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Publié le 22 Mars 2025

Robert Despres (à g.) et Robert Saumaire (à dr.) déposent une gerbe à l’occasion d’une commémoration patriotique.

Robert Despres (à g.) et Robert Saumaire (à dr.) déposent une gerbe à l’occasion d’une commémoration patriotique.

Robert Despres nous a quitté le 14 mars 2025 à l’âge de 94 ans. Pilier des anciens combattants de la ville d’Issy-les-Moulineaux, membre du comité du Souvenir Français, Robert a exercé le métier de cuisinier avant de devenir l’intendant général, pendant plus de 30 ans, de l’association de la 2e division blindée du général Leclerc.

Robert avait aussi servi Madame la maréchale Leclerc pendant des années.

Quiconque a participé à des banquets ou des pots des combattants sur la ville sait très bien qu’on allait déguster – le mot n’est pas trop fort – certaines des spécialités de Robert à commencer par ses terrines, restées célèbres !

A ses proches, à sa famille, le Souvenir Français présente ses plus sincères condoléances.

 

Ps : biographie de Robert Saumaire ici : https://www.souvenirfrancais-issy.com/2024/02/hommage-a-robert-saumaire.html#:~:text=Officier%20de%20la%20L%C3%A9gion%20d,La%20Seconde%20Guerre%20mondiale.

Sources :

  • Archives anciens combattants Issy-les-Moulineaux ;
  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 23 Janvier 2025

Madame le général Valérie André (1922-2025).

À l’aube de sa 103e année, Madame le général Valérie André, première femme à devenir officier général en France, s’est éteinte ce mardi 21 janvier 2025. Retour sur la vie de cette pionnière, dont l’audace a façonné l’histoire de notre armée.

Après une enfance à rêver tout haut de devenir aviatrice, le médecin général inspecteur Valérie André décide au sortir de ses études d’allier ses deux passions : la médecine et l’aviation. Ses premières heures de vol se feront dès son adolescence mais seront interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Originaire de Strasbourg, elle décide de quitter ses parents pour rejoindre la France libre, en Mayenne, afin d’y terminer ses études. Dès l’obtention de son diplôme de médecine en 1947, elle s’engage sur conseil de son maître de thèse comme médecin militaire.

Au sein du corps expéditionnaire, elle part pour la guerre d’Indochine en tant que médecin-capitaine. Dans un premier temps affectée à l’hôpital de My Tho en 1949, elle sera par la suite assistante en neurochirurgie à Saïgon. C’est à ce moment qu’elle fera ses premiers sauts militaires en parachute afin de venir en aide aux blessés des zones les plus isolées.

« Il n’y a pas de mission périlleuse, il y a seulement des missions qu’il faut accomplir à tout prix, car il en va de la vie humaine. » Général Valérie André

Sur le front indochinois, Valérie André prend conscience du potentiel des hélicoptères pour les évacuations de blessés sur les terrains les plus sommaires. Après un retour en France où elle se forme au pilotage, elle entame ses premières missions aux commandes de son Hiller 360 puis sur Sikorsky H-34. Grâce à son idée visionnaire, elle permettra l’évacuation d’environ 165 blessés dans des conditions souvent extrêmement dégradées.

De retour en France, elle poursuit une brillante carrière d’officier au Service de santé des armées.

C’est à Issy-les-Moulineaux qu’elle épouse en 1963, le colonel Alexis Santini, héros de guerre lui aussi, qui reçut la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et citation à l’ordre de l’Armée. Elle formait un couple remarquable avec l'oncle d’André Santini, un couple de « compagnons d’armes » selon ses propres termes. Le couple demeura fidèle à Issy-les-Moulineaux, où ils vécurent jusqu’à la fin de leurs jours.  

Valérie André occupera le poste de médecin-chef de la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay et sera nommée conseillère du Commandement du transport aérien militaire notamment. Une carrière qui force le respect et qui la conduit à la consécration, en avril 1976, lorsqu’elle devient la première femme promue au grade de général. Le général Valérie André intègre le service de santé de la 4e puis de la 2e région aérienne en tant que directrice. Sa carrière militaire se terminera pour elle au rang de général de division.

Son deuxième combat.

Devenue une référence dans le monde des femmes militaires, Valérie André fait sa transition vers le monde civil en prenant la tête de la Commission d'étude prospective de la femme militaire. Loin des champs de bataille, elle gardera la même hargne pour mener un autre combat si cher à ses yeux, celui d’une meilleure intégration des femmes dans les armées. Un sujet sur lequel elle sera, encore une fois, une pionnière.

Pour sa carrière exceptionnelle au sein de l’armée de l’Air et du Service de Santé, le général Valérie André sera décorée à de multiples reprises. En 1987, elle est la première femme élevée à la dignité de la grand-croix de l’ordre national du Mérite. En 1999, le président de la République Jacques Chirac l’élève à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur, une première également. À titre honorifique, elle s’est vue recevoir son brevet de pilote d’hélicoptère militaire numéro 001 le 2 septembre 2010 lors d’une cérémonie spéciale sur la BA 107, en présence du général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros, chef d’état-major de l’armée de l’Air (2009-2012).

 

Sources :

  • Ministère des Armées.
  • Site internet de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
Valérie André a été une pionnière dans les évacuations sanitaires héliportées.

Valérie André a été une pionnière dans les évacuations sanitaires héliportées.

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Publié le 30 Mars 2024

Copyright Herodote.net.

Copyright Herodote.net.

Sur ce site du Comité du Souvenir français d’Issy-Vanves, nous avons déjà évoqué les traités issus des conséquences de la Première Guerre mondiale. Des articles ont été publiés sur les Accords Sykes-Picot (en 2015) et sur le traité de Sèvres en 2019.

 

Exposé de la situation.

Pour mémoire, ces accords, signés en 1916 entre la France et la Grande-Bretagne visaient à partager le Proche-Orient en plusieurs zones d’influence : le Liban et la Syrie à la France, la Palestine, l’Irak, le Koweït, la Jordanie et Jérusalem à la Grande-Bretagne. L’histoire est connue, de même que les indépendances qui ont suivi tout au long du 20e siècle.

En 1920, le Traité de Sèvres était signé. Il prévoyait également d'imposer à l'Empire ottoman de sévères reculs territoriaux au sein même de l’Anatolie. À l'ouest, la Thrace orientale, sauf Constantinople et ses abords, était cédée à la Grèce. À l'est, l'indépendance d'une grande Arménie était reconnue et une province autonome kurde créée.

 

Le Traité de Lausanne.

En fait, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman est vaincu. Mustapha Kemal, à la tête de l’armée, entreprend de libérer son pays, la Turquie, du sultanat (guerre civile) puis combat les Français, les Arméniens et enfin les Grecs. L’Etat de grande Arménie n’existera jamais et les Grecs sont refoulés sur la rive ouest de la mer Egée (ils y conserveront néanmoins toutes les îles).

Le 20 novembre 1922, à Lausanne, en Suisse, une nouvelle conférence de la paix s’ouvre. L’Italie est représentée par Mussolini, la France par Poincaré et la Grèce par Venizélos. Ismet Pacha est le délégué de la toute jeune République turque. Fort de ses victoires militaires, Mustapha Kemal transmet ses ordres qui vont pratiquement tous être acceptés :

 

  • Les Turcs récupèrent une pleine souveraineté sur Istamboul et son arrière-pays européen ainsi que sur l'Arménie occidentale, le Kurdistan occidental et la côte orientale de la mer Égée (Smyrne, Éphèse...).
  • Les troupes françaises qui s'étaient installées en Cilicie, au sud, ne conservent plus qu'une enclave majoritairement arabe, la région d’Alexandrette et Antioche, qu'elles évacueront en 1939 et remettront à la Turquie, en violation du droit international.
  • La frontière avec l'Irak est dessinée en pointillé : les Britanniques occupent le nord de l’Irak (la région de Mossoul). Région également revendiquée par les Turcs du fait d’une population turcophone importante. Mais ces derniers n’obtiennent pas gain de cause à la Société des Nations et les Britanniques conservent leur possession.

Néanmoins, la majeure partie des régions turcophones d’Anatolie revient à la Turquie. Cela va inspirer un certain Adolf Hitler, qui va développer la théorie du pangermanisme.

A noter également, la disparition pure et simple de la revendication du peuple kurde d’avoir une région autonome, telle que promise au Traité de Sèvres.

Enfin, le traité institue des échanges de populations obligatoires entre la Grèce et la Turquie : 1,6 million de Grecs ottomans contre 385 000 musulmans de Grèce. Ces échanges forcés ont débuté « baïonnette dans le dos », bien avant la signature du traité en . Près d'un demi-million de Grecs de Turquie meurent, pour la plupart dans les camps ou en route. Des exceptions seront mises en place, mais ces populations vont faire l’objet de discriminations grandissantes : aujourd’hui, il y a peut-être environ 130 000 musulmans en Grèce et seulement quelques milliers de Grecs en Turquie.

Des événements passés (île de Chypre coupée en deux) ou actuels (tensions gréco-turques) trouvent une partie de leur explication dans ces traités issus de la Première Guerre mondiale. Sans même citer des revendications territoriales, culturelles ou linguistiques terriblement proches de nous…

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Hérodote : www.herodote.net
  • Jacques benoits-Méchin, Mustapha Kémal ou la Mort d'un empire, France, Ed. Albin Michel, 2014.
  • Yves Ternon, les Arméniens, histoire d’un génocide, Seuil, 1977.
Rappel du Traité de Sèvres.

Rappel du Traité de Sèvres.

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Publié le 26 Février 2024

Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.

 

Ce jour, dimanche 25 février 2024, la municipalité d’Issy-les-Moulineaux a rendu hommage à Missak et Mélinée Manouchian qui viennent d’entrer au Panthéon. Retour sur cet événement majeur pour Issy-les-Moulineaux, la communauté arménienne et la France avec le discours du Président de la République, mercredi 21 février 2024, soit 80 ans jour pour jour après l’exécution de Missak au Mont Valérien par les Allemands.

 

Emmanuel Macron, président de la République :

« Est-ce donc ainsi que les Hommes vivent ?

Des dernières heures, dans la clairière du Mont-Valérien, à cette Montagne Sainte-Geneviève, une odyssée du vingtième siècle s’achève, celle d’un destin de liberté qui, depuis Adyiaman, survivant au génocide de 1915, de famille arménienne en famille kurde, trouvant refuge au Liban avant de rejoindre la France, décide de mourir pour notre Nation qui, pourtant, avait refusé de l’adopter pleinement. 

Reconnaissance en ce jour d’un destin européen, du Caucase au Panthéon, et avec lui, de cette Internationale de la liberté et du courage. Oui, cette odyssée, celle de Manouchian et de tous ses compagnons d’armes, est aussi la nôtre, odyssée de la Liberté, et de sa part ineffaçable dans le cœur de notre Nation. Reconnaissance, en cette heure, de leur part de Résistance, six décennies après Jean Moulin.

Est-ce ainsi que les Hommes vivent ? Oui, s’ils sont libres. Libre, Missak Manouchian l’était, quand il gravissait la rue Soufflot, en fixant ce Panthéon qui l’accueille aujourd’hui. Libre, sur les bancs de la bibliothèque Sainte-Geneviève à quelques mètres d’ici, découvrant notre littérature et polissant ses idéaux. Libre avec Baudelaire, dans le vert paradis qui avait le goût de son enfance, dans une Arménie heureuse, celle des montagnes, des torrents et du soleil. Libre avec Verlaine, dont les fantômes saturniens croisaient les siens : son père, Kévork, tué les armes à la main par des soldats ottomans, sous ses yeux d’enfant, sa mère Vartouhi, morte de faim, de maladie, victimes du génocide des Arméniens, spectres qui vont hanter sa vie. 

Libre avec Rimbaud, après une saison en enfer, souvenirs partagés avec son frère Garabed. Mais voici les illuminations, les Lumières, celle qu’un instituteur de l’orphelinat, au Liban, lui enseigna. Eveil à la langue et à la culture françaises. Libre avec Victor Hugo et la légende des siècles, gloire de sa libre patrie, la France, terre d’accueil pour les misérables, vers laquelle Missak l’apatride choisit à dix-huit ans de s’embarquer, ivre, écrivait-il « d’un grand rêve de liberté ». 

Lui, Missak, « maraudeur, étranger, malhabile » pour reprendre les mots d’un autre poète, combattant qui choisit la France, Guillaume Apollinaire. Etranger, orphelin, bientôt en deuil de son frère tombé malade, et pourtant à la tâche, ouvrier chez Citroën, quai de Javel, licencié soudain, tremblant parfois de froid et de faim. 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Ainsi, le soir après l’usine, Missak Manouchian étudie. Ainsi, sous les rayonnages de livres, Missak Manouchian traduit les poètes français en arménien. Ainsi écrit-il lui-même. Mots de mélancolie, de privations, brûlés du froid des hivers parisiens. Mots d’espoir aussi rendus plus chauds par la fraternité des exilés, par la solidarité de la diaspora arménienne, par le foisonnement d’art et de musique, des revues et des cours en Sorbonne. 

Poète et révolté. Quand les ligues fascistes défilent en 1934 au cœur de Paris, Missak Manouchian voit revivre sous ses yeux le poison de l’ignorance et les mensonges raciaux qui précipitèrent en Arménie sa famille à la mort. 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Non. Alors, Missak Manouchian embrasse l’idéal communiste. Convaincu que jamais en France on n’a pu impunément séparer République et Révolution. Après 1789, après 1793, il rêve l’émancipation universelle pour les damnés de la terre. C’est ainsi que Missak Manouchian s’engage contre le fascisme, au sein de l’Internationale communiste, et bientôt à la tête d’une revue, Zangou, du nom d’une rivière d’Arménie. Espoir du Front Populaire, volonté d’entrer dans les Brigades Internationales pour l’Espagne, action militante. 

C’est ainsi que Missak Manouchian trouve l’amour : Mélinée, enfant du génocide des Arméniens comme lui ; Mélinée, protégée par l’amitié de ses logeurs, les Aznavourian, parents de Charles, dix ans alors, déjà chanteur. L’amour, malgré le dénuement, ignorer le passé, conjuguer le futur, l’amour fou. Je vous parle d’un temps que ces gens de vingt ans, Missak et Mélinée, ont tant aimé connaître. 

Libres en France, ce pays que Missak a choisi adolescent, qui lui a offert des mots pour rêver, un refuge pour se relever, une culture pour s’émanciper. Alors, Missak Manouchian hisse haut notre drapeau tricolore, lors des 150 ans de la Révolution, en 1939, quand il défile dans le stade de Montrouge. Alors, pour servir ce drapeau, Missak Manouchian demande par deux fois à devenir Français. En vain, car la France avait oublié sa vocation d’asile aux persécutés.

Alors, quand la guerre éclate, Missak Manouchian veut s’engager. Ivre de liberté, enivré de courage, enragé de défendre le pays qui lui a tout donné. « Tigre enchaîné », selon ses mots de poète, dans les prisons où le jettent la peur des étrangers, la peur des communistes, sous les miradors du camp allemand où il est détenu, en 1941, et où Mélinée vient contre tous les périls lui apporter des vivres. 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Oui, au prix du choix délibéré, déterminé, répété de la liberté. Car dans Paris occupé, Missak Manouchian rejoint la résistance communiste, au sein de la main d’œuvre immigrée, la MOI. Il se voulait poète, il devient soldat de l’ombre, plongé dans l’enfer d’une vie clandestine, une vie vouée à faire de Paris un enfer pour les soldats allemands. Guerre psychologique pour signifier à l’occupant que les Français n’ont rien abdiqué de leur liberté. Encore, toujours, « ivre d’un grand rêve de liberté », Missak Manouchian prend tous les risques. Lui qui aime aimer se résout à tuer. Comme ce jour de mars 1943 où il lance une grenade dans les rangs d’un détachement allemand. 

Est-ce ainsi que les hommes rêvent ? Oui, les armes à la main. Et d’autres sont là, à ses côtés, parce qu’ils sont chassés de la surface du monde et ont décidé de se battre pour le sol de la patrie. Parce que nombre d’entre eux sont Juifs, et que certains ont vu leurs proches déportés : Lebj Goldberg, Maurice Fingercweig, Marcel Rajman. Parce ce que la guerre a volé leurs écoles et leurs ateliers, dans ce Paris populaire et ouvrier où le français se mêle à l’italien ou au yiddish. Parce que les forces de haine ont volé leur passé, là-bas, en Arménie, tel Armenak Manoukian. Parce que ce sont les femmes qui veulent œuvrer pour l’avenir de l’Homme, comme Mélinée, comme la Roumaine Golda Bancic, comme tant d’autres, armes et bombes qu’elles acheminent sans soupçons, filatures qu’elles accomplissent sans trembler. Parce qu’ils sont une bande de copains, à la vie, à la mort. 

A l’âge des serments invincibles, tels Thomas Elek et Wolf Wajsbrot, une belle équipe comme sur un terrain de football, panache de Rino della Negra, jeune espoir alors du Red Star. Parce qu’ils ont vu mourir la liberté dans l’Italie de leurs parents, comme Antoine Salvadori, Cesare Luccarini, Amedeo Usseglio, Spartaco Fontano. Parce qu’ils ont vu les hommes de fer s’emparer de la Pologne et persécuter les Juifs, comme Jonas Geduldig, Salomon Schapira et Szlama Grzywacz. Parce qu’ils sont pour beaucoup des anciens des Brigades Internationales en Espagne, pays de Celestino Alfonso. Pour qui sonne le glas ?  Pour les Polonais Joseph Epstein et Stanislas Kubacki. Pour les Hongrois Joseph Boczov et Emeric Glasz, eux les experts en sabotage, aux fardeaux de dynamite. Parce qu’ils ont vingt ans, le temps d’apprendre à vivre, le temps d’apprendre à se battre. Ainsi de ces Français refusant le STO, Roger Rouxel, Roger Cloarec et Robert Witchitz. 

Parce qu’ils sont communistes, ils ne connaissent rien d’autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la Révolution universelle. Ces 24 noms sont ceux-là, que simplement je cite, mais avec eux tout le cortège des FTP-MOI trop longtemps confinés dans l’oubli.

Oui, parce qu’à prononcer leurs noms sont difficiles, parce qu’ils multiplient les déraillements de train et les attaques contre les nazis, parce que ces combattants sont parvenus à exécuter un haut dignitaire du Reich, les voilà plus traqués que jamais. Dans leurs pas, marchent les inspecteurs de la préfecture de police - la police qui collabore, la police de Bousquet, de Laval, de Pétain - et l’ombre des rafles grandit. 

À l’automne 1943, devenu dirigeant militaire des FTP-MOI parisiens, Missak Manouchian le pressent : la fin approche. Pour alerter ses camarades, il se rend au rendez-vous fixé avec son supérieur Joseph Epstein, un matin de novembre. Missak Manouchian avait vu juste : lui et ses camarades sont pris, torturés, jugés dans un procès de propagande organisé par les nazis en février 1944. 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? S’ils sont résolument libres, oui. À la barre du tribunal, ils endossent fièrement ce dont leurs juges nazis les accablent, leurs actes, leur communisme, leur vie de Juifs, d’étrangers, insolents, tranquilles, libres. « Vous avez hérité de la nationalité française » lance Missak Manouchian aux policiers collaborateurs. « Nous, nous l’avons méritée ». 

Etrangers et nos frères pourtant, Français de préférence, Français d’espérance. Comme les pêcheurs de l’Ile de Sein, comme d’autres jeunes de seize ans, de vingt ans, de trente ans, comme les ombres des maquis de Corrèze, les combattants de Koufra ou les assiégés du Vercors. Français de naissance, Français d’espérance. Ceux qui croyaient au ciel, ceux qui n’y croyaient pas, ceux qui défendaient les Lumières et ne se dérobèrent pas. 

Est-ce ainsi que les hommes meurent ? Ce 21 février 1944, ceux-là affrontent la mort. Dans la clairière du Mont Valérien, Missak Manouchian a le cœur qui se fend. Le lendemain, c’est l’anniversaire de son mariage avec Mélinée. Ils n’auront pas d’enfants mais elle aura la vie devant elle. Il vient de tracer ses mots d’amour sur le papier, amour d’une femme jusqu’au don de l’avenir, amour de la France jusqu’au don de sa vie, amour des peuples jusqu’au don du pardon.

« Aujourd’hui, il y a du soleil ». Missak Manouchian est à ce point libre et confiant dans le genre humain qu’il n’est plus que volonté, volonté d’amour. Délié du ressentiment, affranchi du désespoir, certain que le siècle lui rendra justice comme il le fait aujourd’hui, que ses bourreaux seront défaits et que l’humanité triomphera. Car qui meurt pour la liberté universelle a toujours raison devant l’Histoire.

Est-ce ainsi que les hommes meurent ? En tout cas les Hommes libres.  En tout cas ces Français d’espérance. « Je ne suis qu’un soldat qui meurt pour la France. Je sais pourquoi je meurs et j’en suis très fier », écrira l’Espagnol Celestino Alfonso avant l’exécution. Et ce 21 février 1944, ce sont bien vingt-deux pactes de sang versé, scellés entre ces destins et la liberté de la France.

Pacte scellé par le sang du sacrifice. Un peu avant, avec la force que leur laissent les mois de torture, ils ont crié, « À bas les nazis, vive le peuple allemand ». Conduits aux poteaux, quatre par quatre, les yeux bandés sauf ceux qui le refusent, tombés, les corps déchiquetés, en six salves. Tombés, comme tombera, fusillé en avril au Mont-Valérien, Joseph Epstein, qui sous la torture ne donnera aucun nom, pas même le sien, démontrant jusqu’au bout son courage. Tombés, comme tombera, tranchée la tête de Golda Bancic, exécutée en mai à l’abri des regards dans une prison de Stuttgart. 

Tombés, ils sont tombés et leurs bourreaux voulurent les exécuter à nouveau par la calomnie de la propagande, cette Affiche Rouge qui voulait exciter les peurs et ne fortifia que l’amour. Car les vrais patriotes reconnurent dans ce rouge, le rouge du Tricolore. Rouge des premiers uniformes des soldats de Quatorze, rouge des matins de Valmy, rouge du sang versé pour la France sur lequel miroite toujours une larme de bleu, un éclat de blanc. 

C’est ainsi que les hommes, par-delà la mort, survivent. Ils débordent l’existence par la mémoire. Par les vers d’Aragon, par les chansons, celle de Léo Ferré et tant d’autres. Mémoire portée fidèlement par Arsène Tchakarian, ancien des FTP-Moi ou par Antoine Bagdikian, l’un et l’autre dévoués à honorer d’un même élan la Résistance des Arméniens et la Résistance des Juifs en France, portée par tant de passeurs inlassables.

C’est ainsi que les hommes survivent. C’est ainsi que les Grands Hommes, en France, vivent pour l’éternité. 

Entrent aujourd’hui au Panthéon vingt-quatre visages parmi ceux des FTP-MOI. Vingt-quatre visages parmi les centaines de combattants et otages, fusillés comme eux dans la clairière du Mont-Valérien, que j’ai décidé de tous reconnaître comme morts pour la France. Oui, la France de 2024 se devait d’honorer ceux qui furent vingt-quatre fois la France. Les honorer dans nos cœurs, dans notre recueillement, dans l’esprit des jeunes Français venus ici pour songer à cette autre jeunesse passée avant elle, étrangère, juive, communiste, résistante, jeunesse de France, gardienne d’une part de la noblesse du monde. 

Missak Manouchian, vous entrez ici en soldat, avec vos camarades, ceux de l’Affiche, du Mont-Valérien, avec Golda, avec Joseph et avec tous vos frères d’armes morts pour la France. Vous rejoignez avec eux les Résistants au Panthéon. L’ordre de la nuit est désormais complet. 

Missak Manouchian, vous entrez ici toujours ivre de vos rêves : l’Arménie délivrée du chagrin, l’Europe fraternelle, l’idéal communiste, la justice, la dignité, l’humanité, rêves français, rêves universels. 

Missak Manouchian, vous entrez ici avec Mélinée. En poète qui dit l’amour heureux. Amour de la Liberté malgré les prisons, la torture et la mort ; amour de la France, malgré les refus, les trahisons ; amour des Hommes, de ceux qui sont morts et de ceux qui sont à naître. 

Aujourd’hui, ce n’est plus le soleil d’hiver sur la colline ; il pleut sur Paris et la France, reconnaissante, vous accueille. Missak et Mélinée, destins d’Arménie et de France, amour enfin retrouvé. Missak, les vingt et trois, et avec eux tous les autres, enfin célébrés. L’amour et la liberté, pour l’éternité. 

Vive la République. Vive la France ».

 

 

Sources :

  • Site de la présidence de la République : www.elysee.fr
  • Archives du Souvenir Français.
  • Crédit photographique : général Jean-Claude ICHAC pour le Souvenir Français ; association des anciens combattants arméniens, ANACRA ; France 3 pour le Panthéon ; DG 92 du Souvenir Français, colonel GUY pour le Mont Valérien.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian : discours du Président de la République et l’hommage d’Issy-les-Moulineaux.
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Publié le 11 Février 2024

Issy-les-Moulineaux - 8 mai 2008 - de g. à dr. au premier plan : général Roland Glavany, Denis Larghero, alors conseiller départemental et  Robert Seaumaire.

Issy-les-Moulineaux - 8 mai 2008 - de g. à dr. au premier plan : général Roland Glavany, Denis Larghero, alors conseiller départemental et Robert Seaumaire.

Officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de Guerre 1939-45, engagé dans plusieurs associations de la ville d’Issy-les-Moulineaux, Robert Seaumaire s’est éteint le 26 décembre à l’hôpital Suisse d’Issy à l’âge de 97 ans.

 

La Seconde Guerre mondiale.

Adolescent au moment de la Seconde Guerre mondiale, Robert Seaumaire indique, dans un ouvrage d’archives familiales, avoir été motivé par patriotisme mais « pas forcément indulgent pour les responsables en charge » pour résister face à l’Allemagne nazie.

En 1940, il vit l’exode alors qu’il est enfant de troupe d’abord aux Andelys puis à Béziers (l’école ayant été déplacée en Zone libre). Il rejoint ensuite le camp de Thol dans l’Ain puis Audinac-les-Bains dans l’Ariège. Ayant terminé ses études, il tente alors de se rendre dans un maquis espagnol au moment du débarquement en Normandie. Echec… Il rentre chez ses parents. La libération de la Normandie lui permet de retourner sur la région parisienne et Boulogne-Billancourt. Il s’engage dans les FFI, connait le feu, et suit la 2e DB – en bus de la RATP réquisitionné – pour être versé dans le Régiment de Marche du Tchad (RMT) sous le commandement du général Leclerc.

Premier engagement en Meurthe-et-Moselle puis il va connaître la libération de l’Alsace : « C’est la ruée vers Strasbourg, suivie de la très dure campagne d’Alsace ». Il goutte aux joies d’une permission de deux semaines après ces combats, et entre, toujours avec la 2e DB, en Allemagne pour prendre le nid d’Aigle d’Hitler à Berchtesgaden. La guerre est finie ! En vue d’être démobilisé, Robert retrouve les siens à Nogent.

 

En Indochine.

Mais de démobilisation, il n’y aura pas. Volontaire pour l’Indochine, Robert Seaumaire suit le colonel Massu. Il indique : « Nos premières embuscades sanglantes sont tendues par des Caodaïstes [religion qui fait des millions d’adeptes dans le Vietnam d’alors, et dont une partie des membres va prendre le maquis contre les Français et les communistes d’Ho-Chi-Minh] et de fait, nous étrennons la décolonisation. Nous la poursuivrons au Tonkin. Départ vers cette région en un convoi naval impressionnant qui nous fait traverser toute la Cochinchine. Par la suite, nous entrons dans Hanoi avec Leclerc en dépit de l’opposition du Viet Minh. Lors d’un coup de main, je gagne mes galons de caporal. L’attitude de l’amiral d’Argenlieu, qui fait tirer au canon sur Haiphong, provoque le départ de Leclerc. Ensuite, volontaire pour prolonger mon séjour, je rejoins la garnison de Langson. Dégagement des axes sur la RC 4. Visite de la baie d’Along. Le GM2 du RICM nous accueille et nous confie le sous-secteur de rizières adossé au golfe du Tonkin. »

Et Robert Seaumaire d’ajouter : « Beaucoup d’opérations, fatigue générale, furoncles, ascaris, paludisme sont au rendez-vous. Retour vers la France sur la bateau Pasteur et visite de Singapour. Famille inquiète ».

 

De Müllheim à l’Algérie, en passant par Coëtquidan.

Robert Seaumaire est muté en Allemagne et rejoint le RCCC (régiment colonial de chasseurs de chars) à Ravensburg puis Müllheim où sa connaissance de l’allemand lui vaut d’atterrir à l’approvisionnement du régiment. Ses chefs de corps s’intéressent à lui et l’envoie à l’Ecole de Strasbourg – « Je redevenais un potache ! » – pour ensuite intégrer Coëtquidan et devenir officier après une année de dur labeur.

Devenu sous-lieutenant, ayant choisi les troupes de marine, et intégrant l’école de Saint-Maixent, Robert Seaumaire reconnait « avoir eu la chance d’avoir le plus aride des instructeur : le capitaine Robin, 15 citations sur sa croix de guerre ». Le jeune officier épouse Suzanne et est nommé au 1er régiment d’infanterie coloniale à Versailles puis Dreux. Il a la joie de voir la naissance de sa fille Chantal avant de s’être muté en Afrique noire, au cœur de la Guinée équatoriale.

Il y effectue un rôle de bâtisseur avec des tournées dans la brousse pour améliorer des infrastructures, réalise des travaux du génie, tandis que son épouse travaille comme institutrice. Sa seconde fille – Françoise – voit le jour mais Suzanne, atteinte de paludisme, entraîne le rapatriement à Dakar. La famille est mise au repos en métropole, Robert est nommé en Algérie : « présentation de la situation que je découvre et sur la peur qui m’étreint de retrouver une situation à l’Indochinoise que je m’efforcerai de contrebattre avec mon cœur ».

Après un stage d’officier « d’action psy » à Arzew, près d’Oran, Robert Seaumaire rejoint le 75e RIMa dans le Constantinois où pendant 33 mois il va alterner des actions de psychologie auprès des populations et le commandement d’unités de combat. En 1960, il quitte l’Algérie : « Mes derniers commentaires sur la situation en Algérie sont de l’amertume face à cette situation ».

 

En Côte d’Ivoire.

Après une longue permission en métropole, Robert Seaumaire repart, cette fois-ci avec sa famille, pour la Côte d’Ivoire, à Bouaké.

Le vote de la loi-cadre de 1956 ayant permettant à chaque pays de l’Union française de devenir indépendant confère à l’officier Seaumaire de nouvelles missions : redonner des contingents aux armées nationales, en démobiliser d’autres, remettre aux autorités ivoiriennes le camp de Bouaké. Il devient même gérant d’une coopérative puis est responsable de 225.000 livrets matricules des bureaux de recrutement de Haute-Volta (devenu Burkina Faso) et de Côte d’Ivoire.

 

Retour à la vie civile.

Quelques années plus tard, Robert Seaumaire est de retour en métropole et est affecté au régiment de marche du Tchad à Pontoise ; s’ensuivent plusieurs autres affectations à Saint-Germain-en-Laye puis Sissonne.

Enfin, retraité à Issy-les-Moulineaux, Robert Seaumaire est de ceux qui créent l’ASTI (Association de Solidarité avec Tous les Immigrés), devient président des anciens combattants, est élu conseiller municipal en charge de la voirie, président du comité Raoul Follereau et gère également une association en charge de la distribution de livre scolaire auprès de pays africains : « J’ai ainsi redonné du sens à ma vie : je suis utile ».

André Santini : « Robert Seaumaire aura consacré toute sa vie au service de la France et de ses valeurs. Nous perdons là une figure incontournable et respectée du monde combattant de la ville et, j’ajouterai pour ma part, un ami fidèle ».

 

 

Sources :

  • Journal municipal Point d’appui du mois de Février 2024.
  • Documents d’archives famille Seaumaire, remis par le colonel Gilles Pernet, que le Souvenir Français remercie.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Crédit photographique : archives du journal Jeune Afrique.
Robert Seaumaire et le colonel Gilles Pernet.

Robert Seaumaire et le colonel Gilles Pernet.

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Publié le 4 Mars 2023

Disparition du Père Charles Bonnet.

Nous avons appris la disparition du Père Charles Bonnet, le 18 janvier 2023, à l’âge de 86 ans. Ses obsèques se sont déroulés le 24 janvier en l’église Saint-Sulpice à Paris, puis il a été inhumé dans le caveau de Saint-Sulpice, au cimetière Montparnasse.

Au Comité nous connaissions bien le Père Charles Bonnet, pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises et pour l’avoir interviewé sur sa guerre en Algérie.

Mais avant de faire la guerre, Charles Bonnet, né à Nantes en 1936, était entré au Petit Séminaire de Guérande en 1947, où il fit ses études secondaires, qu’il poursuivit au Petit Séminaire des Couëts dans le département de Loire-Atlantique.

Infirmier en Algérie.

En septembre 1957, Charles Bonnet est appelé sous les drapeaux. Il va faire 24 mois en Algérie : « Arrivé en Algérie début janvier 1958, après quatre mois de classes à Granville dans la Manche, j’en suis reparti fin décembre 1959. Quand notre convoi de nouveaux arrivants a débarqué à la ferme Sénéclauze, dans la vallée de la Soummam, sur la commune de Oued Amizour, l’adjudant de la CCAS du 29ème bataillon de chasseurs à pied, chargé de nous répartir entre les différents postes demanda : « Qui a son bac » ? Craignant d’entendre la phrase classique dans ces cas -là : « vous serez de corvée de chiottes demain matin de bonne heure », je me gardai bien de répondre. « Il n’y a pas quelqu’un qui s’appelle Bonnet ici » ? Je répondis : « Moi, mon adjudant ». « Alors, vous pouvez pas répondre quand on vous appelle » ? Je me tus, ne voulant pas lui expliquer pourquoi j’avais gardé le silence. « Bon, vous êtes affecté à la ferme Tavel, à l’infirmerie. »

« Et c’est à l’infirmerie de la ferme Tavel que je devais passer mes dix-huit premiers mois avant poursuivre cette tâche dans la petite ville d’El Kseur à 20 km de là. Je n’avais aucune compétence pour le métier d’infirmier ni aucune formation mais c’était une tâche qu’on confiait volontiers aux séminaristes en pensant peut-être que ceux qui voulaient se consacrer, comme prêtres, au soin des âmes avaient des aptitudes particulières pour le soin des corps ou au moins pour l’accueil de ceux qui souffrent. En fait, je ne fis guère de piqûres et de pansements car j’étais d’abord le secrétaire du toubib et le responsable de la gestion de l’infirmerie. Et, pendant deux ans, j’assistai tous les jours aux consultations du médecin, notant les traitements qu’il prescrivait et les notifiant aux infirmiers pour qu’ils les mettent en œuvre. J’y ai beaucoup appris. »

« Bien qu’affecté à l’infirmerie, je dus, comme tout le monde pendant ces deux ans, monter la garde la nuit, faire des patrouilles, participer à des opérations. Je connus, comme tout le monde, la peur : peur des bruits bizarres de la nuit, peur en traversant, déployés en ligne, des espaces dégagés où l’on peut vous tirer comme des lapins, peur sur les routes désertes où l’on peut sauter sur une mine ou être victime d’une embuscade. Car cette guerre n’avait rien d’une bataille rangée où l’on sait où se trouve l’ennemi. Il n’y avait pas de front ou plutôt l’affrontement pouvait se dérouler n’importe où. L’ennemi était caché et pouvait surgir à l’improviste et se retirer tout aussitôt. L’ennemi ce pouvait être aussi cet ouvrier si aimable de la ferme qui guiderait les agresseurs et leur ouvrirait la porte. La guerre était nulle part et le risque partout. On vivait sur le qui-vive et la méfiance, même si à force, on finissait par oublier le danger et l’on devenait parfois négligent sur la sécurité. »

Retour au séminaire.

De retour d’Algérie, après avoir été professeur au petit séminaire des Couëts (1962- 1963), il part pour l’Afrique comme prêtre Fidei Donum, et devient professeur au petit séminaire de Ouidah de 1963 à 1966. En 1966, il rentre en France, et étudie la théologie et les sciences sociales à l’Institut catholique de Paris jusqu’en 1969 avant d’être admis comme Sulpicien l’année suivante.

Après le séminaire de St Sulpice à Issy-Les-Moulineaux, il rejoint Ouidah (le Dahomey devient le Bénin en 1975) et exerce au grand séminaire de 1973 à 1976. De 1976 à 1983 il est professeur à la Faculté de théologie de l’Institut catholique d’Afrique de l’Ouest à Abidjan et au grand séminaire d’Anyama (Côte-d’Ivoire).

En 1983 il est nommé supérieur du premier cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux, et en 1989, provincial des France pour la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. De 1993 à 2001 il est supérieur du 2e cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux et de 2001 à 2005 supérieur du séminaire Saint Irénée de Lyon.

En 2005, il se retire au foyer “La solitude” à Issy-les-Moulineaux où il reste jusqu’en 2016, date à laquelle il entre à la “Maison Marie-Thérèse” (boulevard Raspail).

 

La guerre d’Algérie l’avait beaucoup frappé. Il avait terminé son entretien avec nous sur ces phrases : « Enfin, la quille arriva, après un second Noël en Algérie, bien arrosé par les copains. Je me demande encore comment le curé a pu rentrer vivant chez lui après la messe de minuit car le chauffeur du commandant chargé de le ramener au presbytère était totalement bourré. Nous aurions dû être heureux. Mais je n’ai jamais connu un train de militaires aussi triste que celui nous ramena de Marseille à Nantes en passant par Lyon où nous nous étions éclatés dans les auto-tamponneuses. Nous étions tristes, non de quitter l’Algérie – et encore ce n’est pas sûr car notre cœur avait fini par s’y attacher – tristes certainement de nous quitter sans être sûrs de nous revoir. Mais plus encore inquiets de retrouver la vie normale sans savoir, pour certains, s’ils allaient retrouver du travail, si la fiancée les aurait attendus, s’ils allaient pouvoir se réhabituer à la France, après tout ce qu’ils avaient vécu et qu’ils ne pourraient jamais vraiment partager. Je me souviens de mon énervement, dans le couloir du train bondé qui me ramenait à Nantes, où j’étais coincé au milieu de jeunes bleus partant en permission du 1er de l’an. Ils se plaignaient de n’avoir obtenu qu’une permission de 48h, bien trop courte à leurs yeux, alors que, durant mes deux ans d’Algérie, je n’avais eu qu’une seule permission au bout de huit mois et que je n’étais pas revenu en France depuis seize mois. Je n’ai rien dit. Qu’auraient-ils pu comprendre ? »

« Je vous ai compris ». Ces paroles du Général de Gaulle à Alger, je les ai entendues, à la radio, quand j’étais là-bas. Les évènements ne se sont pas déroulés comme les pieds noirs croyaient l’avoir compris, ni sans doute comme l’espéraient beaucoup d’Algériens au moment de l’indépendance. Mais ce que nous avons fait a-t-il été compris ? L’avons-nous compris nous-mêmes ? Même encore aujourd’hui ? »

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy.
  • Crédit photographique : archives du Diocèse de Nantes et de l’association Historim (cliché A. Bétry).
  • Point d’appui, magazine de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site du diocèse de Nantes : https://diocese44.fr/18-janvier-2023-deces-du-pere-charles-bonnet/ 
Disparition du Père Charles Bonnet.

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Publié le 28 Janvier 2023

1939 – Marie-Jehan Perrot (2e à partir de la g.) à sa sortie de Polytechnique.

1939 – Marie-Jehan Perrot (2e à partir de la g.) à sa sortie de Polytechnique.

Dans son numéro du mois de février 2023, le journal de la ville d’Issy-les-Moulineaux, Point d’Appui, annonce la disparition de Marie-Jehan Perrot, le 6 janvier 2023, à l’âge de 106 ans. Il était le doyen de la ville.

Né en 1916, Marie-Jehan effectue ses études à l’Ecole Polytechnique de 1937 à 1939. Dès la déclaration de la guerre, il décide de s’engager et devient artilleur dans l’armée coloniale. Il passe une partie de la Seconde Guerre mondiale au Maroc et au Sénégal. En 1944, il participe au débarquement en Provence et à la libération de la France de l’occupation allemande. « Il aurait pu quitter l’armée après la guerre grâce à son statut de polytechnicien, mais il a préféré continuer à servir la France », retrace son fils Francis Perrot. Après la guerre, Marie-Jehan Perrot poursuit sa carrière militaire dans les anciennes colonies françaises, en Indochine ainsi qu’au Sénégal et à Madagascar.

Acteur de la décolonisation, il participe au rapatriement des troupes françaises de Madagascar en métropole. Revenu en France, il occupe des postes à l’Etat-major. Après 35 ans de carrière, il prend sa retraite avec le grade de général de brigade. Son engagement pour la France lui aura valu de nombreuses décorations : la croix de guerre 1939-1945, la croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs ainsi que le grade d’officier de l’Ordre National du Mérite et de la Légion d’honneur.

« C’était un monument, car il a été le témoin d’un siècle d’histoire, des changements du monde » raconte Francis Perrot. « C’était un humaniste. Il était généreux, facile à vivre et toujours avec le sourire. Il est resté fidèle à sa famille et à son travail » continue-t-il, le qualifiant de « brillant intellectuellement » et « passionné de culture classique, notamment d’histoire et de peinture, et excellent sportif ».

Marie-Jehan Perrot s’est éteint à son domicile, rue Foucher-Lepelletier, entouré de sa famille, ses 7 enfants, 16 petits-enfants et 19 arrière-petits-enfants, avec qui il venait de passer les fêtes de fin d’année.

Le Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves salue la mémoire du général Perrot et présente ses plus sincères condoléances à ses proches et sa famille.

 

Sources :

Journal d’Issy-les-Moulineaux Point d’appui.

 

Disparition du général Perrot.

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Publié le 9 Décembre 2022

2016 – Discours de Michel Rossignol pour la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur à Robert Choffé. De g à dr : Roger Houis, Christian Poujols, Michel Rossignol, Robert Choffé, Jacques Tchirbachian, Marie-Auguste Gouzel, André Santini.

2016 – Discours de Michel Rossignol pour la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur à Robert Choffé. De g à dr : Roger Houis, Christian Poujols, Michel Rossignol, Robert Choffé, Jacques Tchirbachian, Marie-Auguste Gouzel, André Santini.

Voilà un hommage que nous aurions dû rendre il y a quelques semaines. Mea culpa.

 

Michel Rossignol nous a quitté le 7 octobre 2022, à l’âge de 87 ans. Conseiller municipal d’Issy-les-Moulineaux de 1971 à 2001, soit trente années dont douze en qualité de maire-adjoint délégué aux Relations internationales, Michel Rossignol aura fait rayonner Issy à travers le monde.

« Chevalier de la Légion d’honneur – une reconnaissance de la République dont il était particulièrement fier tant elle était méritée – maire-adjoint honoraire, trésorier de la SMLH d’Issy, président de la section ACPG-CATM, Michel Rossignol exerçait chacune de ses distinctions et fonctions comme des charges à exercer avec dévouement, à servir avec fidélité, à honorer avec dignité », s’est ému André Santini dans une lettre à sa famille.

Un hommage solennel lui a été rendu lors du Conseil municipal du 13 octobre dernier.

 

Au Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux, nous pouvons ajouter que Michel, ancien officier appelé de l’Ecole de Cherchell en Algérie, était pour notre comité d’un soutien sans faille et que plus d’une fois il a défendu nos missions et notre travail. Et il l’a toujours fait avec simplicité et discrétion. Mots qui soulignent parfaitement les premières lignes de son discours lors de la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur à Robert Choffé, artilleur et grand ancien de Rhin et Danube : « C'est un grand honneur pour moi d'avoir été sollicité par Robert Choffé pour être aujourd'hui son parrain. Jamais je n'aurai imaginé lorsque j'avais 9 ans en 1944, qu'un jour, un ancien FFI, comme ceux que je voyais courir dans les rues, accompagnant et guidant des soldats de la 2e DB pour déloger les occupants, nombreux, de l'École Militaire, à 300 mètres de chez moi, me demanderait de le parrainer pour lui remettre cette prestigieuse décoration ».

 

Sources :

Journal d’Issy-les-Moulineaux Point d’appui.

Crédit photographie : archives du Souvenir Français d’Issy.

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Publié le 22 Octobre 2022

Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.

Jean-Claude Bernardet, délégué général du Souvenir Français de Saône-et-Loire, mon ami, est décédé ce jeudi 20 octobre 2022. Alors qu’il venait de rencontrer le délégué militaire de son département, et qu’il s’apprêtait à remettre un drapeau à Azé (commune du Haut-Mâconnais), Jean-Claude a été victime d’un malaise cardiaque au volant de sa voiture. En dépit de l’intervention des pompiers, il est décédé quelques dizaines de minutes plus tard.

Jean-Claude Bernardet était né le 28 juin 1939 à Mâcon. Après des études qui lui permirent d’obtenir un Certificat d’Aptitudes Professionnelles en charpente-bois et après avoir effectué son service militaire en Algérie (sur la Ligne Morice, le long de la frontière tunisienne), il débuta sa carrière professionnelle en 1962 comme dessinateur en architecture. En 1963, il devint chef d’entreprise dans le secteur de la « couverture-charpente ». En 1974, il obtenait le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement dans les Collèges d’Enseignement Technique et, jusqu’à son départ en retraite en 1997, il enseigna la menuiserie au Lycée René Cassin de Mâcon.

En parallèle de ses activités professionnelles, et ce depuis plus de 40 ans, Jean-Claude s’attachait à la transmission de la mémoire via ses multiples activités et réalisations et était très actif auprès des anciens combattants. Il était, entre autres, délégué général du Souvenir Français pour la Saône-et-Loire depuis 2000.

 

Sa réalisation la plus importante est bien le « Mémorial citoyen de 1870 à nos jours » créé en 1984, qui a accueilli plusieurs milliers de visiteurs dont les jeunes des Journées Défense et Citoyenneté (JDC) depuis 2005. Cet établissement présente de manière didactique de très nombreux témoignages des conflits qui ont touché notre pays depuis 1870. Ce mémorial constitue un lieu de mémoire local, ce qui a permis à de nombreux mâconnais et bourguignons, comme moi, d’y confier des souvenirs de famille. C’est ainsi que j’ai laissé la collection familiale de petits soldats en carton que mon grand-père maternel avait confectionné pendant son séjour aux Etats-Unis entre 1920 et 1938.

Créateur de commémorations, organisateurs de manifestations patriotiques (comme le « convoi de la Voie Sacrée », ou la « Journée au fort de Douaumont »), Jean-Claude Bernardet était aussi correspondant de presse depuis 1977 au « Dauphiné libéré », puis au « Courrier de Saône-et-Loire », et enfin au « Journal de Saône-et-Loire ».

 

Dans un hommage appuyé, le préfet de Saône-et-Loire, Julien Charles, a indiqué : « Par son inlassable engagement au service de la société, des jeunes citoyens comme des anciens combattants, par son dévouement à la cause de la mémoire et à la sauvegarde des valeurs patriotiques, par son activité tant au plan local que départemental ou national, Monsieur Bernardet était un acteur incontournable de la vie publique et une figure emblématique de la vie mâconnaise ».

 

Jean-Claude Bernardet était chevalier de l’Ordre national du Mérite, chevalier des Palmes académiques, récipiendaire de la Croix du Combattant, du Titre de reconnaissance de la Nation, de la Médaille commémorative d’Algérie, de la médaille jeunesse et sports échelon argent et de la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers, échelon argent. Il avait 83 ans.

 

Le comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Jean-Claude Bernardet.

 

 

Frédéric Rignault

Président du Comité

 

Crédits photographiques : Le Journal de Saône-et-Loire - Archives du Souvenir Français Issy.

Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.
Jean-Claude Bernardet, créateur du Mémorial Citoyen de Mâcon, est décédé.

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Publié le 4 Avril 2022

L’héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux rebaptisé en l’honneur du général Valérie André.

Alors que le général Valérie André va célébrer son 100e anniversaire, l’héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux a été rebaptisé le 8 mars dernier, « Héliport Paris-Issy-les-Moulineaux Valérie André », en présence de la première femme nommée au grade de général en France.

 

Parmi les personnages illustres qui ont marqué l’histoire d’Issy-les-Moulineaux et de France, Valérie André a une place à part. Héroïne incontestée de l’aviation militaire française, le Médecin Général Inspecteur Valérie André a profondément marqué le monde aéronautique international tant par ses exploits en Indochine dans les années 1950, où elle fut la première femme au monde à piloter des hélicoptères en mission de guerre, qu’en tant que première femme nommée au grade de général dans l’histoire de France, ou bien encore comme artisan de la création de l’Académie de l’Air et de l’Espace.

Le général Valérie André fut également la première femme militaire élevée à la dignité de Grand’Croix de la Légion d’honneur, ainsi que Grand’Croix dans l’Ordre national du Mérite. Elle est un modèle de courage et d’abnégation pour nombre de femmes militaires en particulier, et, bien plus, une figure exemplaire de nos armées.

A quelques semaines de fêter son 100e anniversaire, le général Valérie André a assisté au baptême à son nom de l’héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux. Le 8 mars, journée des droits des femmes, s’est en effet tenue une cérémonie en sa présence, ainsi que de nombreuses personnalités comme André Santini, son neveu, Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, Augustin de Romanet, président d’Aéroports de Paris ou Catherine Maunoury, présidente de l’Aéroclub de France.

 

Évacuations sanitaires en hélicoptère.

Valérie André est née le 21 avril 1922 en Alsace. Très tôt, elle souhaite devenir médecin. Mais, comme ses modèles, elle rêve aussi de piloter des avions. A 13 ans, elle réalise son baptême de l’air et prend dès 17 ans des cours de pilotage.

Néanmoins, la guerre éclate et elle fuit l’Alsace pour Clermont-Ferrand puis paris, où elle poursuit des études de médecine, obtenant un diplôme de docteur en médecine peu après la fin de la guerre.

En 1949, alors que la guerre d’Indochine fait rage, elle décide de partir servir en tant que médecin-capitaine sur les théâtres d’opérations. Ayant assisté à des démonstrations d’hélicoptères, elle prend conscience de leur utilité pour l’évacuation sanitaire des blessés et en 1950, entame son apprentissage en France. Elle se spécialise alors en pilotage d’hélicoptère pour les évacuations sanitaires et réalise ainsi l’évacuation de 165 blessés tout en profitant de son brevet de parachutiste, qu’elle a passé quelques années plus tôt, pour sauter sur des postes isolés et apporter une aide médicale aux soldats blessés ne pouvant être rejoints que par des unités parachutées. En Indochine, elle réalisera 129 vols opérationnels.

Durant la guerre d’Algérie, elle continue ses évacuations sanitaires en hélicoptères entre 1959 et 1962 avant de retourner en France et continuer sa carrière d’officier du service de Santé des armées.

En 1976, elle est la première femme à devenir officier général en France et terminera sa carrière au grade de Médecin Général Inspecteur du service de Santé des armées en 1981. A son retour dans la vie civile, elle devient présidente du Comité des femmes militaires et travaille à la promotion des femmes dans les forces armées.

André Santini, ancien ministre, maire d’Issy-les-Moulineaux : « Associer le nom de Valérie André, légende de l’aviation française, au lieu qui en a été le berceau est un puissant message au service de la place des femmes dans l’histoire, et donc, dans notre société ».

 

Cet article est paru dans le journal d’Issy-les-Moulineaux, Point d’Appui, numéro d’avril 2022.

 

 

Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.
Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.

Les photographies ci-dessus représentent : le capitaine André en Indochine avec le général de Lattre de Tassigny ; devant son hélicoptère (Indochine), à la gauche de son époux, Alexis Santini ; Mme le général André (années 70) ; en 2007 à Issy à l’occasion d’une conférence sur l’Indochine ; en 2010, avec le général Forget, recevant le brevet de pilote 001 (le brevet 1 ayant été déjà remis) ; en 2013 avec le général Ichac et le général Glavany (de g. à dr.) ; en 2022 pour la nouvelle appellation de l’héliport avec le ministre JB Djebbari.

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