Publié le 19 Août 2023

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Casimir Stachurski, né le 7 février 1935 à Paris, sergent au 59e bataillon du Génie, est tué au cours d’une « opération de maintien de l’ordre », selon les termes employés à l’époque, le 4 décembre 1957.

Le 22 janvier 1958, il est déclaré Mort pour la France. Il est l’un des 16 tués en Algérie et au Maroc de la ville d’Issy-les-Moulineaux.

Le 24 décembre 1957, ses copains du 59e BG ont fêté Noël sans lui…

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Casimir Stachursky.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Site Copains d’avant pour le crédit photographique.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 15 Août 2023

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

A la suite de l’article sur la famille Mirlesse, et publié sur notre site en date du 9 avril 2023, Véronique Mirlesse, petite-fille de Lew et fille d’Albert, nous a apporté des informations complémentaires sur l’histoire familiale.

Ces informations montrent, mieux que nous l’avions fait, la vie puis le rôle de Lew Mirlesse pendant la Seconde Guerre mondiale. Les voici.

 

Léon Mirlesse est né le 3 avril 1881 à Kichinev, en Bessarabie, aujourd’hui Moldavie, de Akim (médecin, en garnison dans cette province) et Rebecca, née Lounbelk. Peu de temps après, son père étant muté au Turkestan (1er intendant de l’Hôpital militaire de Samarkand), Léon Mirlesse fait ses études secondaires à Tachkent (capital de l’Ouzbékistan). Elevé dans une famille de 14 enfants – 7 garçons et 7 filles – empreinte de discipline militaire, il entretient une bonne entente avec la population ouzbèque musulmane locale.

A la fin de ses études secondaires, il passe le concours d’entrée à l’Institut polytechnique de Kiev (appelé Polytechnicum et aussi dit de l’Empereur II) et à la sortie de cette école, Léon fait un stage aux usines Poutilov de Saint-Pétersbourg, fabricants de locomotives et autres matériels ferroviaires. Le Polytechnicum, comme les usines Poutilov, étaient, à l’époque, des centres de ferment révolutionnaire. Proche du Mouvement Minchevik, qui militait pour une monarchie parlementaire, Léon Mirlesse, après la révolution manquée de 1906, est arrêté et emprisonné à Moscou. Entre temps, il s’était marié avec Vera Mirmovith.

Libéré, Léon Mirlesse choisit la France, pays de liberté et de l’accueil pour tous ceux qui, dans leur pays d’origine, étaient poursuivis pour leur opinion politique. Il reprend ses études et entre à l’Institut Electrotechnique de Toulouse, dont il sort en juillet 1909, avec d’excellentes notes. Sa femme le rejoint à Paris, après avoir terminé et obtenu le 1er prix de piano du Conservatoire de Vienne.

Pendant la guerre de 1914-1918, dispensé du service militaire en Russie, pas encore naturalisé Français, et voulant ardemment servir la France, il travaille au Centre d’Essais des Moteurs de Chalet Meudon.

Léon Mirlesse, ingénieur, travailleur acharné, est essentiellement un chercheur et un inventeur. Une de ses principales inventions, le Pantofag, consiste en un appareil que l’on pouvait monter en amont de l’alimentation d’un moteur à explosion pour lui faire absorber des huiles lourdes, minérales ou végétales. Il est le dépositaire de différents brevets dans le domaine de la combustion des moteurs, l’étude de frein à action progressive sans blocage, techniques qui seront reprises plus tard par d’autres. Des grandes marques automobiles lui confient des essais de prototype et de rechapage de moteurs.

Plus tard, il travaillera également avec son fils, Albert, sur le problème du givrage des ailes d’avion, qui trouvera son utilisation pendant la Seconde Guerre mondiale. A la société Compar, située au 53 rue Hoche à Issy-les-Moulineaux, Léon Mirlesse travaille sur ces différentes techniques.

Le 4 février 1930, par décret publié au Journal officiel et sous le N°1753-30, Léon Mirlesse est naturalisé Français.

Président de l’Association des Ingénieurs Russes à Paris, toujours en contact avec les Services Techniques de l’Aéronautique, Léon Mirlesse installe un petit bureau d’études, avec planche à dessins, dans une chambre de bonne au 6e étage de l’immeuble qu’il occupe au 9 rue Branly, à Issy-les-Moulineaux.

Le 20 avril 1940, il est « requis civil » en qualité de « chef d’îlot » (N°26) pour la commune d’Issy-les-Moulineaux. Sous les bombardements, il exercera cette fonction avec la plus grande conscience et le plus grand dévouement.

Par une loi du 22 juillet 1940, du fait de l’Etat français, la nationalité française de Léon Mirlesse lui est retirée. Le 21 avril 1942, par ordre de la Préfecture de police, il est relevé de ses fonctions de « chef d’îlot ». Quelques jours plus tard, la Gestapo se présente à la concierge de l’immeuble du 9 rue Branly. Juif, apparenté communiste, Léon Mirlesse est appréhendé. Il est seul, son épouse étant au marché. La concierge a suivi les instructions que l’ingénieur a communiqué il y a peu : venir le trouver directement dans son bureau afin que son épouse ne soit pas inquiétée. Il est conduit à la prison de Fresnes. Sa femme va le voir plusieurs fois. Au moment de la quitter, il lui place un message dans le creux de la main. Visité par les Quakers, ceux-ci lui donnent, à sa demande, un manuel pour apprendre l’allemand, qu’il se met, selon son habitude, à étudier avec acharnement.

Léon Mirlesse est fusillé le 2 octobre 1943 au Mont Valérien, avec un groupe important d’otages (NDLR : 50 otages sont fusillés en représailles à l’assassinat de Julius Ritter, responsable allemand du Service de la main d’œuvre en France. Assassinat signé des FTP-MOI, par Célestino Alfonso et Marcel Rajman (d’Issy eux aussi – Se reporter à l’article les concernant sur ce site). Avant l’exécution, ces derniers, regroupés dans une chapelle (qui sera plus tard baptisée du nom de « chapelle des Fusillés »), gravent leurs noms sur les murs (voir la photographie). Léon y inscrit : « Mirlesse ». Ces inscriptions, d’abord protégées par une plaque de verre, seront peu à peu effacées par l’humidité. Il n’en reste que quelques-unes, à peine lisibles.

Son nom est inscrit au Yad Vashem, à Jérusalem.

Son fils, Albert Mirlesse, qui avait été le 53e à rejoindre le général de Gaulle à Londres, retrouvera à son retour en 1945 l’appartement désert. Sa mère avait été recueillie par le pasteur protestant André Hammel, dans sa maison de repos « Béthanie », de Saint-Jean-aux-Bois, commune de l’Oise. Le nom d’André Hammel est inscrit en 1992 sur le mur des Justes de France.

 

 

Sources :

  • Archives de la famille Mirlesse. Le Souvenir Français tient à remercier Véronique, Denis, Pierre et Sabine Mirlesse pour leur contribution et la transmission de ces informations, reprises in extenso dans ce nouvel article.
  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier et social – Site Mont-Valerien.fr

Site sur l’escadrille Normandie-Niemen : https://www.rc230-normandieniemen.com/historique

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

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