un mille Malgaches ont été mobilisés pendant la Grande Guerre, soit près de huit pour cent du total des «indigènes» ayant servi dans l’armée française. Plus de trente-quatre mille d’entre eux ont été envoyés sur le front européen.

Le 12e bataillon de marche de tirailleurs malgaches, rattaché à la 1e division marocaine du général Daugan, est la principale unité combattante en France. Il prend par la suite les noms de «12e bataillon de chasseurs malgaches» puis, en janvier 1919, de «1er régiment de chasseurs malgaches». Formé à Saint-Raphaël en novembre 1916, il est engagé au combat en mai 1917 au chemin des Dames, année où trente-deux mille Malgaches sont recrutés sur l’île, mais reste surtout affecté à des travaux routiers et au transport de munitions. En 1918, au cours de la deuxième bataille de la Marne, le bataillon perd près de cinq cents hommes en quelques jours. Il est ensuite engagé dans les batailles du Soissonnais. Après l’armistice, il se retrouve en Lorraine puis, en décembre, sur le Rhin, enfin en zone d’occupation, en Allemagne.

 

Le carré militaire du cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux comporte deux tombes de travailleurs malgaches. Il s’agit de :

  • Ronandro, travailleur malgache du Groupe aviation.
  • Ramanonjisoa, travailleur malgache.

 

 

Sources :

  • Fonds ECPAD.
  • Crédits photographiques : Jacques Agié et fonds d’archives du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français.
  • Texte ECPAD et Souvenir Français d’Issy-Vanves.
Les Malgaches pendant la Première Guerre mondiale.

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