Arsène Tchakarian.

Publié le 19 Août 2018

Issy-les-Moulineaux – 21 Février 2010 – Inauguration de la place Missak Manouchian. André Santini est entouré d’Arsène Tchakarian (à gauche) et d’Henry Karayan (à droite).

Issy-les-Moulineaux – 21 Février 2010 – Inauguration de la place Missak Manouchian. André Santini est entouré d’Arsène Tchakarian (à gauche) et d’Henry Karayan (à droite).

Le 21 février 2010, André Santini inaugurait le buste de Missak Manouchian sur la place qui porte désormais son nom. Deux personnalités étaient présentes : Henry Karayan (disparu en 2011) et Arsène Tchakarian, qui vient de mourir le 4 août dernier. Il était le dernier survivant du fameux « Groupe Manouchian ».

 

Un enfance dans l’Empire ottoman.

 

Arsène Tchakarian nait le 21 décembre 1916 à Sabandja dans l’Empire Ottoman, dans la région de Bursa (nord-ouest de la Turquie actuelle). Persécutée – le génocide arménien a commencé l’année précédente – la famille fuit le territoire et se réfugie d’abord en Bulgarie. En 1928, avec des papiers obtenus de longue lutte, elle peut gagner la France par le port de Marseille. Nous sommes en 1930, et le jeune adolescent Arsène voit son père rejoindre les mines de Decazeville tandis que lui-même monte sur Paris afin d’y apprendre le métier de tailleur.

 

Six ans plus tard, à l’occasion des manifestations durant le Front Populaire, Arsène Tchakarian fait la rencontre de Missak Manouchian, un poète arménien et militant communiste. Rencontre qui va bouleverser sa vie.

 

La Résistance.

 

En 1937, il a alors 21 ans, Arsène Tchakarian fait son service militaire au 182e régiment d’artillerie lourde à Vincennes. Appelé en 1939, il participe à la « drôle de guerre » puis combat dans les Ardennes et la Meuse en mai 1940. Il est démobilisé à Nîmes le 5 août suivant.

 

Il s’en retourne sur Paris et reprend contact avec Missak Manouchian. Les premiers actes de résistance commencent par des distributions de tracts. Mais ce n’est pas simple de faire face à l’ennemi nazi quand celui-ci s’est allié au grand frère communiste. La résistance commence réellement en juin 1941 avec la rupture du pacte germano-soviétique. L’action du groupe de Missak et de la MOI (Main d’œuvre Immigrée) prend alors de l’ampleur et se radicalise. Le premier coup d’éclat date du 17 mars 1943 : Arsène Tchakarian, Missak Manouchian et Marcel Rayman attaquent une formation de feldgendarmes à Levallois-Perret.

 

Sous le nom de « Charles », Tchakarian et ses compagnons sont les auteurs d’actes de résistance de plus en plus nombreux contre les nazis. Ils organisent des sabotages et commettent des attentats. Le groupe Manouchian abat la général SS Julius Ritter le 28 septembre 1943. Il s’agissait d’un responsable du Service du Travail Obligatoire (STO). Ce sont près d’une quinzaine d’actions qui vont être menées au cours de cette année.

 

Après l'arrestation de Missak Manouchian et de seize à vingt-trois autres membres (selon les sources) de son groupe en mi-novembre 1943 qui sont jugés et exécutés, Tchakarian est caché à Paris grâce à Léon Navar, commissaire de police de Montrouge, et de la police résistante de la préfecture de Paris. En mai 1944, en raison de son expérience militaire et de ses actes en tant que résistant, il est exfiltré vers Bordeaux pour aider à la préparation du bombardement du camp d'aviation de Mérignac par les Alliés. Après coup, il est appelé à Paris début juin 1944. Il rejoint début août le maquis de Lorris, participe aux combats du Sud de la Loire puis à la libération de Paris. Il est alors nommé lieutenant et commande une vingtaine de résistants.

 

Après la Seconde Guerre mondiale.

 

A partir de 1950, il devient historien, membre de la Commission des Fusillés du Mont-Valérien et chargé de recherches auprès du Ministère de la Défense. Il reste apatride qu'en 1958, année où il est naturalisé français. Il reprend par la suite son activité de tailleur.

 

En 1996, Arsène Tchakarian devient président du Mouvement des Arméniens de France pour le Progrès (MAFP), association qui rassemblait alors les anciens membres de la Commission Nationale Arménienne qui avait été supprimée par le PCF peu avant la chute de l’URSS. Il meurt le 4 août 2018 à l’hôpital  Paul Brousse à Villejuif. Il est inhumé le 14 août 2018 au cimetière parisien d’Ivry près du « carré des fusillés » où reposent ses camarades du groupe Manouchian.

 

Décorations.

 

  • Commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur.
  • Palmes académiques.
  • Croix du Combattant Volontaire 1939-1945.

 

Publications.

 

  • Les Francs-tireurs de l'affiche rouge, Paris, Les Ed. Sociales, 1986.
  • Les Fusillés du Mont-Valérien, Nanterre, Comité national du souvenir des fusillés du Mont Valérien, 1991.
  • Les Commandos de l'Affiche Rouge, en collaboration avec Hélène Kosséian-Bairamian, Ed. du Rocher, 2012.

 

 

 

Sources :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Archives photographiques du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Notices biographiques d’Arsène Tchakarian sur les sites des journaux Le Parisien, Le Figaro et le journal du conseil général du Val-de-Marne.

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Portraits - Epopées - Associations

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