Vincent d'Indy.

Publié le 20 Mai 2009


Formation musicale.

 

 

 

 

Vincent d’Indy nait à Paris le 27 mars 1851, au sein d’une famille aristocrate, formée de possédants et de militaires, et originaire de la région du Vivarais (sud de l’Ardèche). Les d’Indy sont de ces milieux de la grande bourgeoisie parisienne, qui vouent leur temps aux affaires et aux mondanités. La musique tient une grande place dans leur vie. Antonin, le père de Vincent, est violoniste amateur. Sa grand-mère, Rézia d’Indy, épouse de Théodore d’Indy, chef d’escadron dans la Garde royale, est une pianiste avertie. Elle a suivi les cours de professeurs prestigieux comme Jean-Louis Adam et Kalkbrenner. C’est elle qui assure l’éducation et la formation musicale du jeune Vincent.

 

Entre 1862 et 1870, Vincent d’Indy étudie le piano avec Louis Diémer, l’harmonie avec Albert Lavignac, puis au hasard d’un déménagement avenue de Villars (dans le quartier des Invalides à Paris), la famille d’Indy fait la connaissance du compositeur Henri Duparc. Aîné de trois ans de Vincent, les deux jeunes hommes se lient d’amitié. Leur rencontre est fructueuse et pendant les années 1870, ils travaillent ensemble presque quotidiennement.

 

En 1869, année de l’obtention de son baccalauréat, Vincent d’Indy voyage en Suisse, en Autriche et en Italie.

 

La Guerre franco-prussienne.

 

Mais l’heure est à la guerre. En juillet 1870, l’empereur Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Après quelques semaines, les ennemis sont aux portes de Paris. Vincent d’Indy n’hésite pas et s’engage dans la Garde nationale. Il est affecté au Bataillon 105 qui tient garnison au fort d’Issy. Il n’a pas oublié que sa famille compte de nombreux militaires et il tient lui-aussi, à servir sa patrie comme l’a fait un bon nombre de ses aïeux. Il participe aux combats, avec courage, ce qui lui vaut de recevoir les galons de caporal et une citation. Dans un livre, publié en 1872, intitulé Histoire du 105ème bataillon de la garde nationale en 1870-71 par un engagé volontaire dudit bataillon de dix-neuf ans, il raconte ses souvenirs et pleure la capitulation de l’Armée française : « J’assure que, tous, nous aurions consenti à souffrir encore trois fois plus pour ne pas subir une honte pareille… ».

 

 

Premières œuvres.

 

Même si Vincent d’Indy a déjà publié quelques œuvres à la fin des années 1860, comme les Quatre romances sans paroles, Angoisse, La Chanson des aventuriers de la Mer, sa production démarre après le conflit franco-prussien. Il devient l’élève du grand compositeur César Franck, puis il voyage en Allemagne. Il découvre Franz Liszt et Johannes Brahms. A Bayreuth, on lui autorise, grâce à une porte dérobée, de visualiser, de dos, le grand Richard Wagner.

 

En 1875, Vincent d’Indy épouse sa cousine, Isabelle de Pampelonne. Par la suite, et jusqu’en 1878, il tient plusieurs postes, dont la maîtrise d’orgues de Saint-Leu la Forêt. Il continue à composer et, en 1885, il obtient le Grand Prix de la ville de Paris pour son poème dramatique, Le Chant de la Cloche. Cinq années plus tard, à la mort de César Franck, il est élu président de la Société Nationale de Musique (il en était le secrétaire depuis 1876). Il devient également professeur au Conservatoire de Paris et est fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

 

La Schola Cantorum.

 

En 1894, avec ses compagnons Charles Bordes et Alexandre Guilmant, il créé la Schola Cantorum. Au départ, cette école a pour vocation l’étude de la musique religieuse, mais peu à peu, elle devient une école d’enseignement de très haute tenue. Erik Satie, Isaac Albéniz, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Edgard Varèse, Albert Dupuis, en sont élèves. Leur célébrité et leur génie musical sont la meilleure des illustrations des enseignements reçus.

 

A partir de 1904, et jusqu’à sa mort, Vincent d’Indy est le directeur de cette école.

 

Des tournées triomphales.

 

En 1895, Vincent d’Indy réalise des tournées en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas. Il est bientôt fait chevalier du roi Léopold de Belgique ; partout, ce n’est que triomphe et acclamation du public. En 1905, il tourne aux Etats-Unis, à la tête de l’Orchestre symphonique de Boston. Il y interprète des œuvres d’artistes contemporains : César Franck, – qu’il défend avec passion – Gabriel Fauré, Ernest Chausson ou encore Albéric Magnard.

 

Son épouse rend son âme à Dieu la même année. Vincent d’Indy se réfugie encore et toujours dans le travail. En même temps, il prépare des représentations à l’Opéra de Paris, étudie des musiques religieuses comme la messe en si de Jean-Sébastien Bach, et compose des opéras et autres pièces.

 

En 1912, il est fait officier de la Légion d’honneur. Il devient membre de l’Académie royale d’Angleterre, de la Société pour la Promotion de la Musique aux Pays-Bas, de la commission pour l’enseignement de la musique de la ville de Paris. Il est aussi membre du jury du Conservatoire de musique de Lyon, entre 1906 et 1922.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, il reste à Paris, avenue de Villars, dans cet appartement qu’il habite depuis sa tendre enfance. Il fait la connaissance de Caroline Janson, une jeune pianiste (trente-six ans les séparent) qui devient élève avant de l’épouser en 1920. Le couple fait construire une villa, à Agay, sur les bords de la Méditerranée. Vincent d’Indy délaisse alors le château familial des Faugs à Boffres en Ardèche.

 

Vincent d’Indy continue, pendant les dernières années de sa vie, à mêler composition et enseignement musical, défendant une certaine « moralité » de l’œuvre artistique. Il s’éteint à Paris, le 2 décembre 1931. Apprenant sa mort, le journaliste du Journal de Genève, Henri Gagnebin indique : « Et maintenant l’infatigable travailleur prend son repos ».

 

Œuvres.

 

Parmi les nombreuses œuvres de Vincent d’Indy, il convient de noter : La Forêt Enchantée, Jour d’été sur la montagne, Wallenstein, en musique orchestrale ; des Sonates pour piano, pour violon et violoncelle, en musique de chambre ; Le Chant de la Cloche, en musique vocale ; Attendez-moi sur l’orme, Le Rêve de Cinyras ou encore la Légende de Saint-Christophe, parmi les cinq opéras composés par ses soins.

 

Des disques d’œuvres de Vincent d’Indy sont disponibles, aux Editions EMI ou Erato.

 

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #1870-1871

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