Les cimetières militaires français au Maroc.
Publié le 24 Mai 2015
Du fait du protectorat de la France sur le Maroc, entre 1907 et 1955, de la guerre du Rif (1921-1926), du débarquements des Alliés en 1942 et des combats entre les autorités coloniales et le mouvement de libération du pays peu avant l’Indépendance, de nombreux carrés militaires français existent dans ce pays. Ils sont – étaient – bien souvent placés au cœur de cimetière civils européens.
Au Maroc, le Service des Anciens Combattants et Victimes de Guerre à Casablanca entretient sept cimetières français : Rabat, Fès, Meknès, Marrakech, Agadir, Kenitra et Ben M'Sick à Casablanca. Des opérations de regroupement ont été réalisées à partir de 1957 et le site de Ben M'Sick a été choisi pour ce programme.
En 1989, 358 sépultures de Meknès ont été transférées à Casablanca. La partie française de Ben M'Sick, d'une superficie de 9950 m², comprend ainsi deux columbariums, trois carrés militaires, un autre de la marine de commerce requis et un mémorial.
Le premier columbarium, achevé en 1937, est réalisé sur proposition de M. Padovani alors délégué du Souvenir Français à Casablanca. Il est inauguré le 9 avril 1938. Sa crypte, établie à croisement d'allées, accueille 1 365 corps. Elle permet de regrouper 896 défunts des cimetières de Fès (21), Taza (398), Meknès (48), Casablanca (76), Tadla (125), Marrakech (109) et Tafilet (119).
Le second columbarium, inauguré le 11 novembre 1963, est réalisé selon les plans de l'architecte Duhon. Il dispose de plus de 12 000 alvéoles, dont 8 628 sont occupées.
L'espace du mémorial résulte de la réunion, en 1990, de quatre monuments et stèles commémoratives. Le mémorial "Marine" comprend la plaque de la Marine, anciennement apposée place de la Marine à Casablanca, qui rappelle l'intervention de l'escadre en 1907, et la plaque à la mémoire de l'équipage de l'Aéronavale, Goliath F G5 disparu en opération en 1925 à Chechaouen. Celui de l'"Aviation", initialement installé, en 1937, dans le cimetière d'El-Hank à Casablanca, est un menhir érigé en hommage aux "aviateurs militaires tombés au Maroc par l'oeuvre des Tombes". Le mémorial "Terre" est constitué d'une plaque provenant du col de Tizin Rnim qui rappelle le sacrifice des troupes de toutes formations de la région d'El-Ksiba. Le dernier, celui de la "Déportation" a été élevé en 1953 à l'initiative de l'Association des Anciens Combattants Français au Maroc. Il renferme de la terre prélevée dans plusieurs camps de concentration.
Les quatre sections de carrés militaires comprennent 645 tombes.
La gestion et l'entretien incombe au Service des Anciens Combattants et victimes de Guerre du ministère de la défense, placé auprès de l'Ambassade de France au Maroc.
Chaque 11 novembre et 8 mai sont l'occasion de cérémonies commémoratives.
Il convient enfin de noter les actions nombreuses d’associations comme la Délégation du Souvenir Français au Maroc, celles des lycées français et en premier lieu du Lycée Lyautey de Casablanca.
Retrouvez les photographies de ces carrés militaires dans l’album intitulé « Carrés Militaires Monde ».
Sources :
- Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
- Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » et site « Chemins de la Mémoire » du ministère de la Défense.
- Site « Atlas des nécropoles » du ministère de la Défense.
- Lycée français Lyautey de Casablanca.
- Sites et blogs individuels ; notamment celui de Rol Benzaken.