Jean Gosselin du 1er RIMa en Algérie.
Publié le 26 Juillet 2020
Brève histoire du 1er RIMa.
Héritier des « Compagnies franches de la mer », créées en 1622 par Richelieu, le 1er RIMa est porté aux fonds baptismaux par décret royal en 1822, au sein du ministère de la Marine. Ce régiment fait ainsi partie des « Quatre Grands » de l’infanterie de marine qui tenaient garnison dans les quatre ports militaires français, prêts à embarquer: le « Grand Un » à Cherbourg ; le « Grand Deux » à Brest ; le « Grand Trois » à Rochefort ; le « Grand Quatre » à Toulon.
Regroupées par ordre du roi en un Régiment de la Marine, ces unités recevaient la mission d’assurer le service des armes à bord des bâtiments. Jusqu’en 1831, le Service des Troupes de Marine, chargées de tenir garnison à bord des navires de l’Etat, fut nettement distinct de celui des Troupes des Colonies, chargées de l’occupation de nos possessions Outre-mer et fournies par le Ministère de la Guerre. Ainsi, ces soldats d’infanterie vont devenir des « marsouins » c’est-à-dire qu’on les affuble du nom de ce cétacé qui accompagne souvent les bateaux.
Le 7 août 1822, une ordonnance royale créait deux régiments d’Infanterie de Marine qui furent licenciés en 1827. Recréés sous la dénomination du 1er et 2e Régiments de la Marine en 1831, ils reçoivent mission de pourvoir au service ordinaire des garnisons des colonies françaises. Portés à trois en 1838 et dénommés Régiments d’Infanterie de Marine, ils se voient confier le service de garnison des ports militaires du royaume et celui des colonies. Devenu 1er régiment d’infanterie coloniale en 1900 à la création de l’infanterie coloniale au sein du ministère de la Guerre, il reprend le nom de RIMa en 1958, lorsque l’infanterie coloniale redevient l’infanterie de marine.
Le 1er RIMa en Algérie.
Dissous en tant que Régiment le 31 mars 1947 (le 1er BIC subsiste), ce dernier est reformé le 16 janvier 1948 à partir de ce bataillon, puis réorganisé le 1er janvier 1948 à Satory et à Dreux.
L'insurrection sanglante de novembre 1954 et les attentats perpétrés par le FLN durant l'année 1955 marquent le début de la guerre d'Algérie. Très vite, le régiment est sollicité pour renforcer la présence militaire.
En 1955, il fournit des renforts pour l'Algérie, puis participe aux opérations de maintien de l'ordre sous la dénomination du 1er RIMa (1958) Secteur de Palestro.
Le 6 août 1955, le 1er bataillon débarque à Oran et s'installe dans les Aurès, région aride et montagneuse au climat hostile de l'est Algérien. Il est chargé de poursuivre et détruire les bandes rebelles du FLN. Le 3e bataillon est envoyé au Maroc mais passera au 23e RIC. En 1956, le 2e bataillon et l'état-major viennent renforcer le dispositif sur le terrain. Seul demeure, en métropole, un centre d'instruction chargé de former les contingents appelés.
Début 1957, pour mettre hors de combat les poseurs de bombe du FLN qui font régner la terreur, " la bataille d'Alger " est lancée. Les deux bataillons changent de secteur et s'installent dans la banlieue sud-est d'Alger, plus particulièrement dans le secteur de Palestro qu'ils sont chargés de pacifier. Palestro est un secteur sensible où le FLN avait massacré 20 soldats français en mai 1956. Le 1er bataillon et ses deux commandos de chasse, devenu EMT n°1, tiennent le quartier de Laperrine, en zone sud et l'EMT n°2 (ex-2e bataillon) et son commando de chasse, a la responsabilité du quartier de Guerrouma.
Dans sa zone d'action, le régiment assure une mission de quadrillage par une présence continue sur le terrain. Patrouilles et embuscades de jour et de nuit ponctuent la vie des marsouins. Ils participent également aux grandes opérations contre les katibas rebelles où les trois commandos de chasse du 1er se montrent particulièrement redoutables.
Les accords d'Evian consacrent l'indépendance de l'Algérie en mars 1962. Les bataillons du 1er RIMa sont rapatriés en métropole un an plus tard, assurant, entre temps, le maintien de l'ordre dans un contexte très éprouvant.
De 1954 à 1963, le 1er RIMa aura passé plus de 9 ans en Algérie. Au prix de 82 marsouins morts au combat, il aura permis la capture de plus de 2.000 rebelles dont 350 pris les armes à la main.
Parmi ses morts, l’un d’eux habitait Issy-les-Moulineaux. Il s’agit du soldat de 2e classe Jean Gosselin, né le 9 septembre 1939 à Nevers dans la Nièvre. Il est décédé le 5 septembre 1961 à l’hôpital Barbier Hugo à Alger, des suites d’un accident survenu en service commandé.
Sources :
- Archives photographiques de la Délégation générale du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
- Encyclopédie Wikipédia.
- Encyclopédie Larousse.
- Site des Troupes de Marine : www.troupesdemarine.org
- Site sur les véhicules mythiques : https://mvcgfrance.org
NB : cet article est le 500e de ce site, depuis sa création le 1er juin 2007.