Publié le 23 Mai 2022

A Célestino Alphonso.

Célestino Alphonso (ou Alfonso) nait le 1er mai 1916 à Ituero de Azaba, en Espagne, dans la région de Salamanque. La famille émigre en France en 1927 et s’installe à Ivry-sur-Seine. Le jeune garçon apprend le métier de menuisier et s’installe à Issy-les-Moulineaux.

Mais dès l’âge de 20 ans, il décide de repartir pour son pays natal afin d’y aider ses compatriotes aux prises avec les Franquistes. Célestino devient officier des milices communistes espagnoles, commissaire politique dans la 2e Brigade internationale. En février 1939, alors qu’il rentre en France, il est interpellé et interné au camp d’Argelès-sur-Mer et en sort le 7 décembre.

De retour à Paris, et après quelques mois de travail, il est de nouveau arrêté et envoyé en Allemagne, d’où il revient en juin 1941. Alors, il milite pour le Parti communiste clandestin et distribue des tracts. Plusieurs membres de son groupe de résistants sont arrêtés. Il s’éloigne de Paris et s’installe à Orléans. En juillet 1943, il intègre les FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans – Main d’œuvre immigrée) de la région parisienne et participe à plusieurs opérations. La plus célèbre est l’assassinat du haut dignitaire nazi Julius Ritter, Responsable du STO (Service du Travail Obligatoire) en France. Pour son coup de main, il est accompagné de Missak Manouchian, Léo Kneler et Marcel Rayman (en fait, ils n’apprirent l’importance du personnage qu’avec les journaux allemands des jours suivants).

Le 17 novembre 1943, Célestino est arrêté une nouvelle fois et interné à Fresne. Il est condamné à mort pour sept meurtres reconnus de militaires allemands. Le 21 février 1944, il est fusillé dans la clairière du Mont Valérien.

Pour l’avant-dernier survivant du groupe Manouchian, mort en 2011, Henri Karayan, que les Isséens ont bien connu : « Célestino était notre meilleur tireur : une balle ça suffisait. Une balle ou deux ».

Célestino Alphonso est inhumé au cimetière communal d’Ivry.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site : https://www.memorialgenweb.org/
  • Des remerciements pour leur travaux à Jérôme Charraud et Bernard Laudet, contributeurs du site Memorial GenWeb.

Voir les commentaires

Publié le 9 Mai 2022

A Alain Grout de Beaufort, Compagnon de la Libération.

A Vanves, dans les locaux du lycée Michelet se trouve une plaque commémorant la mémoire de 41 anciens élèves, morts au cours de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces 41 noms figure celui d’Alain Grout de Beaufort, Compagnon de la Libération.

Alain Grout de Beaufort nait le 3 mai 1918 à Châtellerault dans la Vienne. Il est le fils d’Ernest Grout de Beaufort, officier de cavalerie, et d’Anne Creuzé. Habitant le château de Kerascouët à Saint-Yves en Bubry, dans le Morbihan, le jeune Alain poursuit ses études au lycée Michelet de Vanves avant d’entrer au sein de l’armée de l’Air. Aspirant au début de la guerre, il rejoint le Maroc après l’armistice puis rentre en France pour prendre part à des opérations clandestines avec ses frères Jacques et Guy. Parmi leurs faits d’armes, il faut noter le balisage des côtes pour diriger les bombardements de la Royal Air Force.

Agent du réseau de la Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy (Gilbert Renault), il embarque pour l’Angleterre le 17 juin 1942 pour s’engager dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il est affecté au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) et y dirige l’organisation des services « Action ».

Le 14 avril 1943, il est parachuté den France pour prendre le commandement du Centre d’opérations de parachutages et d’atterrissages (COPA) de la Région R6 (les départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Cher). Bientôt, il est également nommé Délégué militaire régional en R6. Par la suite, il réorganise le Service des opérations aériennes à Paris, comme chef du Bureau des Opérations Aériennes (BOA) pour la Région P (Paris) en 1944. Il gère également les parachutages sur le Morvan (centre de la Bourgogne) et sauve le maquis de Lormes (Nièvre).

Nommé adjoint de Jacques Chaban-Delmas à la direction militaire de la Zone Nord, il ne conserve ce poste que peu de temps : le 27 juillet 1944, il tombe dans un traquenard de la Gestapo et est arrêté en compagnie d’André Baude et André Rondenay (délégué militaire zone Nord). Ils ne sont pas formellement identifiés. Déportés, ils doivent faire parties des derniers convois pour l’Allemagne. Mais un ancien compagnon les reconnait sur le quai d’embarquement de la gare de Pantin. Alain Grout et André Rondenay sont alors emmenés dans une villa pour être torturés par la Gestapo, puis peu après sont fusillés en forêt de Domont dans le Val d’Oise.

Alain Grout de Beaufort avait le grade de lieutenance-colonel, était Compagnon de la Libération, croix de Guerre 39-45, médaillé de la Résistance avec rosette à titre posthume, Military Cross. A noter encore : les frères d’Alain Grout de Beaufort, Bernard et Jacques, de même que ses beaux-frères Jacques Bretagne et Henri Garnier sont tous Morts pour la France.

Outre le lycée Michelet, le nom d’Alain Grout de Beaufort apparait sur le monument aux morts de la commune d’Inguiniel, à Sainte-Anne-d’Auray, à Saint-Martin-du-Puy, dans la Nièvre, sur la plaque commémorative du prytanée militaire de La Flèche dans la Sarthe et sur le monument commémoratif de la Résistance à Domont.

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site : https://www.memorialgenweb.org/
  • Des remerciements pour leur travaux à Jean Le Floch, Laurence Le Troedec, Pierre Gomez, Liliane Pizzighella, Claude Richard, Joël Godin, Philippe Frilley, contributeurs du site Memorial GenWeb.

 

Voir les commentaires