Publié le 26 Septembre 2021

René Veyrat-Parisien : de la Haute-Savoie à Vanves.

A la suite de l’article publié il y a quelques jours sur ce site, Madame Veyrat-Parisien a tenu à nous adresser quelques mots sur feu son époux :

 

« Monsieur René Veyrat-Parisien est né le 7 avril 1936 à Annecy en Haute-Savoie. Les restrictions de la guerre l’ont envoyé se refaire une santé chez son oncle à Manigod, au cœur du massif des Trois Aiguilles. Il y a connu la vie rude des montagnards. En pension pendant les années de collège et de lycée, il ne rentrait chez ses parents qu’en fin de trimestre.

Il a été incorporé chez les chasseurs alpins au 22e BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins) fin 1959, a fait ses classes à Barcelonnette, a été remarqué pour sa sportivité, ce qui lui a permis de faire le stage de moniteur d’éducation physique militaire à Antibes. Jusqu’au début de 1961, il a fait partie d’un commando de chasse basé en Kabylie, dans le nord de l’Algérie. Sergent-chef nommé au feu, il a gardé de cette période une empreinte indélébile.

De retour à la société civile, il s’est d’abord occupé d’organisations des colonies de vacances sur la Savoie et la Haute-Savoie. Sa rencontre avec sa future épouse l’a amené à Paris où il se forme à l’informatique. Il enchaîne différents postes et fait carrière au Crédit Agricole. Il reçoit la croix de chevalier dans l’ordre du Mérite agricole.

De son mariage naissent trois enfants, mais il a le malheur de perdre un petit garçon. Il a le sens de la famille et est toujours heureux de regrouper les siens.

Ancien combattant et porte-drapeau aussi bien à Vanves qu’à Concarneau où se trouve notre résidence secondaire, il apprécie de participer aux manifestations et de rendre utile.

René, une générosité de cœur et d’âme ».

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Publié le 18 Septembre 2021

Au capitaine Maigret.

Le 2e RMTZ au fort de Souville.

Ce régiment est formé le 20 septembre 1914 avec des éléments venant du Maroc. En réserve de la 6e armée, il est composé du 2e bataillon du 4e régiment de zouaves, du 3e bataillon du 3e tirailleurs et du 1er bataillon du 9e tirailleurs. Etablit à Sète à la fin de l’année 1914, l’unité prend son nom définitif et devient donc 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs (2e RMZT).

En 1915, le régiment est affecté au secteur de la tranchée de Calonne (là où l’écrivain Alain Fournier fut tué septembre 1914). Le chef de corps du 2e RMTZ, le lieutenant-colonel Cornu, y trouve la mort le 29 avril. Par la suite, l’unité est transférée non loin de là, à Verdun, du 25 février au 8 mars 1916, puis au fort de Souville.

Ce fort est l’une des constructions de la place fortifiée de Verdun, situé sur la commune de Fleury-devant-Douaumont. Construit à partir de 1876, à 396 mètres d’altitude, c’est un fort de première génération qui fait partie du premier secteur des deux ceintures autour de Verdun. Il est situé au sud du fort de Douaumont et au sud-ouest du fort de Vaux ; il sert de poste de commandement avec un central téléphonique. A partir du printemps 1916, le fort de Souville est l’un des enjeux de la bataille de Verdun. Les engagements sont presque quotidiens. Et en juillet 1916, les soldats français de la 128e division d’infanterie tiendront héroïquement face au pilonnage de l’artillerie allemande, au gaz, et à la charge, à la baïonnette, des Allemands (140e régiment de Prusse-Orientale).

 

Le capitaine Maigret.

Marcel Maigret est né à Faremoutiers, en Seine-et-Marne, le 29 juillet 1878. Isséen, militaire de carrière, il intègre Saint-Cyr et est de la promotion d’In-Salah (1899-1901). Il participe à la Première Guerre mondiale, après avoir connu une brillante carrière coloniale en Afrique du Nord. Il a été des campagnes d’Oujda et du Haut-Guir. Officier du Nicham Iftikar (ordre tunisien), il est aussi titulaire de la médaille Coloniale, chevalier de la Légion d’honneur et croix de Guerre avec palme et étoile.

Le capitaine Maigret est tué à l’ennemi le 16 mai 1916, au fort de Souville. Il reçoit une citation : « Brillante conduite au feu par son courage et l’exemple qu’il donne à tous. A été grièvement blessé ».

Son corps repose à la nécropole nationale du Faubourg Pavé, dans le carré des officiers.

 

Le Faubourg Pavé.

Situé sur la commune de Verdun, cette nécropole regroupe les corps exhumés des cimetières de Belrupt, de la Caserne Chevert et d’Eix-Abaucourt, ainsi que des soldats tués lors du second conflit mondial. Mais la nécropole est également connue pour avoir reçu les corps des sept soldats français inconnus venus de tout le front de bataille. Le Souvenir Français a d’ailleurs placé une plaque de marbre sur laquelle on peut lire : « Le 9 novembre 1920, huit soldats français inconnus exhumés dans tous les secteurs du front en des endroits gardés secrets furent réunis à la citadelle de Verdun pour une glorieuse veillée funèbre. Le 10 novembre, en présence de M. Maginot, ministre des Pensions, l’un d’eux fut désigné par le sort pour recevoir à Paris, sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile, les honneurs suprêmes. Les sept autres, confiés à la ville de Verdun, montent ici, au pied du drapeau, leur dernière garde se dressant en rempart devant la cité inviolée et faisant leur la devise du soldat de Verdun : « On ne passe pas ». Passant, salue bien bas. Ici repose peut-être ton père, ton fils, ton frère, ton ami, mort quelque part en France au cours de la Grande Guerre ».

 

Sources :

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle du capitaine Maigret avec les contributions d’Olivier Schlienger, d’Elisabeth de Montmarin, de Jérôme Charraud.
  • Site de la ville d’Issy-les-Moulineaux : www.issy.com
  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • André Castelot et Alain Decaux : Histoire de la France et des Français, Larousse.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.
La nécropole du Faubourg-Pavé.

La nécropole du Faubourg-Pavé.

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Publié le 11 Septembre 2021

A la mémoire de René Veyrat-Parisien.

Nous avons appris avec tristesse le décès en juillet 2021, à Concarneau, de Monsieur René Veyrat-Parisien, âgé de 85 ans, membre de la section UNC de Vanves et du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Francais, porte drapeau, ancien sergent au 22e BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins) en Afrique du Nord.

L’ensemble des associations d’anciens combattants et patriotiques d’Issy et de Vanves présente à sa veuve et toute sa famille ses plus sincères condoléances.

CBA (R) Paul Guillaud

Président départemental de l’UNC

Président de la Section de Vanves du Souvenir Français

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Publié le 10 Septembre 2021

77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.

Mesdames et Messieurs,

Chers Amis,

 

Cela fait 77 ans, et nous n’oublions pas. Cela fait 77 ans que Paris et les villes voisines furent libérées, après avoir été maintenues sous la coupe du nazisme pendant plus de 1500 jours.

C’est pour nous un devoir de commémorer aujourd’hui encore cet anniversaire, en hommage à tous ceux qui ont souffert, se sont battus et sont morts d’un crépuscule à l’autre de cette longue nuit parisienne.

Une nuit de 4 années, où ne raisonnèrent plus que les bottes des militaires et les râles des suppliciés, une nuit pendant laquelle l’étendard haineux du nazisme outragea nos monuments et l’honneur de la France.

En 1940, la population de nos villes subit le rationnement, la peur, les humiliations, les tortures, les exécutions sommaires.

Mais, même dans les heures les plus sombres, l’espoir, les valeurs de la République et l’idéal de la France, ne se sont jamais totalement éteints. Déjà, la Résistance s’organise sur tout le territoire et se met en marche, sous l’impulsion du général de Gaulle et grâce à Jean Moulin.

A Issy-les-Moulineaux, deux groupes vont émerger à partir de 1942 : le Mouvement de Libération Nationale, dont le quartier général clandestin se trouvait au cœur même de la Mairie ; et le groupe Francs-Tireurs et Partisans Boisredon, qui siégeait à l’Hôpital Corentin-Celton.

Les membres de ces groupes réaliseront jusqu’à la fin de la guerre diverses actions de sabotage et de renseignements.

Harceler et espionner l’ennemi d’outre-Rhin comme l’ennemi de l’intérieur et entretenir la flamme d’une autre France, celle des Droits de l’Homme et des valeurs universelles, celle de Londres, où résonne la voix du Général, telles ont été les missions de la Résistance française durant tout le conflit.

Dès lors, chacun comprend que la paix et la liberté ont un prix : le sang des hommes libres ! Jean Moulin, héros français, unificateur de la Résistance en 1943, fut l’un de ces martyrs. Elle est considérable la force nécessaire pour abattre un peuple et un pays qui ne veulent pas mourir. Grâce au sacrifice de ces hommes, le pouvoir nazi n’y est pas parvenu !

Avec le soutien des Alliés, le vaste mouvement de reconquête des Forces Françaises Libres se met en marche dans nos colonies d’Afrique. Puis le débarquement de juin 1944 sur les plages de Normandie ouvre la voie à la libération de la métropole.   

En août 1944, la déroute de l’Allemagne nazie se murmure et un grondement sourd agite Paris : la Liberté est proche ! Alors, fonctionnaires et ouvriers s’insurgent, la grève générale est déclarée le 18 août.

Paris renoue avec les barricades, Paris se dresse de nouveau au nom de la France, comme aux grandes heures de son Histoire.

En périphérie, les Forces Françaises de l’Intérieur s’activent pour faciliter l’avancée de la 2ème Division Blindée du Général Leclerc et faire fuir l’ennemi. A Issy-les-Moulineaux, le groupe mené par Emile Bienvenu réussit à faire capituler l’unité de 550 soldats allemands basée sur l’Ile-Saint Germain.

Le 25 août 1944, Paris est libéré, la France renaît !

C’est par ce geste simple et hautement symbolique que nous transmettons la mémoire de ces événements, en hommage à l’ensemble de ces victimes et à tous ceux qui ont lutté pour faire triompher la démocratie sur la tyrannie.

Saluons et souvenons-nous aussi du martyre de celles et ceux qui sont morts, victimes de l’odieuse entreprise d’extermination nazie.

Pensons également à tous ces jeunes engagés des Etats-Unis, du Canada, d’Angleterre et de tous les pays du monde qui, pourtant épargnés par cette guerre, gagnèrent les rives de France pour se battre à nos côtés, pour mourir à nos côtés au nom de la liberté.

N’oublions pas enfin ces allemands qui protégèrent des innocents cachés dans leurs caves et leurs greniers et combattirent de l’intérieur ce régime qu’ils abhorraient.

C’est tout cela que nous ne devons pas oublier, c’est cette histoire que nous devons transmettre. Non pas pour ce qu’elle représente en termes d’horreur… Mais, pour que ne se reproduisent jamais ces comportements indignes des êtres de raison et de jugement que constitue l’ensemble de l’humanité.

 

Je vous remercie.

 

André SANTINI

Ancien Ministre

Maire d’Issy-les-Moulineaux

Vice-Président de la Métropole du Grand-Paris

77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.
77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.
77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.
77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.
77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.
77e anniversaire de la Libération de Paris, par André Santini.

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