Les Accords d'Evian.

Publié le 29 Mars 2008

 

 


Le 19 mars 2008, la ville d’Issy-les-Moulineaux a célébré le 46ème anniversaire du cessez-le-feu en Algérie.

 

Le 19 mars 1962 marque donc la fin de la guerre d’Algérie, à la suite des Accords d’Evian. Les négociations de ces accords commencent le 20 mai 1961. Ils sont signés le 18 mars 1962 et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain.

La guerre d’Algérie s’est déroulée de 1954 à 1962 et a donné lieu à son indépendance.

L’Algérie est d’abord une colonie française de 1830 à 1848 puis un département de la République. Cette guerre est avant tout une guérilla entre les partisans algériens du Front de Libération Nationale (FLN) et son bras armé l’Armée de Libération Nationale (ALN) à l’Armée française, composée de troupes de parachutistes, de légionnaires, de soldats du contingent et de supplétifs « indigènes » comme les moghaznis et les harkis.

La guerre d’Algérie commence en 1954 à la suite d’attaques et du massacre en plusieurs régions de ce pays de militaires et civils français, par des hommes du FLN. Au Caire, le mouvement publie une déclaration pour la « restauration de l’Etat algérien, souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l’islam ». Militairement gagnée par la France en 1959 avec l’Opération Jumelles, la victoire finale revient néanmoins aux forces de l’ALN avec l’indépendance proclamée le 5 juillet 1962, à la suite des Accords d’Evian et du référendum d’autodétermination. A ce moment, près de un million de Français vivant sur ce territoire sont « invités » à retrouver la Métropole.

L’une des caractéristiques de la guerre d’Algérie (qui à l’époque était appelée « Evénements d’Algérie ») consiste en la superposition d’une guerre civile et idéologique au sein des deux communautés. Du côté algérien, plusieurs partis s’affrontent et notamment le Mouvement National Algérien (MNA), dirigé par Messali Hadj, les harkis, qui veulent rester fidèle à la France, et le FLN, qui prend le dessus et détruit les forces de résistance du MNA en Algérie. Du côté français, la majorité de la population de Métropole finit par se ranger du côté de l’indépendance de l’Algérie, tandis que des minorités comme l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) sont favorables à la poursuite de la guerre, quitte à réaliser des attentats aussi bien sur le sol algérien qu’en France et s’en prendre à la tête de l’Etat (attentats contre le général de Gaulle).

Aux Accords d’Evian, les négociateurs du côté du FLN sont : Krim Belkacem, Saad Dahlab, Ahmed Boumendiel, Ahmed Francis, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben Yahia, Redha Malek, Kaïd Ahmed (appelé aussi commandant Slimane) et le commandant Mendjili. Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, Yves Roland Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret, le général Jean Simon, le lieutenant-colonel Hubert de Seguins Pazzis, Robert Buron et Jean de Broglie représentent le camp français.

Le texte de ces accords comprend deux parties :

  • - La première sur le cessez-le-feu, dont l’application est fixée au lendemain de la signature, soit le 19 mars.
  • - La seconde comprenant les « déclarations gouvernementales » relatives à l’Algérie sur la période de transition jusqu’au référendum d’autodétermination, avec la mise en place d’un Exécutif provisoire et un Haut Commissaire représentant l’Etat français ; la libération des prisonniers dans un délai de vingt jours ; des garanties prévues pour les personnes conservant le statut civil de droit français et le planning du retrait des forces militaires françaises.

En outre, les Accords d’Evian comportent des clauses dites « secrètes » sur la présence française cinq années de plus, dans le but d’achever le programme d’essais d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques (la base de lancement de fusée d’Hammaguir est libérée en 1967).

Ces accords marquent la fin d’une guerre de décolonisation qui a fait près de 30.000 morts et 250.000 blessés pour la France et, selon les estimations, entre 300.000 (des historiens comme Guy Pervillé) à plus de un million (selon le FLN) de morts du côté Algérien.

Retrouvez les photographies de cette commémoration dans l’album intitulé : « 19 mars 2008 – Commémoration des Accords d’Evian ».