Publié le 27 Juillet 2021

A la mémoire de Gérard Dalmont.

Gérard Dalmont nous a quitté le lundi 19 juillet 2021, à l’âge de 86 ans.

Originaire de Normandie, Gérard suit sa scolarité au lycée Jules Verne de Mondeville. Puis il apprend les métiers de la mécanique et devient élève ajusteur.

En 1955, militaire appelé, il rejoint la Tunisie au moment où le pays se détache du protectorat français pour devenir indépendant. Il est intégré dans une unité du Services des Essences des Armées, avec le grade de maréchal des logis. Il est responsable des matériels (pompes, flexibles,…).

Par la suite, Gérard Dalmont se marie, fonde une famille, reprend son métier de mécanicien puis entame une carrière de professeur au sein de l’école Saint-Nicolas de la Salle, groupe scolaire privé qui regroupe un collège, un lycée d’enseignement général et technologique, un lycée professionnel et un centre de formation d’apprentis. Là, entre 1966 et 1994, il va former de très nombreux jeunes aux métiers d’ajusteur-mécaniciens, dans le cadre de la formation de mécaniciens réparateurs automobiles.

Gérard Dalmont était membre de la FNACA, du Souvenir Français et porte drapeau de l’association des anciens élèves de Saint-Nicolas.

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Publié le 24 Juillet 2021

Les coloniaux : le maréchal Gallieni.

Joseph Gallieni nait en 1849 en Haute-Garonne. Il est d’origine italienne. Son père est officier d’infanterie.

En 1868, Joseph intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et en sort deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant. A la tête d’une section du 3e régiment d’infanterie de marine il participe à la Guerre franco-prussienne, notamment à Bazeilles. Blessé et fait prisonnier, il ne va rentrer en France que le 11 mars 1871.

En 1873, promu lieutenant, il passe trois années à la Réunion au sein du 2e régiment d’infanterie de marine. En 1876, ayant été muté au sein des tirailleurs sénégalais, il embarque pour Dakar, et de là, mène plusieurs expéditions en Afrique noire, entre autres l’exploration du fleuve Niger et l’établissement de postes aux frontières de l’Empire toucouleur. Ses succès lui permettent de passer capitaine en 1878.

Entre 1883 et 1886, nommé lieutenant-colonel, il est en Martinique puis est de nouveau affecté en Afrique. L’armée lui confie le commandement supérieur du Haut-Fleuve, c’est-à-dire la colonie du Sénégal. Il obtient des succès face aux chefs locaux comme Ahmadou ou Samary Touré. Son successeur, Louis Archinard arrive en 1888.

Joseph Gallieni est de retour en France où il est breveté d’état-major puis reçoit les galons de colonel. De 1892 à 1896, il est envoyé au Tonkin où il commande le 3e régiment de tirailleurs tonkinois.

Il lutte contre les pirates chinois puis consolide la présence française en organisant l’administration du pays. Son principal collaborateur est alors le commandant Lyautey. C’est à cette époque qu’il élabore les prémices de ce qui est convenu d’appeler sa doctrine coloniale, tels que la « tache d’huile », et la « politique des races », raffinement de la politique du diviser pour régner. Il s’exprime en outre avec une brutale franchise sur la méthode à suivre pour affermir les conquêtes coloniales : « Frapper à la tête et rassurer la masse égarée par des conseils perfides et des affirmations calomnieuses, tout le secret d’une pacification est dans ces deux termes. En somme, toute action politique dans la colonie doit consister à discerner et mettre à profit les éléments locaux utilisables, à neutraliser et détruire les éléments locaux non utilisables. »

Promu général de brigade en 1896, il est envoyé à Madagascar en tant que résident général. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance. Il convient d’ajouter qu’à la méthode diplomatique, Gallieni opte plutôt pour la méthode rugueuse. Cela abouti à la déchéance de la reine Ranavalona III, exilée sur l’île de la Réunion. Cependant, dans le même temps, le général fait couvrir Madagascar d’infrastructures : chemin de fer, ponts, établissements publics, écoles laïques dans lesquelles sont dispensés des cours en français.

A Madagascar, comme auparavant en Indochine, Gallieni fait appliquer la politique dite de politique des races, qui consiste dans la reconnaissance de l’identité de chaque groupe ethnique et la fin de leur subordination à un autre groupe ethnique.

En août 1899, Joseph Gallieni est promu général de division. Depuis son séjour au Soudan, il a gagné de nombreuses relations au sein de ce que l'on nomme le « Parti colonial », un groupe de pression qui regroupe parlementaires, journalistes et représentants de chambres de commerce. Il publie plusieurs ouvrages narrant son expérience coloniale et y gagne une réputation d'administrateur capable. Il est alors considéré comme l'un des grands chefs militaires du moment.

À son retour définitif en France, en 1905, il a encore dix années devant lui avant la retraite. Il les consacre à préparer « la Revanche ». Gouverneur militaire de Lyon et commandant du 14e corps d’armée dès son retour, Grand-croix de la Légion d’honneur en novembre 1905, il est appelé au Conseil supérieur de la guerre en août 1908. Pressenti pour devenir commandant en chef de l’Armée française en 1911, il refuse l’offre pour la laisser au général Joffre, qui avait été l'un de ses adjoints à Madagascar, en prétextant son âge et sa santé.

Il prend sa retraite en avril 1914, mais il est rappelé en août après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 26 août 1914, il est nommé gouverneur militaire de Paris. Alors que les Allemands approchent et que le gouvernement part pour Bordeaux en catastrophe, Gallieni met la ville en état de défense, rassure les Parisiens par une proclamation et contribue à la victoire de la Marne, en septembre 1914, grâce, notamment, aux troupes, commandées par le général Edgard de Trentinian, qu’il envoie en renfort, après avoir réquisitionné les taxis parisiens.

Le 29 octobre 1915, il est nommé ministre de la Guerre du 5e gouvernement d’Aristide Briand. Il entre en conflit avec Joffre et évoque publiquement les erreurs commises à Verdun. Briand le désavoue et il est contraint de démissionner le 10 mars 1916.

Ayant des problèmes de santé, notamment un cancer de la prostate, il meurt le 27 mai 1916. Après des funérailles nationales et conformément à ses dernières volontés, il est inhumé auprès de son épouse dans le cimetière de Saint-Raphaël.

Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume en mai 1921. La promotion de Saint-Cyr de 1927 et l’avenue traversant l’esplanade des Invalides portent son nom.

 

Sources :

  • Gallieni, par Marc Michel, Ed. Fayard.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Ministère des Armées.

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 11 Juillet 2021

Simone Michel-Lévy.

Biographie.

Simone Michel-Lévy est née le 19 janvier 1906 à Chaussin (Jura). Son père était plâtrier.

Après le brevet élémentaire, elle déménage avec ses parents à Chauny dans l'Aisne où elle entre à seize ans et demi dans l'administration des PTT.

En 1939, elle est contrôleur-rédacteur au département "Commutation" de la Direction des Recherches et du Contrôle technique, rue du général Bertrand à Paris.

Dès l'Armistice, elle s'élève contre la capitulation de la France et entre dans la Résistance en décembre 1940.

En 1941, elle participe avec Maurice Horvais, à la création du réseau "Action PTT", sous la direction d'Ernest Pruvost, collègue rencontré lorsqu'elle était en poste à Chauny. Le réseau a pour but, en profitant des possibilités professionnelles des PTT, d'étendre sur toute la France une ramification de cellules de renseignements et de transmissions.

Dans un premier temps, Simone Michel-Lévy met toute son énergie à développer un système de "boîte aux lettres" pour les communications clandestines.

Ses missions d'adjoint, responsable du secteur "radio", la conduisent à se déplacer fréquemment pour organiser l'"hébergement" de postes émetteurs, notamment dans le Sud-ouest, en Bretagne, et en Normandie. A Caen, elle assure ainsi, fin janvier 1942, sous le pseudonyme de Madame Flaubert, la première liaison avec le groupe local de la résistance PTT d'Henri Le Veillé, à qui elle amène, début mars, deux opérateurs radio équipés de leur poste.

A l'automne 1942, le réseau "Action PTT", qui s'est développé, prend contact avec la "Confrérie Notre-Dame" (CND) du colonel Rémy et l'"Organisation civile et militaire" (OCM) du colonel Touny. Pour la CND, Simone Michel-Lévy met en place, Gare de Lyon, une centrale permettant le transport du courrier clandestin et de postes émetteurs, par voitures postales et sacs plombés, en s'appuyant sur les "ambulants" des PTT dirigés par Edmond Debeaumarché. Un dépôt identique existe à la Gare Montparnasse pour les expéditions vers l'ouest.

Elle réalise ainsi, sous les pseudonymes de "Françoise" et de "Madame Royale", un excellent système d'acheminement du courrier à travers la France, qui marche à la perfection, soit par voie maritime, c'est-à-dire jusqu'aux chalutiers, soit par voie aérienne, et cela dans les deux sens.

Dès les premières heures du Service du Travail obligatoire (STO) en 1943, elle établit plus de cent cartes professionnelles des PTT à des jeunes réfractaires. En janvier 1943, Simone Michel-Lévy devient agent P1 (régulier) puis agent P2 (permanent). Elle mène donc une véritable double-vie, extrêmement harassante et anxiogène. Son chef de service Gaston Letellier, qui ferme les yeux sur ses absences et ses retards, indique qu'à cette époque : « Après des nuits de veille, des voyages épuisants, au retour de missions périlleuses de parachutage, on revoit Simone à sa table de travail, les traits tirés, mais souriante. Rien ne pouvait entamer son ardeur et la véritable flamme qui l'animait ».

La trahison de "Tilden", chef-opérateur radio de la CND, qui est à l'origine du démantèlement de la CND, met fin brutalement à son action. Au soir du 5 novembre 1943, Emma est appelée d'urgence par ce dernier dans un café proche de son bureau, le "François Coppée", boulevard du Montparnasse. C'est un piège. Elle est immédiatement arrêtée et conduite 101 avenue Henri Martin, dans les locaux de Georges Delfanne, alias Masuy, auxiliaire français de la Gestapo. Abominablement torturée par Masuy, Simone Michel-Lévy ne parle pas et est livrée à la Gestapo de la rue des Saussaies.

Internée à Fresnes puis au camp de Royallieu (Compiègne), Simone Michel-Lévy quitte la gare de Compiègne le 31 janvier 1944 dans le convoi des "27 000". Elle arrive le 3 février au camp de Ravensbrück où, pendant la quarantaine, elle aide une camarade musicienne à organiser une magnifique chorale qui fait un moment oublier leurs peines aux prisonnières.

En avril 1944, elle est envoyée en Tchécoslovaquie, au kommando de Holleischen, dépendant du camp de Flossenbürg, pour travailler dans une usine d'armement qui fabrique des munitions anti-aériennes. Elle y continue son action de résistante en sabotant.

Affectée à l'atelier 131 A de l'usine, elle est chargée de faire passer sous une énorme presse des chariots de cartouches remplies de poudre. Avec deux autres déportées, Hélène Lignier et Noémie Suchet, elle ralentit la chaîne, la désorganise, ce qui se solde parfois, pour la production du Grand Reich, par un manque de 10 000 cartouches. Elles font fonctionner la presse à vide, ce qui l'endommage et constitue, pour elles-mêmes, un danger immédiat malgré la protection d'une tour en maçonnerie. C'est ainsi que finalement la presse saute et qu'un rapport de sabotage visant les trois femmes est rédigé et envoyé à Berlin via Flossenbürg.

La réponse d'Himmler revient plusieurs mois après, dans le courant d'avril 1945, alors que tonnent déjà alentour les canons américains. Entre-temps, elles ont été condamnées à la bastonnade, sentence de 25 coups de bâtons exécutée en présence du commandant du camp et devant leurs camarades déportées.

Le 10 avril 1945, Simone Michel-Lévy, Hélène Lignier et Noémie Suchet doivent partir immédiatement pour le camp de Flossenbürg, où elles sont pendues par les Allemands, le 13 avril, 10 jours seulement avant la libération du camp.

 

Décorations.

  • Chevalier de la Légion d'Honneur.
  • Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945.
  • Croix de Guerre 39/45 avec palme.
  • Médaille de la Résistance.
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.
  • Médaille des Blessés.
  • Médaille commémorative de la Guerre 39/45 avec barrette "Engagé volontaire".
  • Médaille de la Déportation et de l'Internement pour faits de Résistance

 

Inauguration à Issy-les-Moulineaux.

Le 3 juin 2021 à 15h, en présence de Jean Michel-Lévy, descendant de Simone Michel-Lévy, dAndré Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, de Stéphane Richard, Président-Directeur Général d’Orange et du général Christian Baptiste, Délégué National de l’Ordre de la Libération, a été inaugurée la rue Simone Michel-Lévy dans le quartier Val de Seine d’Issy-les-Moulineaux. Une plaque commémorative sur les nouveaux bâtiments de Bridge, le siège social d’Orange, construit à l’emplacement des anciens locaux des P.T.T. dans lesquels se trouvait la DRCT, a par ailleurs été apposée.

 

Sources :

  • Site de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site de l’Ordre de la Libération.
  • Crédit photographique : Nicolas Fagot – Studio 9.

 

Simone Michel-Lévy.

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Publié le 1 Juillet 2021

La bataille d'Issy.

Du fait de la présence sur son territoire d’un fort qui était un des pivots du dispositif militaire autour de Paris, Issy-les-Moulineaux se trouve au cœur des événements qui ont animé la capitale pendant l’année 1870 – 1871.

La Commune de Paris, vue d'Issy.

Cet ouvrage militaire imposant avait été créé pour protéger Paris des agressions extérieures et, de fait, pendant tout le mois de janvier 1871, et malgré le violent pilonnage qu’il subit, il parvient à résister vaillamment aux assauts des armées prussiennes. Seule, la signature de l’armistice oblige ses défenseurs à le quitter, non sans incompréhension, ni amertume.

La population parisienne, qui ressent également comme un affront le défilé des troupes ennemies sur les Champs-Elysées, se révolte le 18 mars, dans un climat de grande agitation politique et sociale. La Commune est proclamée quelques jours plus tard et le 3 avril elle envoie trois colonnes armées à l’assaut de Versailles où s’est réfugié le gouvernement. L’une d’entre elles, sous les ordres du général Eudes, passe par Issy. Mais la sortie se termine en débâcle et le soir-même, de retour à Issy, le général Eudes s’installe dans le séminaire de Saint-Sulpice. Une quinzaine de jours plus tard un bataillon de Fédérés vient l’y rejoindre, suivi d’autres. Commence alors une cohabitation avec la population dont l’étrangeté transparait aujourd’hui encore dans les mémoires écrits avec émotion, fatalisme, humour parfois, par les habitants et les combattants.

Au Fort, réoccupé par les Communards dès le 19 mars, les bombardements ont repris, plus intenses encore que l’hiver précédent, entrainant des pertes humaines considérables (jusqu’à 40 tués et 200 blessés certains jours). Ils redoublent de violence quand est lancée la grande offensive de la fin du mois d’avril. Les fantassins de Versailles, arrivant par Les Moulineaux, gravissent le coteau dont la pente les protège de la vue et des tirs du Fort, et en quelques jours, du 26 avril au 1er mai, ils s’emparent du grand parc de l’ancien château des Conti, du château lui- même et du cimetière. Leur progression, d’obstacle en obstacle, de mur en fossé et de fossé en tranchée emportés à la baïonnette, se poursuit, rapide, presque irrésistible, si bien que le Fort est évacué le 30 avril par les Fédérés et leur commandant, Edmond Mégy, démoralisés.

Quand le Délégué à la Guerre, Gustave Cluseret, en est informé, il rassemble aussitôt les compagnies d’un bataillon et accourt reprendre la position désertée que les troupes versaillaises n’avaient pas encore investie. L’affaire, et les dangers qu’elle a fait courir, fait grand bruit à Paris et la décision est prise de créer un Comité de Salut Public, dont le nom rappelle la Révolution et 1793. La politique générale de la Commune prend dès lors une orientation plus radicale.

Le Fort d’Issy ne sera définitivement abandonné par les Communards que le 8 mai. Le 2e corps de l’armée de Versailles y pénètre le lendemain. Il entame alors la reconquête du bourg jusqu’à Paris. Pour stopper, ou au moins freiner, son avancée, des barricades sont érigées dans les rues qui deviennent pour plusieurs jours le théâtre de batailles menées de part et d’autre d’une façon atroce. Comme en prélude à la « Semaine sanglante », les morts se chiffrent par centaines et la ville subit des destructions sévères, à l’exemple de ses monuments les plus remarquables en grande partie ruinés : le Séminaire et son parc, l’église Saint-Étienne, le couvent des Oiseaux (actuel Hôtel de Ville) et le château des Conti, si endommagé qu’il devra finalement être entièrement démoli au début du 20e siècle.

 

 

NB : feu notre ami Thierry Gandolfo, conservateur du cimetière d’Issy-les-Moulineaux pendant une vingtaine d’années, était devenu un spécialiste de la récupération de balles de fusils Chassepot ; balles récupérées ici et là dans son cimetière.

 

 

Sources :

  • Illustration : détail de l’œuvre intitulée « Etat actuel du fort d’Issy vu des avant-postes » (dessin d’après nature de M. Sellier).
  • Texte : ce texte a été publié pour la première fois sur le site de la ville d’Issy-les-Moulineaux – www.issy.com

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871