Publié le 21 Juin 2022

En Indochine, il n’y avait qu’un tigre et il s’appelait Roger Vandenberghe.

De faits d’armes en exploits.

Roger Vandenberghe nait à Paris le 26 octobre 1927. Pupille de l’assistance publique, il prend une part active aux combats de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, alors soldat de la 1ère armée « Rhin et Danube » il est blessé dans les Vosges.

Sitôt cette guerre terminée, il part en Indochine en découvrir une autre. Volontaire pour être des coups les plus audacieux, il est nommé chef du commando n°24 « Les Tigres Noirs » ; unité qu’il a créée avec des prisonniers capturés et qu’il a retourné. Sous-officier en 1948, il passe en quelques années adjudant-chef.

Il reçoit 15 citations au feu dont 6 palmes (d’où la longueur de ses médailles) et sera blessé huit fois. Les exploits les plus insensés marquent sa guerre. Un jour, il apprend que sa tête est mise à prix par le Vietminh. Il se constitue prisonnier, demande et empoche l’argent de sa rançon, puis il tue ses geôliers et s’en retourne dans ses lignes ! D’autres exploits et faits d’armes sont accomplis et en trois ans : habillés en Vietnamiens pour mieux se fondre dans les lignes ennemies, son commando inflige plus de pertes au Vietminh que toute une division. Le 30 mai 1951, il est de l'attaque de Ninh Binh pour récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny, son ami, tué lors de la chute de son poste dans cette région dite des calcaires.

Le , le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du Vietminh, capturé lors de la bataille du Day en 1951) le trahit et l'assassine pendant son sommeil à Nam Dinh, ainsi que le sergent Puel. Vandenberghe aura traversé la guerre d’Indochine comme un éclair et est mort à 24 ans.

Sa tombe porte le numéro 263 au cimetière de Nam Dinh. Avec l'appui de plusieurs associations d'anciens combattants d'Indochine, son cercueil, ainsi que celui de son frère Albert, sont rapatriés en France dans leurs régions d'adoption en 1987, Albert au cimetière d'Arthez-de-Béarn et Roger au cimetière de Castillon, un village voisin. Une stèle en son nom domine la vallée du Béarn.

De la famille de Lattre de Tassigny il est justement question !

 

De Lattre de Tassigny père et fils.

Voici un récit lu sur plusieurs sites et forums dédiés à la guerre d’Indochine. Nous sommes en mai 1951. Le général de Lattre de Tassigny est avec son fils, le lieutenant Bernard. Il lui demande :

  • Dis-moi Bernard, quel est cet escogriffe planté sur la piste comme un poteau télégraphique et qui me fixe du regard ?

Bernard de Lattre répond :

  • Entre le Day et le fleuve Rouge, tout le monde le connaît, c'est Vandenberghe.

Le jeune sait l'intérêt que porte son père aux hommes qui sortent du commun. Le général se rapproche et, lorsqu'il est à 6 pas, il voit Vandenberghe se figer et saluer.

  • Que fais-tu sur ce terrain ? questionne le grand chef.

Après avoir fait exécuter une marche sportive de 20 km en zone ennemie à ses hommes, Vandenberghe dit :

  • Je suis venu vous voir. C’est un honneur pour un soldat que de voir un grand chef, un vrai.

De Lattre ne répond pas, son fils Bernard voit dans les yeux de son père, qu'il a été touché par l'hommage rendu par Vandenberghe.

  • Tu es Adjudant, m'a-t-on dit, qu'est-ce que tu fiches dans cette tenue et sans galons ?
  • Mon Général, je reviens de la guerre, je ne porte jamais de galons, parce que je me déplace seulement en zone viet.
  • Et tu crois que c'est payant ?
  • Oui, je vais les chercher dans leurs zones, dans les grottes ou la forêt, il m'arrive de les faire sauter avec leurs propres grenades ou mines que je leur fauche. Ce matin, j'ai ramené un officier qui connaît le stationnement de la brigade d'assaut 304...

De Lattre sourit, cet homme me plaît, il dira de lui, quelques jours plus tard :

  • C'est un peu comme si un tigre, en plus de ses crocs, de ses griffes et de sa détente, recevait un permis de chasse...

 

 

Sources :

 

  • Encyclopédies Wikipédia et Larousse.
  • Site Marsouins du Monde.
  • Site Soldats de France.
  • Site Forum-militaire.
  • Hugues Tertrais, Regards sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Guy Leonetti (sous la direction de), Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
En Indochine, il n’y avait qu’un tigre et il s’appelait Roger Vandenberghe.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 10 Juin 2022

Au lieutenant d’aviation Pierre Meyzonnier.

Le nom de Pierre Meyzonnier est inscrit sur le monument aux morts de la ville d’Issy-les-Moulineaux car au moment de son décès, pour la France, il était habitant de la ville, au 4 de la rue Edouard Voisembert.

Il y a quelques années de cela, nos collègues du Souvenir Français de la ville d’Apt, dans le Vaucluse, ont retrouvé une vieille plaque, couverte de poussière, dans la cave de la mairie. Une plaque à la mémoire de Pierre Meyzonnier, qui fut commissaire de police de cette ville de 1935 à 1937.

La mairie l’a alors confiée au comité local du Souvenir Français qui, fidèle à son engagement, a effectué des recherches et publié l’article que voici :

« Né à Venise en Italie, le 21 septembre 1911, Pierre Meyzonnier, après de brillantes études de Droit, est nommé commissaire de police stagiaire. Il prend son premier poste à Apt en août 1935. Un an et demi plus tard, il quitte notre ville pour Paris où il est affecté au Contrôle général des Services de police criminelle. Lieutenant pilote de réserve, il est mobilisé en août 1939 et affecté au bataillon de l’air n°112. Le 5 juin 1940, au matin, aux commandes de son avion, il assure avec 21 autres appareils Bréguet et Curtiss, une mission aérienne dans la région d’Abbeville (Somme). Arrivés sur zone, ils sont attaqués par une quinzaine de Bf109 allemands. Le combat fait rage, sept avions ennemis sont abattus. L’appareil de Pierre Meyzonnier tombe en flamme, au milieu d’une prairie, sur la commune de Beaucamps-le-Vieux. Retiré des débris, le corps sans vie de cet officier est inhumé dans le cimetière communal où les honneurs militaires lui sont rendus. Cité à l’ordre de l’Armée aérienne, la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme lui sont attribuées à titre posthume. »

Et le vendredi 8 juin 2018, la mairie, les anciens combattants, les habitants et le Souvenir Français d’Apt ont procédé à l’inauguration de la plaque rénovée, qui figure à l’entrée du nouveau bureau de police.

Merci à nos chers collègues : vous honorez nos valeurs !

 

Sources :

Au lieutenant d’aviation Pierre Meyzonnier.

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Publié le 6 Juin 2022

Les coloniaux : Hubert Lyautey.

Hubert Lyautey nait à le 17 novembre 1854.

Issu d’une vieille famille franc-comtoise, Hubert Lyautey, comment nombre de ses ancêtres (notamment sous le Premier empire) se destine très tôt à la carrière militaire et entre à Saint-Cyr en 1873. Après avoir poursuivi sa formation à l’école de guerre, il est envoyé en Algérie où il demeure deux ans comme officier de cavalerie. Rentré en Europe, Lyautey, fervent monarchiste, rend visite dans son exil au comte de Chambord, pour lui témoigner son dévouement. Mais, devant la division et la faiblesse des royalistes, ce légitimiste de cœur doit cependant se rallier, par raison, à la République.

En 1894, Hubert Lyautey, qui est appelé à accomplir l’essentiel de sa carrière hors de la métropole, quitte de nouveau la France pour le Tonkin d’abord, puis pour Madagascar, en 1897, où il part avec Gallieni. Devenu colonel, en 1900, Lyautey parvient à pacifier la région et à en favoriser le développement économique.

En 1903, il est appelé par le gouverneur général Jonnart, en Algérie. Œuvrant avec efficacité pour le maintien de la paix, il y reçut ses étoiles de général. En 1912 enfin, celui qu’on allait surnommer Lyautey l’Africain devient le premier résident général de France au Maroc. Il donne là toute la mesure de son génie de stratège et de grand administrateur. Ayant pris rapidement une connaissance parfaite de la région, du terrain et des mœurs comme des tribus, il est soucieux de respecter la religion islamique dont il s’instruit, et de respecter aussi la personne du sultan, Commandeur des croyants. Il sait s’attirer la confiance des élites locales, prenant dans son sens exact le terme de protectorat. Il sait pacifier et il sait bâtir, créant notamment avec Casablanca les premières structures du Maroc moderne.

Pendant la première guerre mondiale, il quitte temporairement ses fonctions pour devenir, entre décembre 1916 et mars 1917, ministre de la Guerre dans le cabinet Briand. Après avoir regagné le Maroc, il est fait, en 1921, maréchal de France. Mais l’hostilité du cartel des gauches lui ôte, durant le gouvernement Painlevé, le commandement des troupes engagées contre la rébellion d’Abd-el-Krim pour les confier à Pétain, ce qui le conduit à donner sa démission et à rentrer définitivement en France, en 1925. Il y remplit, avant de mourir, une dernière mission : l’organisation de l’Exposition coloniale de 1931.

Caractère exceptionnel, doué d’une remarquable intelligence dans l’action, Hubert Lyautey a consacré quelques ouvrages au métier militaire. L’essai qu’il publie en 1891 dans La Revue des deux mondes, Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel, dans lequel il fait connaître sa conception humaniste de l’armée, a un grand retentissement et influence toute une génération d’officiers. Il développe ces thèmes dans un ouvrage, Le rôle social de l’armée (1900), et publie également Dans le sud de Madagascar, pénétration militaire, situation politique et économique (1903), le fruit de son expérience coloniale.

Hubert Lyautey n’est pas encore maréchal de France quand il est élu à l’Académie française, le 31 octobre 1912, au fauteuil d’Henry Houssaye par 27 voix. Il n'est reçu qu’après la guerre, le 8 juillet 1920, par Mgr Duchesne.

Mort en France, le 27 juillet 1934, Lyautey est, selon ses dernières volontés, enseveli à Rabat. En 1961, après l’indépendance du pays, sa dépouille est ramenée en France pour être déposée aux Invalides.

 

Sources :

  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Site de l’Académie française.
  • Lyautey par André Le Révérend, Fayard, 1989.

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale