Le mémorial des aviateurs, par le GBA Jean-Claude Ichac.

Publié le 3 Juin 2018

Le trio des Fouga à l’entrée du musée du Bourget.

Le trio des Fouga à l’entrée du musée du Bourget.

Le 21 août 2016, su ce site Internet, j’écrivais dans un article intitulé « Morts en SAC, enfin reconnus », les phrase suivantes : « … une « Association du Mémorial des Aviateurs » vient de voir le jour. Son but, en liaison étroite avec le Musée de l'air et de l'espace du Bourget, est d'une part de mettre en place, sur l'esplanade du musée, un monument à la mémoire des aviateurs morts en service, et d'autre part d'installer, dans l'enceinte même du musée, une borne mémorielle permettant l'accès à une base de données rassemblant à terme plusieurs dizaines de milliers de noms, avec le maximum de renseignements sur chacun d'eux. »

 

Un peu moins de deux ans plus tard, pourquoi tous les adhérents du Souvenir Français doivent-ils se sentir concernés par l'état d'avancement de ce projet? La réponse à cette question se trouve dans les statuts de « l'Association du Mémorial des Aviateurs » qui stipulent, à l'article 6 : « Les membres de droit sont :

 

  • Le Directeur du Musée de l'air et de l'espace.
  • Le Maire de la commune de Dugny.
  • Le maire de la commune du Bourget.
  • Le Président du Souvenir français.
  • Le Président de l'association Les Ailes Brisées. » (*)

 

Que déduire de la présence « de droit » de notre président au sein de l'Association du Mémorial des Aviateurs ? Que d'une part le Souvenir Français est reconnu comme un des organismes incontournables parmi ceux qui promeuvent le devoir de mémoire, sans oublier le volet « air » de cette mission, et que d'autre part notre association juge l'initiative du Mémorial suffisamment importante pour décider, en approuvant ce choix, que son président puisse, de l'intérieur, en suivre, et peut-être au besoin, en compléter l'évolution.

 

Aujourd'hui, en mai 2018, on peut esquisser un premier « rapport d'étape ». Comme prévu, le « Mémorial des Aviateurs » comportera deux entités, le Monument, piloté par l'Armée de l'air, et l'Espace mémoriel, piloté par l'association :

 

  • Le projet retenu pour le monument a été conçu par Jean-Bernard Metais. Il sera implanté devant la porte d'entrée du Musée de l'air et de l'espace, sur l'aéroport du Bourget, au pied du trio des Fouga « Magister » aux couleurs de la Patrouille de France, et sera essentiellement constitué d'une pale d'hélice dressée verticalement, avec l’épitaphe « l'Armée de l'air, en hommage aux aviateurs » et portant les visages de deux légendes de l'aéronautique militaire, Georges Guynemer, mort au champ d'honneur, et Maryse Bastié, disparue en service aérien commandé. Si le calendrier est respecté, le monument pourrait être inauguré à l'automne, peut-être le 11 septembre, date anniversaire de la fin glorieuse du capitaine Guynemer.

 

  • L'Espace mémoriel sera, lui, implanté à l'intérieur du Musée, sans doute dans le hall dit « de la Cocarde ». Il se présentera sous la forme d'un produit multimédia accessible au public et permettant d'avoir accès à l'histoire des aviateurs morts dans l'accomplissement de leur mission. La constitution de la banque de données représente un travail considérable de recherche et de mise en mémoire. A ce jour plus d'un millier de fiches ont été réalisées et sont en cours de validation par un Conseil Scientifique et Historique, en donnant dans un premier temps la priorité à la période post-Guerre d'Algérie à nos jours, et à une sélection des « légendes » de l'aéronautique militaire.

 

Si de nombreux organismes, officiels ou privés, sont détenteurs des informations nécessaires et sont actuellement recensés et contactés par les équipes de l'association, il ne faut pas sous-estimer l'aide que peuvent apporter tous ceux qui ont découvert et photographié, au cours d'une promenade, une tombe oubliée en bordure de forêt, ou retrouvé dans leur grenier une boîte de souvenirs et de photos d'un aviateur de la famille, ou se souviennent des faits d'armes racontés par un ancien...

 

Communiqués à l'Association du Mémorial (**), ces photos, ces documents, ces lettres ou ces souvenirs peuvent permettre de compléter une biographie, rectifier une erreur, ou même réparer un oubli, action qui peut paraître, à tort, trop ponctuelle, voire insignifiante mais qui est au contraire indispensable pour que soit conservé le souvenir des aviateurs qui ont rejoint trop tôt le paradis des pilotes et des équipages disparus, car ...

 

« Quand on est oublié, c'est là qu'on meurt vraiment ».

 

 

 

Général de brigade aérienne (2s) Jean-Claude ICHAC

Président honoraire du Comité d'Issy-Vanves du Souvenir Français

 

 

(*)  Le Chef d'état-major de l'Armée de l'air, prévu dans une rédaction antérieure des statuts, à décidé, pour des raisons juridiques, de ne plus figurer dans cette liste.

 

(**) Association du Mémorial des Aviateurs : 5, rue Christophe Colomb, 75008 PARIS – Adresse email : memorialdesaviateurs@gmail.com

Projet du Mémorial des Aviateurs

Projet du Mémorial des Aviateurs

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Portraits - Epopées - Associations

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H
Bonjour . Je lis avec intérêt le dernier article du GBA ICHAC. effectivement « Quand on est oublié, c'est là qu'on meurt vraiment ». Etant moi même pilote c'est avec une considération particulière que je lis vos lignes. Mon père ayant été volontaire en Indochine notamment, j'avais trouvé votre site fort bien fait sur cette époque. Il avait aussi connu le Sergent COBUT au bataillon de Corée. Peu de souvenir des efforts des Français là dessus. Une anecdote ; en faction dans les tranchées par un froid épouvantable il avait senti de la chaleur sous un pied , il avait posé le pied sur un rat. <br /> A quand un bel article d'un attaché militaire / renseignements, en ambassade en Asie dans les années 60/70 ? <br /> (par pure anecdote habitant à Tresserve au dessus du lac de Bourget : "la mort ce n'est pas la mort, la mort c'est l'oubli" Lamartine Le Lac) <br /> <br /> merci à vous.
R
Merci de votre commentaire. Je le transfère au général Ichac.<br /> F. RIGNAULT