A Rancourt, la Chapelle du Souvenir Français.
Publié le 14 Septembre 2017
L’importance stratégique.
Les villages de Rancourt et de Bouchavesnes avaient une importance stratégique pendant la bataille de la Somme. La route reliant Péronne à Bapaume qui y passait était importante puisqu’il s’agissait d'un axe de communication allemand, essentiel pour le ravitaillement. C'est pourquoi l'armée française a été chargée en septembre 1916 de la reprendre, au prix de très nombreuses pertes et endeuillant de nombreuses familles.
Les communes de Rancourt et de Bouchavesnes-Bergen abritent aujourd’hui en un espace restreint trois cimetières de nationalités différentes : française, britannique et allemande. Deux chapelles, une allemande et une française, y sont aussi implantées. Haut-lieu du souvenir de la participation française à la bataille de la Somme, le site de Rancourt-Bouchavesnes témoigne également de la rencontre d'hommages publics et privés.
L’implantation des cimetières, la co-visibilité existant entre eux et la qualité paysagère de leur environnement en font un lieu funéraire très symbolique. Site international par les hommes qui y sont enterrés, il a également une vocation et pédagogique, puisqu’il permet de comprendre la manière dont chaque nation a rendu hommage aux siens, à travers une architecture, des matériaux, des références culturelles différentes.
Une cérémonie commémorative est organisée annuellement dans chacun des sites, le deuxième dimanche de septembre, ainsi que devant la statue du Maréchal Foch, au coeur du village de Bouchavesnes. La prochaine cérémonie se déroulera le dimanche 17 septembre 2017. S'appuyant sur la forte dimension symbolique et internationale de ce secteur mémoriel, la « Rose Somme 2016 » y a été baptisée le 25 juin 2016. Elle rend un hommage unique à l’ensemble des combattants inhumés, quelque soit leur nationalité.
La Chapelle du Souvenir Français.
Cette chapelle en pierre de taille est le fruit d’une initiative privée. La famille du Bos, originaire de la région, voulut ériger un monument à la mémoire de son fils mort et de ses camarades de combat, tombés dans le secteur, à la suite de combats très violents.
Depuis 1937, le Souvenir Français assure la gestion de l’édifice et l’animation du site, via un petit centre d’accueil. La nécropole française, située à Rancourt-Bouchavesnes, est la plus grande de sa catégorie dans la Somme (28 000 m²). 8 566 soldats y reposent, inhumés sous les stèles, ou dans les quatre ossuaires. Cette nécropole atteste de la violence des combats pendant la bataille de la Somme (1er juillet - 18 novembre 1916), résultant de la guerre de masse, totale et industrielle.
Marie-Thérèse et Jean-Pierre Desain sont les actuels gardiens de la Chapelle du Souvenir Français, de son musée ainsi que du centre d’accueil. La Chapelle est ouverte tous les jours de 9h à 18h de 10h à 17h du 1er octobre au 31 mars). Son accès est libre. Adresse : 2, route Nationale 80360 Rancourt - Téléphone + 33 (0) 3 22 85 04 47.
Le cimetière allemand.
Après le conflit, l'État français en 1920 choisit de regrouper les cimetières provisoires et les tombes isolées allemandes. Ainsi, est créé sur le champ de bataille de Rancourt-Bouchavesnes l’un des plus grands cimetières de la Somme. La plupart des combattants inhumés sont morts en 1916 et en 1918. Dans le cadre de la convention franco-allemande, le VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, organisation allemande chargée de recenser, préserver et entretenir les sépultures des victimes de guerre allemandes à l'étranger) investit le site en 1929. La chapelle y aurait été alors élevée, comprenant une sculpture de mise au tombeau. Elle est inaugurée le 17 septembre 1933 en présence des autorités locales.
Le cimetière britannique.
Après la bataille de la Somme, l’armée française est relevée par l’armée britannique dans le secteur de Rancourt-Bouchavesnes. Les unités de la Guards Division y aménagent un cimetière pendant l'hiver 1916-1917 et l'utilisent à nouveau pour inhumer les officiers des 12e et 18e divisions en septembre 1918. Le cimetière définitif a été dessiné par N.A. Rew.
Sources :
- Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Jacques Becker, Encyclopédie de la Grande guerre, Bayard, 2004.
- John Buchan, La bataille de la Somme, Thomas Nelson & Sons, 1920.
- Marjolaine Boutet et Philippe Nivet, La bataille de la Somme, Taillandier, 2016.
- Général Georges Girard, La bataille de la Somme en 1916, Plon, 1937.
- Archives du Souvenir Français – Siège national.
- Archives de la Délégation du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine et du Comité d’Issy-les-Moulineaux-Vanves.
- Les informations de cet article sont issues du site Internet www.somme14-18.com