Publié le 27 Février 2009

A venir : documents exceptionnels !


Dès la semaine prochaine, nous publierons une série de trois articles relative à l'engagement de Giacomo Signoroni dans la Légion étrangère et ses participations aux guerres d'Indochine et d'Algérie. Giacomo Signoroni qui est certainement le dernier survivant de la bataille de Diên Biên Phù (mars à mai 1954) à avoir discuté avec des officiers du Vietminh, juste après le déclenchement des bombardements sur le camp retranché.

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Publié le 20 Février 2009

Attaque de soldats Français pendant la bataille de Verdun (21 février - 19 décembre 1916).
 

Clair Jounel nait le 18 août 1882 à Nozay, dans l’actuel département de la Loire-Atlantique. Il entre à l’âge de 15 ans au service du Père Bersihand, curé de la paroisse toute proche de Trescalan. Le Père est un grand ami de la famille. Clair devient sacristain : il s’occupe du jardin, de la vigne, des bêtes. Adulte, il quitte la Bretagne pour effectuer son service militaire, entre 1903 et 1906, au 137ème Régiment d’infanterie. Il en sort avec le grade de sergent. Après cette période, il reprend son emploi.

 

En 1908, il s’unit à Donatienne Trimaud. Ils ont trois enfants : Clair, Georgette et Henri.

 

Mobilisé dès la déclaration de guerre, le 2 août 1914, à Nantes, Clair Jounel intègre le 118ème d’infanterie en tant que sergent. Malade en novembre 1914, il est évacué sur l’hôpital de Villers-Cotterêts, en Picardie, puis sur celui de Meaux. Il est ensuite envoyé en convalescence dans la région de Bordeaux.

 

En 1915, versé au 116ème R.I., il est chargé de l’instruction des jeunes recrues, à Troyes. En  octobre de la même année, il retrouve le 118ème et est dirigé sur la Champagne.

 

Le 14 octobre 1915 : « Aujourd’hui à Trescalan est une journée de prières. Je m’associe de grand cœur à vous tous en en faisant autant de mon côté. J’ai assisté à la messe et j’ai prié devant le modeste autel abrité de quelques planches. L’orgue est remplacé par le bruit du canon qui tonne continuellement et fait penser à nos frères d’armes qui sont en danger… Oh, mes amis, ces messes en plein air au milieu des bois, cela remplit le cœur d’émotion et l’on pense au bon temps d’avant guerre et aux belles fêtes de Trescalan ».

 

Le 19 novembre 1915 : « Ce matin, le temps est clair et l’on voit en avant de leurs tranchées au moins une vingtaine de cadavres étendus là et depuis quand ? Quoiqu’ennemis, cela fait quelque chose et c’est peut-être le sort qui m’attend. Jour et nuit, les balles passent en sifflant au-dessus de la tranchée ».

 

Au matin du 24 mars 1916, le Père Bersihand reçoit une dernière lettre : « La vie n’est faite que d’inquiétudes. Je suis en bonne santé, mais hélas en route pour… Il faut s’attendre à tout et accepter avec résignation toutes les peines qu’il plait à Dieu de nous envoyer… Ayons confiance, mais s’il en est autrement, je vous confie ma petite famille, je vous embrasse ».

 

N’ayant plus de nouvelles, puis apprenant la disparition de son protégé, le Père Bersihand enquête et obtient une réponse d’un témoin oculaire :

 

« C’était le 3 avril, vers 10h du matin, les obus allemands pleuvaient drus sur les tranchées de première ligne où se trouvaient Clair Jounel et sa section. Il y fut blessé d’un éclat d’obus à la tête, mais plutôt légèrement. Comme il se dirigeait vers l’arrière et se disposait à gagner le plus proche poste de secours, il suivait un boyau, pris d’enfilade par une mitrailleuse ennemie, et malheureusement encombré en ce moment par les camarades d’une autre section qui montaient en ligne. Pour arriver plus vite au poste de secours, le pauvre Jounel se décida à sortir du boyau et de le longer en courant par la plaine. Hélas, le mitrailleur allemand le vit et mit aussitôt sa mitrailleuse en action. L’une des balles le blessa mortellement à la tête. Il tomba mort, sans proférer la moindre plainte, au bord du boyau qu’il devait suivre. Il fut inhumé à 200 mètres environ de la ferme de Thiaumont ».

Plus tard, les Autorités militaires enverront la dernière lettre de Clair Jounel à Donatienne :

 

« Verdun, le 31 mars.

 

Ma chère femme bien aimée, nous voilà dans les tranchées. Je me trouve en première ligne depuis 6 jours. Le secteur est aussi bon qu’il peut l’être dans une fournaise pareille… Les canons, d’un côté et de l’autre, n’ont pas une minute d’arrêt et le sifflement est si fort que l’on est tout abruti… Surtout, ne te fais pas de chagrin. Ma chère femme, quand donc la fin de tout ce carnage ».

 

 

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Publié le 14 Février 2009

 

Ce monument, placé proche de l’entrée du cimetière d’Issy-les-Moulineaux est dédié à la mémoire de quatre gardes nationaux d’Issy, morts en 1871. Il s’agissait de Messieurs Dufour, Legru, Hervieux et Duval. Ils appartenaient au 41ème bataillon de la Garde. Le monument a été édifié par souscription patriotique.

 

 

La Garde nationale et la Guerre franco-prussienne. 

Sous le Second Empire, la Garde nationale se voit confirmée dans ses prérogatives. Les officiers prêtent serment à l’empereur Napoléon III. En 1868, la loi Niel créé une Garde nationale mobile chargée de défendre les frontières. Celle-ci est principalement mise en œuvre pour appuyer l’armée contre la montée de l’expansion prussienne.

 

Au moment de la déclaration de guerre, la Garde nationale n’est que peu mobilisée. Seuls les ressortissants du Nord et de l’Est de la France sont incorporés à l’armée. Après les premières défaites, de nouveaux gardes sont appelés. Des régiments d’infanterie sont formés.

 

Arrivent le désastre de Sedan et la capture de l’Empereur : un gouvernement de la défense nationale est institué. Tous les gardes nationaux sont alors employés. Entre autres, ils participent au siège et à la défense de la capitale. En cela, on peut indiquer que la Garde nationale s’est transformée en dernier rempart contre l’envahisseur prussien.

 

Le Comité central de la Garde nationale. 

Cependant, dès la fin de l’année 1870, de nombreux gardes nationaux sont séduits par la propagande révolutionnaire et l’idéal anarchiste. Des comités se créent, des bataillons se soulèvent contre le gouvernement légitime. Celui-ci est incarné par Adolphe Thiers. En janvier 1871, après l’échec de la tentative de percée du front prussien à Buzenval, près de Rueil-Malmaison, l’armistice est signé. Le gouvernement, qui s’était réfugié à Bordeaux se rapatrie à Versailles, d’où le nom de « Versaillais » pour ses fidèles.

 

Le 1er mars, les Prussiens défilent sur les Champs-Elysées. Le surlendemain, le Comité central de la Garde nationale est constitué par des membres de la Délégation des vingt arrondissements de Paris (elle-même conçue en janvier 1871). Ce comité demande aux habitants de la capitale de ne pas céder à l’appel du gouvernement Thiers de négocier la paix avec les Prussiens et pousse à l’armement des parisiens pour « protéger le pays mieux que n’ont pu le faire jusque là les armées permanentes et à défendre, par tous les moyens possibles, la République menacée ».

 

Le Comité central s’installe à l’hôtel de ville de Paris et nomme des délégués pour l'administration municipale : Jourde et Varkin sont aux Finances ; Grollier et Vaillant à l’Intérieur ; Grousset aux Relations Extérieures ; Duval et Rigault à la Préfecture de Police ; Eudes à la Guerre ; Bergeret à l’Etat-major de la Garde nationale et Moreau dirige le Journal Officiel, organe de propagande. Les maires des arrondissements sont remplacés et peu à peu des quartiers se soumettent.

 

La Commune. 

Après les élections du 26 mars 1871, le Comité central cède la place à la Commune. Il demeure néanmoins sous son existence propre et conserve sa mission de la défense de Paris. Le mouvement insurrectionnel prend un certain nombre de décisions en faveur du « petit peuple » de Paris, ce qui provoque des troubles et le départ d’une partie de la population des quartiers chics de la capitale. Des bataillons de la Garde appuient ces décisions.

 

Mais la Commune se transforme rapidement en une sorte de « dictature du prolétariat ». Tous ceux qui soutiennent le pouvoir légitime sont susceptibles d’être passés par les armes ; des journaux « pro-versaillais » sont interdits ; les arrestations et exécutions sommaires se multiplient. Le gouvernement Thiers ne peut plus laisser faire. Après avoir adressé un ultimatum aux Parisien, les Versaillais profitent d’une trahison et entrent dans la capitale par la Porte de Saint-Cloud. Pendant une semaine, appelée la « Semaine sanglante » les combats sont acharnés entre les deux camps. A la fin du mois de mai 1871, la Commune est anéantie. Ses partisans, quand ils ne sont pas morts en combattant, sont fusillés, enfermés ou déportés, principalement en Nouvelle-Calédonie. 

 

La fin.

 

A la suite des événements de la Commune de Paris, la Garde nationale est dissoute le 25 août 1871, à Paris, comme dans toutes les communes de France…
 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871

Publié le 10 Février 2009

 

 

Cet étrange obélisque est dédié à la mémoire d’Honoré Richard, né le 15 mai 1811, à Issy et Auguste Marie, né également à Issy, le 9 juillet 1811. Ils sont tous les deux morts en 1848. Ils étaient « gardes nationaux ».

 

 

 

Genèse.

 

L’origine de la Garde nationale remonte à la Révolution française. Elle désigne la milice de citoyens formée dans chaque commune. Fondée sur le principe de la Garde bourgeoise de la royauté, elle a pour mission la protection des biens et des personnes, entre autres en réprimant le pillage et en assurant la distribution de pains et de blé dans les moments difficiles.

 

A Paris, au moment de la prise de la Bastille, le roi Louis XVI reconnaît le marquis de La Fayette comme commandant en chef de la garde parisienne. Pour autant, il s’agit de ne pas laisser le pays se doter de cohortes qui pourraient devenir incontrôlables. L’article 12 de la constitution de 1789 indique : « La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ». Et dans la foulée, les députés demandent aux gardes nationaux de prêter serment sur cette même constitution. Cela n’évite cependant pas, ça et là, quelques débordements et règlements de comptes…

 

En 1792, puis l’année suivante, après l’exécution du roi, la France est attaquée à ses frontières. En appui de l’armée, la Garde nationale est réquisitionnée et envoyée combattre. Il arrive que des membres de la Garde, plutôt aisés, payent de jeunes hommes pour les remplacer au moment de ces campagnes militaires.

 

Sous le Consulat puis l’Empire.

 

Sous Bonaparte, la Garde nationale est réservée à des rôles subalternes, comme le maintien d’un certain ordre à l’intérieur des frontières. Le Premier consul se méfie de ces milices qui peuvent soulever les citoyens d’une commune ou d’une région et marcher contre l’ordre établi.

 

Sous l’Empire, la Garde nationale sert à nouveau de réservoir à hommes au gré des besoins des campagnes militaires. En 1806, Napoléon 1er réaffirme par décret l’obligation pour tous les Français, âgés de 20 à 60 ans d’effectuer le service de la Garde nationale. En 1809, face à un débarquement anglais ayant échoué de justesse sur les côtes des Pays-Bas, alors sous administration française, l’Empereur confie à la Garde la surveillance des côtes et des frontières. En 1813 et 1814, la Garde participe activement à la défense du pays contre l’invasion des Prussiens et des Autrichiens.

 

 

Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

 

Le 15 mai 1814, le comte d’Artois est nommé colonel général des gardes nationales ; celles-ci redeviennent sédentaires et reprennent leur rôle de maintien de l’ordre. Après le désastre de Waterloo, la Garde est à peu près la seule force sur laquelle le roi et les préfets peuvent compter. L’armée étant encore nostalgique des grandes épopées qu’elle vient de vivre. En, 1816, le caractère obligatoire de faire le service de la Garde est réaffirmé. A contrario, et toujours pour les mêmes craintes, la Garde de Paris est dissoute en 1827.

 

Le 25 juillet 1830, la roi Charles X publie des ordonnances qui vont à l’encontre de l’esprit de liberté soufflant sur la société française. Celles-ci provoquent la Révolution de Juillet. La Garde de Paris est reconstituée, et La Fayette, à 73 ans, en reprend la direction. Il accueille, à l’hôtel de ville de Paris, Louis-Philippe 1er, nouveau roi, chef de la Maison d’Orléans et cousin de Charles X, chef de la Maison de Bourbon.

 

Encore une fois, la Garde nationale voit son rôle réaffirmé, son importance reconnue. De fait, à plusieurs reprises, elle démontre sa capacité à faire régner l’ordre. Mais, encore une fois, prenant peur du pouvoir des milices, Louis-Philippe demande au ministre de la Guerre, le maréchal Soult, de réorganiser l’armée pour permettre un contrepoids à l’omniprésence de la Garde.

 

 

La Révolution de 1848.

 

Le « roi bourgeois », répondant aux attentes des Français, mène une politique intérieure d’abord libérale avant de se tourner vers plus de conservatisme. Les dix premières années de son règne sont néanmoins agitées par des nombreuses émeutes (insurrection républicaine de 1832, puis tentative d’une insurrection royaliste par la duchesse de Berry la même année ; émeutes populaires de Lyon et de Paris en 1834 ; attentat de Fieschi en 1835 ; insurrections de Barbès et de Blanqui en 1839). En 1840, Louis-Philippe nomme Guizot à la tête du pays : « Enrichissez-vous ! » devient le maître mot. Mais l’opposition demeure active et ses attaques virulentes aboutissent à la révolution de février 1848. Après les premières émeutes, sanglantes, Louis-Philippe abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Le mouvement révolutionnaire balaie cette initiative. La Garde nationale n’intervient pas ou peu.

 

La Seconde République est proclamée par le gouvernement provisoire le 25 février 1848. Mais elle doit faire face à la pression populaire. Des résolutions démocratiques sont prises : droit au travail ; création des ateliers nationaux ; liberté de la presse ; suffrage universel.

 

En mars 1848, un décret indique que « tout citoyen de 21 à 55 ans, ni privé ni suspendu de ses droits civiques est garde national et y exerce le droit de suffrage pour tous les grades d'officiers". Plus tard, en juillet, un nouveau décret affirme que les officiers sont partout, en province comme à Paris, élus au suffrage universel. Dans l’un de ses romans (César Birotteau), Honoré de Balzac montre ainsi l’ascension sociale que connaît un officier de la Garde nationale.

 

Pour autant, de grandes difficultés économiques subsistent. Les Ateliers nationaux, organisation qui fournit du travail à près de 115.000 chômeurs, sont saturés et génèrent pour l’Etat des dépenses exponentielles. Cela ne suffit pourtant pas et la misère se fait partout sentir. De nouvelles émeutes éclatent en mai puis en juin 1848. Celles-ci sont réprimées durement par l’armée et la Garde nationale, bien souvent dirigée par des officiers qui se sont embourgeoisés et n’hésitent pas à faire tirer sur le « petit » peuple de Paris. La rupture est consommée entre les partis de gauche et la Garde nationale…

 

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871

Publié le 1 Février 2009

Le 12 avril 2008, Charles Richez, isséen, disparaissait dans sa 97ème année.

 

Formation.

 

Charles Richez, des pilotes, mécaniciens et des militaires devant un trimoteur Bloch 120 en 1935


Né le 11 novembre 1911, Charles Richez, passe avec succès plusieurs années d’études puis s’engage pour quatre ans au Centre des Spécialités de l’Aviation Militaire de Bordeaux en 1931. Il en sort en 1932 avec le Brevet supérieur de Mécanicien navigant. Diplôme en poche, il est affecté à l’Escadrille n°2 de Thiès au Sénégal puis au détachement d’Atar, en Mauritanie, à l’époque classé « Zone de guerre », où il effectue des opérations dans le Rio d’El Oro, à Fort Gouraud, Fort Trinqué et jusqu’aux confins marocains à Tindouf, et algériens, à Chegga.

 

Charles Richez se fait remarquer à l’occasion de ces missions et il reçoit une Citation à l’Ordre des Troupes de l’AOF (Afrique Occidentale Française), avec une Médaille coloniale, agrafe « Sahara ».

 

Ceci se déroulait à l’époque de la splendeur de la compagnie aérienne l’Aéropostale. A cette occasion, il accueille un des pilotes « stars » de la compagnie : Jean Mermoz.

 

Il convient de dire quelques mots sur cette entreprise. La Compagnie générale aéropostale a été une compagnie aérienne française. Créée en 1919, par Marcel Bouilloux-Laffont, en collaboration avec Pierre-Georges Latécoère, sous le nom de la Société des Lignes Latécoère puis en 1921 celui de la Compagnie générale d’entreprises aéronautiques, sa mission consiste à ouvrir et exploiter une ligne aérienne transatlantique dédiée au service postal, puis au transport de passagers. Une ligne qui part de Paris pour rejoindre l’Afrique Occidentale Française via l’Espagne et le Maroc puis l’Amérique du Sud depuis le Sénégal. En 1930, sous le nom de Compagnie générale aéropostale, dotée de 200 avions, de 17 hydravions, la société emploie 1.500 personnes. Parmi les pilotes les plus célèbres, figurent donc Jean Mermoz et Antoine de Saint-Exupéry. Du fait de la crise économique du début des Années 30 et d’un manque de soutien des autorités françaises, la société fait faillite en 1933 et intègre un nouvel ensemble aéronautique, nommé Air France.

 

La base de Bach Maï et le camp de Hoa-binh.

 

De retour en 1935, et après un séjour de trois années dans différentes base de la Métropole, Charles Richez est envoyé en Indochine. Il sert au Tonkin, à Hanoï, au sein de la base 1/595 de Bach Maï, à Hanoi. Il effectue également des opérations et des séjours au Laos, au Siam et au Cambodge.

 

Après la défaite de 1940, l’Indochine française est restée fidèle au régime de Vichy. Sous le commandement de l’amiral Decoux, la politique locale consiste à temporiser face à des ennemis – mais « compréhensifs » à l’égard de l’Etat français ouvertement collaborationniste – qui occupent partiellement le Tonkin. Cinq ans plus tard, devant l’avance des Alliés en Europe, et dans une volonté jusqu’au-boutiste, les Japonais décident un coup de force : ils incitent les Vietnamiens à proclamer leur indépendance et envahissent toutes les villes indochinoises. Le 9 mars 1945, Charles Richez subit l’assaut des troupes ennemies et est, comme ses compagnons d’infortune, enfermé dans la citadelle d’Hanoï. Les 60.000 soldats français, répartis dans de multiples petites garnisons, ne peuvent pas grand-chose et sont rapidement débordés. Des milliers d’européens, militaires et civils confondus, sont massacrés. Et ce, « sous les yeux des Vietnamiens, qui comprennent à cet instant que la France est loin d’être invincible » indique la journaliste Brigitte Friang, dans ses ouvrages sur la Guerre d’Indochine.

 

Dans les jours qui suivent ce coup de force, Charles Richez est envoyé au camp de Hoa Binh, appelé « Camp de la Mort », car seulement quelques détenus réussissent après des années de captivité à regagner la Mère patrie. Le 8 juin 1948, Monsieur Durand-Reville, rapporteur de la commission de la France d’Outre-mer, prononce ces paroles : « La faim, le paludisme, la dysenterie firent de terribles ravages dans les camps de détenus dont les plus sinistres incontestablement furent ceux de Hoa-Binh, aux confins du delta tonkinois et de la Moyenne-région. Hoa-Binh, lieu d’enfer où furent envoyés à partir du mois d’avril 1945 près de 4.000 détenus, hommes de troupes et officiers subalternes ».

 

Retour en France.

 

Libéré à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Charles Richez regagne la Métropole où, peu à peu, il se rétablit. Il est engagé à la Direction Technique et Industrielle de l’Aéronautique du Ministère de l’Air en tant qu’ingénieur au Service de la Production Industrielle. Il y poursuit sa carrière pendant 17 ans. Il remplit des missions importantes, entre autres au moment de la Guerre d’Algérie, ce qui lui vaut les félicitations du Délégué ministériel pour l’Armement. De cette époque date également son installation à Issy-les-Moulineaux.

 

En 1960, il intègre la Société des Avions Marcel Dassault où il termine son expérience professionnelle, en 1979, en tant que Chef de Département des Avions en Service. Il contribue, au début des années 1970, à introduire l’informatique dans ce service.

 

A la retraite, Charles Richez reste actif, notamment au sein de la Fondation Charles de Gaulle et d’autres associations comme les Vieilles Tiges et les Vieilles Racines, ou encore le Tomato Club.

 

Le Club du Tomato.

 

Charles Richez était Chevalier de la légion d’Honneur, Médaille militaire, Médaille de l’aéronautique, Médaille des Arts, Sciences et Lettres. Il était donc un pilier du Club du Tomato, association aéronautique.

 

L’existence du club remonte à la Première Guerre mondiale, quand les pilotes rencontraient les ingénieurs pour discuter des améliorations à apporter à ces « drôles d’engins volants ». Connu pour ses déjeuners du vendredi, le Club du Tomato prend ce nom, dans les Années 30, quand des membres, reçus aux Etats-Unis, se voient offrir du jus de tomate en guise d’apéritif par leurs hôtes, prohibition oblige !

 



 

 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine