La FNAM.

Publié le 10 Août 2019

La FNAM.

1 - Histoire de l’association.

 

La Fédération nationale André Maginot a été créée en 1888, à Marseille, par des anciens combattants de la guerre 1870-1871 et des expéditions coloniales (Madagascar, Chine, Tonkin, Algérie, Tunisie). Elle se constitue en " Union fraternelle ".

 

Le 6 novembre 1894, elle se transforme en "Fédération nationale des anciens militaires blessés, gratifiés de réformés n° 1 ". Au début du 20e siècle, transférée à Paris, elle tient son premier congrès national à la Mairie du 10ème arrondissement, en juin 1911. Cette même année paraît le premier Bulletin de la Fédération.

 

Le 6 octobre 1918, André Maginot, alors ministre des colonies et de l’Afrique du Nord, devient président de la Fédération. Il le restera jusqu’à sa mort, le 7 janvier 1932. Le siège, alors situé au 8 boulevard Brune à Paris (15ème), est ensuite transféré au 23 rue Bourgogne à Paris (7ème). L’année suivante, l’intitulé de l’association devient " Fédération nationale des mutilés, victimes de guerre et anciens combattants " et sera reconnue d’utilité publique par arrêté du 23 mai 1933.

 

En 1926, le bulletin prend le nom de La Charte et la Fédération s’installe au 1bis rue Vanneau à Paris (7ème).

 

En 1953, en hommage à son illustre président, elle ajoute la référence à "André Maginot" et en 1961, est adoptée la dénomination simplifiée de : Fédération nationale André Maginot.

 

Depuis 1970, le siège est sis 24bis boulevard Saint-Germain à Paris (5ème) dans un hôtel particulier datant du 19e siècle, orné de fresques bibliques peintes par le célèbre Mazerolle qui décora également l’Opéra Garnier.

 

En ce début de 21ème siècle, la FNAM, qui ajoute à son appellation "des Anciens combattants et Victimes de guerre", rassemble plus de 200 groupements "fédéraux" ou "affiliés", soit un effectif de 330 000 membres.

 

Elle continue sa vocation de "fédérateur" et ne cesse d’accroître ses effectifs.

 

Elle édite six fois par an une revue de liaison La Charte distribuée à tous ses adhérents et auprès de différents organismes publics, tels que : mairies, préfectures, ministères, ambassades, etc.

La Fédération nationale André Maginot oriente ses activités vers :

 

  • la défense des droits et de l’honneur des anciens combattants et victimes de guerre,
  • les œuvres sociales destinées aux anciens combattants,
  • les subventions aux grandes causes humanitaires,
  • la préservation de la mémoire combattante, notamment auprès de la jeunesse.

 

 

2 - André Maginot.

 

André Maginot est né le 17 février 1877 à Paris. Ses parents lorrains étaient originaires de Revigny-sur-Ornain dans la Meuse. Intelligent, doué d’une excellente mémoire, le futur ministre fait de brillantes études de droit. Orphelin de père et aîné de quatre enfants, il est dispensé de deux années de service militaire sur trois. A son retour, il passe le doctorat de droit. A 23 ans, il est reçu au concours de l’auditoriat du Conseil d’Etat.

 

Très tôt, André Maginot décide de se lancer dans la politique. D’abord conseiller général de Revigny-sur-Ornain, il est ensuite élu, en 1910, député de Bar-le-Duc. Il conservera ce siège jusqu’à sa mort en 1932. A 36 ans, en 1913, il devient Sous-secrétaire d’Etat à la guerre et s’emploie à faire appliquer la loi des 3 ans de service militaire, dont il est un ardent défenseur.

 

Le Combattant

 

Lorsque la guerre éclate, estimant que sa place est au front, il s’engage comme simple soldat au 44ième régiment territorial. Sur sa demande, il est affecté à une compagnie d’avant-poste sur les Hauts de la Meuse au surplomb de la plaine de Woëvre. Ayant participé à de nombreuses patrouilles, il est rapidement persuadé que des unités de reconnaissance permanentes seraient plus efficaces. Il préconise donc la constitution de " patrouilles régulières ", qu’il dénomme ainsi. Elles sont composées d’une trentaine de volontaires soigneusement sélectionnés qu’il formera lui-même. La patrouille "Maginot" se distinguera dans de nombreuses circonstances. Le 9 novembre 1914, il est très grièvement blessé au cours d’une reconnaissance audacieuse. Pendant de longs mois, il restera hospitalisé et ne retournera plus au front. Titulaire de cinq citations et de la médaille militaire, il quitte la vie militaire avec le grade de sergent. Sa conduite exemplaire lui vaudra, le 12 mars 1919, d’être élevé au grade de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur.

 

André Maginot, homme politique

 

  • 1913/1914 : Sous-secrétaire d’Etat à la guerre ;
  • 1917 : Ministre des colonies et membre du Comité de guerre. Préoccupé par la situation des mutilés, il suit avec intérêt les objectifs et l’évolution des premières associations de victimes de guerre.
  • 1920/1922 : le ministère des pensions qu’il crée lui est confié. A ce poste, il s’applique à mettre au point la Charte du 31 mars 1919.
  • 1922/1924 : il cumule les postes de ministre de la guerre et ministre des pensions. Il fait voter la loi sur la réorganisation de l’armée et a soutenu la mise en œuvre de la loi du 4 août 1923 instituant la Retraite mutualiste du combattant.
  • 1928/1929 : Ministre des colonies ;
  • 1929/1932 : il est ministre de la guerre, ministère qu’il conservera jusqu’à sa mort. Il fait notamment poursuivre l’édification de la ligne fortifiée le long des frontières de l’Est qui avait été mise en œuvre par son prédécesseur Paul Painlevé. Victime d’une épidémie de typhoïde, André Maginot meurt dans la nuit du 6 au 7 janvier 1932 à l’âge de 55 ans. Le 10 janvier, les français lui rendent hommage en participant nombreux à ses obsèques nationales.

 

L’œuvre sociale d’André Maginot Conscient des drames provoqués par ce long et sanglant conflit, il préconise, dés 1917, la création d’un ministère chargé des pensions, primes et allocations de guerre. En janvier 1920, ce poste lui est confié. La France qui avait enregistré 1.400.000 tués, comptait par ailleurs quelques 3.000.000 de blessés. Il fait régler rapidement trois millions de dossiers ainsi que celui des veuves, des orphelins et des ascendants. Il met à contribution tous ses collaborateurs et lui-même reste en permanence dans son cabinet ministériel.

 

Le nombre de dossiers traités au ministère passent de 28 500 en février 1920 à 100 000 par mois dès le mois d’août, puis à 120 000 en octobre. Parallèlement à la liquidation des pensions, André Maginot fait entreprendre le regroupement des sépultures militaires. Il négocie âprement la gratuité des soins aux mutilés avec les professions de santé et des réductions de tarif avec les compagnies de chemin de fer. Après deux ans de marathon parlementaire, il obtient l’adoption d’une loi relative aux emplois réservés pour les mutilés de guerre.

Il mène par ailleurs une " épuisante politique de relations publiques " qui lui vaut une très grande popularité auprès de la plupart des associations d’anciens combattants et victimes de guerre.

 

Le monde combattant lui doit également :

 

  • la création de l’Office national des mutilés le 2 janvier 1918 ;
  • la loi du 31 mars 1919 reconnaissant le droit à réparation de toutes les catégories d’anciens combattants et victimes de guerre ;
  • la création de la carte du combattant le 18 décembre 1926 ;
  • la loi du 6 avril 1930 reconnaissant la qualité de combattant volontaire.

 

Enfin, lors du second anniversaire de l’armistice, André Maginot décidait de faire inhumer à Paris, sous l’arc de triomphe, le corps d’un soldat inconnu choisi au cours d’une cérémonie à la citadelle de Verdun. Et c’est le 11 novembre 1923, alors qu’il était ministre des pensions, qu’il alluma la flamme éternelle du souvenir sur la dalle sacrée.

 

La FNAM.

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Portraits - Epopées - Associations

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