Le soldat d'Indochine.
Publié le 21 Janvier 2008
Le 12 novembre 2007, le Souvenir Français a assisté à la conférence organisée par la municipalité d’Issy-les-Moulineaux sur le soldat d’Indochine. La conférence était animée par Michel Bodin, docteur d’Etat en Sorbonne, auteur de l’ouvrage de bibliophilie en deux volumes « Indochine des Français » et « Indochine : la déchirure » et par Michel Anfrol, journaliste.
De nombreuses personnalités étaient présentes, comme Madame le général Valérie André, Madame Geneviève de Galard, infirmière du camp de Diên Biên Phu, Monsieur André Santini, ainsi que les représentants des associations des Anciens combattants et des combattants de l’Indochine française.
De gauche à droite : Michel Bodin, Michel Anfrol, Geneviève de Galard, André Santini, Valérie André.
Le Corps Expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO) est le nom de la force des armées françaises envoyées en Indochine, initialement pour combattre les Japonais mais qui ne sera déployée qu’après l’armistice de 1945 et participera surtout à la guerre d’Indochine.
En 1954, dernière année de cette guerre, le Corps Expéditionnaire comptait 235.000 hommes, répartis entre 13.800 légionnaires et 221.200 soldats de diverses origines : Métropolitains, Nord-africains, Africains, Indochinois. Soldats souvent oubliés d’une guerre qui n’est commémorée que depuis 2005, la date retenue étant le 8 juin.
Cette date correspond au jour de l’inhumation du soldat inconnu d’Indochine à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, dans le Pas-de-Calais, en 1980.
La guerre d’Indochine fut très éprouvante pour les soldats, qui n’étaient pas tous volontaires, contrairement à une idée reçue : les soldats étaient considérés comme volontaires car ils s’étaient engagés volontairement pour l’Armée, et pas forcément pour aller combattre en Indochine. Il y eut rapidement une crise des effectifs et de ce fait, le temps de présence sur les lieux des opérations passa de 24 à 27 mois. Beaucoup de soldats effectuèrent d’ailleurs plusieurs séjours.
D’après les travaux de Michel Bodin, les soldats étaient majoritairement d’origine modeste, souvent sans diplômes et sans qualification, venant principalement des campagnes (les régions ayant données le plus de soldats pour l’Indochine étant le Grand Ouest, le Grand Est, le Nord et la Corse). Pour autant, fit remarquer le conférencier, le sentiment national et l’attachement au drapeau étaient très vivaces.
Dans une certaine indifférence, et l’hostilité de partis politiques, comme le Parti communiste français, 40.000 militaires du Corps Expéditionnaire perdirent la vie au cours des neuf années de la Guerre d’Indochine.
Retrouvez les photographies de l’événement dans l’album intitulé : « 12 novembre 2007 – Soldat d’Indochine. »