Les Isséens tués à Verdun - 1/2

Publié le 21 Février 2016

Les Isséens tués à Verdun - 1/2

Terribles statistiques.

En 1914, la population française est d’environ 39,5 millions d’habitants. Près de 8.000.000 d’hommes seront mobilisés entre 1914 et 1918 dont 565.000 environ sont originaires des colonies. A la fin de la guerre, la France compte près de 1.400.000 tués et 4.300.000 blessés (coloniaux compris).

Le Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux a étudié le monument aux morts de la ville, place Bonaventure Leca. Celui-ci compte 860 noms d’Isséens morts pendant la Première Guerre mondiale. Ce nombre est à rapprocher avec la population locale de l’époque qui oscillait entre 22.000 et 23.000 habitants. Si l’on répartit celle-ci entre 50 % de femmes et 50 % d’hommes, et que l’on retire tous les jeunes garçons et les plus de 40 ans (législation de l’époque – plus tard les soldats de la territoriale seront appelés aussi et certains auront jusqu’à 50 ans), 860 morts devient un nombre terrifiant en rapport d’une population masculine mobilisable de peut-être 5.000 à 6.000 hommes !

Si l’on continue cette comparaison – sans aucune vérité scientifique – alors on peut appliquer les statistiques nationales à la population locale : 860 morts, cela implique environ plus de 2.500 blessés pour la commune. Soit, peut-être, 50% des appelés !

Tous ne sont pas morts à Verdun. Mais Verdun fut la plus terrible des batailles de la Première Guerre mondiale (se reporter à l’article qui vient d’être publié sur ce site). Pour illustrer ce qui a été indiqué, voici une partie de la liste des Isséens (donc ceux qui habitaient la commune au moment de leur incorporation) qui sont morts pendant cette bataille de Verdun, soit du 21 février 1916 à décembre de la même année, en ordre chronologique. Liste non exhaustive, car il convient d’indiquer que notre Comité du Souvenir Français a pu étudier 604 fiches individuelles sur 860 tués, soit environ 70%

Février 1916.

  • 22 février : Juste Bezet, soldat de 2e classe au 233e régiment d’infanterie (RI – casernement à Arras dans le Pas-de-Calais). Né le 18 mai 1880 dans le Pas-de-Calais. « Tué à l’ennemi ».
  • 23 février : Félix Favelot, soldat de 2e classe au 327e RI (casernement à Valenciennes dans le Nord). Né le 14 septembre 1879 à Paris. « Tué à l’ennemi au bois de Wavrille (Meuse) ».
  • 28 février : Marie-Jules Valtin, soldat de 2e classe au 44e régiment territorial d’infanterie (casernement à Verdun – le régiment sera dissous en mars 1918). Né le 24 novembre 1872 dans le département de Meurthe-et-Moselle. « Mort des suites de ses blessures à l’ambulance 3/5 de Clermont-en-Argonnes ».
  • 29 février : Auguste Barbé, soldat de 2e classe au 303e RI (casernement à Alençon – régiment de réserve du 103e – en octobre 1915, plusieurs explosions de mines ensevelissent près de 200 hommes). Né le 28 août 1886 à Grazay en Mayenne. « Tué à l’ennemi ».

Mars 1916.

  • 3 mars : Gustave Reisser dit Thomas, caporal au 22e régiment d’infanterie territoriale (casernement à Rouen). Né le 3 mars 1876 en Alsace-Lorraine (alors occupée par les Prussiens). « Tué à l’ennemi à Douaumont ».
  • 7 mars : Auguste Moutard, soldat de 2e classe au 34e régiment d’infanterie territoriale (casernement à Fontainebleau). Né le 18 octobre 1873 à Ris-Orangis. « Tué à l’ennemi dans les combats de Verdun ».
  • 10 mars : Marcel Laudé, soldat de 2e classe au 3e bataillon de chasseurs à pied (casernement à Saint-Dié). Né le 4 novembre 1889 à Crépy-en-Valois dans l’Oise. « Tué à l’ennemi au fort de Vaux ».
  • 13 mars : Adrien Patry, soldat de 2e classe au 16e bataillon de chasseurs à pied (casernement à Labry en Meurthe-et-Moselle – à l’automne 1915, seuls 150 hommes du régiment sont encore valides). Né le 16 octobre 1888 à Paris dans le 15e arrondissement. « Mort de blessures de guerre à l’ambulance 1/2 de Verdun ».
  • 14 mars : Achille Bicheray, soldat de 2e classe au 3e bataillon de chasseurs à pied (se reporter ci-avant). Né le 21 mai 1889 à Asnières. « Tué à l’ennemi ».
  • 16 mars : Alfred Maraldi, soldat de 2e classe au 154e RI (casernement à Lérouville dans La Meuse – fin 1916, quelques soldats en premières lignes tentent une approche de fraternisation avec des soldats allemands, séparés de seulement quelques mètres). Né le 26 août 1892 à Paris. « Tué au Mort-Homme à Verdun. Décès fixé disparu au combat par décision du 30 septembre 1920 ».
  • 23 mars : Alfred Lemaire, 2e canonnier servant à la 2e batterie du 45e régiment d’artillerie (casernement à Orléans). Né le 7 décembre 1893 à Vanves. « Décédé à l’hôpital de Sainte-Menehould des suites de blessures de guerre ».

Avril 1916.

  • 8 avril : Albert Gladines, soldat de 2e classe au 160e RI (casernement à Toul – en 1915 le régiment perd 1.000 hommes dans l’offensive en Artois). Né le 8 août 1888 à Paris. « Tué à l’ennemi ».
  • 8 avril : Charles Piesses, soldat de 2e classe au 24e RI (casernement à Paris et Fort d’Aubervilliers). Né le 26 décembre 1895 à Paris. « Tué à l’ennemi à Vaux ».
  • 9 avril : Robert Ribot, 2e classe au 32e RI (casernements à Tours et Châtellerault). Né le 2 septembre 1880 à Issy. « Tué à l’ennemi ».
  • 14 avril : Louis Delcey, 2e classe au 227e RI (casernement à Dijon – fin 1916, le régiment part faire la guerre en Orient). Né le 11 mai 1882 à Dôle dans le Jura. « Mort des suites de blessures, à Brocourt dans la Meuse ».
  • 18 avril : Gilbert Bourdelier, 2e classe au 287e RI (casernement à Saint-Quentin – régiment de réserve du 87e RI). Né le 3 août 1878 à Cossaye dans la Nièvre. « Tué à l’ennemi, au Mort-Homme dans la Meuse ».

Mai 1916.

  • 5 mai : Xavier Laforêt, 2e classe au 290e RI (régiment de réserve du 90e RI – casernement à Châteauroux – à Verdun le régiment perd 800 hommes). Né le 18 mai 1877 à Gelon dans le département de l’Indre. « Tué à l’ennemi à la Côte 304 dans la Meuse ».
  • 14 mai : Honoré Gralle, soldat de 2e classe au 2e RI (casernement à Granville dans la Manche). Né le 4 novembre 1879 à Saint-Servan en Ille-et-Vilaine. « Mort pour la France le 14 mai 1916, des suites de ses blessures à l’hôpital de Sainte-Menehould ».
  • 16 mai : Pierre Dugué, 2e classe au 354e RI (casernement à Bar-le-Duc – régiment de réserve du 154e RI). Né le 22 août 1885 à Vitry-sur-Seine. « Tué à l’ennemi à Verdun dans la Meuse ».
  • 22 mai : Jean Jetain, soldat de 2e classe au 151e RI (casernement à Verdun – en 1914, entre août et octobre, le régiment a plus de 1.500 tués). Né le 8 avril 1892 à Plestin-les-Grêves dans les Côtes du Nord (Côtes d’Armor). « Tué à l’ennemi au Mort-Homme dans la Meuse ».
  • 23 mai : Etienne Billard, 2e classe au 69e bataillon de chasseurs à pied (casernement à Epernay). Né le 20 septembre 1884 à Igornay en Saône-et-Loire. « Porté disparu dans les Carrières d’Houdromont à Verdun (Meuse) ».
Les Isséens tués à Verdun - 1/2

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Première Guerre mondiale

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