Publié le 23 Janvier 2021
Les Zouaves.
Louis-Philibert d'Aubignosc (1774-1848) entre dans l’armée comme officier de cavalerie. Après quelques affectations, il passe dans l’artillerie de marine. Nommé administrateur général de l'armée d’Italie, il participe à la campagne d’Egypte. Arabisant, élève de Silvestre de Sacy, il fait partie des orientalistes (dits « interprètes de l'armée ») emmenés par Bonaparate ; il y est fait prisonnier par les Turcs. Par la suite, il forme des élèves interprètes, appelés « guides interprètes de l’armée », corps désormais militaire institué en 1803.
En 1808, il est nommé commissaire-administrateur des domaines, des forêts et de la contribution foncière en Russie. Par décret du 29 janvier 1811, il est nommé commissaire général de police, puis directeur général de la police impériale à Hambourg, chargé de lutter contre la contrebande et de surveiller l'opinion, sous la direction de Jean-François Alexandre Boudet de Puymaigre.
En 1830, il participe à l'expédition d’Alger comme membre de l'état-major du général de Bourmont et, le 6 juillet 1830, lendemain de la reddition d’Alger, il est nommé, en tant que lieutenant général de police membre de la « commission de gouvernement » instituée alors par le commandant en chef.
Comme lieutenant général de la police, d’Aubignosc a sous ses ordres, un inspecteur, deux commissaires de police et une brigade de sûreté maure, composée de vingt agents commandés par un mezouar. À la fin du mandat de Bourmont, relevé de ses fonctions vers le 15 août (à la suite de la Révolution de Juillet), il élabore avec le concours du capitaine Yusuf (Joseph Vantini), un projet d'unité indigène de zouaves, en utilisant des soldats précédemment au service de la régence d’Alger, les janissaires.
Le général Clauzel, successeur de Bourmont, reprend ce projet. Un arrêté du 1er octobre 1830 crée un bataillon de zouaves indigènes ; la décision est entérinée par une ordonnance royale du 21 mars 1831.
Les unités d’infanterie légère de zouaves, qui appartiennent toutes à l’Armée d’Afrique, sont alors composées d’indigènes – comme il était coutume de dire à l’époque – et aussi de nombreux métropolitains, venus chercher de l’aventure. Les unités de zouaves sont parmi les plus citées et décorées de l’Armée française.
Faire le zouave.
Au ministère des Armées, l’expression « faire le zouave » est prise très au sérieux. Et deux hypothèses s’avancent… La première affirme que ce corps d’armée réputé imposait une telle rigueur et une telle discipline que les soldats qui le composaient en devenaient idiots. Une idée fausse quand on sait que les régiments de zouaves se sont illustrés sur de nombreux champs de bataille, notamment pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, puis en Algérie et en Indochine. Des idiots en auraient été bien incapables...
La deuxième hypothèse se baserait sur l’uniforme particulier porté par les zouaves. Il était composé d’un pantalon bouffant, de guêtres blanches, d’une longue ceinture (de 3 m !), d’une veste courte, d’une chéchia ornée d’un gland coloré et d’un turban… Cet uniforme assez particulier, qui démarquait les zouaves des autres corps de l’armée française, remportait un grand succès auprès du public lors des défilés militaires. Mais avec le temps, il est possible que cette tenue originale ait été considérée comme drôle et par déformation, la tenue drôle ait fait pensé à un clown. Tout le contraire des zouaves donc, réputés pour leur courage, leur discipline et leur ardeur au combat.
Sources :
- Encyclopédie Larousse.
- Encyclopédie Wikipedia.
- Ministère des Armées.
- Crédit images : site http://collectifrance40.free.fr/ et Wikipédia.