Au capitaine Maigret.
Publié le 18 Septembre 2021
Le 2e RMTZ au fort de Souville.
Ce régiment est formé le 20 septembre 1914 avec des éléments venant du Maroc. En réserve de la 6e armée, il est composé du 2e bataillon du 4e régiment de zouaves, du 3e bataillon du 3e tirailleurs et du 1er bataillon du 9e tirailleurs. Etablit à Sète à la fin de l’année 1914, l’unité prend son nom définitif et devient donc 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs (2e RMZT).
En 1915, le régiment est affecté au secteur de la tranchée de Calonne (là où l’écrivain Alain Fournier fut tué septembre 1914). Le chef de corps du 2e RMTZ, le lieutenant-colonel Cornu, y trouve la mort le 29 avril. Par la suite, l’unité est transférée non loin de là, à Verdun, du 25 février au 8 mars 1916, puis au fort de Souville.
Ce fort est l’une des constructions de la place fortifiée de Verdun, situé sur la commune de Fleury-devant-Douaumont. Construit à partir de 1876, à 396 mètres d’altitude, c’est un fort de première génération qui fait partie du premier secteur des deux ceintures autour de Verdun. Il est situé au sud du fort de Douaumont et au sud-ouest du fort de Vaux ; il sert de poste de commandement avec un central téléphonique. A partir du printemps 1916, le fort de Souville est l’un des enjeux de la bataille de Verdun. Les engagements sont presque quotidiens. Et en juillet 1916, les soldats français de la 128e division d’infanterie tiendront héroïquement face au pilonnage de l’artillerie allemande, au gaz, et à la charge, à la baïonnette, des Allemands (140e régiment de Prusse-Orientale).
Le capitaine Maigret.
Marcel Maigret est né à Faremoutiers, en Seine-et-Marne, le 29 juillet 1878. Isséen, militaire de carrière, il intègre Saint-Cyr et est de la promotion d’In-Salah (1899-1901). Il participe à la Première Guerre mondiale, après avoir connu une brillante carrière coloniale en Afrique du Nord. Il a été des campagnes d’Oujda et du Haut-Guir. Officier du Nicham Iftikar (ordre tunisien), il est aussi titulaire de la médaille Coloniale, chevalier de la Légion d’honneur et croix de Guerre avec palme et étoile.
Le capitaine Maigret est tué à l’ennemi le 16 mai 1916, au fort de Souville. Il reçoit une citation : « Brillante conduite au feu par son courage et l’exemple qu’il donne à tous. A été grièvement blessé ».
Son corps repose à la nécropole nationale du Faubourg Pavé, dans le carré des officiers.
Le Faubourg Pavé.
Situé sur la commune de Verdun, cette nécropole regroupe les corps exhumés des cimetières de Belrupt, de la Caserne Chevert et d’Eix-Abaucourt, ainsi que des soldats tués lors du second conflit mondial. Mais la nécropole est également connue pour avoir reçu les corps des sept soldats français inconnus venus de tout le front de bataille. Le Souvenir Français a d’ailleurs placé une plaque de marbre sur laquelle on peut lire : « Le 9 novembre 1920, huit soldats français inconnus exhumés dans tous les secteurs du front en des endroits gardés secrets furent réunis à la citadelle de Verdun pour une glorieuse veillée funèbre. Le 10 novembre, en présence de M. Maginot, ministre des Pensions, l’un d’eux fut désigné par le sort pour recevoir à Paris, sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile, les honneurs suprêmes. Les sept autres, confiés à la ville de Verdun, montent ici, au pied du drapeau, leur dernière garde se dressant en rempart devant la cité inviolée et faisant leur la devise du soldat de Verdun : « On ne passe pas ». Passant, salue bien bas. Ici repose peut-être ton père, ton fils, ton frère, ton ami, mort quelque part en France au cours de la Grande Guerre ».
Sources :
- Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle du capitaine Maigret avec les contributions d’Olivier Schlienger, d’Elisabeth de Montmarin, de Jérôme Charraud.
- Site de la ville d’Issy-les-Moulineaux : www.issy.com
- Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
- André Castelot et Alain Decaux : Histoire de la France et des Français, Larousse.
- Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.