Les coloniaux : Ernest Psichari.

Publié le 19 Juillet 2024

Les coloniaux : Ernest Psichari.

Ernest Psichari nait le 27 septembre 1883 à Paris. Il est le fils de Jean, d’origine grecque, professeur de philologie grecque et sa mère est la fille du philosophe Ernest Renan. Il passe son baccalauréat au lycée Henri IV en 1900 puis obtient une licence de philosophie à la Sorbonne trois années plus tard.
Il grandit dans un milieu de haute bourgeoisie et d’intellectuels (il est ami de Jacques Maritain et de Charles Péguy). Après un déception amoureuse avec Jeanne, sœur de Jacques Maritain, et après avoir fait deux tentatives de suicide, Ernest Psichari se tourne vers l’armée. Il effectue son service militaire au 51e régiment d’infanterie de Beauvais, puis demande sa mutation dans les troupes coloniales.


Sa première affectation est au Congo (1906-1907), sous les ordres d’Eugène Lenfant, un ami de la famille. De retour en France et après avoir reçu la Médaille militaire, il écrit ses expériences dans un premier ouvrage intitulé Terres de soleil et de sommeil. Il y fait l’éloge d’une jeunesse saine et d’une armée au service de sa nation. Ernest Psichari devient une sorte d’idole de la droite nationaliste et soutien Maurice Barrès et Charles Maurras.


Diplômé de l’école militaire d’artillerie de Versailles, le jeune sous-lieutenant Psichari est envoyé en Mauritanie. Il y restera de 1909 à 1912. Cherchant à combattre, il est d’abord réticent à œuvrer dans une région relativement pacifiée de l’Empire colonial français. Mais il tombe sous le charme des paysages, que l’on retrouve dans le film Fort Saganne d’Alain Corneau (Adrar non loin de Chinguetti).


En 1913, Ernest Psichari publie un nouvel ouvrage, L’Appel des armes, contre le pacifisme et le déclin moral qui est l’une de ses conséquences. Il met en avant un idéal de dévouement et de grandeur. Ce livre devient une référence auprès de la jeunesse nationaliste.


En juin de la même année, Psichari est renvoyé dans la garnison du 2e régiment d’artillerie coloniale à Cherbourg. C'est là qu'il compose son livre, publié à titre posthume, Le Voyage du centurion (1916). Il s’agit de la transposition à peine masquée de son expérience et de son évolution spirituelle. En effet, sous l’influence du révérend père Humbert Clérissac, Psichari se convertit au catholicisme, puis devient tertiaire dominicain de la Fraternité du Saint-Sacrement de Paris. Il se prépare à la prêtrise mais la guerre, qui éclate peu après, l’empêche de concrétiser son vœu.


Ernest Psichari, lieutenant au 2e régiment d’artillerie coloniale, est tué à Rossignol, en Belgique, le 22 août 1914 (l’un des engagements de la bataille de Frontières). Prises au piège entre les forces allemandes et la rivière Semois, les troupes françaises se sont laissé encercler et se font tuer sur place. Alors, les artilleurs sabotent leurs canons à la fin des combats. Le lieutenant est enterré au cimetière de Rossignol.


Lecteur fervent de Psichari, le général de Gaulle le salua un jour comme un « admirable semeur ». 


Ernest Psichari était chevalier de la Légion d’honneur (posthume), médaillé militaire, croix de guerre 1914-1918 (posthume), médaillé colonial, officier d’Académie et chevalier de l’Etoile noire.


Sources : 
•    Encyclopédie Wikipédia.
•    Site www.memorialgenweb.fr 
•    Claude Quinard. Psichari soldat d'Afrique. Éditions des Loisirs. 1944.
•    Jean Peyrade. Psichari, maître de grandeur. Les témoins de l'Esprit, Julliard. 1948.
•    Le Figaro Littéraire, Ernest Psichari, 2-8 avril 1964.
•    Frédérique Neau-Dufour, Ernest Psichari, l’ordre et l’errance, Paris, ed du Cerf, 2001.
 

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

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