Publié le 23 Avril 2023

Table ronde sur le Médecin général inspecteur Valérie André.

Ce vendredi 21 avril, le Souvenir Français était invité à participer à la table ronde sur Madame le général Valérie André, en présence d’André Santini, neveu de Valérie André, et de Madame Florence Parly, qui fut ministre des Armées entre 2017 et 2022.

La table ronde était animée par Jean-Marie Durand, journaliste à Philosophie magazine, et avait pour but de présenter les ouvrages de Charles Evans et de Martine Gay.

 

Charles Evans, qui arrivait directement du Nevada (Etats-Unis) est le conservateur fondateur du Hiller Air Museum à Redwood City, en Californie. Il a écrit sur l'histoire de l'aviation pour des publications telles que American History, Aviation et Civil War Times Illustrated et est l'auteur de War of the Aeronauts: A History of Ballooning in the Civil War. Son dernier ouvrage, est dédié à Valérie André et s’intitule : Valérie André-Surgeon, pionneer rescue pilot and her courage under fire.

Martine Gay pilote des avions depuis plus de 25 ans, elle est psychomotricienne de formation, sophrologue et relaxologue, spécialisée dans la gestion du stress et de la fatigue. Elle a notamment publié : Le pilote et sa machine ; Énergie et dynamisme grâce à la sophrologie ; Bien dormir : source d'énergie. Son dernier ouvrage, Colonel Alexis Santini et général Valérie André, épopée de deux pionniers, un couple hors norme, raconte l’histoire de ces deux héros de l’aviation, empreints d’humanisme.

 

Pilote de chasse, héros de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine, titulaire de 15 citations dont 10 à l’ordre de l’armée, commandeur de la Légion d’honneur, créateur de l’Ecole de formation des pilotes d’hélicoptères, le colonel Alexis Santini est aussi le premier à organiser une évacuation sanitaire grâce à des « paniers » fixés aux deux côtés de la cabine. C’était en Indochine et était ainsi créée la première EVASAN (évacuation sanitaire aérienne). C’est dans ce cadre qu’il fait la connaissance d’une jeune neurochirurgienne, nommée Valérie André.

Valérie André réalisera en Indochine, sous le feu de la mitraille, plus de 120 missions, sauvant 168 soldats. Par la suite, elle sera envoyée en Algérie, où elle sauvera encore de nombreux hommes, puis deviendra, en 1976, la première femme à recevoir les galons de général. Elle terminera sa carrière comme directrice régionale du Service de Santé des Armées.

En 2022, pour ses cent ans, la Direction de l’aviation civile a rebaptisé l’héliport de Paris, en « Héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux – Valérie André ».

 

Cette table ronde était passionnante et le Souvenir Français vous encourage à acquérir ces ouvrages.

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Publié le 9 Avril 2023

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

Lew Mirlesse.

Lew (Léon) Mirlesse nait dans une famille juive de Russie (Ukraine). Naturalisée française, celle-ci demeure au 9, rue Edouard Branly à Issy-les-Moulineaux.

Communiste revendiqué, Lew Mirlesse est arrêté le 30 mai 1942 par les autorités allemandes et interné au camp de Romainville.

Une année plus tard, le 28 septembre 1943, des Francs-Tireurs-Partisans et Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI – groupe au sein duquel a combattu l’équipe de Missak Manouchian) tuent Julius Ritter, responsable allemand du Service de la main-d’œuvre en France, rue Pétrarque à Paris. Les deux auteurs de l’attentat, sont Marcel Rajman et Celestino Alfonso (lui aussi est d’Issy). Les deux combattants seront arrêtés quelques temps plus tard et fusillés.

Mais en représailles, les Allemands décident de fusiller cinquante et un otages dont trente-sept communistes et quatorze membres du réseau « Alliance ». Lew Mirlesse est passé par les armes le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien. Son corps est incinéré le 22 octobre au crématorium du Père-Lachaise et l’urne funéraire inhumée dans le carré militaire du cimetière parisien de Bagneux.

A l’époque, sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes » le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer S.S. und Polizeiführer ».

Le nom de Lew Mirlesse figure sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux. En date du 27 février 2013, l’Office national des anciens combattants (ONAC) de Caen lui attribua la mention « Mort pour la France ».

 

Sa veuve, Véra Mirlesse, née Mirmowitch, Ukrainienne, mourut à Issy-les-Moulineaux, le 21 août 1953.

 

Albert Mirlesse.

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

Albert Mirlesse nait à Suresnes le 26 février 1914. Après une scolarité à l’Ecole alsacienne et au lycée Saint-Louis, il devient militant pacifiste du comité Franco-Allemand d’Otto Abetz. Mais il découvre l’antisémitisme nazi, s’en détourne, et se rapproche de l’Armée française. Il poursuit ses études et est nommé ingénieur au ministère de l’Air, inventant notamment des systèmes de dégivrage pour les avions.

Le 18 juin 1940, il répond à l’appel du général de Gaulle, et le rejoint en Angleterre. Il est alors est nommé chef du deuxième bureau des FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Sa connaissance du russe le fait associer à l’envoi d’un groupe d’aviateur en URSS, et sa renommée le désigne comme le père du GC3 Normandie-Niemen.

C’est avec rigueur qu’il met au point la structure et les conditions d’engagement du groupe, jusqu’au choix des uniformes et signes distinctifs, de même que le modèle d’avion, le Yak-3.

Dans la revue Espoir, en 1994, Albert Mirlesse a raconté cette mise en place : « À mon arrivée à Moscou, d'autres embûches m'attendaient. Le général Petit, qui s'était trouvé complètement isolé sans connaître la langue, avait demandé aux autorités soviétiques, l'assistance d'une secrétaire interprète. Celle-ci fut immédiatement mise à sa disposition... avec la bénédiction du KGB ! C'est ainsi que le chiffre du Général avait disparu et il m'a fallu le remplacer et le sauvegarder. Plus tard, en l'absence du général Petit, connaissant moi-même la langue, j'ai renvoyé notre interprète, qui revint huit jours après complètement éplorée, car, dit-elle « elle ne savait plus rien ». Devant un tel aveu, nous sommes convenus de prendre le thé une fois par semaine pour lui permettre de garder sa place de « liaison » avec le KGB, tout en faisant passer les messages qui nous convenaient. Auprès du Haut-commandement soviétique, la liaison était bonne. Néanmoins, il fallait procéder à une mise au point rigoureuse de la structure et des conditions d'engagement du Groupe Normandie. Il convenait de définir les uniformes, les signes distinctifs des avions, ainsi que d'établir le modèle des cartes d'identité que porteraient les pilotes pour pouvoir circuler librement sur le front. Pour ce qui est des avions, j'ai été amené à choisir le « yack » que nous offraient les Soviétiques, et ceci, malgré les protestations véhémentes des ambassadeurs américains et britanniques. Les nez de ces avions furent peints aux couleurs françaises. Les Allemands, d'ailleurs, ne s'y trompaient pas. On les entendait distinctement donner l'alerte par radio « Achtung Franzôsen ! ». Pour la carte d'identité, son libellé fut très laborieux, et nous sommes arrivés à la formule suivante : « Armée de la France combattante. Groupe de chasse Normandie-Niemen, combattant aux côtés de l'Armée rouge. »

Après la Seconde Guerre mondiale, Albert Mirlesse poursuit une carrière dans l’aéronautique civile. Il décède le 12 janvier 1999 à Genève.

 

 

Sources :

  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français et archives famille Mirlesse (avec les remerciements du Souvenir Français).
  • Ce texte, pour la partie consacrée à Albert Mirlesse a fait l’objet d’une première parution, en 2017, et il était écrit par Thierry Gandolfo, à l’époque secrétaire du Comité.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier et social
  • Site sur l’escadrille Normandie-Niemen : https://www.rc230-normandieniemen.com/historique

 

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

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