Corentin Celton.
Publié le 3 Décembre 2012
Entrée du cimetière de Ploaré (Bretagne), où se trouve la tombe de Corentin Celton
(Copyright : Landru Cimetière).
Corentin Celton nait en Bretagne, dans le Finistère, à Ploaré, le 18 juillet 1901. Au début des années 1920, il se rend sur Paris pour y chercher du travail. Il se fait recruter par l’Assistance publique, qui le place comme garçon de salle, dans un service de chirurgie de l’hôpital Saint-Antoine.
En 1925, il adhère à la Section Française de l’Internationale Communiste. Militant zélé, il se fait rapidement remarquer. En 1934, il prend un poste à l’hôpital des Petits-Ménages, à Issy-les-Moulineaux. Le directeur de l’établissement lui confie des tâches de travail de bureau, au service de la consultation. L’année suivante, il est placé en congé syndical, à sa demande. Il gravit un à un les échelons du syndicat CGT (Confédération générale du travail), Section des Services Publics, et après avoir représenté la région parisienne pendant deux années, il est nommé secrétaire suppléant de la Fédération CGT des Services Publics. Parallèlement, il est secrétaire du syndicat des Municipaux de Paris et membre de la Commission administrative de la Bourse du Travail de Paris.
Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, il est mobilisé en tant qu’infirmier. Par son action, son mérite, il se voit attribuer la Croix de Guerre. Mais l’Armée française est anéantie rapidement. Démobilisé, Corentin Celton retrouve son emploi à l’hôpital des Petits-Ménages.
En septembre 1940, l’Assistance publique le relève de ses fonctions au titre de « militant communiste » ; son parti étant alors interdit depuis le Pacte Germano-soviétique de l’année précédente. Corentin Celton s’engage alors dans la Résistance et travaille aux liaisons entre le syndicat légal de la Santé et des syndicalistes qui, comme lui, sont dans la clandestinité. Dénoncé par le directeur de l’Assistance publique, il est arrêté, le 10 avril 1942, et transféré à la prison de la Santé. Il porte sur lui de faux papiers au nom de Pierre Le Meur.
Jugé en 1943, il est condamné à trois années de prison, qu’il doit effectuer à la prison de Clairvaux. Peu de temps après, alors que les premiers meurtres de soldats et responsables allemands dans Paris sont l’œuvre de militants communistes, Corentin Celton est transféré à la prison de Fresnes. Interrogé, torturé, il est à nouveau jugé. La sentence tombe le 20 décembre 1943 : la mort ! Il est fusillé au Mont Valérien le 29 décembre 1943.
En février 1945, l’hôpital des Petits-Ménages est débaptisé et prend le nom de Corentin Celton. Plus tard, c’est au nom de la station de métropolitain qui le dessert de s’appeler également Corentin Celton.
En 2002, après avoir transformé la place devant l’hôpital, le conseil municipal d’Issy-les-Moulineaux vote une délibération qui nomme Corentin Celton le parvis et tout le quartier environnant.
Peu avant de mourir, Corentin Celton écrit ces quelques mots qui figurent sur l’une des plaques de sa pierre tombale : « J’ai lutté pour un monde meilleur, et cela restera ma fierté. Il ne me coûte pas de mourir puisque j’ai la certitude que la France vivra ».
Tombe de Corentin Celton (détail).
Sources :
· - Encyclopédie Larousse.
· - www.issy.com
· - http://lysianealezard.elunet.fr
· - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, par Claude Pennetier et Jean Maitron, Les Editions ouvrières, 1984.
· - Encyclopédie Wikipédia.
· - Clichés d’Henri Chapalain.