Publié le 28 Mars 2015

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Biographie.

De tous les personnages de la Commune de Paris, Louise Michel est la première femme à avoir triomphé de la conspiration du silence et de l’oubli. Combattante, oratrice, éducatrice, poète, accusée transformant les tribunaux en tribune, elle campe un personnage qui servira de référence à toutes les révolutionnaires d’idéologies diverses depuis la fin du 19e Siècle jusqu’à nos jours.

Louise Michel naît à Vroncourt (Haute-Marne), le 29 Mai 1830. Fille d’une servante, elle est née au château appartenant à la Mr et Mme Demahis qui l’éduquent dans la connaissance des Lumières et le souvenir de la Première République. Cette éducation lui fera prendre conscience d’abord de l’injustice, puis de la nécessité de la combattre.

En 1853, elle devient institutrice mais elle refuse de prêter serment à l’Empereur Napoléon III. Elle enseignera donc dans des écoles « libres », c’est-à-dire sans lien avec le pouvoir, d’abord en Haute-Marne, puis à Paris à partir de 1856. Ses méthodes pédagogiques s’inspirent de quelques grands principes : l’école doit être pour tous, pas de différence entre les sexes, nécessité d’une éducation à la sexualité, l’enseignant doit en permanence accroître son savoir.

Sur ces idées, elle rencontre tout ce que Paris compte de républicains et l’avant-garde socialiste.

En 1870, après la défaite de Napoléon III, Louise Michel se bat pour une République démocratique, inspirée de la Convention de l’an II, et sociale dans le prolongement de juin 1848. Elle sera de tous les combats pour la défense de Paris et pour réclamer l’élection de la Commune. Elle préside le Comité de vigilance des femmes de Montmartre.

Le 18 Mars 1871, elle est au premier rang des femmes de Montmartre qui mettent en échec la tentative de Thiers de s’emparer des canons de la Garde Nationale.

Pendant la Commune, elle combat dans la Garde nationale. Elle se bat sur les barricades de la Semaine sanglante. Le 24 mai, sa mère ayant été prise en otage par les Versaillais, elle se constitue prisonnière. Elle connaîtra l’horreur des prisons de Satory et des Chantiers à Versailles.

Le 16 Décembre, elle passe devant un Conseil de guerre qu’elle transforme en tribune pour la défense de la révolution sociale. Elle est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle est incarcérée à la prison d’Auberives en (Haute-Marne), jusqu’à son départ pour la Nouvelle Calédonie le 24 août 1873 où elle arrive le 8 décembre.

Au bagne, elle reprend son travail d’institutrice auprès des Canaques. Elle les approuve quand ils se révoltent contre la colonisation. Elle se prend de sympathie pour les Algériens déportés après leur révolte de 1871.

Libérée après la loi d’amnistie du 12 Juillet 1880, elle revient en France où elle débarque à Dieppe le 9 Novembre et est accueillie triomphalement à Paris, gare Saint-Lazare.

Elle reprend son action révolutionnaire marquée par sa fidélité aux idéaux de la Commune de Paris. Elle est devenue anarchiste pendant sa déportation ce qui ne l’empêche pas d’entretenir des relations courtoises avec ses anciens compagnons d’armes engagés dans la propagation du socialisme. Jusqu’à la fin de sa vie elle ira de ville en ville porter la parole révolutionnaire ce qui lui vaudra de séjourner à nouveau en prison à plusieurs reprises.

Elle décède le 9 janvier 1905 à Marseille après une ultime réunion publique. Le 21 janvier 1905, une foule considérable suit son cortège funèbre de la gare de Lyon à Paris jusqu’au cimetière de Levallois où elle est inhumée a côté de sa mère.

A Issy-les-Moulineaux.

Louise Michel dans La Commune, Histoire et Souvenirs parle de son passage à Issy : « Le fort est magnifique, une forteresse spectrale, mordue en haut par les Prussiens et à qui cette brèche va bien. J'y passe une bonne partie du temps avec les artilleurs… Voici les femmes avec leur drapeau rouge percé de balles qui saluent les fédérés ; elles établissent une ambulance au fort, d'où les blessés sont dirigés sur celles de Paris, mieux agencées… Moi, je m’en vais à la gare de Clamart, battue en brèche toutes les nuits par l’artillerie versaillaise. On va au fort par une petite montée entre les haies, le chemin est tout fleuri de violettes qu’écrasent les obus… ». Puis, plus loin : « Il y a eut à Clamart une escarmouche de nuit dans le cimetière, à travers les tombes éclairées tout à coup d’une lueur… Je revois tout cela comme un songe dans le pays du rêve, du rêve et de la liberté ».

Deux chants.

1 – Le Chant des captifs (écrit en Nouvelle-Calédonie)

Ici l'hiver n'a pas de prise,

Ici les bois sont toujours verts ;

De l'Océan, la fraîche brise

Souffle sur les mornes déserts,

Et si profond est le silence

Que l'insecte qui se balance

Trouble seul le calme des airs.

Le soir, sur ces lointaines plages,

S'élève parfois un doux chant :

Ce sont de pauvres coquillages

Qui le murmurent en s'ouvrant.

Dans la forêt, les lauriers-roses,

Les fleurs nouvellement écloses

Frissonnent d'amour sous le vent.

Viens en sauveur, léger navire,

Hisser le captif à ton bord !

Ici, dans les fers il expire :

Le bagne est pire que la mort.

En nos cœurs survit l'espérance,

Et si nous revoyons la France,

Ce sera pour combattre encor !

Voici la lutte universelle :

Dans l'air plane la Liberté !

A la bataille nous appelle

La clameur du déshérité !...

L'aurore a chassé l'ombre épaisse,

Et le Monde nouveau se dresse

A l'horizon ensanglanté !

2 – La Chanson des prisons

Quand la foule, aujourd’hui muette,

Comme l’Océan grondera,

Et qu’à mourir elle sera prête,

La Commune se relèvera.

Nous reviendrons, foule sans nombre,

Nous viendrons par tous les chemins,

Spectres vengeurs sortant de l’ombre,

Nous viendrons nous serrer les mains.

Les uns pâles, dans les suaires.

Les autres encore sanglants.

Les trous de balles dans leurs flancs.

La mort portera les bannières.

Le drapeau noir, crêpe de sang,

Et pourpre, fleurira la terre

Libre, sous le ciel flamboyant

 

 

 

 

Sources :

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871

Publié le 21 Mars 2015

 

Les parachutistes de la France libre, et notamment ceux du Special Air Service, comptent parmi les soldats les plus admirés et les plus honorés de la Seconde Guerre mondiale. Leur devise, Who dare wins, Qui ose gagne, est mondialement connue et résonne comme une sorte de mantra lors de nombreuses cérémonies patriotiques. Pourtant, force est d’admettre qu’au-delà de cette impression générale, de ce vernis qu’apportent les flonflons commémoratifs, c’est plutôt l’inconnu – ou presque – qui domine.

La bibliographie concernant ces hommes n’est pas très conséquente, même s’il convient de saluer le travail d’éditeurs indépendants, tel l’isséen Alain Bétry, longtemps photographe à Historia qui a lancé la maison d’édition Atlante (www.atlante-editions.fr ) et dont l’un des principaux ouvrages est celui d’Edgar Tupet-Thomé sur le sujet. Mais dans l’ensemble, les livres de référence, comme celui de David Portier (Les parachutistes SAS de la France Libre, Editions Nimrod, 2010) sont aujourd’hui quasiment introuvables, sauf à dépenser une fortune sur les réseaux sociaux organisant le marché des livres d’occasion. Pire, de véritables légendes comme Pierre-Louis Bourgoin ou Pierre Marienne, pourtant tous deux Compagnons de la Libération (comme Tupert-Thomé), attendent encore leur biographe de référence.

En définitive, en Bretagne, tout ce passe comme si l’élan historiographique des années 1970, parfaitement symbolisé par les thèses fondatrices de Christian Bougeard sur les Côtes d’Armor et de Jacqueline Sainclivier sur l’Ille-et-Vilaine, n’avait pas été suivi des faits.

Dans ces conditions, commet s’étonner que des parcours plus anonymes, tels que celui de René Le Touzic, nous soient aujourd’hui encore très méconnus ? Ce marin naît à Damgan, dans le Morbihan, en 1916 et profite d’une escale en Angleterre pour rejoindre les Forces Françaises Libres, en mars 1943. Nous ne savons rien ou presque de son environnement socioculturel et ignorons tout des motivations qui l’on conduit à contracter un tel engagement.

Breveté parachutiste cinq mois plus tard, René Le Touzic est affecté au 4e SAS et saute lors des opérations qui, en Bretagne, s’intègrent dans le cadre du déroulement de l’Opération Overlord. Plus précisément, c’est sur la base Samwest, en forêt de Duault, dans les Côtes d’Armor, qu’il est parachuté le 9 juin 1944. Mais c’est dans le Morbihan que son destin bascule puisque, chargé d’une mission de liaison avec la base Dingson, il est arrêté à Guillac lors d’une descente allemande destinée à capturer le commandant Bourgoin. Emmené à Josselin et torturé pendant plusieurs jours, René Le Touzic est fusillé sans avoir livré une seule information, le 3 août 1944, quelques heures seulement avant la Libération, comme un symbole de la répression aveugle menée par les nazis.

Là s’arrête le travail du biographe de René Le Touzic, faute d’archives ou de témoignages le concernant. Pourtant, le processus de mémoire se poursuit puisqu’en avril 2012 le Souvenir Français dépose une demande sur le bureau du maire de Damgan pour qu’une voie soit dénommée en l’honneur de René Le Touzic, natif de la commune.

Cette plaque a été inaugurée le 24 janvier 2015, à 11h00.

Sources :

  • Site www.enenvoir.fr – Article d’Erwan Le Gall.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Atlante Editions dirigées par Alain Bétry.
  • Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch Editeur.

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Publié le 7 Mars 2015

Messe à la mémoire des isséens morts en Algérie.

Le samedi 21 mars 2015, en l’église Saint-Bruno, le Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux participera, à 10h00, à la messe à la mémoire des Isséens morts pour la France, ou en Service Commandé, pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie. Leurs noms sont les suivants :

  • André Bernheim, avril 1957.
  • Jean Brulin, décembre 1960.
  • Pierre Essayan, novembre 1958.
  • Gérard Flament, mai 1958.
  • Roland Fortin, septembre 1959.
  • Claude Franck, juillet 1956.
  • Jean Gosselin, septembre 1961.
  • Jean Henry, décembre 1960.
  • Roger Langlois, août 1956 (Tunisie).
  • André Lemoine, mai 1956 (Maroc).
  • Thang Giung Nguyen, mars 1962.
  • Georges Pinchaud, novembre 1958.
  • Jacques Prieur, juin 1958.
  • Georges Segard, juin 1956.
  • Belcacem Slimani, mars 1961.
  • Casimir Stachurski, décembre 1957.
  • Dominique Verley, juin 1957.

Mort en Service Commandé aérien dans le secteur d’Oran en 1959 : l’officier de l’armée de l’air le lieutenant Jean-Pierre Pouillien.

Cette messe sera suivie du fleurissement des tombes des Morts en Algérie.

Auparavant, une cérémonie se déroulera le jeudi 19 mars 2015 à 10h00, place du 19 mars 1962 (face au 33bis de la rue Jean-Pierre Timbaud).

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Publié le 7 Mars 2015

Le nouveau site du Souvenir Français d'Issy.

Notre plateforme d’hébergement ayant procédé à une évolution majeure de ses outils et de ses versions logicielles, nous avons décidé d’en profiter pour rénover totalement notre site web.

Nous avons souhaité une plus grande lisibilité des textes en ne plaçant que les titres et les premiers mots de chacun d’entre eux.

Vous retrouverez toutes les catégories (1870-71 ; Issy d’antan ; Première et Seconde Guerres mondiales ; Indochine ; Algérie ; Associations ; Commémorations) que vous aviez avant. Toutes les archives sont là également.

Les albums photos sont placés dans la catégorie « Pages » ; certaines photos sont « de travers » car elles ont été prises à la verticale. Il convient de cliquer sur lesdites photos pour qu’elles apparaissent normalement. Un nettoyage sera fait au fur et à mesure pour supprimer ces clichés.

Voilà : Nous espérons que ce nouveau site vous conviendra et qu’il vous apportera toujours autant d’intérêt dans la découverte d’histoires locales, nationales et même internationales !

CDT (RC) Frederic Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint pour les Hauts-de-Seine

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