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Publié le 11 Mai 2012

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Mesdames et Messieurs,

Chers Amis,

 

En inaugurant, hier à l’Hôtel-de-Ville, l’exposition « Bir Hakeim, symbole d’une France renaissante », nous célébrions le 70e anniversaire de cette brillante victoire qui fut l’un des symboles du tournant dans la seconde guerre mondiale.

 

En 1942, le vent tournait enfin en faveur des Alliés. Cette bataille représente aussi le premier grand succès militaire de l’armée française libre face aux troupes italo-allemandes. Plus tard viendront la bataille de Stalingrad, celle du Monte Cassino, les débarquements de Normandie et de Provence, la libération de Paris, puis la capitulation allemande, le 8 mai 1945, que nous commémorons aujourd’hui.

 

Mais cette victoire eut un prix. Le prix du sang des combattants, des résistants et des déportés, le prix des larmes des veuves et des orphelins, le prix de la faim pour des populations entières. Et pour tous, le prix de l’attente que cette guerre cesse enfin. Une attente bien longue, depuis mai 1940 et l’invasion de notre territoire par les chars allemands. Il ne leur a fallu que quelques semaines pour atteindre Paris.

 

Et à Issy-les-Moulineaux comme dans toute la zone occupée, le bruit des bottes allemandes s’est fait entendre. Tous les habitants de notre ville ont pu témoigner des quatre années d’Occupation qui vont suivre, des difficultés du quotidien jusqu’aux pires atrocités. Se nourrir est devenu le souci de chaque jour. Tout le monde y est confronté. On doit attendre son tour devant la Mairie pour obtenir des tickets de rationnement, puis faire la queue devant la boutique de la rue Diderot ou l’épicerie Legrand sur l’avenue de Verdun, afin d’obtenir son quota de pain, de beurre ou de fromage… Chaque élément prend une importance considérable. Une seule véritable ferme subsiste encore à Issy. Evidemment, son bétail ne suffit pas pour alimenter la population isséenne. Alors on apprend à faire du pâté sans viande. On s’efforce d’apprécier le rutabaga du maraîcher Cambuzat qui cultive ses terres près du Séminaire St-Sulpice. Et l’hiver glacial de 1942, le plus froid depuis 50 ans, viendra exacerber les difficultés du quotidien.

 

Les hostilités ne sont pas restées une réalité lointaine pour la ville et ses habitants. Tous ont été témoins des bombardements dont la ville a été la cible. L’objectif est presque systématiquement l'usine Renault de l'île Seguin, mais également le camp militaire de l'île St-Germain ainsi que les usines des bords de Seine, passées sous contrôle allemand.

 

Mais bien souvent, les bombes tombent loin du point d'impact, et font des victimes que l’on dirait aujourd’hui « collatérales ». En mars 1942, une bombe britannique atterri rue Jean-Pierre Timbaud et fait près de 350 morts en détruisant une vingtaine d’immeubles. Le théâtre municipal de l’avenue Victor CRESSON, devenu aujourd’hui Palais des arts et des congrès, est sévèrement endommagé. Pour les habitants de la ville, il faut calfeutrer les fenêtres, installer partout des ampoules de couleur bleue… Surtout ne pas se faire remarquer, respecter le couvre-feu, et descendre aux abris à chaque alerte. La peur des rafles se ressent à chaque coin de rue. A Issy, les descentes de police sont fréquentes pour traquer les suspects, les opposants ou les juifs… Souvenons-nous de Victor Cresson, le Maire d’Issy-les-Moulineaux entré en Résistance dès 1940, qui mourut d’épuisement en déportation, après 4 années d’emprisonnement.

 

La France a payé un lourd tribut au combat. Parmi ses soldats, André Fougerat, ce jeune marin est mort à l’âge de 22 ans le 3 juillet 1940 lors de la tragédie de Mers-El-Kébir. Il est enterré ici-même, au carré militaire du cimetière d’Issy aux côtés de 1.500 autres soldats.

 

Tout près de nous, le sang de la torture a coulé, le Stand de Tir de Balard ayant été reconverti par les Allemands en lugubre salle de supplice et d’exécution. Ce n’est qu’à la Libération qu’on a découvert les effroyables crimes qui avaient été perpétrés dans cette pièce. Mais notre ville fut aussi le lieu de la résistance et d’actes d’héroïsme, depuis la résistance passive des réfractaires au STO jusqu’aux cellules clandestines armées. Au fil des années, deux groupes importants se mettent en place : le Mouvement de Libération Nationale ayant son siège clandestin à la Mairie grâce au concours de plusieurs employés municipaux, et le groupe FTP-Bosredon qui se réunit à l’intérieur de l’hôpital Corentin Celton.

 

Leur action ne nous paraît peut-être pas très spectaculaire mais elle est loin d’être inutile : collecte de renseignements, émissions radio vers l’Angleterre, détournement de camions… L’issue est tragique à plusieurs reprises : deux jeunes garçons mitraillés sur le pont de Billancourt pour avoir plaisanté le poste de garde allemand ; Sylvain Guillaume abattu alors qu’il tentait de faire exploser un transformateur à Malakoff…

 

Puis vient le débarquement de Normandie. Les évènements s’enchaînent et, dès lors, on peut espérer une victoire prochaine. A l’annonce de l’approche des troupes alliées, animés par la ferveur les habitants barrent les rues avec des sacs de sable pour empêcher le départ des Allemands, alors retranchés dans certaines parties de la ville, notamment sur l’île Seguin. Une démarche un peu trop précipitée puisque les barricades ont du finalement être enlevées à la hâte pour pouvoir laisser passer les troupes alliées !

 

En août 44, ce sont en effet les chars de la 2e DB du général Leclerc qui libèrent notre ville en passant par la rue Ernest Renan, ce dont peuvent encore témoigner des Isséens qui ont vécu cet extraordinaire moment. Quatre ans plus tard, la Ville la rebaptisera rue du Général Leclerc.

 

Cette glorieuse 2e DB est aujourd’hui représentée par deux sections du Régiment de Marche du Tchad, dont nous sommes fiers d’être la ville marraine. Nous avons aujourd’hui une pensée toute particulière pour leurs camarades qui sont actuellement en opération extérieure au Liban.

 

La deuxième unité filleule de notre ville, représentée aujourd’hui, est le 2e Régiment d’Infanterie de la Garde Républicaine. Ce régiment assure la protection et la sécurité des institutions et palais nationaux, et des missions d’honneur pour les hautes instances de l'Etat. Par ses missions, il symbolise le prestige de notre pays. C’est aujourd’hui notre honneur de les accueillir.

 

La victoire du 8 mai 1945 a ouvert une nouvelle page de notre civilisation. Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui s’est bâti sur les ruines de Berlin, dans le souvenir ineffaçable des camps de la mort, grâce aux enseignements du procès de Nuremberg, par l’héroïsme et le courage exemplaire de millions de combattants, sur les valeurs communes qui ont forgé l’idéal et l’esprit de notre 5e République, et sur l’espoir d’une Europe fraternelle. Forts de ces enseignements et héritiers de ces valeurs, chacun d’entre nous porte une responsabilité dans la poursuite de la construction de ce nouveau monde solidaire.

 

Nous le devons pour nos générations futures. Nous le devons pour nos anciens combattants à qui je tiens à exprimer, au nom de tous les Isséens, notre reconnaissance éternelle.

 

André SANTINI

Ancien Ministre

Député-Maire d’Issy-les-Moulineaux

 

 

 

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Publié le 1 Mai 2012

 

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Chers adhérentes, chères adhérents,

 

Voici le programme pour les 7 et 8 mai 2012 :

 

·         Lundi 7 mai 2012 à 18h00 => Conférence par le Capitaine de vaisseau Guy Crissin en salle Multimédia de l’Hôtel de Ville « Rommel face à la résistance française à Bir Hakeim ».

·         Mardi 8 mai : 8h00 : Rassemblement devant le CNET et départ en car.

·         8h30 : messe à Notre Dame des Pauvres.

·         9h15 : fleurissement de la stèle du maréchal Juin.

·         9h35 : place du 8 mai ; fleurissement et lecture du discours de MR LAFFINEUR, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, par Roger Fleury, président  de l’UFAC.

·         9h50 : cortège jusqu’à la place du maréchal de Lattre de Tassigny.

·         10h00 : square Bonaventure Leca, dépôt de gerbes au buste du général Leclerc.

·         10h15 : monument aux morts de la ville ; discours de Jean Quillard, président des ACV, et d’André Santini, ancien ministre, député-maire de la ville.

·         10h40 : défilé du Régiment de marche du Tchad et du 2ème régiment de la Garde républicaine.

·         11h00 : vin d’honneur dans les salons de l’Hôtel de Ville.

 

Le Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux organisera, comme chaque année, la quête du Bleuet de France et compte à la fois sur votre présence et votre générosité pour les Morts pour la France, leurs familles et les blessés qui sont aussi soutenus par nos associations.

 

 

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Publié le 31 Mars 2012

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De gauche à droite : André Labour, Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine, Frédéric Rignault, président du Comité d’Issy et Délégué général adjoint, André Santini, ancien ministre et député-maire d’Issy-les-Moulineaux.

 

 

Le dimanche 18 mars 2012 s’est déroulée dans la salle d’honneur de la Maison du Combattant, l’assemblée générale du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.

 

Le président a remercié l’ensemble des personnes présentes, à commencer par Monsieur Giacomo Signoroni, élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur au cours de l’année écoulée, de même que Messieurs Villenfin et Leconte pour l’organisation. Ont été aussi remerciés, pour leur présence et leur soutien, les présidents des associations d’anciens combattants d’Issy-les-Moulineaux, ainsi que les représentants et leurs présidents de comités des Hauts-de-Seine :

 

·         Messieurs Duhaut et de Cronenbourg pour Meudon.

·         Monsieur le colonel Joël Kaigre pour Chaville.

·         Monsieur Michel (et sa délégation) pour Villeneuve-la-Garenne.

·         Monsieur Duval pour La Garenne-Colombes.

 

Après un moment de silence demandé en mémoire de Madame Lucette Richez, adhérente, et des morts pour la France (et particulièrement des soldats tués en Afghanistan), la séance de travail a été ouverte.

 

Le président a présenté le rapport moral et le rapport d’activité du comité au cours de l’exercice 2010-2011, en rappelant, entre autres, la sortie du livre « Mémoire des carrés militaires des Hauts-de-Seine » publié par le Souvenir Français (se reporter à l’article sur ce site en date du 4 janvier 2012). Ensuite, Monsieur le général Ichac a exposé le rapport financier, (écrit par notre trésorier Monsieur Gilles Guillemont) et a rappelé quelques faits historiques, notamment sur la Stand de Tir de Balard.

 

Monsieur André Labour a rappelé les valeurs de l’association et la nécessité de joindre des jeunes aux manifestations patriotiques puis, en compagnie de Monsieur André Santini, qui avait honoré cette assemblée générale de sa présence, des médailles ont été remises :

 

·         Médaille de Bronze : Madame Louise Zazerra, Madame Lucette Pontet, Madame Georgette Poussange.

·         Médaille d’Argent pour Monsieur Robert Choffé et Monsieur Thierry Gandolfo.

·         Médaille d’honneur pour Monsieur Marie-Auguste Gouzel, maire-adjoint en charge des Anciens combattants et des Affaires militaires, en remerciements de son soutien et de celui de la municipalité.

·         Médaille d’honneur pour Monsieur le général Michel Forget, en remerciements de son soutien, des articles publiés sur ce site et de toute l’aide apportée depuis de nombreuses années.

 

Après le discours de conclusion par Monsieur André Santini, le verre de l’amitié a été servi au foyer Robert Savary et les participants se sont rendus au restaurant Le Bistrot du Boucher pour le déjeuner.

 

Retrouvez toutes les photographies de cette belle journée dans l’album (à droite sur le site dans la liste des albums) intitulé : « 2012-03-18, AG Issy ».

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Publié le 20 Mars 2012

 

Peronne Monuments aux Morts

Le monument aux morts de Péronne (Somme).

 

 

Discours du Président de la République.

 

 

« Mes chers compatriotes,

 

Nous voici réunis, comme chaque année, en ce 11 Novembre, pour célébrer la mémoire des combattants de la Grande Guerre. Depuis que le dernier d'entre eux a disparu, le souvenir personnel des souffrances et des sacrifices a laissé la place à l'Histoire.

 

Mais pour que tant de souffrances et de sacrifices n'aient pas été consentis en vain, nous avons un devoir moral : faire en sorte que cette Histoire construite sur tant de destinées tragiques continue d'être une Histoire partagée, dans laquelle chacun reconnaît une part de lui-même et puise cette fierté de notre pays que nous voulons garder et que nous voulons transmettre à nos enfants.

 

J'irai tout à l'heure me recueillir sur la tombe de Charles Péguy. En 1909, il avait écrit à propos de l'Histoire dont Michelet disait « elle est une résurrection » : « il ne faut pas passer au long du cimetière, ni passer au long des monuments (...), il s'agit de remonter en nous-mêmes comme l'on remonte le cours d'un fleuve ». Oserais-je dire que pour remonter le cours de notre propre histoire, car c'est la nôtre, nous ne devons pas simplement commémorer, nous devons communier. Communier, non seulement par le geste, mais aussi par la pensée avec les vertus de devoir, de courage et de sacrifice de ceux qui se sont tant battus pour nous, mais aussi avec leur douleur, car la douleur fut immense. Les générations qui commencèrent cette guerre l'avaient regardée venir d'abord comme une fatalité, puis comme une nécessité. Toute une jeunesse qui souffrait d'une forme de désespérance et d'un manque d'idéal, avait même fini par la regarder comme une rédemption. Elle cherchait une mystique. Elle épousa celle du sacrifice.

 

Péguy avait écrit : « Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, couchés dessus le sol à la face de Dieu (...), Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre, Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés » Cette jeunesse partit avec ses aînés le cœur presque gai vers le grand massacre. Péguy mourut aux premiers jours de la guerre, dans les premiers combats, debout sous la mitraille, d'une mort de poète, dans un geste héroïque et naïf. Quelques jours après, Alain Fournier, son ami, l'auteur du grand Meaulnes, sera foudroyé à son tour. La guerre devait être fraîche et joyeuse et ne durer que quelques semaines. Elle fut la plus atroce des guerres et elle dura quatre ans. Après le baptême du feu de ce mois d'août 1914 si sanglant, après la guerre de mouvement, effroyable saignée, l'horreur des tranchées attendait les survivants du massacre.

 

Aucun mot, sans doute ne peut rendre compte de ce que vécurent ces hommes entassés dans des boyaux de boue sanglante, à demi inondés, jonchés de cadavres, attendant la peur au ventre sous les obus l'ordre de monter à l'assaut. Le miracle fut que chacun se battit jusqu'à l'extrême limite de ses forces et nul n'avait songé qu'elle pourrait être repoussée aussi loin.

 

Tous furent des héros, même ceux qui, après avoir affronté avec un courage inouï, les plus terribles épreuves, refusèrent un jour d'avancer parce qu'ils n'en pouvaient plus. D'un côté de la ligne de front comme de l'autre, les lettres des soldats à leurs familles expriment au milieu de la douleur et de l'angoisse, les mêmes sentiments d'honneur et de devoir. Meurtrie, blessée, saignée à blanc, amputée pour longtemps de ses forces les plus vives, la France éprouva dans cette horreur le sentiment de son unité avec une intensité qu'elle n'avait jamais éprouvée auparavant. Le mot fraternité prit dans le malheur un sens qu'il n'avait jamais eu. Les familles de pensée, les origines, les classes sociales s'unirent dans la douleur et le sentiment profond d'une destinée commune.

 

« Plus jamais ça » s'écrièrent les survivants qui revinrent de l'enfer. Ils avaient fait leur devoir. Mais ils l'avaient fait d'abord pour que leurs enfants n'aient pas à leur tour à souffrir comme ils avaient souffert. Ils voulaient que cette guerre qui avait atteint le comble de l'horreur et de la souffrance à cause de la folie des hommes fût la dernière des guerres. Ils voulaient qu'en regardant en face cette horreur et cette souffrance, chaque homme se guérît de cette folie qui avait conduit l'Humanité à cette extrémité. Ils voulaient désormais que la Nation fût un partage et non plus une volonté de puissance. Ils voulaient qu'elle fût fraternelle et non plus conquérante. Ce furent ces générations sacrifiées qui mirent la guerre hors la loi. On sait ce qu'il advint. Loin de suffire à calmer la folie des hommes, le souvenir de cette horreur attisa la vengeance. Il n'y eut pas de pardon. Alors, la rancœur arma à nouveau le ressort de la tragédie.

 

Une autre horreur emporta le monde. A l'horreur de toutes les guerres, elle mêla celle du génocide. Le crime inexpiable de la Shoah fit entrevoir à toute l'Humanité la possibilité de son anéantissement. L'Humanité eut peur et cette peur nourrit une aspiration. Contrairement à ce qui s'était passé après la Grande Guerre, cette fois-ci le pardon fut au rendez-vous et l'Europe pu entreprendre enfin de se réconcilier avec elle-même après être passée deux fois au bord du suicide.

 

L'Europe est une entreprise de paix qui s'est construite sur le sang versé dans trois guerres dont deux mondiales, grâce à des hommes de bonne volonté. Ce qu'ont construit pour nous Winston Churchill, Robert Schuman, Jean Monnet, Alcide de Gaspéri, Konrad Adenauer, le général de Gaulle sont notre bien le plus précieux. Nous avons le devoir de le préserver à tout prix. Mais alors, faut-il occulter nos guerres ? Faut-il alors oublier nos soldats morts pour que nous puissions continuer d'être libres et pour que nous soyons une Nation qui continue d'écrire sa propre histoire ?

 

Pendant la Grande Guerre, tous les Français en âge de combattre furent soldats. Certains devancèrent même l'appel parce que la France les avait accueillis et qu'ils voulaient honorer la dette qu'ils pensaient avoir à son égard. Je songe à Lazare Ponticelli qui fut le dernier survivant et qui disait : « Je voulais rendre à la France ce qu'elle m'avait donné ». L'histoire est tragique parce qu'elle est humaine. La France n'a existé que parce que des hommes ont accepté de se sacrifier à sa cause et parce que cette cause les a unis jusqu'à l'ultime sacrifice. Occulter la dimension tragique de l'Histoire ce serait nous condamner à sortir de l'Histoire. On ne construit pas la Paix en renonçant à se défendre. On construit la Paix sur le courage, la fidélité et le sens de l'honneur. On construit la Paix sur la certitude que l'honneur et la dignité d'un peuple ne se marchandent pas. Où seraient l'honneur et la dignité d'un peuple qui n'honorerait pas la mémoire de ceux qui ont aimé si sincèrement et si profondément leur pays qu'ils ont risqué leur vie pour lui ? En septembre 1914, un jeune peintre de 24 ans qui allait mourir aux Eparges le 5 avril 1915 écrit à sa mère : « Auparavant, j'aimais la France d'un amour sincère, encore qu'un peu dilettante : je l'aimais en artiste, fier de vivre sur la plus belle terre, mais en somme, je l'aimais un peu à la façon dont un tableau pourrait aimer son cadre. Il a fallu cette horreur pour sortir tout ce qu'il y a de filial et de profond dans les liens qui m'unissent à mon pays...». Le jour où plus une seule femme, un seul homme sera capable d'écrire cela, il n'y aura plus de France.

 

« Honneur et Patrie », le jour où ces mots ne toucheront plus le cœur d'aucun Français, le jour où ils seront devenus incompréhensibles pour la plupart d'entre eux, il n'y aura plus de France. Le jour où les corps des soldats morts pour la France gagneront leur dernière demeure dans l'indifférence, il n'y aura plus de France.

 

Soldats de la Grande Guerre qui avez tant souffert, vous nous avez tous quittés, mais la flamme du souvenir ne s'éteindra pas. Le 11 Novembre demeurera à jamais le jour où dans toutes les villes et tous les villages de France, devant les monuments aux morts où sont gravés les noms de ceux d'entre vous qui ne sont jamais revenus, nous irons nous recueillir et vous rendre l'hommage qui vous est dû. Mais dans cette journée à laquelle la pire des guerres a donné une signification si profonde, c'est à tous les « morts pour la France », vos frères dans le sacrifice, que la Nation rendra désormais aussi hommage. Qu'il soit bien clair qu'aucune commémoration ne sera supprimée et qu'il s'agit seulement de donner plus de solennité encore au 11 Novembre alors que tous les témoins ont disparu. Il ne s'agit pas d'honorer la guerre. Il s'agit d'honorer ceux qui sont tombés en faisant leur devoir pour leur pays. Il s'agit d'honorer aussi ceux que l'on n'a jamais honorés, ceux que l'on a oubliés, ceux auxquels l'on se contente de dire une fois merci au moment des funérailles mais dont on délaisse ensuite la mémoire parce que l'on préfère oublier les guerres dans lesquelles ils sont tombés. C'est pourquoi le Gouvernement déposera dans les semaines qui viennent un projet de loi qui fera de la date anniversaire de l'Armistice de 1918 la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France, donnant ainsi sa pleine signification à l'intitulé de la loi du 24 octobre 1922 instituant la date du 11 Novembre comme jour de « commémoration de la Victoire et de la Paix ».

 

Le Gouvernement apportera aussi son soutien à la proposition de loi visant à rendre obligatoire l'inscription sur les monuments aux morts des noms des « Morts pour la France ». Je pense en particulier à tous les morts en opérations extérieures. Ceux qui sont tombés en Indochine, à Suez, en Afrique du Nord mais aussi dans les Balkans, au Moyen-Orient, au Tchad, en Côte d'Ivoire, en Afghanistan ont droit au respect et aux honneurs que la Nation réserve à ceux qui ont fait pour elle le sacrifice de leur vie. Nous le devons non seulement à leur mémoire, mais aussi à leur famille, à leurs frères d'armes et à ceux qui continuent à risquer leur vie pour servir la cause de la France. Et c'est dans le même esprit que sera entrepris à Paris la construction d'un monument dédié aux soldats morts en opérations extérieures sur lequel leurs noms seront inscrits. Depuis 10 ans, 158 soldats ont perdu la vie et près de 1500 ont été blessés dans ces opérations. En ce 11 Novembre, où pour la première fois nous rendons à tous nos morts un même hommage solennel, je voudrais que nous ayons une pensée particulière pour les 24 soldats qui depuis un an sont morts en Afghanistan. L'hommage qui s'adresse aux morts s'adresse aussi à ceux que la guerre a meurtris dans leur chair, aux blessés, aux mutilés, à ceux qui souffriront toute leur vie d'avoir fait leur devoir. Je veux leur dire aujourd'hui que la Nation ne les oublie pas et qu'elle leur exprime sa gratitude. Le soldat risque sa vie, il le sait. C'est le destin qu'il s'est choisi. Mais c'est un destin singulier, un destin tragique qui lui confère dans la cité une place hors du commun et qui exige de lui des vertus exceptionnelles de courage et d'engagement. C'est l'honneur d'un grand peuple de respecter ses soldats et d'honorer ceux qui sont morts pour le défendre.

 

Vive la République ! Vive la France ! »

 

Nicolas Sarkozy – Président de la République.

 

 

Loi n° 2012-273 du 28 février 2012.

 

La loi n°2012-273 fixe au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France.

 

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

 

Article 1er

Le 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice de 1918 et de commémoration annuelle de la victoire et de la Paix, il est rendu hommage à tous les morts pour la France.

Cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationales.

 

Article 2

Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument est obligatoire.

La demande d’inscription est adressée au maire de la commune choisie par la famille ou, à défaut, par les autorités militaires, les élus nationaux, les élus locaux, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre par l’intermédiaire de ses services départementaux ou les associations d’anciens combattants et patriotiques ayant intérêt à agir.

 

Article 3

La présente loi est applicable sur l’ensemble du territoire de la République.

La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

 

Fait à Paris, le 28 février 2012.

 

 

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Publié le 11 Février 2012

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Le samedi 24 mars 2012, le Souvenir Français d'Issy-les-Moulineaux participera à la messe du souvenir pour les morts en Algérie. Celle-ci se déroulera en l'église Saint-Bruno, 14, rue de l'Egalité à Issy. A 11h00, fleurissement des tombes des Morts pour la France en Algérie.

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Publié le 4 Janvier 2012

 

Tombés pour la France

 

 

Le Comité d'Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français vous souhaite une très bonne année 2012 et vous présente tous ses meilleurs voeux. Et pour bien la commencer, nous vous proposons l'ouvrage édité par Le Publieur et écrit par la Délégation Générale des Hauts-de-Seine.

 

Il s'agit en 37 chapitres, comme autant de communes dans notre département, de raconter l'histoire des carrés militaires et les destins de certains des hommes et des femmes qui y sont enterrés. De la guerre franco-prussienne à la Grande guerre, en passant par  l'Indochine et l'Algérie, tous les conflits de l'époque moderne sont ainsi visités, et même revisités selon des anecdotes bien souvent mal connues.

 

Pour commander ce livre, il convient d'envoyer un chèque (ordre Souvenir Français) d'un montant de 28 euros (20 euros pour le livre et 8 euros pour les frais de port) au Souvenir Français d'Issy dont l'adresse est la suivante : Souvenir Français - Frédéric RIGNAULT - 10, avenue Bourgain 92130 ISSY-LES-MOULINEAUX.

 

Merci !

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Publié le 27 Novembre 2011

Issy-les-Moulineaux – 21 Février 2010 – Inauguration de la place Missak Manouchian. André Santini, député-maire, est entouré d’Arsène Tchakarian (à gauche) et d’Henry Karayan (à droite). Cliché F. E. Rignault.

Issy-les-Moulineaux – 21 Février 2010 – Inauguration de la place Missak Manouchian. André Santini, député-maire, est entouré d’Arsène Tchakarian (à gauche) et d’Henry Karayan (à droite). Cliché F. E. Rignault.

 

Extrait du journal Le Monde du 25 novembre 2011 ; article écrit par Dominique Buffier.

  "Je n'ai jamais tué d'Allemands, je n'ai tué que des nazis", répondait-il lorsqu'on l'interrogeait sur ses actions armées durant la Résistance. Avant-dernier survivant du groupe Manouchian, vice-président de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants arméniens, Henri Karayan est mort le 2 novembre, à Paris, à l'âge de 90 ans.

 Né en 1921 à Istanbul, d'une famille arménienne victime du génocide de 1915, Henri Karayan arrive en France à l'âge d'un an et demi. La famille Karayan s'installe à Décines (Rhône) près de Lyon. Son père est responsable, en 1921, du comité de secours pour l'Arménie, une association qui vient en aide à l'Arménie soviétique isolée, alors, par le blocus des armées alliées.

 Union populaire franco-arménienne.

 En 1938, quand ce comité est dissous, Missak Manouchian, militant communiste depuis 1934, met en place une nouvelle structure sous le nom d'Union populaire franco-arménienne et fait la tournée des communautés arméniennes en France. C'est dans ce cadre que le jeune Henri Karayan, âgé de seulement dix-sept ans, fait sa connaissance.

 "La première fois que j'ai rencontré Manouchian, rappelait-il, nous avons passé l'après-midi ensemble. Tout ce qu'il me disait résonnait en moi. Nous partagions les mêmes convictions". "Je pensais ne jamais le revoir. Nos routes avaient peu de chances de se croiser de nouveau. C'était compter sans la pression des événements", ajoutait Henri Karayan, dans un entretien avec le journaliste Jean Morawski publié en 2000 par L'Humanité. Ces "événements" se traduiront d'abord, en mai 1940, par son incarcération à la prison de Saint-Paul de Lyon comme – faute d'autres charges - "individu douteux".

 Opérations armées à partir de 1943.

 Après un transfert au camp de Loriol (Drôme) puis celui de Vernet (Ariège), il est contraint d'aller travailler en Allemagne, où, dans la région de Dortmund, il retrouve un jeune communiste juif, Léo Kneler, ancien des Brigades internationales et dont il avait fait connaissance à Vernet. C'est en sa compagnie qu'il s'évade et, en mars 1942, rejoint Paris où il reprend contact avec Manouchian. Participant d'abord aux distributions clandestines de tracts ou de l'Humanité, il rejoint en avril 1943 le groupe de jeunes FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – main d'œuvre immigrée) sous le commandement de Manouchian et participe à de nombreuses opérations armées.

 C'est de justesse qu'il échappe, avec son camarade Arsène Tchakarian, à la rafle qui mena au peloton d'exécution 23 membres du groupe le 21 février 1944 au Mont-Valérien. C'est en hommage à cet épisode tragique que Louis Aragon devait écrire en 1955 le poème Strophes pour se souvenir, plus connu sous le nom de l'Affiche rouge, qui sera mis en musique et chanté, en 1959, par Léo Ferré. Arsène Tchakarian, 95 ans, est désormais le dernier survivant du groupe Manouchian.

 

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Publié le 13 Novembre 2011

 

Louis Astoul 1

 

En février 2010, le Comité du Souvenir Français avait publié sur ce site l’histoire de Louis Raymond Jean Astoul, sous-lieutenant au 4ème dragon, demandant à passer dans l’infanterie coloniale – « la biffe ». Il prenait alors un commandement au sein du 70ème bataillon de tirailleurs sénégalais.

 

Au moment de l’offensive de l’armée française sur le Chemin des Dames, en avril 1917, le sous-lieutenant Louis Astoul mourrait glorieusement au Champ d’honneur, comme des dizaines de milliers de jeunes camarades. Quelques années plus tard, son père, ancien officier d’administration principal des Subsistances, faisait élever une tombe monumentale au cœur du cimetière d’Issy-les-Moulineaux à la mémoire de son fils.

 

Au début du mois de novembre 2011, notre comité a retrouvé un second monument élevé à la mémoire du sous-lieutenant Astoul, là même où il fut tué : « A la mémoire de notre fils bien-aimé, le sous-lieutenant Louis Astoul, du 70ème sénégalais, tombé glorieusement dans ces parages, à l’âge de 24 ans, au cours de l’assaut du 16 avril 1917, et de ses camarades ».

 

Mort en 1923, à l’âge de 63 ans, JP Louis Astoul repose auprès du souvenir de son fils. Et en 1949, à l’âge de 81 ans, Mme Astoul rejoint son époux.

 

L’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale a été signé il y a 93 ans. Il était le premier acte de la conclusion d’un conflit terrible qui avait duré quatre années, « à la onzième heure, du 11ème jour, du 11ème mois ». Il convient de ne pas passer sous silence la similitude des dates : nous voici ce jour, le 11ème jour, du 11ème mois, de la 11ème année du siècle nouveau. Récemment, les résultats d’une étude d’opinion étaient affligeants pour la mémoire collective : à la question «  Que signifie pour vous le 11 novembre ? », un Français sur deux n’a pas su répondre. Dans son ouvrage, Les Croix de Bois, Roland Dorgelès a écrit : « On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu’ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois ».

 

A Issy-les-Moulineaux, la municipalité, les associations d’anciens combattants et le Souvenir Français s’évertuent pour qu’il n’en soit pas ainsi, et que, comme les 869 autres isséens, le sous-lieutenant Louis Astoul ne soit jamais oublié.

 

Retrouvez les photographies de notre voyage au Chemin des Dames et des cérémonies du 11 novembre à Issy dans l’album intitulé : 2011-11-11, Chemin des Dames et Issy.

 

 

 2011-11-11, Issy 022

 

 

 

De gauche à droite : Commander Alexander Tesich, président des VOFW ; Marie-Auguste Gouzel, maire-adjoint en charge des anciens combattants ; André Santini, député-maire, ancien ministre ; Christian Poujols, président de l’UNC ; Roger Fleury, président de l’UFAC et de la FNACA, général Roland Glavany, président d’honneur du Souvenir Français, général Jean-Claude Ichac, président honoraire du Souvenir Français.

 

 

 

 

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Publié le 21 Octobre 2011

 

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Comme chaque année, le Comité du Souvenir Français participera aux commémorations et aux cérémonies du mois de novembre :

 

 

  • - Mardi 1er novembre :
    • – Quête nationale du Souvenir Français : nous serons présents à l’entrée du cimetière d’Issy-les-Moulineaux (toute la journée) et de Vanves (matinée).

 

 

  • - Jeudi 10 novembre :
    • – 18h20 : opération des « Flammes de la Mémoire » devant le monument aux morts de la ville. Chaque participant est invité à déposer une bougie rappelant le sacrifice des femmes et des hommes afin que nous puissions vivre dans un monde libre.

 

 

  • - Vendredi 11 novembre : en ce 11ème jour du 11ème mois de l’année 11 de notre siècle !
    • – 8h00 : départ en car pour les cérémonies, devant le CNET.
    • – 8h20 : dépôt de gerbes à l’église Sainte-Lucie.
    • – 8h45 : cérémonie de prières à l’auditorium du collège Saint-Nicolas.
    • – 9h30 : départ en car pour le cimetière et cérémonie au carré militaire.
    • – 10h25 : dépôts de gerbes place du 11 novembre et lecture du message du Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants.
    • – 10h50 : cérémonie au monument aux morts de la ville ; discours de Monsieur Poujols, Président de l’UNC et de Monsieur Santini, député-maire.
    • – 11h15 : vin d’honneur offert par la municipalité.

 

Comme d’habitude, le Souvenir Français se chargera de la quête au profit du Bleuet de France. Soyez généreux !

 

 

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Publié le 11 Septembre 2011

 

Légionnaires Calvi Picard

Hommage aux légionnaires tués le 7 août 2011 (copyright Le Courrier Picard).

 

Alain Bétry dirige les éditions Atlante (documents, Histoire, recueils) et s’occupe à Issy-les-Moulineaux de l’association Historim dont le but consiste à participer aux recherches sur l'histoire de la Ville et à toutes les actions destinées à la sauvegarde de son patrimoine (historique et archivistique, depuis les temps les plus anciens, notamment dans les domaines industriel, sportif, musical, architectural, agricole, militaire, religieux….).

 

Alain Bétry : « Deux légionnaires du 2e Régiment Etranger de Parachutistes de Calvi ont mortellement été blessés en Afghanistan le 7 août 2011. Engagés à titre étranger dans la Légion étrangère et au service de la France, le Népalais Kisan Bahadur Thapa et le Sud Africain Gerhardus Jansen, dévoués à leur mission sont décédés aux côtés des forces de sécurité afghanes.

 

Le service à titre étranger est unique. L’esprit de corps qui anime la Légion résulte de sa capacité à dépasser les différences ethniques, religieuses et nationales. Comme l’écrit le général Alain Bouquin, commandant la Légion étrangère dans son dernier éditorial dans Képi blanc, le mensuel de la Légion : « Si notre tradition légionnaire est très forte et très riche, c’est parce qu’elle permet de servir de ciment à notre construction identitaire et à notre cohésion. Et c’est pour cette raison que c’est le mot famille qui traduit le mieux la réalité de notre institution… Nous sommes d’une certaine manière un modèle d’intégration. Nous démontrons depuis plus de 180 ans qu’on peut devenir Français « de cœur » : Français par le mérite, Français par l’effort, Français par la volonté de s’assimiler, Français « par le sang versé » si les circonstances l’exigent. »

 

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