Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Publié le 2 Novembre 2023

Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, relatif à la Première Guerre mondiale, regroupe des centaines de croix. Elles racontent des histoires d’hommes, et d’une infirmière – Marguerite Montet (se reporter à l’article la concernant sur ce site), qui généralement sont morts de maladies ou des suites de blessures au sein de l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas, situé dans l’actuel lycée du même nom, ou dans des ambulances en direction de ce même hôpital provisoire.

Les photographies aux pieds de ces croix sont rarissimes. Le Souvenir Français en a dénombré trois, dont celle d’Albert Michot.

Albert Michot est né le 22 mai 1894 à Alluy, petite commune rurale du pays de Bazois, au cœur du département de la Nièvre, pays d’agriculture et d’artisanat. A l’époque, plus de 1.000 personnes habitent la commune, contre moins de 370 aujourd’hui !

Demeurant dans le département de la Seine (Paris et communes limitrophes), matricule 5789 au 3e bureau, Albert Michot est incorporé au 411e régiment d’infanterie. Cette unité est constituée en 1915 (elle sera dissoute dès 1919) à partir de soldats blessés, puis guéris, et de jeunes recrues, provenant principalement de la région de Nantes. C’est un régiment de marche, c’est-à-dire un régiment créé provisoirement, en vue d’opérations, sur la base de recrutements non conventionnels. Recrutements faits par des prélèvements sur des unités régulières et/ou des prélèvement de soldats restés en dépôt ou sortant des hôpitaux et/ou l’enrôlement de contingents étrangers (troupes coloniales – l’une des unités les plus célèbres étant le régiment de marche du Tchad).

Le 411e est d’abord employé dans le secteur de Reims, puis à Verdun en 1916 et jusqu’au milieu de l’année 1917, date à laquelle il est envoyé en Lorraine. Au printemps 1918, le 411e est positionné dans le secteur de Compiègne, en Picardie.

Au printemps 1918, l’état-major allemand déclenche une nouvelle offensive, bien décidé à scinder en deux les forces françaises et celles de l’Empire britannique. Et il veut aller vite avant que les soldats américains, entrés en guerre au cours de l’année précédente, ne soient effectivement sur le terrain. Mais, en dépit de centaines de milliers d’obus envoyés, les Anglais tiennent bon. Que ce soit dans le nord, sur la rivière Lys, ou en Picardie. Les soldats français tiennent bon également. Les Allemands ont, certes, progressé sur près de 50 kilomètres, mais pour autant ils n’ont pas vaincu. Paris subit quotidiennement les ravages du canon – d’une portée de 100 kilomètres – « grosse Bertha » mais ne fléchit pas.

Le 11 juin, à partir de Méry (aujourd’hui dans le Val d’Oise), le général Mangin organise une contre-attaque de trois division françaises, deux divisions américaines et quatre groupements de chars (ce sont alors parmi les premiers combats de chars). Dans cette offensive, les Alliés déciment trois divisions allemandes et capturent plus de 1.000 prisonniers ennemis. Le général allemand Ludendorff se voit contraint de stopper ses opérations. Mais les combats continuent durant tout le mois de juin. C’est au cours de ceux-ci qu’est blessé Albert Michot, soldat de 2e classe du 411e RI. Il meurt lors de son transfert en ambulance, sur le territoire du département de l’Oise. Le 29 juin son décès est prononcé à l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas. Michot sera enterré à Issy-les-Moulineaux. Il avait 24 ans.

Bientôt les Alliés vont lancer une nouvelle offensive et obtenir des victoires décisives dès le 8 août 1918. Victoires qui feront dire à Ludendorff : « Ce jour du 8 août fut le jour de deuil de l’armée allemande ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Jérôme Charraud et Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Mémoire des hommes.
Le Nivernais du carré militaire d’Issy.