Geneviève de Galard.

Publié le 14 Janvier 2024

Geneviève de Galard.

C’était en 2008. La première conférence à laquelle j’assistais en tant que président du Souvenir Français à Issy-les-Moulineaux. André Santini avait organisé la venue de sa tante, le général Valérie André, Geneviève de Galard et son époux, à l’occasion d’une conférence intitulée Le soldat de l’Indochine, par Michel Bodin, historien.

L’occasion de saluer et de discuter avec l’Ange de Dien Bien Phù !

Geneviève de Galard Terraube est née le 13 avril 1925 à Paris. En 1939, la famille quitte la capitale pour se réfugier à Toulouse, non loin du fief familial situé dans le nord du département du Gers, dans le petit village de Terraube. En 1950, Geneviève obtient le diplôme d’infirmière, tout en suivant des handicapés dans un hôpital, dans le cadre d’activités associatives. Deux années plus tard, elle réussit le concours de convoyeuse au sein de l’Armée de l’Air et IPSA (Infirmière Pilote Secouristes de l’Air).

A sa demande, Geneviève de Galard est engagée en Indochine. Elle a 28 ans et se retrouve au cœur de la guerre contre le Vietminh. Elle est basée à Hanoï. A partir du mois de janvier 1954, elle participe aux évacuations de la bataille de Dien Bien Phù. Le 28 mars, son avion est endommagé après un atterrissage en catastrophe sur la piste du champ de bataille. Le lendemain, alors que l’appareil a dû être abandonné pour la nuit, celui-ci est détruit par l’artillerie ennemie. Alors, Geneviève de Galard se porte volontaire pour servir comme infirmière dans l’hôpital de campagne dirigé par le médecin-commandant Paul Grauwin. La jeune femme improvise un uniforme à base de bleus de travail camouflés et fait de son mieux pour aider le médecin, soigner, consoler les blessés et les mourants. Elle fait l’unanimité auprès des soldats, et aujourd’hui encore, les survivants parlent de leur infirmière avec un grand respect.

Le 29 avril 1954, le général de Castries remet les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Geneviève de Galard : « A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant. D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies humaines. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française. ». Le lendemain, la Légion étrangère en fait une légionnaire de 1ère classe honoraire.

Le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient cesse les combats le 7 mai 1954. Geneviève de Galard est prisonnière des soldats communistes, comme tous les combattants français. Les supplétifs vietnamiens de l’armée française sont fusillés pour la plupart. Le 24 mai suivant, Geneviève est libérée, alors qu’elle souhaite continuer son travail auprès des blessés.

Accueillie comme une héroïne à l’aéroport d’Orly, elle fait la une des journaux puis est invitée aux Etats-Unis où elle est reçue par le président américain Eisenhower. Elle rentre en France, épouse le capitaine Jean de Heaulme – ils auront trois enfants – et reprend son travail d’infirmière, auprès des grands blessés des Invalides.

Un temps engagée en politique – elle est élue dans le 17e arrondissement de Paris – elle consacre une part importante de sa vie au devoir de mémoire et aux associations d’anciens d’Indochine.

Le 13 avril prochain, Geneviève de Galard aura 99 ans. Elle est Grand-croix de la Légion d’honneur, Grande officière de l’Ordre national du Mérite, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, médaillée de l’Aéronautique, médaille d’honneur de la Croix-Rouge française et est titulaire de la Médaille américaine de la Liberté.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • UNC Infos n°104.
  • Médecin-commandant Grauwin, J’étais médecin à Dien Bien Phù, France-Empire, 1954.
  • Geneviève de Galard et Béatrice Bazil, Une femme à Dien Bien Phù, Editions Les Arènes, 2003.

 

PS : les photographies ci-après représentent André Santini en discussion avec les « protagonistes » de la conférence, Geneviève de Galard bien entourée, général Valérie André.

Geneviève de Galard.
Geneviève de Galard.
Geneviève de Galard.

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

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