premiere guerre mondiale

Publié le 12 Octobre 2008



Michael Savelieff.


Au fond du carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, non loin d’un Alsacien-lorrain, d’une infirmière belge et d’un tirailleur sénégalais, gisent les restes de Michael Savelieff, soldat russe, décédé le 7 janvier 1919. Il fait partie de ces Morts pour la France, non natifs ou non répertoriés sur la commune, car décédés des suites de leurs blessures dans l’Institut Saint-Nicolas, alors réquisitionné et transformé comme hôpital militaire provisoire.


Les Alliés manquent d'hommes.

En août 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, les données démographiques sont simples : la France, avec une population de 39 millions de personnes, aligne une armée de 800.000 hommes. Ce qui est une proportion considérable, car les anciennes classes ont toutes été rappelées et la durée du service militaire a été portée à trois ans. Il s’agit d’engager un maximum de soldats dans une guerre rapide. « Aux vendanges, nous serons rentrés » entend-on un peu partout. Mais, de son côté, l’Allemagne, avec une population de 67 millions, n’a mobilisé que les jeunes classes, soient plus de 1.000.000 hommes. Cela représente environ vingt divisions de plus que l’Armée française. Qui plus est, le Reich a la capacité à mobiliser encore autant d’hommes en faisant appel aux réservistes.

Le premier allié de la France est l’Armée anglaise. En 1914, le Corps expéditionnaire britannique n’est que de 70.000 hommes (ses effectifs augmenteront avec les années) ; par contre, l’Empire peut compter sur ses colonies (Indes, Nigéria, Kenya) et ses dominions : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Terre-Neuve. L’est et le nord de la France se trouvent être les champs de bataille principaux ; toutes ces armées vont donc se croiser et s’affronter sur ces terres.

Les premiers combats sont parmi les plus violents. A la fin de l’année 1914, les armées belges, anglaises et françaises ont déjà perdu plus d’un million d’hommes, principalement des Français. Une bataille comme celle de la Marne, qui se déroule du 6 au 9 septembre 1914, représente plus de 80.000 morts dans les rangs français. Il n’est pas rare qu’une attaque, locale, se solde par 5.000 tués…

De leur côté, les Allemands n’ont perdu que 675.000 hommes.

Le recrutement d’effectifs supplémentaires est donc vital si les Alliés veulent vaincre le Reich. L’Armée britannique se renforce et tente, en 1915, avec l’Expédition des Dardanelles, d’ouvrir un nouveau front. L’Armée française fait appel à ses colonies. Des milliers d’hommes arrivent d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, d’Afrique Equatoriale Française et d’Afrique Occidentale Française.

L'appel à l'Armée russe.

Pour battre les Empires Centraux (Reich allemand et Empire Austro-hongrois), les Alliés comptent également sur l’immense Armée russe. Celle-ci est aux prises sur le front Est avec l’ensemble des armées ennemies. L’Armée russe est forte de plus de 5 millions d’hommes (armées d’active et réservistes). Les capacités semblent infinies. Mais cette armée cache de lourdes lacunes : pour une grande partie, elle est composée de paysans sans formation militaire, mal armés et mal équipés.

La France décide donc d’approcher son allié et de lui demander une aide par l’envoi de troupes. Dans le courant du mois de décembre 1915, le généralissime Joffre, commandant en chef de l’Armée française, fait envoyer une délégation de parlementaires auprès du tsar Nicolas II. Celle-ci est menée par Paul Doumer, sénateur et futur président de la République. La France souhaite obtenir 40.000 hommes par mois pour combler les pertes d’effectifs. En échange, elle s’engage à livrer de grandes quantités d’armes et plus de 450.000 fusils. Finalement, Nicolas II accepte la transaction mais se sont seulement 45.000 soldats russes qui sont envoyés pour appuyer les forces alliées : deux brigades sont envoyées en France (elles voyagent depuis l’extrême est de la Russie – Vladivostok – et débarquent à Marseille en passant par le canal de Suez) ; deux autres brigades sont envoyées sur le front des Balkans pour aider les corps expéditionnaires britanniques et français.

Après le défilé d’arrivée à Marseille et une formation militaire avec la fourniture d’équipements (dont un casque français sur lequel a été ajouté un aigle bicéphale), les soldats sont envoyés en Champagne et se battent courageusement dans les secteurs de Suippes et d’Aubérive. Au début de l’année 1917, les deux brigades attaquent et remportent le Fort de la Pompelle, près de Reims, puis, en avril, elles participent à l’offensive – et l’échec cuisant – du Chemin des Dames, déclenchée par le général Nivelle, nouveau chef de l’Armée française. Dans cette boucherie, les brigades russes perdent près de 5.000 soldats, sur les 19.000 engagés.

Les conséquences de la Révolution bolchévique.

Entre-temps, en février 1917, la Révolution bolchévique a été déclenchée par Lénine à Saint-Pétersbourg. Dilemme des ex-soldats du tsar : doivent-ils rejoindre la mère patrie et cesser les combats ou doivent-ils rester fidèles à Nicolas II et continuer la lutte aux côtés des Français (les négociations de paix entre les Empires Centraux et la Russie sont engagées en décembre 1917) ? Pour éviter une contamination des troupes françaises, il est décidé de partager les deux brigades : la 1ère, plutôt « rouge » est envoyée dans un camp militaire, la Courtine; la 2ème, plutôt loyaliste, est dirigée sur Felletin, également dans le département de la Creuse. Placer les deux divisions dans des camps proches est une erreur.

A La Courtine, les Russes pro-Lénine créent des comités bolchéviques et exigent le retour immédiat en Russie. Ils essaient également de rallier les Russes loyalistes. Le camp est transformé en une faction autogérée. L’Ukrainien Globa prend la tête du mouvement. Les soldats russes profitent également de leur isolement pour fraterniser avec les populations locales et coopèrent aux travaux des champs. Effrayé à l’idée que les idées bolchéviques ne contaminent la population, l’Etat-major de l’Armée française envoie plus de 3.000 hommes pour mater la rébellion. Les populations civiles sont évacuées le 12 septembre 1917 à la périphérie du camp, et le surlendemain, La Courtine est pilonnée à coups de canon. Rapidement matés, au prix de 150 morts, les soldats russes se rendent. Globa est arrêté.

Des Russes s'installent en France, et dans nos colonies.

L’épilogue de cette aventure consiste en l'engagement de près de 400 officiers et sous-officiers tsaristes dans l’Armée française. 11.000 hommes sont intégrés aux compagnies de travail (chemins de fer ; logistique ; armement…). Pour 5.000 autres Russes, réfractaires, c’est la direction de l’Algérie et le placement dans les fermes ou, souvent, ils remplacent les fellahs envoyés au front. En 1920, certains soldats russes sont autorisés à rentrer en Russie bolchévique. D’autres s’installent en France, et d’autres encore restent en Algérie.

Les tombes des soldats russes se trouvent principalement dans le cimetière militaire de Saint-Hilaire-le-Grand ; il y en a également à Cerny et Pontavert. Il y a plusieurs Savelieff dans le cimetière militaire de Saint-Hilaire-le-Grand. L’une de ces tombes ne porte que le nom de famille. Michel Savelieff et l’inconnu ne ferait-il qu’un ?

 

Défilé des soldats russes dans les rues de Marseille, en 1916.

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Publié le 19 Mars 2008

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Lazare Ponticelli en 2008.

 

 

A la déclaration de la guerre, en août 1914, de nombreux étrangers (plus de cinquante nationalités) se pressent devant les bureaux de recrutement. Les sentiments patriotiques sont très vifs. Il est question de « revanche » sur la Guerre franco-prussienne de 1870-1871 ; de défense du monde libre face aux appétits des empires centraux (allemand et Austro-hongrois). Beaucoup de jeunes gens veulent aider la patrie des Droits de l’Homme, pour laquelle ils travaillent, au sein de laquelle ils vivent ou simplement par sentiment de solidarité. Ainsi, des Américains vont s’enrôler dans ce qui va devenir l’Escadrille Lafayette, en témoignage du souvenir du général français lors de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis, en 1781. Des Italiens, souvent des Garibaldiens, s’engagent également. Ils veulent suivre l’exemple de leur héros qui a combattu pour la France en 1870-1871, en remerciements de ce qu’elle avait fait dix ans auparavant pour l’unité italienne. Des Russes, par amitié pour la France, au titre de la Triple Entente (avec l’Angleterre) font de même. Des Arméniens de France, en guise de reconnaissance pour le pays, s’engagent. Avec l’écrivain italien Riciotto Canudo, le poète suisse Blaise Cendras lance un appel aux artistes étrangers qui vivent en France. Lui-même devient volontaire dans l’armée française. Tous ces étrangers sont naturellement versés dans la Légion étrangère.

 

En 1914, quatre régiments de marche (RM) sont formés au sein des deux Régiments étrangers (RE) : les 1ER, 2ème, 3ème et 4ème des 1er et 2ème RE. Les anciens légionnaires, qui ont servi en Algérie, à Sidi-Bel-Abbès et Saïda, où ces unités sont implantées, sont chargés d’intégrer et de former les nouveaux venus. Ce qui ne va pas sans mal : bon nombre des « bleus » n’ayant jamais subi d’entraînement militaire.

 

C’est le chemin que suit Lazare Ponticelli, italien vivant en France, en 1914. Il triche sur son âge (il a 16 ans) et rejoint la Légion, au 4ème du 1er RE. Blaise Cendrars fait de même (mais il a déjà 27 ans), au 2ème RM du 1er RE. Quant à Antonin Erneswecker, il quitte son domicile d’Issy et signe dans le département de la Seine son engagement dans les mêmes unités. Il a 28 ans.

 

 

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Portrait de Blaise Cendras par sa fille Miriam à Londres en 1940.

 

 

 

Les deux Régiments Etrangers sont appelés en 1914 et en 1915 à combattre en Champagne. Le 2ème RM du 1er RE et le 2ème RM du 2ème RE relèvent, dans la région de Verzy, dans la Marne, des bataillons de Tirailleurs sénégalais. Albert Erlande écrit, dans « En campagne avec la Légion étrangère » : «  Les minnenwerfer (mortier), les mines, les grenades, la pluie, le froid, la boue sont autant d’épreuves qui s’ajoutent à la fatigue et au manque de sommeil. Les cuisines sont à trois heures de marche, la soupe et le ragoût arrivent glacés, rien pour les réchauffer ». Et pourtant, le 22 décembre 1914, le Régiment Etranger avance ses lignes de 1,5 km dans le bois des Zouaves, disputé depuis des semaines.

 

 

 

Le lendemain du jour de Noël 1914, en Argonne (est de la Champagne), dans le secteur de la vallée de Courte Chausse, les Garibaldiens du 4ème RM du 1er RE, donc de Lazare Ponticelli, sonnent la charge et enlèvent à la baïonnette trois lignes de tranchées allemandes. Ils capturent plus de cent prisonniers.

 

Lazare Ponticelli raconte comment il aide un soldat blessé et coincé entre les lignes : « Il hurlait : « Venez me chercher, j’ai la jambe coupée ». Je n’en pouvais plus. J’y suis allé avec une pince. Je suis d’abord tombé sur un Allemand, le bras en bandoulière. Il m’a fait deux avec ses doigts. J’ai compris qu’il avait deux enfants. Je l’ai pris et je l’ai emmené vers les lignes allemandes. Quand ils se sont mis à tirer, il leur a crié d’arrêter. Je l’ai laissé près de sa tranchée. Il m’a remercié. Je suis reparti en arrière, près du blessé français. Il serrait les dents. Je l’ai tiré jusqu’à nos lignes, avec sa jambe de travers. Il m’a embrassé et m’a dit : « Merci pour mes quatre enfants ». Je n’ai jamais pu savoir ce qu’il était devenu ».

 

En mars 1915, en raison des pertes élevées, les deux RE, épuisés, partent se reformer au sud de Clermont-en-Argonne, avant d’être dirigés sur Bar-sur-Aube. Le 23 mai 1915, l’Italie, bien que membre de la Triple Alliance avec les empires allemand et austro-hongrois, change de camp et déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Partant du principe que ses alliés étaient agresseurs en 1914, elle n’a pas d’obligation envers eux. Le départ d’un bon nombre de Russes, de Belges et d’Italiens ne laisse subsister, à l’été 1915, que deux Régiments de marche.

 

Lazare Ponticelli quitte la Légion étrangère, à regret, « la France est ma patrie » déclare-t-il. « Oui, mais ta nationalité est italienne ». Il est démobilisé de force et intègre les Chasseurs alpins dans un régiment stationné dans le Tyrol. Puis c’est le Monte Cucco, où les épreuves se multiplient : attaques, gaz moutarde, conditions épouvantables.

 

Lazare Ponticelli est blessé ; maintenu sur une civière par deux ambulanciers, il est opéré à vif, sans anesthésie. Quelques temps plus tard, il repart au front et se bat courageusement. Mais cette guerre le dégoûte : « Je tire sur toi mais je ne te connais même pas. Si seulement tu m’avais fait du mal ».

 

Pendant ce temps, le 2ème Régiment de Marche de la Légion étrangère se trouve embarqué dans une nouvelle histoire terrible : il doit reprendre les bois P16, P17 et P18 proches de la Ferme de Navarin (haut lieu de la Première Guerre mondiale, situé dans l’est de la Marne à côté de villages anéantis comme Tahure). Les Légionnaires attaquent. Ils sont aussitôt accueillis par les mitrailleuses allemandes. Ceux qui réussissent à passer sont attendus par les Allemands, armés de leurs baïonnettes. Plus de la moitié des officiers, sous-officiers et légionnaires sont morts. Le jeune écrivain américain Henry Farnsworth tombe ce jour-là également. Blaise Cendrars est blessé. Il perd sa main droite, sa main d’écrivain. Il est amputé au-dessus du coude. Pour écrire, il va devoir devenir gaucher et sa nouvelle identité va modifier le sens même de son œuvre.

 

Au cours de l’année 1916, le Régiment de Marche de la Légion étrangère est déplacé dans la Somme. L’objectif consiste, depuis le village d’Assevillers, à attaquer celui de Belloy-en Santerre, fortifiés par les Allemands. Les fortifications sont nombreuses, imprenables ; les positions de tirs sont truffées de mitrailleuses. L’ordre de lancer l’offensive est pourtant donné. C’est un nouveau massacre. En quelques heures le village est enlevé. A quel prix… Encore une fois, les légionnaires perdent un tiers de leur effectif. Pendant toute l’année les escarmouches et « coups » se multiplient. Le poète américain Alan Segeer tombe sous les balles allemandes le 4 juillet 1916, jour de l’indépendance de son pays d’origine. L’isséen Antonin Erneswecker survit à tous les engagements de l’offensive sur la Somme. Mais, le 9 décembre 1916, à l’occasion d’une escarmouche, il meurt, foudroyé par l’ennemi.

 

A la fin de la Première Guerre mondiale, Blaise Cendrars devient voyageur de l’écriture : poète, avec La Prose du Transsibérien et la petite Jehanne de France (1913) ; romancier, avec l’Or (1925) et Moravagine (1926), les Confessions de Dan Yack (1929), Emmène-moi au bout du monde (1956) ; auteur de récits autobiographiques avec La main coupée (1946) et Bourlinguer (1948) ; de nouvelles avec Histoires vraies (1937) et La Vie dangereuse (1938) ; des reportages : Rhum (1930 et 1934), Panorama de la pègre (1935), Hollywood Mecque du cinéma (1936). Il meurt le 21 janvier 1961 à Paris.

 

Lazare Ponticelli quitte l’armée italienne en 1918. Il rentre en France, s’installe au Kremlin Bicêtre, en Région parisienne, et créé, avec ses frères, une entreprise qui va devenir un groupe multinational réalisant, avec ses filiales, environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires et employant 7.500 personnes, dans les métiers de la construction, de l’entretien et de la maintenance industrielle. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il est naturalisé Français, veut s’engager une nouvelle fois. Trop âgé pour le service, il est renvoyé dans son entreprise ou l’Armée estime qu’il pourra être utile à l’effort de guerre. Ponticelli Frères est déménagé en Zone libre. Au moment de l’occupation de celle-ci, Lazare Ponticelli entre dans la Résistance. Après la guerre, il reprend ses activités et part en retraite dans les années 1960. Lazare Ponticelli rend son âme à Dieu le 12 mars 2008, à l’âge de 110 ans.

 

Il était le dernier des Poilus.

 

Et Antonin Erneswecker repose dans un petit cimetière de Picardie. 

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« Mais le cri le plus affreux que l’on puisse entendre et qui n’a pas besoin de s’armer d’une machine pour vous percer le cœur, c’est l’appel tout nu d’un petit enfant au berceau : « Maman ! Maman ! » que poussent les hommes blessés à mort qui tombent et que l’on abandonne après une attaque qui a échoué et que l’on reflue en désordre. « Maman ! Maman ! » crient-ils… Et cela dure des nuits et des nuits car dans la journée ils se taisent ou interpellent leurs copains par leur nom, ce qui est pathétique mais beaucoup moins effrayant que cette plainte enfantine dans la nuit : « Maman ! Maman ! »… Et cela va s’atténuant car chaque nuit ils sont moins nombreux… et cela va s’affaiblissant car chaque nuit leurs forces diminuent, les blessés se vident… jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un seul qui gémit sur le champ de bataille, à bout de souffle : « Maman ! Maman ! », car le blessé à mort ne veut pas encore mourir, et surtout pas là, ni comme ça, abandonné de tous… et ce petit cri instinctif qui sort du plus profond de la chair angoissée et que l’on guette pour voir s’il va encore une dernière fois se renouveler est si épouvantable à entendre que l’on tire des feux de salve sur cette voix pour la faire taire, pour la faire taire pour toujours… par pitié… par rage… par désespoir… par impuissance… par dégoût… par amour, ô ma maman ! » (in « La main coupée », Blaise Cendrars, Denoël, 1946). 

 


 

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Publié le 17 Février 2008

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Comme chaque année, le Comité d’Issy-les-Moulineaux participera aux commémorations de la bataille de Verdun. Celles-ci se dérouleront le samedi 23 février 2008, entre autres, au monument aux Morts pour la France du square Bonaventure Luca.

Sur ce monument figure le nom d’Adrien Patry, mort à Verdun le 13 mars 1916. 

Adrien Patry appartenait au 16ème bataillon de Chasseurs à pied, régiment d’élite, créé en 1854 à Grenoble. Il participe aussitôt à la guerre de Crimée (1854-1856) puis à l’expédition de Syrie (1860) et la campagne d’Algérie (1864-1866). Pendant la guerre de 1870, il se distingue à nouveau. 

A l’occasion de la Première Guerre mondiale, le "16", sous le commandement du Chef de bataillon Cheneble, est envoyé sur le terrain de la bataille de la Marne ; par la suite, il part pour la Belgique, pour prendre à l’ennemi une position essentielle : Ramscapelle. En 1915, c’est l’Argonne et l’attaque de l’Auberive, où le régiment est décimé. L’année suivante, le "16" est engagé dans la bataille de Verdun. C’est là qu’Adrien Patry tombe pour la France. Les combats se déroulent d’abord sur la rive droite de la Meuse, à Froideterre, Thiaumont puis sur la rive gauche dans les secteurs de Chattancourt et du Mort-Homme. Comme si cela n’était pas suffisant, le régiment est ensuite envoyé dans la Somme, pour prêter main-forte à l’Armée anglaise dans l’offensive de la Somme. 

En 1917, le 16ème BCP est affecté à Berr-au-Bac puis de nouveau à Verdun où il reçoit sa 4ème Citation à l’Ordre de l’Armée (7 citations au total ce qui lui vaut de porter – fait rarissime – la fourragère aux couleurs de la Légion d’Honneur). En 1918, le "16" est engagé dans les Ardennes, en Lorraine et en Champagne. 

Le "16" se distinguera également pendant le Seconde Guerre mondiale ; depuis, les actions se sont multipliées pour lui : Bosnie, Liban, Kosovo, Côté d’Ivoire, Guyane, Afghanistan, Centrafrique. 

La devise du 16ème BCP vient de ses Anciens de 14-18 : « 16ème Bataillon de Chasseurs à pied, 16ème bataillon d’acier ! ». 



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Publié le 30 Janvier 2008

 

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux est particulièrement important. Non pas que tous les natifs de la ville ayant donné leur vie pour la Patrie – plus de 1.500 soldats – y soient enterrés, mais parce qu’à l’occasion de la Première Guerre mondiale, l’Institut Saint-Nicolas servit d’hôpital militaire.L’Institut Saint-Nicolas a été créé en 1827 par l’abbé Bervanger (à l’époque l’établissement a le nom d’Œuvre de Saint-Nicolas) pour « l’instruction des jeunes garçons pauvres et délaissés ». Cette instruction est à la fois primaire et professionnelle et se double d’une instruction religieuse. L’institut se développe d’abord à Paris, dans le quartier de Vaugirard, puis dans les communes d’Issy, d’Igny et Passy Buzenval, comptant jusqu’à 2.500 élèves au début du 20ème siècle. 

 

L’arrivée à Issy remonte à 1843 : Saint-Nicolas s’installe d’abord dans l’ancien « Petit logis de Vaudétard » dont elle démolit les bâtiments en 1893 pour les remplacer par d’autres, plus fonctionnels.

 Aidé dans un premier temps par le vicomte Victor de Noailles, l’abbé de Bervanger obtient le soutien de l’archevêque de Paris, le cardinal Morlot. Le 27 août 1859, un décret impérial reconnaît l’Œuvre de Saint-Nicolas de Paris d’utilité publique. De ce fait, l’établissement se développe considérablement. Cet élan est stoppé par la Première Guerre mondiale : Saint-Nicolas est transformé en hôpital militaire (il le sera à nouveau pendant le second conflit mondial). 

Pendant 1914-1918, l’hôpital temporaire Saint-Nicolas accueille de nombreux blessés venant de toutes les parties du Front. Beaucoup de soldats ne survivent pas à leurs blessures. Pendant les quatre années du conflit, ce sont 507 hommes – dont quelques femmes, principalement infirmières – qui sont enterrés dans le cimetière communal : 191 dans le caveau collectif et 316 dans le Carré militaire. Quelques tombes sont insolites : un soldat belge ; un soldat russe ; des soldat-ouvriers de l’Empire colonial… 

Chaque année, les honneurs militaires leur sont rendus par les membres de la municipalité, les anciens combattants et une délégation militaire, généralement composée d’unités parrainées par la ville d’Issy-les-Moulineaux. 

Le carré militaire est ouvert toute l’année et visible par tous et de nombreuses cérémonies s‘y déroulent : 8 mai ; 11 novembre ; Journée des Déportés ; Cessez-le-feu en Algérie ; Libération de la ville… 

 

 

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Publié le 13 Juin 2007

Visite à Aisne-Marne :

 

Le dimanche 3 juin 2007, les associations des Anciens combattants d’Issy-les-Moulineaux ont visité le cimetière américain d’Aisne-Marne. Participaient, entre autres personnalités, à cet événement : les colonels Alexander et Kelly ; MR Riblet du Souvenir Français ; MR Fleury de l’UFAC et de la FNACA ; MR Poujols de l’UNC ; MR Quillard de l’ACV et MR Rossignol de la FNCPG / CATM. Retrouvez les photos sur l’album intitulé « Bois Belleau – Juin 2007 ».

 

 

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Le cimetière américain d’Aisne-Marne est géré par l’American Battle Monuments Commission. Fondée par le Congrès des Etats-Unis en 1923, cette commission a pour mission de conserver la mémoire des sacrifices et des exploits des forces militaires américaines là où elles servirent à partir de 1917. Le cimetière, d’une superficie de 21.25 ha, est situé au pied de la colline sur laquelle se trouve le Bois Belleau. Lorsque le Congrès autorisa, en 1921, son maintien en tant que l’un des huit cimetières permanents de la Première Guerre mondiale en terre étrangère, un accord fut passé avec le gouvernement français garantissant la jouissance des terres occupées à perpétuité, à titre gracieux sans aucun impôt ou taxe.



Le Bois Belleau

 

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Le Bois Belleau est un mémorial dédié à tous les Américains qui combattirent durant la Première Guerre mondiale ; il jouxte le cimetière derrière la Chapelle. On peut y voir des restes de tranchées, des trous d’obus et des vestiges de la guerre, trouvés dans les environs. Le monument ci-dessus est une stèle de granit noir, portant un bas-relief en bronze de Félix de Weldon représentant grandeur nature un Marine attaquant avec un fusil à baïonnette. Ce monument commémore la 4ème Brigade des Marines de la 2ème Division Américaine à qui revient principalement la capture du bois. 


Mémorial Américain d’Aisne-Marne  

 

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Situé sur la cote 204, à 3 km à l’ouest de Château-Thierry, le monument d’Aisne-Marne offre une vue étendue de la vallée de la Marne. De grandes statues symbolisant les Etats-Unis et la France unis par une longue amitié ornent son côté ouest, tandis que le côté est abrite un aigle aux dimensions également impressionnantes. Sous cette sculpture l’inscription suivante est gravée : « Le temps ne ternira pas la gloire de leurs exploits ».  

Il existe des documentations (dont est issu ce texte) sur le Cimetière américain d’Aisne-Marne ; celui-ci se trouve à Belleau dans le département de l’Aisne. Pour trouver des informations sur les cimetières et monuments américains en France, et ailleurs, se connecter : www.abmc.gov

 

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