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Publié le 16 Avril 2025

Roland Gourdin, isséen, mort pour la France en Indochine – La suite.

C’est le miracle d’Internet !

En août 2024, nous avons publié un article sur Roland Gourdin, isséen, sergent au sein du prestigieux 6e BCCP du commandant Bigeard, et sur sa mort : https://www.souvenirfrancais-issy.com/2024/08/roland-gourdin-isseen-mort-pour-la-france-en-indochine.html

Nous indiquions à l’époque, sans en savoir plus : « Il est tué à l’ennemi le 30 décembre 1950, à Moncas dans le Tonkin. Il avait 24 ans. »

 

Patrick Blain, que nous remercions vivement, est féru d’histoire. Il nous a contacté pour nous indiquer les détails de la disparition du sergent Gourdin, et nous indiquer que nous avions commis une erreur. Patrick Blain est l’auteur d’un ouvrage intitulé : 6e BCCP et que l’on peut trouver à la FNAP : Livre de Patrick BLAIN – 6 BCCP – 6e Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes- 6 – FNAP – Fédération Nationale des Associations Parachutistes

Pour vous procurez l’ouvrage, vous pouvez contacter : premier6@orange.fr

Voici le récit de la mort de Roland Gourdin.

 

Quand le parachute ne s’ouvrait pas.

Michel Guillemin du GC1 : « Réveil 03h15. Ça y est ! Opération parachutée en vue ce 30 décembre. En moins de deux, il faut ficeler le barda. Perception d'une journée de vivres.

Rassemblement et nous attendons. À 07h15, nous embarquons dans les GMC et départ au terrain de Back-Maï. Nouvelle attente. Nous percevons les pépins. Je suis du vingtième appareil en cinquième position. Essayage et vérification puis nous nous équipons pour de bon. À 10h30, embarquement et, un quart d'heure plus tard, nous décollons enfin.

Ordre de vol : six Dakota décollent les premiers. Quinze minutes après : quinze junkers dont celui où je suis, puis quinze minutes plus tard : trois Dakota et pour terminer, une heure après : cinq Junkers pour parachutage de vivres et matériel d'allégement.

  • Nous allons à Moncay et nous en avons pour une heure vingt-cinq environ, nous renseigne le largueur.

Tant bien que mal, nous nous installons.

  • Debout ! Accrochez ! Go !

Nous sommes à deux cent cinquante mètres du sol. Pour moi, tout se passe bien et l'atterrissage n'est pas trop dur. Le terrain de Moncay est gardé par des partisans aux doux noms de « Becs d'ombrelles ». Au regroupement du GC, j'apprends que le sergent GOURDIN du 4e stick s'est tué, son parachute ne s'est pas ouvert comme il fallait. Il y a de nombreuses jambes cassées, des entorses (vingt-six sont hors de combat) ; une vraie hécatombe.

Nous nous mettons en route pour aller à la citadelle, installations rudimentaires dans les bâtiments. Puis nous rendons les honneurs au sergent GOURDIN avant de l'enterrer ; je suis porteur ».

Les funérailles du sergent Gourdin.

Les funérailles du sergent Gourdin.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 12 Janvier 2025

Défilé du 22e RIC en Indochine.

Défilé du 22e RIC en Indochine.

Victor Bord nait le 27 mars 1925 à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Habitant Issy-les-Moulineaux, engagé en tant que marsouin au 22e régiment d’infanterie coloniale (RIC), il part pour l’Indochine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le 22e RIC est une vieille unité, créée en 1901. Elle participe aux guerres coloniales, à la campagne en Chine (jusqu’en 1903) et à la pacification au Maroc. Dissoute en 1932, elle est de nouveau créée en 1939 et reçoit des réservistes pour être aussitôt stoppée après la défaite française de 1940. En 1945, elle est recréée à Hyères, dans le Var, et se déploie en Indochine.

Entre le 14 février 1946 et le 31 décembre, le 22e RIC déplore près de 540 tués, 800 blessés et 11 disparus. L’unité va participer au conflit indochinois jusqu’à la fin et sera l’un des dernières à quitter l’Indochine en 1956. Elle accrochera sur son étendard la croix de guerre des TOE avec deux nouvelles palmes et deux citations à l’ordre de l’armée.

Victor Bord fait malheureusement partie de ces tués. Pris à partie lors d’une patrouille sur la route de Mieux et Tan Uyen, il est blessé lors d’un accrochage et succombe à ses blessures le 27 décembre 1946.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux, sur celui de la stèle commémorative départementale – Guerre d’Indochine de Nantes et sur le Mur du Souvenir du Mémorial des guerres en Indochine de Fréjus.

 

Sources :

  • www.wikipedia.org/fr
  • www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  • Michel Bodin, Dictionnaire de la guerre d’Indochine, Economica.
  • Pierre Montagnon, La guerre d’Indochine, Pygmalion.
  • Général Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon.
  • Mémorial GenWeb : contributions de Jérôme Charraud et de Claude Richard.

https://laguerreenindochine.forumactif.org/t136-le-22eme-regiment-d-infanterie-coloniale#google_vignette

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 9 Août 2024

Monument aux morts pour la France du cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

Monument aux morts pour la France du cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

Roland Gourdin, isséen mort pour la France.

Roland Gourdin est né le 9 décembre 1926 à Houlgate dans le Calvados. Parachutiste – grade de sergent – il est envoyé en Indochine avec le 6e groupement colonial de commandos parachutistes.

Il est tué à l’ennemi le 30 décembre 1950, à Moncas dans le Tonkin. Il avait 24 ans. Habitant Issy-les-Moulineaux, son nom est inscrit sur le monument aux morts de la ville, et son corps repose peut-être sous le monument aux morts du cimetière communal.

En effet, Issy-les-Moulineaux est l’une des communes de notre département qui possède un monument aux morts dans le cimetière. Cela permet de transférer les restes de morts pour la France de sépultures familiales sous ce monument. Les morts pour la France ayant droit à une sépulture à perpétuité.

Le nom du sergent Roland Gourdin est également inscrit sur le mémorial départemental des morts pour la France après 1945 de Caen.

 

Les BPC.

Pour faire face aux besoins en hommes, et aux relèves nécessaires, des bataillons de parachutistes coloniaux (BPC) viennent compléter la demi-brigade de commandos parachutistes basée en Indochine depuis 1947. Il s’agit des bataillons avec les numéros suivants : le 1er, le 2, le 3, le 5, le 6, le 7 et le 8.

L’histoire du 6ème commence par sa création à Quimper le 16 avril 1948. Il est alors composé d’une compagnie de commandement et trois groupes de commandos et regroupe environ six-cent-cinquante hommes. Le 6ème BCCP débarque à Saigon le 28 juillet 1949, pour être envoyé dans le centre de l’Annam, région située entre le Tonkin, au nord, et la Cochinchine, au sud. Les accrochages et les embuscades sont fréquents. Comme à toutes les unités d’élite, des missions difficiles sont demandées au 6ème BCCP : raids dans la jungle, ouvertures de routes, de voies de chemin de fer ; remontées de cours d’eau. Les résultats sont là, rapides, car le Vietminh n’est pas encore cette puissante armée qu’il va devenir dans quelques mois grâce à l’aide de la toute nouvelle Chine communiste.

A la fin de l’année 1949, le bataillon est envoyé au col des Nuages, dans la cordillère annamitique. Sitôt la nouvelle année fêtée, il progresse dans l’intérieur du pays dans le cadre de l’opération Albert, puis, quinze jours plus tard soutient son premier saut opérationnel. Le 20 janvier, les groupes de commandos 1 et 2 sautent sur Binh-Anh.

En octobre de la même année, le 6ème BCCP devient le 6ème GCCP : groupement colonial de commandos parachutistes. L’unité est citée à l’ordre de l’Armée : « Brillante formation de commandos parachutistes, qui, sous les ordres du chef de bataillon Vernières, a mené sans relâche, depuis août 1949, dans tous les secteurs du Centre Vietnam, un combat rude et obstiné ». Puis, le 1er mars 1951, l’unité devient 6ème BPC. Avec une première durée d’existence assez courte puisque le bataillon est dissous au moment de son rembarquement pour la métropole en août 1951.

Mais c’est pour mieux renaître en juillet 1952, sous les ordres d’un tout jeune chef de bataillon qui va rapidement se faire connaître du grand public : Marcel Bigeard. « Nous passons deux mois exténuants à marcher dans les rizières, l’eau jusqu’à la taille, à vérifier chacun de nos pas pour ne pas tomber dans un piège viet, à fouiller les villages en craignant toujours les tireurs embusqués. Nous opérons des actions coups de poing dès que nous repérons une concentration ennemie. Mon bataillon se rode. Les plus jeunes s’habituent au feu, mes vieux briscards retrouvent leurs sensations. Je suis fier de mon unité » (Marcel Bigeard, dans ses mémoires posthumes Ma vie pour la France, Ed. du Rocher). Et le bataillon s’illustre partout où il passe : par exemple à Tu Lê en octobre 1952, où le 6ème saute sur les arrières des divisions vietminh 308 et 312, remplit sa mission et au prix d’une marche de huit jours à travers la jungle parvient à échapper à l’étau qui se referme sur lui. Cette performance des paras fait dire à la presse, et des militaires bien souvent jaloux, que le 6ème est le « bataillon Zatopek », du nom de ce coureur de fond tchèque, multi-recordman du monde. A Langson, en juillet 1953, l’unité reçoit sa quatrième citation à l’ordre de l’Armée.

En novembre 1953, le 6ème est l’une des premières unités à sauter sur Diên Biên Phù, dans le but de prendre aux bo-doïs cette ancienne base japonaise. Il récidive le 16 mars 1954 pour tenter de sauver la situation sur ce même terrain où la bataille ultime de la guerre d’Indochine fait rage. Il y gagne une nouvelle citation. Malheureusement, comme toutes les forces françaises et supplétives présentes, le 6ème BPC est anéanti par la capitulation du 7 mai 1954. Les combats cessent, mais les Français refusent de lever le drapeau blanc. Humiliation de défiler, tête baissée, devant des dizaines de milliers de bo-doïs et de prendre la direction de camp de prisonniers. Marcel Bigard (Ma vie pour la France) : « La vraie douleur, la seule chose que je ne pardonne pas aux Viets, ce sont les huit-mille morts pendant ces quatre mois de captivité. Cruauté inutile, inhumanité. Giap était un grand général, mais sa doctrine, le marxisme, était inhumaine. L’ancien capitaine vietminh m’a dit : « Nous n’avons tué aucun prisonnier ». C’est vrai, ils les ont laissé crever, alors qu’il aurait été si facile de sauver tout le monde. Une banane par jour, et on ramenait les gars vivants. Je ne pourrai jamais l’oublier ».

Plus tard, au Maroc, à Marrakech, le 1er août 1955, le reliquat du bataillon devient le 6ème RPC : régiment de parachutistes coloniaux avant de prendre l’appellation de 6ème RPIMa (régiment parachutiste d’infanterie de marine) en 1958 et d’être définitivement dissous en 1998 dans le cadre de la restructuration de l’Armée française.

 

 

Sources :

  • http://paradu6.free.fr/menu.html
  • www.wikipedia.org/fr
  • www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  • Erwan Bergot, Bataillon Bigeard, Presses de la Cité.
  • Paul Bonnecarrère, Par le sang versé, Fayard.
  • Michel Bodin, Dictionnaire de la guerre d’Indochine, Economica.
  • Pierre Montagnon, La guerre d’Indochine, Pygmalion.
  • Jules Roy, la bataille de Dien Bien Phu, Julliard.
  • Général Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon.
  • Général Marcel Bigeard, Ma guerre d’Indochine, Hachette.
  • Général Marcel Bigeard, Ma vie pour la France, Ed. du Rocher.
  • Georges Fleury, La guerre en Indochine, Perrin.
  • Mémorial GenWeb : contributions de Philippe Frilley, de Jérôme Charraud et de Claude Richard.

 

Paras du 6e BPC sautant sur Dien-Bien-Phu.

Paras du 6e BPC sautant sur Dien-Bien-Phu.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 14 Janvier 2024

Geneviève de Galard.

C’était en 2008. La première conférence à laquelle j’assistais en tant que président du Souvenir Français à Issy-les-Moulineaux. André Santini avait organisé la venue de sa tante, le général Valérie André, Geneviève de Galard et son époux, à l’occasion d’une conférence intitulée Le soldat de l’Indochine, par Michel Bodin, historien.

L’occasion de saluer et de discuter avec l’Ange de Dien Bien Phù !

Geneviève de Galard Terraube est née le 13 avril 1925 à Paris. En 1939, la famille quitte la capitale pour se réfugier à Toulouse, non loin du fief familial situé dans le nord du département du Gers, dans le petit village de Terraube. En 1950, Geneviève obtient le diplôme d’infirmière, tout en suivant des handicapés dans un hôpital, dans le cadre d’activités associatives. Deux années plus tard, elle réussit le concours de convoyeuse au sein de l’Armée de l’Air et IPSA (Infirmière Pilote Secouristes de l’Air).

A sa demande, Geneviève de Galard est engagée en Indochine. Elle a 28 ans et se retrouve au cœur de la guerre contre le Vietminh. Elle est basée à Hanoï. A partir du mois de janvier 1954, elle participe aux évacuations de la bataille de Dien Bien Phù. Le 28 mars, son avion est endommagé après un atterrissage en catastrophe sur la piste du champ de bataille. Le lendemain, alors que l’appareil a dû être abandonné pour la nuit, celui-ci est détruit par l’artillerie ennemie. Alors, Geneviève de Galard se porte volontaire pour servir comme infirmière dans l’hôpital de campagne dirigé par le médecin-commandant Paul Grauwin. La jeune femme improvise un uniforme à base de bleus de travail camouflés et fait de son mieux pour aider le médecin, soigner, consoler les blessés et les mourants. Elle fait l’unanimité auprès des soldats, et aujourd’hui encore, les survivants parlent de leur infirmière avec un grand respect.

Le 29 avril 1954, le général de Castries remet les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Geneviève de Galard : « A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant. D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies humaines. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française. ». Le lendemain, la Légion étrangère en fait une légionnaire de 1ère classe honoraire.

Le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient cesse les combats le 7 mai 1954. Geneviève de Galard est prisonnière des soldats communistes, comme tous les combattants français. Les supplétifs vietnamiens de l’armée française sont fusillés pour la plupart. Le 24 mai suivant, Geneviève est libérée, alors qu’elle souhaite continuer son travail auprès des blessés.

Accueillie comme une héroïne à l’aéroport d’Orly, elle fait la une des journaux puis est invitée aux Etats-Unis où elle est reçue par le président américain Eisenhower. Elle rentre en France, épouse le capitaine Jean de Heaulme – ils auront trois enfants – et reprend son travail d’infirmière, auprès des grands blessés des Invalides.

Un temps engagée en politique – elle est élue dans le 17e arrondissement de Paris – elle consacre une part importante de sa vie au devoir de mémoire et aux associations d’anciens d’Indochine.

Le 13 avril prochain, Geneviève de Galard aura 99 ans. Elle est Grand-croix de la Légion d’honneur, Grande officière de l’Ordre national du Mérite, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, médaillée de l’Aéronautique, médaille d’honneur de la Croix-Rouge française et est titulaire de la Médaille américaine de la Liberté.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • UNC Infos n°104.
  • Médecin-commandant Grauwin, J’étais médecin à Dien Bien Phù, France-Empire, 1954.
  • Geneviève de Galard et Béatrice Bazil, Une femme à Dien Bien Phù, Editions Les Arènes, 2003.

 

PS : les photographies ci-après représentent André Santini en discussion avec les « protagonistes » de la conférence, Geneviève de Galard bien entourée, général Valérie André.

Geneviève de Galard.
Geneviève de Galard.
Geneviève de Galard.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 25 Juin 2023

Les colonels de Castries et Piroth (assis).

Les colonels de Castries et Piroth (assis).

Dans l’article précédent, il est questions de plusieurs colonels morts pour la France en Indochine. Le cas le plus connu est certainement celui du colonel Piroth.

Charles Piroth nait à Champlitte dans le département de la Haute-Saône le 14 août 1906. Il est le fils d’un brasseur et de Marie Mathilde Bogli. Vingt-ans plus tard, sur ses terres natales, il épouse Odette Maillot.

Officier artilleur, Charles Piroth participe à la campagne d’Italie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il est alors chef d’escadron au sein du 63e régiment d’artillerie d’Afrique. Il s’illustre à plusieurs reprises et reçoit une citation à l’ordre de l’Armée, par le général Giraud, le 19 mars 1944 : « Excellent commandant de groupe, plein d’allant et de cran. Toujours prêt à porter son Groupe en avant. Assure personnellement dans les circonstances délicates la liaison avec l’infanterie. Blessé au cours des opérations du BELVEDERE, le 25 janvier 1944, a refusé d’être évacué ».

En 1946, au cours de son premier séjour en Indochine, Charles Piroth est grièvement blessé lors d’une embuscade tendue par le Vietminh. Il est alors opéré sur place et le médecin-militaire doit l’amputer du bras gauche sans anesthésie.

En 1953, il est de l’opération Castor : l’armée française envoie des milliers d’hommes, et des tonnes d’équipements, dans la cuvette de Dien Bien Phù. Fort de son expérience, Charles Piroth est nommé responsable de l’artillerie par le colonel Christian de Castries. Piroth prend un engagement, qui aujourd’hui parait insensé, mais qui ne l’est peut-être pas à l’époque : « Jamais le Vietminh n’arrivera à donner du canon sur le camp retranché de Dien Bien Phù ».

Mais dès les premiers jours du mois de mars 1954, il constate que l’artillerie française s’avère incapable de faire un tir de riposte aux coups de l’artillerie vietnamienne, répartie le long des pentes est de la cuvette et parfaitement camouflée. « Nos canons avaient été montés pièce par pièce, reconstitués, puis placés dans des petites grottes. On les sortait pour tirer et aussitôt on les rentrait dans leurs emplacements. Nous appelions cela les « gueules du crapaud », indiquera plus tard un officier Viet.

Bientôt les collines fortifiées Béatrice et Gabrielle tombent sous le déluge du feu ennemi.

Piroth rejette alors complètement la faute sur lui. Le 15 mars 1954, il se rend au bunker de l'état-major et présente ses excuses à ses supérieurs puis retourne dans son abri. Là il dégoupille une grenade sur sa poitrine. De Castries gardera sa mort secrète pendant cinq jours. Il le fait enterrer dans son abri par le médecin-capitaine Le Damany et les aumôniers Heinrich et Trinquand puis fait murer la porte d'entrée.

 

Charles Piroth sera, plus tard, déclaré Mort pour la France. Il était commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, palme de bronze, avec deux citations à l’ordre de l’Armée, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Réseau Twitter.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • Archives de l’Ecole de Guerre.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 25 Juin 2023

Ils sont morts pour la France en Indochine.

59.734 militaires, de tous grades, sont Morts pour la France durant les 8 années de la guerre d’Indochine.

Voici le détail :

Pour l’armée de Terre :

  • 3 généraux et 8 colonels tués.
  • 18 lieutenants-colonels tués et 1 disparu/non rentré de captivité/mort de maladie.
  • 69 commandants tués et 5 disparus/…
  • 341 capitaines tués et 60 disparus/…
  • 1.140 lieutenants tués et 134 disparus/…
  • 17.810 gradés et soldats légionnaires, Nord-Africains, Africains tués disparus ou non rentrés de captivité.
  • 26.923 gradés et soldats autochtones tués ou non rentrés de captivité.
  • Soit un total de 57.958 pour l’armée de Terre.

Pour la Marine nationale :

  • 27 officiers tués et 53 officiers disparus ou non rentrés de captivité.
  • 39 officier mariniers tués et 157 disparus…
  • 235 matelots tués et 615 disparus…
  • Soit un total pour la Marine nationale de 1.126 tués et disparus.

Pour l’armée de l’Air :

  • 1 général tué.
  • 60 officiers tués et 85 disparus/non rentrés de captivité.
  • 160 sous-officiers tués et 243 disparus/…
  • 49 militaires du rang tués et 52 disparus…
  • Soit un total de 650 tués ou disparus pour l’armée de l’Air.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • UNC Infos n°104.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 26 Décembre 2022

Un héros nommé Léopold Hulot.

Libérateur d’Ouistreham, du Pegasus Bridge et d’Amfreville.

Léopold Hulot nait le 16 juillet 1923 à Vannes dans le département du Morbihan. Il est le fils de Constant Hulot, qui va s’illustrer pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que conducteur du chef d’escadron Maurice Guillaudot, commandant la compagnie de gendarmerie du Morbihan et chef de l’Armée secrète (formation de la Résistance) pour le département.

Léopold suit ses études à Vannes et se destine au métier d’instituteur. Mais la défaite française de 1940 remet tout en question. Le jeune homme décide de quitter la France vers l’Espagne, en traversant les Pyrénées. Mais il est intercepté et incarcéré durant sept mois dans le camp de concentration franquiste de Miranda de Ebro (province de Burgos, dans le nord du pays). Il se fait alors passer pour un Canadien et parvient à se faire expulser vers Gibraltar en mars 1942.

Il rejoint Londres et est reçu par le général de Gaulle. En fait, à son départ de Bretagne, Léopold Hulot s’était promis de rapporter un souvenir de la tombe de Jeanne de Gaulle, mère du général, et décédée le 16 juillet 1940. Après des semaines de formation pratique, le jeune soldat est admis à suivre les cours d’officier des Cadets de la France Libre, promotion « Fezzan-Tunisie » (juin 1943). Volontaire pour les commandos, il rejoint le 1er BFMC (Bataillon Fusiliers Marins Commandos) et reçoit le matricule 54758 Badge 64, Commando 4, Troop 8. Il participe ensuite à plusieurs raids de sondages sur les côtes de France. L’unité est commandée par un chef de très grande valeur : le capitaine de corvette Philippe Kieffer.

Le 6 juin 1944, le sous-lieutenant Léopold Hulot prend part au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne dans le Calvados (aujourd’hui Colleville-Montgomery). Il est blessé mais continue le combat et participe à la libération de la ville d’Ouistreham, puis du passage de l’Orne (le fameux pont Pegasus Bridge), et enfin d’Amfreville d'où il est évacué le 12 juin 1944. Remis, il rejoint son unité le 7 août 1944, est de nouveau évacué le 9 août 1944 et est de retour le 15 août 1944.

L’officier Hulot reçoit alors une citation : « Jeune officier, animé d'une foi profonde et d'un grand esprit d'abnégation. A rejoint l'Angleterre en 1941, après un internement de 7 mois. Engagé volontaire a suivi le cours d'Officiers pour regagner le Bataillon de Commandos. A participé à des raids de sondage sur les côtes de France, avant le débarquement. Le 6 juin 1944, a débarqué avec les premières troupes d'assaut à Ouistreham, sérieusement blessé a refusé d'être évacué et continué le combat, donnant à ses hommes un exemple de grand courage. A ultérieurement participé brillamment à plusieurs engagements et à des raids sur les lignes Hollandaises montrant dans les moments les plus difficiles de grandes qualités de bravoure et de sang-froid. A été deux fois citation à l'ordre de l'armée de mer et est titulaire de plusieurs distinctions britanniques ».

En Indochine.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le lieutenant Léopold Hulot est promu chevalier de la Légion d’honneur et vit quelques mois en Allemagne occupée. Il se porte volontaire pour la campagne d’Indochine et est affecté au 5e bataillon de chasseurs laotiens, unité formée en juillet 1946 à Vientiane au Laos. Unité très autochtone dès sa création, avec des Français largement minoritaires puisque leur contingent ne devait pas dépasser 15 % de l’effectif total (les Français étant souvent placés à des postes d’encadrement). Les chasseurs laotiens sont des spécialistes de coups de mains, entre autres sur les positions arrières du Vietminh. Le lieutenant Hulot est dans son élément !

Mais le 27 septembre 1948, au retour d'un raid contre les forces ennemis dans le district de Nong Het, dans le nord du Laos, sa section tombe sur des mines et grenades. Une grenade piégée explose le blessant grièvement. Léopold Hulot décède quelques heures plus tard. Le corps du lieutenant sera rapatrié en 1950 en France et enterré au cimetière militaire de Sainte-Anne d’Auray (carré 3, rang 1, tombe 499).

L’armée française a noté les circonstances de la mort du lieutenant : « Nommé chef de poste de Nong Het (Laos), à la frontière du Centre-Vietnam, il mène à nouveau une vie de « commando » ou coups de main, embuscades et raids se succèdent. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1948, il dirige une opération en zone rebelle, détruit un PC ennemi. Sur le chemin du retour, il est grièvement blessé, vers 6 heures 30, par une grenade piégée et meurt, de retour au poste trois heures plus tard, aussi courageusement qu'il avait vécu. »

Le lieutenant Hulot, héros de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Indochine était titulaire des décorations françaises suivantes : chevalier de La Légion d’honneur ; croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil ; croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec palme ; médaille de la résistance ; médaille des forces françaises libres ; médaille des évadés ; médaille des combattants volontaires, médaille commémorative ; médaille des blessés. Et au titre des décorations du Royaume-Uni, il a reçu le Ruban France and Germany Star 1939-1943, avec « Mention in dispatch Palme » et la Military Cross.

Le nom de Léopold Hulot figure sur la plaque commémorative du 1er BFMC à Ouistreham, sur le monument aux morts d’Auray et à Sainte-Anne d’Auray (nécropole nationale) dans le Morbihan, sur le mémorial départemental Indochine de Lauzach (Morbihan), sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux et sur celui de notre cimetière communal (ce qui tendrait à indiquer que Léopold Hulot a bien habité la commune).

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • Crédits photographiques : site Memorial GenWeb et journal Le Télégramme.
  • Site Memorial GenWeb : fiche individuelle de Léopold Hulot – Contributions de Laetitia Filippi, Robert Dupays, Gérard Doucet, Eric Blanchais, Jérôme Charraud et Claude Richard.

 

Le sous-lieutenant Hulot et son père, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Le sous-lieutenant Hulot et son père, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

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Publié le 21 Juin 2022

En Indochine, il n’y avait qu’un tigre et il s’appelait Roger Vandenberghe.

De faits d’armes en exploits.

Roger Vandenberghe nait à Paris le 26 octobre 1927. Pupille de l’assistance publique, il prend une part active aux combats de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, alors soldat de la 1ère armée « Rhin et Danube » il est blessé dans les Vosges.

Sitôt cette guerre terminée, il part en Indochine en découvrir une autre. Volontaire pour être des coups les plus audacieux, il est nommé chef du commando n°24 « Les Tigres Noirs » ; unité qu’il a créée avec des prisonniers capturés et qu’il a retourné. Sous-officier en 1948, il passe en quelques années adjudant-chef.

Il reçoit 15 citations au feu dont 6 palmes (d’où la longueur de ses médailles) et sera blessé huit fois. Les exploits les plus insensés marquent sa guerre. Un jour, il apprend que sa tête est mise à prix par le Vietminh. Il se constitue prisonnier, demande et empoche l’argent de sa rançon, puis il tue ses geôliers et s’en retourne dans ses lignes ! D’autres exploits et faits d’armes sont accomplis et en trois ans : habillés en Vietnamiens pour mieux se fondre dans les lignes ennemies, son commando inflige plus de pertes au Vietminh que toute une division. Le 30 mai 1951, il est de l'attaque de Ninh Binh pour récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny, son ami, tué lors de la chute de son poste dans cette région dite des calcaires.

Le , le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du Vietminh, capturé lors de la bataille du Day en 1951) le trahit et l'assassine pendant son sommeil à Nam Dinh, ainsi que le sergent Puel. Vandenberghe aura traversé la guerre d’Indochine comme un éclair et est mort à 24 ans.

Sa tombe porte le numéro 263 au cimetière de Nam Dinh. Avec l'appui de plusieurs associations d'anciens combattants d'Indochine, son cercueil, ainsi que celui de son frère Albert, sont rapatriés en France dans leurs régions d'adoption en 1987, Albert au cimetière d'Arthez-de-Béarn et Roger au cimetière de Castillon, un village voisin. Une stèle en son nom domine la vallée du Béarn.

De la famille de Lattre de Tassigny il est justement question !

 

De Lattre de Tassigny père et fils.

Voici un récit lu sur plusieurs sites et forums dédiés à la guerre d’Indochine. Nous sommes en mai 1951. Le général de Lattre de Tassigny est avec son fils, le lieutenant Bernard. Il lui demande :

  • Dis-moi Bernard, quel est cet escogriffe planté sur la piste comme un poteau télégraphique et qui me fixe du regard ?

Bernard de Lattre répond :

  • Entre le Day et le fleuve Rouge, tout le monde le connaît, c'est Vandenberghe.

Le jeune sait l'intérêt que porte son père aux hommes qui sortent du commun. Le général se rapproche et, lorsqu'il est à 6 pas, il voit Vandenberghe se figer et saluer.

  • Que fais-tu sur ce terrain ? questionne le grand chef.

Après avoir fait exécuter une marche sportive de 20 km en zone ennemie à ses hommes, Vandenberghe dit :

  • Je suis venu vous voir. C’est un honneur pour un soldat que de voir un grand chef, un vrai.

De Lattre ne répond pas, son fils Bernard voit dans les yeux de son père, qu'il a été touché par l'hommage rendu par Vandenberghe.

  • Tu es Adjudant, m'a-t-on dit, qu'est-ce que tu fiches dans cette tenue et sans galons ?
  • Mon Général, je reviens de la guerre, je ne porte jamais de galons, parce que je me déplace seulement en zone viet.
  • Et tu crois que c'est payant ?
  • Oui, je vais les chercher dans leurs zones, dans les grottes ou la forêt, il m'arrive de les faire sauter avec leurs propres grenades ou mines que je leur fauche. Ce matin, j'ai ramené un officier qui connaît le stationnement de la brigade d'assaut 304...

De Lattre sourit, cet homme me plaît, il dira de lui, quelques jours plus tard :

  • C'est un peu comme si un tigre, en plus de ses crocs, de ses griffes et de sa détente, recevait un permis de chasse...

 

 

Sources :

 

  • Encyclopédies Wikipédia et Larousse.
  • Site Marsouins du Monde.
  • Site Soldats de France.
  • Site Forum-militaire.
  • Hugues Tertrais, Regards sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Guy Leonetti (sous la direction de), Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
En Indochine, il n’y avait qu’un tigre et il s’appelait Roger Vandenberghe.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

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Publié le 29 Novembre 2021

Au lieutenant Leblanc, mort en Indochine.

Jean Leblanc nait à Mâcon en Saône-et-Loire le 10 juillet 1925. Saint-Cyrien, il est de la promotion « Général Leclerc » (1946-1948).

Officier au 41e RAC (régiment d’artillerie coloniale), il est tué à l’ennemi près du Lac Quan (Tonkin) le 18 septembre 1952, à l’âge de 27 ans.

Citation à l’ordre de l’armée : "Officier d'artillerie remarquable tant par ses qualités professionnelles, que par ses vertus guerrières qu'il possédait au plus haut degré. Au cours de 14 mois d'opérations ininterrompues a montré dans les circonstances les plus difficiles, un calme, un sang-froid et une bravoure exemplaire. Dans le secteur de Bac Ninh ou il avait été grièvement blessé à son poste de combat le 31 décembre 1951, s'était révélé un tireur émérite et un officier de liaison hors de pair, aux interventions toujours rapides et précises. A magnifiquement confirmé sa réputation dans le secteur de Bui Chu (Nord Vietnam). Animé d'une foi ardente, n'a cessé durant cinq mois, d'apporter à l'Infanterie un appui que son expérience, son sens du terrain et du combat rendaient particulièrement précieux. Est tombé mortellement frappé le 18 septembre 1952 près de LAC QUAN à la fin d'une journée de combat, alors qu'il assurait au contact immédiat d'un ennemi très agressif, la protection de l'Infanterie sévèrement accrochée ».

Isséen, le lieutenant Leblanc était chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de guerre TOE avec palme. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune, comme il l‘est sur celui du village de Verosvres, non loin de Mâcon.

 

 

Sources :

 

  • Encyclopédies Wikipédia et Larousse.
  • Site : https://www.memorialgenweb.org/ et fiche individuelle du lieutenant Leblanc ; relevés de Claude Richard, Jérôme Charraud et Bernard Butet.
  • Hugues Tertrais, Regards sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Guy Leonetti (sous la direction de), Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.

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Publié le 14 Mars 2021

Brouet et les camps de la mort en Indochine.

 

Au 1er BEP.

Le 1er BEP est formé en 1948 par le chef de bataillon Pierre Segrétain, qui choisit le capitaine Jeanpierre, q’uil a connu au Levant, comme adjoint.

L’unité embarque sur le Pasteur le 24 octobre à Mers el-Kébir et arrive en Indochine le 12 novembre 1948 à Haiphong. Durant toute la guerre d’Indochine, le bataillon, dispersé dans plusieurs postes, interviendra principalement au Tonkin, dans le nord de l’Indochine. Il intègre en son sein la compagnie parachutiste du 3e REI du lieutenant Morin, qui a été l’unité test pour la création des légionnaires parachutistes le 1er juin 1949.

Les 17 et 18 septembre 1950, le bataillon saute sur That Khé, afin de rejoindre le groupement d’unités commandé par le lieutenant-colonel Lepage, parti de Lang Son pour secourir les éléments évacués de Cao Bang (bataille de la RC4). Il est anéanti presque entièrement au cours des combats dantesques qui ont lieu autour de Dong Khé et il est dissous le 31 décembre. Ses pertes sont de 21 officiers, 46 sous-officiers et 420 légionnaires dont le chef de corps, le chef de bataillon Segrétain. Seuls une trentaine de parachutistes parviennent à rejoindre les lignes françaises, parmi lesquels le capitaine Jeanpierre qui deviendra, plus tard en Algérie, le chef de corps du 1er REP.

Jean Brouet nait le 11 mars 1926 à Nizy-le-Comte dans le département de l’Aisne. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Légion étrangère et rejoint Khamisis en Algérie, lieu de cantonnement du 1er BEP.

Prisonniers des soldats du Vietminh, l’isséen Jean Brouet, meurt en captivité au Camp n°3.

 

Prisonnier des Viets.

Marcel Bigeard, prisonnier au Camp n°1, après la bataille de Diên Biên Phù. Extraits de son livre Ma vie pour la France, écrit au début des années 2000, alors qu’il a près de 90 ans.

« Quatre mois entassés dans des huttes en paille. De chaque côté, des planches. Vingt sur la droite, vingt sur la gauche, aucun soin médical et huit cents grammes de riz par jour. Quotidiennement, les Viets tentent d’opérer des lavages de cerveau, généralement inefficaces.

Je ne suis pas le plus mal loti. Plus jeune que les autres, mes années de bandera en Pays Thaï m’ont habitué à la frugalité. Je suis endurci. J’essaie de maintenir ma discipline. Tous les matins jogging, gymnastique. Certains officiers me suivent. La plupart n’en sont plus capables. Ils maigrissent, ne peuvent plus tenir debout, meurent de dysenterie ou de fièvre sous le regard indifférent des Viets. Le sort des hommes de troupe a été encore pire. Ils ont fait des centaines de kilomètres jusqu’au camp à pied, après cinquante-sept jours de combats incessants dans des conditions épouvantables. On les a fait marcher jusqu’à ce qu’ils en crèvent. C’est le sort de beaucoup d’entre eux. Les blessés sont abandonnés et meurent au bord des routes. Je l’ai déjà dit, je le répéterai jusqu’à ma mort : pendant ces quatre mois de captivité et d’horreur, les deux tiers d’entre nous sont morts. Partis à douze mille, nous reviendrons à quatre mille. Ça, c’est impardonnable. Il aurait suffi qu’on donne à ces hommes une seule banane par jour, et on aurait ramené presque tout le monde. Certains d’entre nous ne sont plus des hommes. A peine des cadavres ambulants. La faim, la mort lente pour tant de camarades. J’y pense tous les jours. J’en ai encore les larmes aux yeux aujourd’hui, en écrivant ces souvenirs qui défilent dans ma mémoire ».

 

Sources :

 

  • Encyclopédies Wikipédia et Larousse.
  • Site : https://www.memorialgenweb.org/ et fiche individuelle Jean Brouet
  • Général Marcel Bigeard, Ma vie pour la France, Editions du Rocher, 2010.
  • Crédit photographique : Gérard Brouet

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